Le passage à niveau d’Acoz-Centre

Etienne et Luc ELOY m’ont récemment proposé la publication d’un petit dossier émanant de leur père Joseph…

Premier état du passage à niveau d’Acoz-Centre

Sur le poteau devant la deuxième femme, se trouvent la manivelle et le treuil actionnant la lisse servant de barrière lors du passage d’un convoi.

Nous ne voyons pas de voie ferrée, sans doute le rail-way est-il encore sur l’assiette de Morialmé-Châtelineau, le long de la route. Par contre, la grande surface plane à l’avant serait peut-être l’assiette de la future ligne de l’Est vers Florennes. On peut situer cette photographie vers 1850-1855.

                                                                                                  (Note de Joseph ELOY).

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Reconstitution barrière 640

Reproduction du treuil 640

MONCHERET 1909-1910 640
Sur cette photo, à l’avant-plan, on distingue les vestiges du rail-way de l’assiette Morialmé-Châtelineau. A gauche, entre les palissades et les usines de Moncheret, la maison du chef de la station de la « Compagnie de Chemin de Fer de Morialmé à Châtelineau ». (Photo prise 1910-1911)

© Alain GUILLAUME – Mars 2019.

Le dernier train « voyageurs » en gare d’Acoz

En 1988, le « Village N° 1 Reine Fabiola » à Ophain fêtait son 25e anniversaire.

Ses responsables avaient lancé, un peu partout en Wallonie, une invitation pour organiser une journée avec défilé sur leur site, le but étant d’offrir un spectacle et porter un peu de joie et de bonheur à ces jeunes et moins jeunes qui n’ont pas la chance de connaître une vie ordinaire.

L’Association des Marches Folkloriques de l’Entre-Sambre-et-Meuse a répondu positivement et avait proposé une participation de plus de 1.100 Marcheurs.
Les réunions se succèdent avec les comités de Marche qui désiraient y participer. Une des questions primordiales était le transport. Michel PÂQUES, résidant dans notre village, conducteur à la S.N.C.B., lance l’idée d’un voyage en train. Il interpelle les responsables des Chemins de fer belges et tout se met en place très rapidement. Le départ sera donné de la gare d’Acoz. Et c’est ainsi que la ligne Châtelet-Givet allait revivre, ne fût-ce qu’une journée.

DERNIER TRAIN ACOZ retouché 840 - Copie

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TICKET NON PAYANT 600_InPixio

TICKET PAYANT 600_InPixio

Le rendez-vous est fixé le samedi 21 mai à 11 heures 20 avec un itinéraire bien précis, passant par Châtelineau pour la destination de Braine-l’Alleud.
Les compagnies de Marcheurs, dont la Sainte-Rolende de notre village, ont défilé tout l’après-midi. Le retour s’effectua sans problème, d’autant que la plupart des Marcheurs, conscients du devoir qui les attendait, devaient être au poste et en forme le lendemain pour fêter sainte Rolende.

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La gare d’Acoz était bien triste dans la soirée de ce 21 mai car à 19 heures 30 rentrait son dernier train et elle vivait ses derniers moments d’activité.

Anecdotes

Près de 90 zouaves ont répondu « présent » à cette manifestation, avec dans le cœur un brin de nostalgie lorsque le convoi arrive à hauteur de la défunte usine de Moncheret. Les conversations vont « bon train » et les commentaires fusent : « Wétèz, c’èst drolà dji bouteûs ! » (« Regardez, c’est là que je travaillais ! »), « Eh, wétèz, èl vîye baraque est toudis d’bout ! » (« Eh, la vieille baraque est toujours debout ! »)…

Le Comité d’Acoz a tout prévu : les cannettes de bière et soda sont du voyage … On déguste raisonnablement. Lors du défilé, quelques arrêts sont prévus pour désaltérer les braves soldats. Les minutes s’égrènent, que dis-je ! … les heures !

François BODART, l’homme discret par excellence, profite de l’un de ces arrêts pour satisfaire un petit besoin. Il choisit un endroit. Mais voilà le propriétaire des lieux, semblable à notre Lukaku national à son top niveau, lui administre un shoot bien placé qui, d’après les connaisseurs présents, était d’une fameuse puissance et d’une grande précision. François ne demande pas son reste et nous rejoint sans broncher.

Mais, il ignorait que la scène avait été vue. Le dimanche début d’après-midi, c’est le rassemblement pour la première salve au Château d’Acoz. Quelques copains lui offrent un coussin, l’accessoire idéal pour atténuer les douleurs occasionnées la veille.
Notre jardinier d’un jour jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus !

Un peu d’histoire…

Pour en connaître plus sur cette ligne de chemin fer, j’ai contacté Alain POSTIAU, passionné par le Chemin de fer et son histoire.

Voici son condensé :

  • La ligne 138 (Châtelineau – Florennes Gare de l’Est – 24 km) a été inaugurée le 14 juin 1855.
  • Le dernier train de voyageurs a circulé entre Florennes Central et Châtelineau le 9 mars 1959. Il s’agissait ce jour-là de la dernière circulation en autorail Brossel type 551 de la remise de Florennes Central ; personnel du dépôt de Florennes Central. Le lendemain, les autobus prenaient le relais de l’ensemble du service sur la ligne 138. (Pour info, les bus circulaient déjà en partiel depuis 1954 date à laquelle, la SNCB avait acheté 10 autobus City Liner de la firme van Hool et les avaient affectés à Florennes Central). Pour rappel, de juillet 1956 (dernier train de voyageurs en traction vapeur) jusqu’au 9 mars 1959, tous les trains de voyageurs sur la ligne 138 étaient assurés en autorail AR 551). Ensuite, les autobus ont pris le relais.
  • La fermeture au service « voyageurs » fut le 4 octobre 1960.
  • En mai 1983, un train spécial a conduit les élèves du Collège St-Augustin de Gerpinnes à Walibi. Michel PÂQUES s’y était investi et avait lancé l’idée d’un « Spécial Walibi « .
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L’arrivée du convoi à Acoz-Centre, se dirigeant vers Gerpinnes.
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Frédéric GUILLAUME n’a pas l’air impressionné.
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Le passage à Acoz-Centre.

