Retour « aux sources »

Lors d’une balade dans le bois du moulin, mon regard se tourne vers la grande prairie qui borde le Ruisseau d’Hanzinne. Des souvenirs de mon enfance rejaillissent…

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L’été, le soleil, les « grandes vacances », les séjours dans ce magnifique coin verdoyant, le ruisseau… On y construit un barrage, … le niveau de l’eau monte, un mètre… on peut y aller, la baignade nous attend. Et c’est là que coule une petite source, à l’abri sous les sapins, ornée de cresson sauvage ; c’est là qu’une eau limpide jaillit discrètement pour aller rejoindre le cours d’eau. Un souvenir lointain ! Qu’en est-il aujourd’hui ?

La cueillette des jonquilles terminée, il faut que je sache. Ma mémoire n’a pas flanché et je la retrouve sans difficulté.

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Je l’ai oubliée pendant des décennies. L’émotion me gagne, … des souvenirs bien précis réapparaissent…

Désirez-vous la découvrir ? Je vous invite à emprunter le RAVeL en direction de Gerpinnes. Quelques mètres avant d’atteindre l’ancien pont de la ligne de chemin de fer Châtelet-Mettet, un petit sentier sur la gauche vous y mènera…

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J’ai un petit pincement au cœur en la voyant étouffée par des branchages et autres végétations.

Ne mérite-t-elle pas une petite toilette ?

 

Alain GUILLAUME – Mars 2018.

Précisions sur « El rûwe du Majustêr »

Actuellement dénommée « la rue du Centre », reliant la rue de Moncheret à la rue des Ecoles, cette petite artère, au centre du village, était appelée par les Acoziens « El rûwe du Madjustêr ».

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D’où vient cette appellation ?

J’ai tout d’abord pris contact avec Michel ROBERT, auteur wallon bien connu dans notre région, pour connaître la traduction et l’orthographe exacte. On peut l’écrire de deux façons : « madjistêr » ou « madjustêr » ; ce qui signifie « chante-clerc » ou « organiste liturgique ».

Grâce à ces renseignements, le lien allait vite être fait. Dans le bas de la rue, à l’actuel n° 2, habitait la famille DUMONT ; les aînés du village racontaient qu’un DUMONT était organiste à la paroisse Saint-Martin.

Et me voilà reparti pour d’autres renseignements. Geneviève LUSIAUX, co-auteur du livre « ACOZ, 1914-1918 », m’a gentiment transmis une partie de l’arbre généalogique de la famille.

DUMONT Charles Joseph, Employé
Fils de DUMONT Augustin Joseph(°1846+1924), Menuisier, et de MOURAUX Justine (°1849 +1927). Deuxième enfant de Augustin et Justine. A sa naissance, ses père et mère étaient âgés de 38 ans et 35 ans. Né le 15/11/1884 à Villers-Poterie (6280).
Citations : Union : c 09/08/1926 Acoz (6280) , Témoin, Beau-frère de l’épouse, BOUSETTE Gaston François & TENRET Denise Marie Ghislaine Registre population : Centre, 118   1910/1920 Acoz (6280) , Cohabitant, Gendre, TENRET Victor Joseph
Marié le (c) 06/03/1914 à Acoz (6280) à l’âge de 29 ans, avec TENRET Vulmine Marie Ghislaine1 Fille de TENRET Victor Joseph (°1861 +1924), Organiste, Boulanger, Clerc chantre, Négociant en farine, Clerc organiste, Négociant, et de BROGNIAUX Claire Joseph Ghislaine (Clara dite) (°1861 +1935). Deuxième enfant de Victor et Claire. A sa naissance, ses père et mère étaient tous deux âgés de 25 ans.
2 enfants sont nés de cette union :
1. DUMONT Marcel Victor Théophile Augustin Né le (c) 11/05/1917 à Acoz (6280). Marié le 24/02/1942 à Acoz (6280) avec POULEUR Fernande Marie Ghislaine. Décédé en 1995 à l’âge de 77 ans.
2. DUMONT Maurice Né le (c) 16/06/1920 à Acoz (6280). Uni avec LEMIÈRE.
1   Sources : Archives de Gerpinnes, Acoz N-M-D de 1911 à 1920 ; acte, 5.

On peut y découvrir que le chantre clerc, organiste liturgique à la paroisse Saint-Martin d’Acoz s’appelait Victor-Joseph TENRET (1861-1924), époux de Claire-Joseph-Ghislaine (dite Clara) BROGNIAUX (1861-1935). Ils habitaient à la rue du Centre 118 (actuellement n° 2).

Leur fille Vulmine-Marie-Ghislaine TENRET épousa Charles-Joseph DUMONT (°1884).

