Les barrières de perception ou de l’octroi

Ces barrières étaient des lieux de péage autorisé, se faisant quand on passait d’une zone à une autre. La plupart du temps, elles étaient la résultante de la situation qui prévalait avant 1795. Du temps de l’existence de la Principauté de Liège, pays neutre fortement découpé, divisant les Pays-Bas méridionaux (qui furent successivement espagnols, autrichiens, français, hollandais), elles permettaient de taxer le passage de biens et de personnes. 

Cette notion de barrière a été assez spécifique pendant une certaine période à la Belgique. On retrouve cette dénomination un peu partout, particulièrement dans les provinces de Liège et de Luxembourg. Certains lieux dans cette région se dénomment encore de la sorte (« La Barrière de Champlon » à Tenneville et « La Barrière de Transinne » à Libin).

Plus près de nous, certains endroits y font encore mention : « La Barrière Luc » à Florennes, au rond-point sur la Nationale 97, proche du champ d’aviation ; le lieu-dit « La Barrière » à Tarcienne, sur la Nationale 5.

En ce qui concerne Acoz…

Sur une ancienne carte du village datant du 18ème siècle, on y aperçoit trois endroits mentionnant une barrière.

  • « La Barrière de Lausprelle », au carrefour des actuelles rue des Ecoles et rue du Centre. Dans les années 50, elle était habitée par Emile (dit « Mon’dî ») et Mathilde POULEUR-HANCART. Propriété communale, elle fut abattue vers 1970 en même temps que le mur d’enceinte du presbytère. L’endroit accueille depuis quelques années la statue de « Notre-Dame de Chez Nous » qui dut quitter sa chapelle sise face à l’église Saint-Martin.

Barrière d'octroi 640

Capture d’écran (8) 640

ARDOISE 400

  • Une deuxième au carrefour des actuelles rue de Moncheret et rue de la Raguette. Bien située à l’époque car avant la construction de la ligne de chemin de fer 138 Châtelet-Florennes, la rue de la Figotterie aboutissait directement à cet endroit. Son local fut habité par Lambert (dit « Clément ») et Marie CLOESEN-COLLYNS. L’emplacement est devenu le parking du commerce « Optimode ».
  • Précisions de Philippe FRERES : elle fut démolie, du moins ce qu’il en restait, après avoir été percutée par une  « Audi Quattro » conduite par un « imbécile » venant de Gerpinnes. Le bâtiment servait de remise à la librairie-boulangerie « Le Furet » (actuellement « Optimode »).
    La voiture est passée en dérapage sur l’emplacement des arrêts de bus vers Gerpinnes et vers Châtelet, juste avant le retour des étudiants.
    On est passé près du drame.
    Le véhicule percuta de tout son flanc la façade de l’édifice qui s’écroula totalement.
    Heureusement, personne n’était à l’intérieur à ce moment.

Maison de perception 2 640

AUSTRALIENS RAGUETTE 640

Raguette 640

Aubette Raguette 640

Planche aubette vieille station 640

Sur le plan ci-dessus, on peut y lire que l’endroit était appelé lieu-dit « Moscou ».

  • La troisième se situait à la rue de Moncheret, juste en face du ballodrome. Malheureusement, nous n’avons aucun document de cette aubette qui fut abattue il y a bien longtemps.

Octroi 3 640

En Entre-Sambre-et-Meuse, de nombreuses barrières percevaient une taxe pour le droit de passage des attelages. Les recettes étaient affectées à l’entretien des routes empruntées. Elles furent supprimées à la fin du 19ème siècle.

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© Alain GUILLAUME – décembre 2021.

Le quai de déchargement des sablières

Suite au déboisement de la vallée située au lieu-dit « Vô-Biesme », à gauche de la route N 975 Acoz-Bouffioulx , les vestiges de l’ancien quai de déchargement des sablières sont à nouveau visibles.

VÔS BIESME MÂRTIA 640

QUAI 1 640

QUAI 2 640

QUAI 3 640

QUAI 4 640

Jusqu’en 1930, l’activité des sablières de Joncret et Lausprelle était en plein essor. Après l’extraction du sable, celui-ci était chargé dans des wagonnets, tirés par une locomotive à vapeur qui partait de la limite Joncret-Les Flaches, au niveau de la rue du Pachy. Les convois se succédaient à intervalles réguliers et se dirigeaient vers la station d’Acoz. Ils empruntaient le lieu-dit « Dessus-du-Bois », descendaient la vallée en serpentant avant d’atteindre le quai où les wagonnets basculaient pour laisser glisser le sable jusqu’au niveau de la route.

JONCRET-ACOZ 640

Au nombre de deux, les petites locomotives « DECAUVILLE » avaient leur point d’attache dans un hangar situé dans une prairie appartenant à Félix HOSPEL, à hauteur du « V » formé par les rues du Dessus-du-Bois et de la Raguette.

