En 1849, lors de la construction de l’église paroissiale Saint-Martin à Acoz, une crypte fut aménagée côté de la petite nef gauche, en-dessous de la deuxième sacristie qui, en fait était l’ancienne tribune de la famille de DORLODOT. La sacristie était accessible par l’extérieur en empruntant la petite enclave pour atteindre la porte d’entrée.
Cette crypte renferme les corps de la famille de DORLODOT, ainsi que celui de l’abbé Eugène DRUET, curé de la paroisse.
Elle se compose de 5 niches de 3 niveaux se trouvant en réalité sous l’ancien cimetière.
Lors du déblaiement en 1959, les 5 niches supérieures ont été mises à jour. La solution était de construire un trottoir pour la conservation de celles-ci.
Il fallut enlever la grande dalle en pierre pour accéder au lieu et on y a découvert un caveau au centre de la salle. Celui-ci est constitué de 3 rangées de 2 emplacements. Les 5 niches emmurées sont construites sur 3 étages. Le plafond est une solide voûte en briques. Entre les cercueils superposés et ladite voûte il existe un espace de 80 centimètres à 1 mètre.
Profitant de l’ouverture, la famille de DORLODOT a exhumé plusieurs cercueils qui ont été transférés dans la crypte de l’église paroissiale Saint-Léon de Lausprelle.
Selon les écrits de Marcel DEBERG, actuellement la crypte renfermerait 9 corps : 6 dans la salle (caveau) ; 1 dans la rangée supérieure des niches (dans la fond) où repose le corps de l’abbé DRUET ; 2 dans la rangée du dessous.
Le 24 août 2014, pour commémorer le 100ème anniversaire de la mort de l’abbé DRUET, le Conseil de la Fabrique d’Eglise a scellé une plaque commémorative au mur de l’église, à l’emplacement de la crypte où repose le corps du martyr.
Le corps de l’Abbé DRUET fut placé dans un double cercueil et inhumé, soit dans le cimetière près de l’église, soit dans celui de la rue de la Scavée.
Sans connaître la date exacte, Fernand SAINTHUILE, fossoyeur à Acoz, procéda à l’exhumation du cercueil pour le placer définitivement dans la crypte des de DORLODOT.
En mai 2019, le service des travaux de la commune de Gerpinnes a procédé au déblaiement du trottoir le long de l’église ce qui a permis de mettre à jour 3 niches supérieures. Avec l’aide de Didier BRISON et Camille DIERICKX, on a pu s’introduire à l’intérieur de la crypte pour y prendre quelques photos :
Le trottoir fut remplacé par des bacs à fleur du plus bel effet.
D’après un registre personnel tenu par Joseph ELOY
STASSIN (de 1724 à 1735) – Desservant – Cité vicaire dans deux actes du notaire WARNIER de Gerpinnes en date des 21.6.1733 et 11.9.1738
DELBREUX Jean-Baptiste (de 1738 à 1746) – Directeur de la chapelle – Décédé le 19.10.1746 – Enterré dans le cimetière d’enceinte d’Acoz – Une pierre tombale a été dressée dans le mur extérieur du transept gauche lors de la suppression du cimetière
HUBLET (1807) – Recteur
DELAHAYE (1807) – Paroisse d’attache de Villers-Poterie
GOREZ Donat-Célestin-Joseph (de 1807-1812-26) – Desservant – Né à Gozée – Il fit ses humanités à Thuin, sa philosophie et sa théologie à Liège – Il exerça les fonctions de vicaire, 2 ans à Gozée et à cause des tristes évènements ( ?) qui se passaient alors, il fut confesseur dans la paroisse susdite pendant 4 ans – Il remplit aussi en même temps l’office de chapelain sans charge d’âmes à Joncret, alors dépendance de Gerpinnes où il se trouvait en octobre 1802 – En 1803, il devint curé de Joncret et en 1813, en outre, desservant d’Acoz – En 1827, il devint curé de Cambron-Casteau et en 1828 curé d’Aiseau où il mourut le 3.2.1836
BOURGEOIS (1827) – Desservant
BARDEAU (1828) – Desservant
BARNIER (1828) – Desservant
FAGNOT (1837)
DIJSRobert (de 1838 à 1840)
DARDENNE Joseph (de 1840 à 1852) – Curé – Décédé à Bruxelles le 1.8.1883
LENOIR Jean-Baptiste (de 1853 à 1868) – Curé – Né à Chimay et décédé à Ligne le 27.7.1883