Le couple DUMONT-TENRET a eu deux fils : Marcel DUMONT (°1917) et Maurice (°1920)

Marcel épousa Fernande POULEUR (fille d’Octave et d’Aline PHILIPPE (postière à Acoz)

Marcel et Fernande ont eu 3 enfants : Charles, Bernard et Chantal.

Mettant Bernard au courant, ce dernier a apprécié. Et… les miracles existent ! Il m’a transmis les photos de ses arrière-grands-parents.

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La boucle était bouclée…

Anecdotes

La rue du Centre me rappelle un souvenir de mon enfance. J’étais âgé d’une dizaine d’années, je remontais à vélo la rue du Centre pour bifurquer à gauche dans le but de rejoindre la place de l’église. La manœuvre entreprise était hasardeuse, le virage trop serré sur la gauche et… collision frontale avec un cycliste ! La victime s’appelait Eugène MASSINON, jeune époux d’Yvette BERTULOT (sœur de René et d’Andrée). Au moment de l’accident, il tenait en main une charbonnière qu’il venait d’acheter à la quincaillerie toute proche, tenue par Louise DELFERRIERE, épouse de Fernand DEGRAUX, secrétaire communal.

On en est sorti indemnes mais j’ai toujours en mémoire cette charbonnière déambulant la rue du Centre.

Je m’en suis tiré avec une belle engueulade…

Ayant quitté notre village depuis bien longtemps, le couple MASSINON-BERTULOT revient annuellement pour les festivités de la Pentecôte. Eugène accompagne la châsse de sainte Rolende ; il y fait office de diacre.

J’ai toujours grand plaisir de rencontrer Roland BIRON qui, régulièrement, me fait part des conversations qu’il entretenait avec sa maman Elisabeth GIGOT. Cette dernière lui racontait les petits potins et faits qui s’étaient passés dans notre village.

Concernant mon article « El rûwe du Madjustêr », Roland s’est rappelé :

« Maurice DUMONT, le petit-fils de Victor TENRET, a lui aussi fait office de « madjustêr » à Acoz. C’était dans les années 35-45. Maurice, comme son frère Marcel, faisait partie de l’équipe locale de football. Un dimanche, il devait chanter les vêpres dans l’église paroissiale. L’office était prévu à 14 heures 30… et le match de foot (au lieu-dit « Banc de Fer » débutait à 15 heures. Notre chantre clerc, du haut de son jubé, a chanté les vêpres en short ».

Maurice aurait bien mérité une petite place dans le « Guinness Book » !

 

J’ai connu Camille et Victorine SAUME-BEGON qui habitaient dans l’ancienne demeure du « Madjustêr ». C’était vers 1955-1960, le couple avait fait l’acquisition d’un poste de télévision (un des premiers dans notre village). Bien vite, des problèmes allaient perturber la tranquillité du couple. Par moments, des parasites apparaissaient, empêchant une bonne diffusion de l’image et du son. Après de nombreuses soirées où l’énervement et les petites crises de nerfs devenaient de plus en plus fréquentes, on allait découvrir le fautif !

Il ne fallait pas chercher bien loin, la maison voisine était occupée par Georges et Firmine HANQUART-POULEUR qui y tenaient un café. Leur fils Fernand avait aménagé un salon de coiffure. Et c’est là qu’on a découvert le fauteur de troubles : la tondeuse électrique !

Un conflit de voisinage que « Marcel El Champèt’ » a dû gérer !

 

Alain GUILLAUME – mars 2018.

Alain GUILLAUME raconte…

Chers amis,

J’ai le plaisir de vous annoncer la sortie prochaine d’un ouvrage réalisé sur le village d’Acoz.

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Je vous présente la préface.

J’ai vu le jour au pied du « TRIANO » dans la cuisine de l’épicerie familiale « Chez Aline », dans ce quartier avec l’église paroissiale, la place publique, l’administration communale, la gare, les écoles, un décor parfait pour passer une enfance, une adolescence et une jeunesse inoubliables. C’est là aussi, entouré d’une famille, de voisins et d’amis que mes racines se sont nourries de la sève du terroir.

Quelle richesse ! L’église Saint-Martin, ce cher clocher, l’école gardienne avec Soeur CAMILLE et Soeur JULIENNE, des études primaires avec« Monsieur » BEAURIR, le catéchisme, la profession de foi, mon mariage célébré par l’Abbé DOUBLET, un travail dans l’imprimerie familiale, mon épouse Nadine et notre fils Nicolas, une vie associative et sportive pleine avec le football, la balle pelote, les jeux populaires, les marches folkloriques, les fêtes communales, les bals… Que de souvenirs impérissables qui me rappellent le bonheur d’une vie intense et… qui continue.