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  • Sur le tronçon Acoz-Châtelineau, le dernier train de voyageurs a été le « Spécial » mis en ligne pour le transport des Marcheurs ESM vers Ophain en mai 1988.
  • L’autorail AR 554.18 à Bouffioulx et à Acoz. Ces vues ont été faites le même jour. Date : antérieure au 21 mai 1988 mais je n’ai pas plus de souvenir. Il s’agissait d’un dernier voyage organisé par le PFT (Patrimoine Ferroviaire et Tourisme de Saint-Ghislain) avec leur propre matériel (association qui sauvegarde et restaure le matériel déclassé). C’est donc la dernière micheline. Il s’agissait d’un voyage spécial et non commercial (rappel : dernier commercial 9 mars 1959 en AR type 551).
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L’arrivée en gare de Bouffioulx.

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Le passage à niveau au lieu-dit « La Brockmann ».
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Dans les Fonds d’Acoz.
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Le passage à Acoz-Gare.

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  • La fermeture au trafic « marchandises » est intervenue le 1er juin 1991. Il n’y a plus eu de circulation après cette date sauf lors du démontage du tronçon  Acoz- raccordement Disteel en 1996.
  • Pour mémoire, le tronçon Acoz – Gerpinnes  a été démonté en 1986.

(Sources: Paul KEVERS : Belgische spoorlijnen).

Je tiens à remercier Alain POSTIAU, Christian DENEFFE et Anne MONDY pour leur  collaboration et le prêt de documents photographiques

 

© Alain GUILLAUME – Novembre 2018.

L’abri anti-aérien de la gare d’Acoz

Par un après-midi ensoleillé de ce début d’octobre,  me voilà parti rejoindre le quartier de la gare pour y découvrir le débroussaillage, première étape des travaux du prolongement du RAVeL qui rejoindra d’ici peu les Fonds d’Acoz.

Sur les lieux, je rencontre Jean BLASZCZYK, résidant dans le quartier depuis une quarantaine d’années.  C’est la personne toute désignée pour m’aider à retrouver ce que je recherche : l’abri anti-aérien construit à proximité de la gare.
Et Jean m’invite à le suivre sur l’ancienne ligne de chemin de fer, le long du ballodrome.
A quelques mètres de la vieille gare merveilleusement transformée, on y retrouve les traces du quai et l’endroit recherché, discret, camouflé par une végétation étouffante.

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Jean BLASZCZYK n’a pas hésité pour me conduire devant l’abri.

Bien conservé, ce vestige de la seconde guerre mondiale aurait été creusé par Omer TOUSSAINT (grand-père paternel de Philippe, Christine, Sylvie, ainsi que de Dominique), ouvrier à la S.N.C.B. et employé à la gare d’Acoz.

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Vers 1950, Omer TOUSSAINT et deux collègues, employés à la gare d’Acoz, dégustent la « Belge Delbruyère » au café « Chez Berny » tenu par Arthur et Ida BERNY-BRASSEUR (parents de Marcel « El Champèt' » – voir le livre « ACOZ de A à Z » – Alain GUILLAUME – tome 1, pages 6 à 11).  L’immeuble, sis à la rue de Moncheret, est actuellement la propriété de Christophe AVOLEDO.

Cet abri est un cylindre, d’un diamètre de plus de 2 mètres sur une longueur de 4 mètres ; le béton a été coulé sur place, d’une épaisseur de 15 centimètres. Il possède un trou d’aération qui, à mon avis, pouvait aussi servir d’évacuation en cas d’ensevelissement. A l’entrée, un muret, en guise de sas, a été construit dans le but de protéger les occupants des éclats de bombes éventuels.

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INTERIEUR 2 840

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INTERIEUR 3 400

Faisant partie du patrimoine de notre village, l’idée d’une sauvegarde de ce site serait à envisager… et pourquoi pas son classement ? Une petite visite lors de promenade sur le futur RAVeL rappellerait cette triste et douloureuse période de la seconde guerre mondiale.

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L’aménagement du futur RAVeL est une opportunité à saisir.

Wait and see !

© Alain GUILLAUME – Octobre 2018.

Les fondations de la gare d’Acoz-Centre

Le lundi 17 septembre dernier, des travaux de terrassements ont été entrepris sur le terrain appartenant à Proximus pour y ériger une annexe destinée à gérer de la nouvelle technologie.

Je m’y suis intéressé, sachant que j’allais y découvrir les fondations de l’ancienne gare d’Acoz-Centre. Quelques coups de pelleteuse et voilà…

Fondations ancienne gare Acoz-Centre

Cette gare fut construite en 1887 et accueillait deux lignes : celle de Châtelet-Mettet et  celle de Châtelet-Florennes-Givet. Suite à leurs désaffectations, elle fut abattue vers 1965-68.

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Alain GUILLAUME – Septembre 2018.