MOUFFE François (de 1864 à 1874) – Curé – Né à Wanfercée-Baulet et décédé à Acoz
LAMBILLOTTELucien (de 1874 à 1885) – Curé – Né à Farciennes – Quitta Acoz pour Nimy
GOREUX Hijs (de 1887 à 1889) – Curé – Né à Wanfercée-Baulet et décédé à Acoz le 7.8.1889
DRUETEugène (de 1889 à 1914) – Curé – Fusillé par les Allemands à Somzée le 24.8.1914 – Son nom est repris sur le mémorial épiscopal du diocèse de Namur érigé dans la cathédrale Saint-Aubin ; en effet, l’intéressé a été fusillé et otage sur le territoire du diocèse de Namur – Il est inhumé dans le caveau des de DORLODOT (les anciens) sous la tribune de DORLODOT, côté gauche de l’église Saint-Martin
NASSAUXXavier (1914) – Desservant provisoire – Né à Chamborgneau (Bouffioulx) le 10.1.1891 – Président du Grand Séminaire de Tournay – Cofondateur du Collège Saint-Pie X – Ecole primaire à Bouffioulx et humanités à Eeklo – Docteur en Philosophie et Théologie de l’Université grégorienne – Ordonné prêtre à Saint-Jean de Latran le 11.4.1914 – Remplaçant à Acoz et chapelain à Lausprelle
DUBUISSON Philippe (de 1914 à 1922) – Né à Elouges le 23.12.1874 – Quitta Acoz pour Gilly
DIVERCHAIN (1922)
FLEURQUINFrançois (de 1923 à 1954) – Né à Mont-Saint-Aubert le 28.7.1881 et décédé à Kain – Un saint homme – Professeur au Collège Episcopal de Binche – Curé d’Acoz, prit sa retraite le 28 février 1954
MARTINRobert (1954) – Né à Wagnelée le 14.2.1911 et décédé à Frasnes-lez-Gosselies le 15.5.1986
DOUBLET Albert (de 1954 à 1975) – Né à Welkenrardt le 21.10.1909 et décédé à Gilly le 23.3.1991 – Oblat de Marie Immaculée – Vicaire à Monceau-sur-Sambre – Aumônier du Centre d’Internement des Inciviques aux Anciennes Verreries Fourcault (1944) – Passé dans le clergé séculier – retraité comme aumônier à l’Hôpital de Jumet – Quitta la paroisse sans se préoccuper du remplacement afin de se garantir l’emploi d’aumônier
SCHMITZ (1975)
VERMORKEN Jean (1975) – De nationalité hollandaise – De l’Ordre des Pères Réguliers du Latran – Ancien curé de Fromiée – Membre de la Communauté de saint Augustin – N’assura le service que quelques dimanches et quitta la paroisse sans tambour ni trompette pour prendre la place d’aumônier à l’Hôpital Reine Fabiola de Montignies-sur-Sambre – Décédé en 1989
VAN LUAN Cao (de 1975 à 1984) – Né le 20.12.1914 et décédé en 1986 – Réfugié vietnamien – Entré au Grand Séminaire Saint-Sulpice à Hanoï en septembre 1933 – Ordonné prêtre à Hanoï le 8.6.1939 – Etudes universitaires de philosophie et lettres à l’Université de la Sorbonne à Paris de 1939 à 1947 – Retour au Vietnam en 1947 – Curé de Dunsa en 1948 et 1949 – Professeur de philosophie à Khain Dinh Hué, centre du Vietnam de 1949 à 1957 – Recteur fondateur de l’Université d’Etat de Hué de 1957 à 1964 – Conseiller du gouvernement du Président Ngi Dinch Diem – Professeur à l’Université de l’Etat de Saigon – Membre du Conseil National de la Culture et l’Education – Conseiller du Gouvernement – Supérieur des prêtres et fidèles du diocèse de Vinh (Nord du Vietnam) – Réfugié en Belgique le 10.8.1975 – Nommé curé de Saint-Martin à Acoz le 14.10.1975 – A pris possession de la paroisse le lundi 27.10.1975 – reparti aux U.S.A. après sa démission le 31.8.1984 – Départ réel le 12.9.1984
LAMOTTE Elie (de1984 à 1996) – Né en 1921 et décédé à Acoz en 1996 – Religieux de la Congrégation des Pères du Saint-Esprit, Maison de Gentinnes
VENNIX Joseph (de 1996 à 2006) – Curé de Gerpinnes
LALLEMANDClaude (de 2006 à 2019) – Curé de Gerpinnes
Profitant du confinement dû au virus « Coronavirus Covid-19 » qui sévit dans le monde entier, je me suis lancé dans le tri de mes archives, déposées ici et là au fil des années. J’en ai ressorti deux photos prises dans l’église paroissiale par je ne sais qui, peut-être Zénon SPELEERS, correspondant local au journal « Le Rappel ».