Ces locomotives appartenaient à la famille GREGOIRE, négociante, qui achetait le sable aux différents propriétaires et exploitants des sablières. Les sables, de différentes qualités, étaient vendus dans la sidérurgie, la construction, les verreries et les fonderies de la région.

LOCOMOTIVE 1930 640

HANGAR 640

Vers 1937, la voie a été déferrée et les transports par camions ont pris le relais.

La famille GREGOIRE résidait dans la villa, appelée « Villa Mon Caprice », « Villa des Lutins » et « Villa Grégoire », sise à l’actuelle rue de la Raguette 7a à Acoz. Elle fut ensuite rachetée par la famille STEVAUX et actuellement propriété de la veuve et des enfants de Bertrand THIBAUT.

VILLA GREGOIRE 640

La grande sablière vers 1920

Au chemin de Joncret, en face de la propriété de René VANDEVERRE, la sablière est aujourd’hui complètement remblayée. L’exploitation de sable y avait débuté avant 1875. En cours de remblayage, au début des années 60, l’excavation à combler recevra notamment toutes les terres, les ossements, les débris de cercueils et pierres tombales en provenance de l’ancien cimetière d’Acoz désaffecté, contigu à l’église paroissiale Saint-Martin. Les terres provenant des tunnels creusés pour le passage de la R3 à Couillet ont également été versées à cet endroit.

SABLIERE 1920 640

SABLIERE COMBLEE 640

Les sablières et argilières

Aux sablières TIERCET, LOSSON et HUDLOT, on n’extrayait pas seulement plusieurs sortes de sable, du maigre et du gras, mais aussi de l’argile. Il fallait absolument décaper les couches supérieures avant d’atteindre le sable. Les ouvriers étaient munis « d’(h)awias » ou « d’(h)awelètes », houes étroites aux fers allongés et courbés, bien utiles pour trancher les terres grasses. On peut donc dire qu’ils étaient occupés à « (h)aw’ter » l’argile. Cette dernière alimentait les poteries de Bouffioulx et environs.

SABLIERE-ARGILIERE 1935 640

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Dossier réalisé sur base d’archives personnelles, ainsi que celles de Marcel MEUNIER et Joseph ELOY, avec la collaboration de René VANDEVERRE et de Geneviève LUSIAUX.

© Alain GUILLAUME – Mars 2021.

 

Précisions de Gaby STEVAUX

A propos l’article intitulé « LE QUAI DE DECHARGEMENT DES SABLIERES », je tiens à apporter cette précision : la famille GREGOIRE a résidé à une époque dans cette maison  – qui est devenue la nôtre – à la rue de la Raguette et c’est cette même famille qui l’a vraisemblablement fait construire. On l’appelait effectivement « Villa Mon Caprice », « Villa des Lutins » ou « Villa Grégoire ». Mais cette maison a d’abord été vendue à la famille TOURNAY qui y a ajouté des annexes (voir photos jointes). Mes parents l’ont ensuite rachetée en l’état en 1953 à Aimée-Marie DESCHEPPER (28/04/1901), veuve de Louis TOURNAY (suivant l’acte de vente).  La photo intitulée « ACOZ – ORCHESTRE DE LA DUCASSE – 1925 » de René Mathieu publiée antérieurement sur le blog illustre déjà les transformations. Mais je ne sais absolument rien de cette famille TOURNAY, malheureusement.

12 avril 2021.

Le café DAFFE-TENRET

Suite à la vente de leur maison familiale sise à la rue de Moncheret 137, Etienne et Luc ELOY, deux des enfants de Joseph et Francine ELOY-BOUSETTE, m’avaient invité à la visite des lieux.

La maison de la famille DAFFE 640

A la première approche, on découvre la trace d’une annonce peinte au-dessus de la porte d’entrée. On peut y deviner le mot « CAFÉ », les deux autres lignes sont très difficiles à déchiffrer, pouvant avec peine reconnaître quelques lettres.

ANNONCE CAFE WEB

En me replongeant dans mes archives… une affiche, jaunie par le temps et dépliée avec délicatesse, annonce la vente publique de sable, organisée par l’administration communale d’Acoz, le 18 décembre 1923. (Voir ce blog, catégorie « souvenirs », janvier 2021). Au dos de ce document, la mention manuscrite : « Du café DAFFE-TENRET ». Dans le dossier consacré à « la carrière de grès à Acoz » (voir ce blog, catégorie « Acoz d’antan », de mars 2019), on apprend que cette propriété appartenait au couple Sylvain et Aline DAFFE-TENRET, arrière-grands-parents maternels de Thérèse, Etienne, Luc, Anne, Béatrice et Xavier.

nouveau document 2020-01-06 22.16.50

Xavier DAFFE Adolphine MATHIEU 640

TENRET Théophile DEMEURE Hortense 640

On peut donc en déduire qu’Aline TENRET, épouse Sylvain DAFFE, y tenait un débit de boissons.

