Ces barrières étaient des lieux de péage autorisé, se faisant quand on passait d’une zone à une autre. La plupart du temps, elles étaient la résultante de la situation qui prévalait avant 1795. Du temps de l’existence de la Principauté de Liège, pays neutre fortement découpé, divisant les Pays-Bas méridionaux (qui furent successivement espagnols, autrichiens, français, hollandais), elles permettaient de taxer le passage de biens et de personnes.
Cette notion de barrière a été assez spécifique pendant une certaine période à la Belgique. On retrouve cette dénomination un peu partout, particulièrement dans les provinces de Liège et de Luxembourg. Certains lieux dans cette région se dénomment encore de la sorte (« La Barrière de Champlon » à Tenneville et « La Barrière de Transinne » à Libin).
Plus près de nous, certains endroits y font encore mention : « La Barrière Luc » à Florennes, au rond-point sur la Nationale 97, proche du champ d’aviation ; le lieu-dit « La Barrière » à Tarcienne, sur la Nationale 5.
En ce qui concerne Acoz…
Sur une ancienne carte du village datant du 18ème siècle, on y aperçoit trois endroits mentionnant une barrière.
- « La Barrière de Lausprelle », au carrefour des actuelles rue des Ecoles et rue du Centre. Dans les années 50, elle était habitée par Emile (dit « Mon’dî ») et Mathilde POULEUR-HANCART. Propriété communale, elle fut abattue vers 1970 en même temps que le mur d’enceinte du presbytère. L’endroit accueille depuis quelques années la statue de « Notre-Dame de Chez Nous » qui dut quitter sa chapelle sise face à l’église Saint-Martin.
- Une deuxième au carrefour des actuelles rue de Moncheret et rue de la Raguette. Bien située à l’époque car avant la construction de la ligne de chemin de fer 138 Châtelet-Florennes, la rue de la Figotterie aboutissait directement à cet endroit. Son local fut habité par Lambert (dit « Clément ») et Marie CLOESEN-COLLYNS. L’emplacement est devenu le parking du commerce « Optimode ».
- Précisions de Philippe FRERES : elle fut démolie, du moins ce qu’il en restait, après avoir été percutée par une « Audi Quattro » conduite par un « imbécile » venant de Gerpinnes. Le bâtiment servait de remise à la librairie-boulangerie « Le Furet » (actuellement « Optimode »).
La voiture est passée en dérapage sur l’emplacement des arrêts de bus vers Gerpinnes et vers Châtelet, juste avant le retour des étudiants.
On est passé près du drame.
Le véhicule percuta de tout son flanc la façade de l’édifice qui s’écroula totalement.
Heureusement, personne n’était à l’intérieur à ce moment.
Sur le plan ci-dessus, on peut y lire que l’endroit était appelé lieu-dit « Moscou ».
- La troisième se situait à la rue de Moncheret, juste en face du ballodrome. Malheureusement, nous n’avons aucun document de cette aubette qui fut abattue il y a bien longtemps.
En Entre-Sambre-et-Meuse, de nombreuses barrières percevaient une taxe pour le droit de passage des attelages. Les recettes étaient affectées à l’entretien des routes empruntées. Elles furent supprimées à la fin du 19ème siècle.
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© Alain GUILLAUME – décembre 2021.