Me voici dans la cinquantaine ! Des problèmes d’audition vont-ils me condamner à l’isolement ? Petit à petit, la nostalgie m’envahit.

Réagis Alain ! Les proches m’encouragent et me soutiennent.

Le 21 août 2007, c’est la création du blog d’Acoz.

Voilà l’outil qui me redonne des possibilités de converser, découvrir, apprécier, partager…, c’est-à-dire : communiquer.

Je me laisse donc prendre au jeu. Je « lance » une petite devinette ; arrivent les premières réactions avec des propositions ; elle est trouvée !

Je publie mon premier article et les commentaires me « boostent ». C’est parti !

Depuis onze ans je recherche, je me documente, je rencontre… pour le plaisir de partager avec vous tous. Vous êtes déjà 350.000 « visiteurs ».

Mais cet outil virtuel, quel est son avenir ? Survivra-t-il à l’évolution technologique de ce 21e siècle ? Et notre blog ? Nos nombreuses richesses locales rappelées, développées, dévoilées, ont-elles l’assurance de résister ? Question sans réponse ?

Pas pour Nadine et Nicolas qui m’ont proposé un magnifique défi : un livre ! Quatre cent cinquante pages, réparties en deux tomes.

« Il n’y a plus qu’à »… à rassembler et sélectionner les textes, trier les photos et documents, mettre en pages. Après des mois de travail appliqué, les voici ! Des chroniques, des portraits, des interviews, le rappel d’événements importants ou ordinaires qui ont marqué la vie de notre cité ; il y a le sport, le patrimoine, l’histoire…; bref, tout ce qui m’a touché, ému, interpellé.

Certains documents et photos sont repris sur le net.

Prêt ? Tournez cette page ! Et bon voyage, à la recherche de nos racines, dans le temps de notre cher pays d’Acoz.

Alain GUILLAUME – Mars 2018.

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Les deux tomes (au format A4, imprimés sur papier de luxe couché satiné 130 grammes avec reliure au fil de lin) sont mis en vente au prix de 36 euros (+ 8 euros pour port éventuel).

Si vous désirez les acquérir, il suffit de verser cette somme sur le compte bancaire BE61 1262 0887 4517 au nom de Alain GUILLAUME-BERTRAND.

Vous pouvez également les acheter en passant à l’IMPRIMERIE GUILLAUME, rue de Moncheret 28 à 6280 ACOZ (du lundi au vendredi de 8.30 à 12 h. et de 13.30 à 17 h.

Renseignements complémentaires :

Alain GUILLAUME – 071 50 10 43 ou a.guillaume@skynet.be

Découverte « Top secret »

En août 1959, sous la canicule, j’accompagne mes deux voisins, Charles et Bernard DUMONT, pour une balade dans notre campagne acozienne.

Nous voici arrivés à la rue de la Figotterie, près de la chapelle de Notre-Dame des Sept Douleurs. Curieux comme de jeunes gamins peuvent l’être, nous visitons l’intérieur qui se trouvait déjà à l’état d’abandon. A l’arrière de l’édifice, nous allons faire une fameuse découverte : un débris d’un avion militaire de la base de Chièvres qui s’était écrasé dans la carrière de Sébastopol à Bouffioulx. De la taille d’un ballon de football, de couleur kaki, muni de fils électriques pendants, ce « trésor de guerre » a été ramené discrètement au village. Charles, l’aîné, nous a proposé de le garder précieusement et nous l’avons caché dans les immenses caves de leur maison familiale. « Motus et bouche cousue ! »

Pour la petite histoire, cet avion, que l’on appelait à cette époque « avion à réaction », était un HUNTER F-4. (ID-135) piloté par le 1er Sergent Léonard VAN ROY. Suite à des problèmes de moteur, le pilote s’était éjecté et s’en était sorti indemne. La zone du crash avait été sécurisée, empêchant les civils d’approcher. La presse écrite et la radio nationale avaient relaté les faits.

 

C’était le mardi 4 août 1959 :

« Le 4 août 1959 – ID-135 – 7 sqn – Bouffioulx – B – 1Sgt L. VAN ROY – Problème moteur. Ejection réussie. »

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Le 4 avril 1968, Léonard VAN ROY perdait la vie à bord d’un F104-G :

« Le 4 avril 1968 – FX-75 – Peer (KB–) – 10 JBW – B – Léonard VAN ROY (+) – Défaillance du système de stabilisation de l’appareil (automatic puch control) au décollage. »

 

Alain GUILLAUME – Avril 2018.