D’après les dires de Joseph et Francine, en ligne 3, il y serait inscrit « négociant en alcools et spiritueux ». On y devine encore le mot. « Négociant ».

Cette enseigne devait donc ressembler à cette reconstitution :

façade et annonce WEB

Une deuxième découverte

Lors de la visite de l’intérieur de l’immeuble, Etienne tenait à me montrer l’archelle à verres, toujours présente dans la pièce qui faisait office de café, ainsi qu’un vestige scellé dans la cave.

Vue intérieure 640

Horloge Daffe-Tenret 640

POMPE A BIERE 640

Les explications d’Etienne :

« Devant l’archelle à verres que tu as photographiée, il y avait un comptoir sur lequel était fixée une pompe à main qui servait à aspirer de l’air et l’envoyer dans cette cuve pour le stocker sous pression. Cette cuve était reliée au tonneau de bière par un petit tuyau le mettant sous pression afin d’envoyer la bière au comptoir. Lorsque la pression diminuait, la personne ne devait pas descendre à la cave pour en remettre, il lui suffisait d’actionner la pompe du bar.

Si on observe bien la cuve, on remarque un cercle au centre, qui est un couvercle avec joint afin de garantir l’étanchéité. De part et d’autre de ce couvercle, on voit 2 oreilles rectangulaires qui étaient traversées par une barre très rigide avec en son centre une grosse vis de pression pour maintenir le couvercle bien fermé.

On distingue aussi, 4 petites buselures qui servaient à recevoir les tuyaux d’entrée d’air et de sortie vers le ou les tonneaux ainsi qu’un manomètre.

En quelque sorte, c’est l’ancêtre de la bonbonne de gaz actuelle. »

Café Daffe-Tenret avant 1915 640

MAISON DAFFE-TENRET 640

L’activité du café doit avoir cessé vers 1926, date du décès d’Aline. Leur fille Lucie avait épousé Gaston BOUSETTE en 1919. Le couple habitera sous le toit familial. (Voir le livre « ACOZ ET LA GUERRE 14-18 – Geneviève LUSIAUX et GUY ANTOINE – pages 105).

BOUSETTE-DAFFE 640

 

L’annexe

L’annexe de cette grande demeure était occupée par les bureaux de la carrière de grès, gérée par Sylvain DAFFE jusqu’à la fin des activités vers 1929. Le bureau des postes y sera installé en 1952 jusqu’à sa fermeture en 1986. (Voir ce blog, catégorie « souvenirs « , d’octobre 2020.) Elle sera abattue le 12 décembre 2020. (Voir ce blog, catégorie « souvenirs « , de décembre 2020).

Le nouveau propriétaire

En ce début d’année 2021, j’ai fait la connaissance du nouveau propriétaire. Il s’agit de Julien MENEGUZZI. Il a grandi dans notre village, à la rue des Ecoles, voisin de la famille CHIF. Souvenons-nous, sa maman tenait un salon de toilettage pour chiens.

Il est indépendant et gère la sprl A.T.A., aménagements techniques et artisanat.

Julien MENEGUZZI 640

Les travaux vont bon train et la partie droite du bâtiment sera bientôt complètement rénovée.

Julien m’a expliqué qu’il avait remblayé la cave où se trouvait la cuve et où y étaient emmurés deux coffres forts. Avant le remblaiement, il y a déposé une lettre ainsi qu’une bouteille de trappiste ORVAL.

Ces coffres forts auraient-ils été placés lors de la constitution de la société de carrière de grès ?

Tournons-nous vers Etienne ELOY :

« Ils ont été placés après l’exploitation de la carrière. Papa était très précautionneux étant donné que le bureau de poste pouvait attirer les vols. On y déposait les documents importants, contrats d’assurance, carnet de mariage, actes notariés, clés du bureau de poste, etc…

Si le nouveau propriétaire a déposé une bouteille et une lettre, pour qu’un jour peut-être…

Papa, lui, avait l’habitude lors des travaux d’écrire sur les murs les dates de ceux-ci, le temps qu’il faisait ainsi que les événements marquants de la vie pendant les travaux. Parfois, il écrivait aussi sur une planchette qu’il déposait dans un gitage ou un faux plafond en fonction des travaux réalisés.

Quand nous avons vidé la maison, nous avons retrouvé un petit carrelage de sol sur lequel notre grand-père Gaston BOUSETTE avait lui aussi inscrit un commentaire :

CARRELAGE ELOY 400dpi légendée

C’était probablement une tradition dans la famille ELOY-BOUSETTE car je fais de même. »

 © Alain GUILLAUME – Février 2021.