Certaines identifications ont été très faciles, d’autres par contre, devenaient difficiles. A quelle occasion ont-elles été prises et quand ?
Ayant reconnu Rolande MAROIT et Anne-Marie HOTTAT, institutrices à l’école du Couvent, je les ai contactées. Leur mémoire nous a permis de remettre des noms sur certains et certaines mais aucune souvenance de l’évènement.
Je me suis tourné vers un des « figurants », à savoir Jean-Luc ZIZZO : « Vers 1972, le curé DOUBLET avait invité tous les enfants et adolescents du village, pratiquants ou non, à un goûter offert à l’école du Couvent. Nous avons dégusté d’excellentes gosettes aux pommes et du cacao qui avait été préparé par Laury DEBERGH, la maman de Marie-Chantal HUBAUT. L’abbé DOUBLET avait fait le tour des fermes du village pour récolter quelques litres de lait. Le service avait été assuré par les deux institutrices. Mais pour avoir accès au goûter, la présence à la messe du dimanche qui suivait la fête de Pâques était primordiale ! ».
Les dires de Jean-Luc ont été confirmés par mon filleul Philippe GUILLAUME.
Un moment mémorable avec un curé, parfois sévère et dominateur… mais attentionné envers la jeunesse acozienne.
C’était une procession publique où l’hostie sainte était portée en grande pompe à travers les rues du village au cours d’une déambulation, entrecoupée de stations et de prières à des autels provisoires et chapelles que l’on appelait pour la circonstance des reposoirs. Tous les paroissiens du village y participaient.
Elle était organisée chaque année le dimanche qui suit la Fête-Dieu (le jeudi qui suit la Trinité).
Dans notre village, comme dans d’autres où l’on marche à la Sainte-Rolende, la Compagnie de Marcheurs participait à la procession. Tambours, fifres et fanfares animaient la sortie. Suite à la disparition de la Compagnie d’Acoz à la Pentecôte en 1949, le cortège religieux était constitué du curé accompagné des marguilliers de la Fabrique d’Eglise qui portaient le dais (dans les années 50-60 : Jean HOSPEL, Joseph GENOT, Marcel DUMONT, Albert STEVAUX, Joseph ELOY, Marcel DEBERGH, Baron Edouard PIRMEZ) le protégeant du soleil ou des diverses intempéries ; et des deux côtés, les hommes l’escortaient, tenant en main un flambeau, signe de dévotion et de respect.
Les petites filles ayant fait leur « petite communion » dans l’année ouvraient le cortège en parsemant le chemin de pétales de fleurs, suivies par les plus âgées ayant accompli leur profession de foi, revêtues de leur belle robe blanche.
Les révérendes sœurs de la Providence (Soeurs Irma, Camille et Julienne) ainsi que les institutrices de l’Ecole du couvent accompagnaient les enfants porteurs de diverses bannières et oriflammes.
1946-47 – Les enfants de choeur, de gauche à droite : Charles DUMONT, Joseph THYS, Michel JACQUES et Roland BIRON. On y reconnaît Elisabeth GIGOT (mère de Roland BIRON), Madame GENOT (institutrice à l’école du couvent) et la Révérende Soeur Supérieure Irma.
Les Anciens Combattants et Prisonniers de Guerre étaient aussi présents avec leurs drapeaux tricolores.
Venait ensuite la statue de la Vierge Marie, portée par les jeunes filles célibataires.
Notre garde-champêtre Marcel BERNY (voir le livre ACOZ de A à Z, tome 1, pages 6-11) réglait la circulation, alors encore assez fluide.
A la sortie de la grand-messe célébrée en l’église paroissiale Saint-Martin, le cortège religieux se mettait en route en empruntant un parcours bien défini.
Monique BERNY vers 1952-53.
1946-47 – Claire BERTULOT entourée de petits anges.
La première halte avait lieu à la rue des Ecoles, à la chapelle Saint-Roch appartenant à la famille MATHUES. Après quelques prières et une première bénédiction, la procession se se dirigeait vers le Calvaire DEMEURE, à droite en montant la Raguette. (Cette chapelle fut rénovée en 1993 par la Marche Saint-Roch et Saint-Frégo et fut dédiée à ce moment à saint Frégo (voir le livre « ACOZ de A à Z, tome 1, pages 186-205). C’était ensuite la chapelle Saint-Roch (dite « chapelle SCIEUR »), sise à la rue de Moncheret, qui accueillait les pèlerins. Un dernier arrêt était programmé à la chapelle Sainte-Rolende du château d’Acoz, avant la rentrée solennelle et la dernière bénédiction sur le parvis de l’église Saint-Martin.
Rue des Ecoles – La chapelle Saint-Roch, propriété de la famille MATHUES. (Elle fut abattue vers 1960 pour faire place à un garage. Remplacée par une potale toujours visible de nos jours).L’actuelle chapelle Saint-Frégo.La chapelle Saint-Roch (dite « chapelle SCIEUR »), sise à la rue de Moncheret).La chapelle dédiée à sainte Rolende, à l’intérieur du château d’Acoz.1955-56 – La procession à la sortie du château d’Acoz.1955-56 – La Fanfare Royale d’Acoz. On y reconnaît : Jean-Claude CASTIN, René DUFLOT, Léonard CHARLIER, Albert TOUSSAINT et Georges CHARLIER.1950 – La Fanfare Royale d’Acoz à la rentrée de la procession. Au premier plan, de gauche à droite : Fernand DEGRAUX (secrétaire communal), Michel GANGOLF (secrétaire de la fanfare) et X WAUTELET (vice-président de la fanfare).
LA PROCESSION DU 15 AOUT
Celle-ci était organisée le 15 août, jour de la fête de l’Assomption, dédiée à la Vierge Marie. Moins imposante que celle du Saint-Sacrement et appelée « petit tour » en raison du fait que l’on ne passait pas au château.
Vers 1953 – On y reconnaît, de gauche à droite : X, Christiane ERNOULD, Lucy CESARATO, Anna (Anaïs) CREMELIE et Claudine DEGRAUX. A l’arrière plan : le curé FLEURQUIN et le garde-champêtre Marcel BERNY. (A gauche avec le volet mi-baissé : la boucherie tenue par Michel et Suzanne GANGOLF).
Dans le début des années 70, comme un peu partout, ces manifestations religieuses ont disparu.
ANECDOTE
En 1956, lors de la construction des premières cités le long de la rue de la Raguette, l’abbé Albert DOUBLET avait décidé d’allonger le parcours en passant devant ces nouvelles habitations. Il ne fallait pas chercher très loin pour comprendre le pourquoi. Une grande rivalité existait entre notre curé et le pouvoir communal de l’époque dirigé par Fernand POULEUR, initiateur de ces récentes maisons qui abritaient une grande majorité de familles socialistes. Mais tout cela s’est passé sans problèmes et… la procession terminée, la plupart des paroissiens se retrouvaient attablés au café « CHEZ LIEN ». Notre bon curé DOUBLET n’a pu s’empêcher de rejoindre le « CAFE HANQUART » pour « taquiner son ennemi de cœur » à savoir le bourgmestre Fernand POULEUR. (Voir le livre ACOZ de A à Z, tome 1, page 61).
LES ROGATIONS
Les processions des rogations étaient au nombre de trois et avaient lieu les trois jours précédant le jeudi de l’Ascension, c’est-à-dire les 37e, 38e et 39e jours après Pâques.
A la demande des agriculteurs locaux, leur but était de prier pour protéger les animaux, les champs et les cultures.
Enfant de chœur vers 1958-59, les souvenirs sont toujours présents dans mon esprit : après la messe célébrée vers 07 heures du matin, la procession se formait, la grande croix en tête, portée par un enfant de chœur. Le curé en surplis, chapelet en mains, récitait des prières en communion avec les pèlerins. Les différentes familles de cultivateurs étaient présentes. Chaque jour, le trajet différait ; on empruntait l’actuelle rue de la Scavée pour atteindre la prairie juste en face du cimetière. Sur place, le prêtre chantait en latin la litanie des saints. Après chaque citation, les pèlerins reprenaient en chœur : « Te rogamus audi nos » ce qui signifiait « Nous te demandons de nous entendre » et « Ora Pro Nobis » (« Priez pour nous »). La cérémonie se terminait par la bénédiction du lieu avant de reprendre le chemin de l’église. Le lendemain, on prenait la direction du chemin de Joncret jusqu’au lieu-dit « Le Grand Arbre » (voir ce blog : « Toponymie » dans la catégorie « patrimoine » – avril 2018), et le dernier jour celle qui menait au lieu-dit « La Croix d’Acoz », à la sortie du village en allant vers Gerpinnes.
Joseph THYS, enfant de chœur vers 1950, se souvient que le curé FLEURQUIN bénissait des bouts de bois que les paroissiens plantaient dans leur jardin en guise de protection contre le mauvais temps, espérant une bonne récolte de légumes.
Au cours des années, les fermes ont disparu une à une, les processions n’attiraient plus beaucoup de pèlerins et seront supprimées vers 1965.
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Mes remerciements à Monique BERNY, Francine DEMEY, Roland BIRON, Joseph THYS, Michel et Claude JACQUES pour l’aide apportée à la rédaction de ce dossier.
Suite à la publication du dossier relatif aux processions à Acoz, Gaby STEVAUX me signale que son père Albert avait l’honneur de porter le dais qu’il désignait par le vocable « baldaquin », appelé aussi pavillon ou parasol liturgique. Albert n’était pas membre de la Fabrique d’Eglise mais avait en charge la comptabilité, l’organisation et la gestion des biens du couvent ; il veillait donc aux intérêts des sœurs de la Providence. Il était en quelque sorte un régisseur que les religieuses aimaient à appeler pompeusement « Monsieur le Président »… ce qui le faisait sourire.
Gaby se souvient que les jours de procession, son papa portait un pantalon gris rayé, des chaussures vernies noires, une chemise blanche, une cravate gris clair attachée par une épingle surmontée d’une perle et surtout qu’il portait une veste queue-de-pie noire, appelée aussi frac-à-pans.
Lors du passage de la procession, la rue des Ecoles et celle de la Raguette étaient, à l’instar des autres rues du village parsemées de pétales de fleurs mais aussi de dessins réalisés au pochoir à l’aide de poudre de craies multicolores finement broyée ou de sable blanc.
Il ajoute que les jeunes enfants s’habillaient au couvent dans la classe de l’école maternelle, les classes primaires étant réservées aux communiantes.
A noter que lorsque les garçons avaient fait leur profession de foi, devenus jeunes adolescents, ils processionnaient en costume et cravate et portaient un flambeau. L’objet en question était constitué d’un manche en bois long d’un bon mètre, peint en noir sur lequel il était fixé une pièce en laiton en forme de U qui supportait une lanterne en verre protégeant du vent une bougie allumée, de sorte que la lanterne se balançait au rythme des pas des pèlerins. L’ensemble était décoré de pièces de laiton ouvragé.
ANECDOTE
Une année, au cours d’une de ces processions, son inséparable ami (dont il taira le nom par discrétion), rêveur et toujours en quête d’idées novatrices à expérimenter, n’avait rien trouvé de mieux que de jouer avec son flambeau et de l’incliner de façon à ce que la flamme de la bougie lèche dangereusement le cylindre en verre pour le noircir … « pour voir ce que ça faisait » comme on disait. Mais tout absorbé qu’il était par sa captivante et ingénieuse expérience, il a oublié de regarder où il mettait les pieds et a trébuché. Il va sans dire – à son grand étonnement – que le verre de la lanterne n’a pas résisté à l’expérimentation !