Anciennes affiches

AF CURAGE CORS EAU 1922 640_InPixio

TIRAGE AU SORT 640_InPixio

TIRAGE SORT ACOZ 150

AF VENTE SABLE 1923 640_InPixio

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Le bâtiment sis sur la place de l’église, abritant les bureaux de l’administration communale d’Acoz, fut incendié le 24 août 1914. Il fallut attendre 8 ans avant de lancer la souscription en marché public en vue de sa reconstruction. Les bureaux avaient été transférés dans l’immeuble sis derrière l’église qui accueillait l’école gardienne.

AF RECONSTRCT COMMUNE ACOZ 1922 640_InPixio

© Alain GUILLAUME – Janvier 2021.

Les « magasins » à Acoz

Bien avant les supermarchés « libre-service » qui ont vu le jour en Belgique début des années 60, beaucoup de petites épiceries étaient implantées dans les villages. Acoz était particulièrement bien servi avec 6 petits commerces. Dans ceux-ci, c’est l’épicière derrière son comptoir qui remplissait votre panier. Toutes les denrées étaient exposées dans les nombreuses étagères qui ornaient les 4 murs.

Les souvenirs de mon enfance ont rejailli…

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« CHEZ MARTHE »

Marthe MEUNIER avait repris le commerce de sa mère Clémentine (Clémence) BOLLE, épouse Alfred MEUNIER, sis à l’actuelle rue de Moncheret, 115. Elle était propriétaire des lieux qu’elle partageait avec son amie Emilie BORBOUSE. Sa clientèle était surtout constituée des personnes du quartier.  Ici, pas de frigo ce qui signifiait l’absence de produits périssables. La fermeture du commerce, due à son décès, eut lieu en 1970.

Rue de Moncheret 115 640

MARTHE MEUNIER 640

Emilie BORBOUSE était la fille de Joseph BORBOUSE, fusillé par les Allemands à Gerpinnes le 26 août 1914. (voir l’ouvrage « ACOZ ET LA GUERRE 14-18 » page 160 – Geneviève LUSIAUX et Guy ANTOINE).

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« LOUIS DELHAIZE »

LOUIS DELHAIZE 400

Sis juste derrière le monument aux morts, à l’actuelle rue de Moncheret, il était mis en gérance par la maison-mère de Ransart. De nombreux tenanciers y sont passés : Suzanne LEFÈVRE, de 1945 jusqu’à son mariage en 1947 ; Victorine BEGON, avant son mariage avec Camille SAUME, dans les années 1948 à 1951 ; Lambertine PIETTE, épouse Marcel COUGNON, de 1951 à 1953 ; Marie DAMAS en 1953 ; Michel et Jeanine SMITS-MALEVEZ, vers 1960 ; André et Andrée ROMAIN-DANCART, originaires de Biesme, dans les années 1965 ; René et Lydia MOURIALMÉ-HÉRODE de 1970 jusqu’à sa fermeture en 1974. Cette boutique offrait un grand éventail de produits dont un étal de fruits et légumes frais. L’immeuble fut abattu début 1976 pour faire place à l’imposant bâtiment qui allait abriter les puissants ordinateurs de la RTT-BELGACOM-PROXIMUS.

LOUIS DELHAIZE 1973 640

LOUIS DELHAIZE 640

SUZANNE LEFEVRE 640

CAMILLE VICTORINE BEGON 640

Marcel GOUGNON Lambertine PIETTE 640

Michel Jeanine SMITS-MALEVEZ 640

André André ROMAIN 640

LYDIA RENE MOURIALME 640

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« MRC » Magasin Régional de Charleroi

Situé à l’actuelle rue Saint-Martin 12, il fut d’abord tenu par Joseph et Olga HENRIET-EVLARD (grands-parents paternels de Jean-Louis et de Stéphane), originaires de Wanfercée-Baulet.

Georges et Claire NOCENT-YERNAUX l’ont repris en 1959 jusqu’en 1971, aidés par leurs deux filles Josiane et Marie-Thérèse. Vers 1965, l’enseigne fut reprise par la société « BIEN-ÊTRE ». Marie-Claire KAISIN géra le commerce de 1971 à 1980.

Employé aux usines de Moncheret à Bouffioulx, Georges fournissait de petites commandes à diverses connaissances jusqu’au jour où une dénonciation mit fin à ces petites relations commerciales.

Le commerce sera repris par diverses personnes pour fermer définitivement vers 1991. A noter le dépôt de la boulangerie-pâtisserie SCHAMP de Marcinelle vers 1980.

Souvenir de Frédéric GUILLAUME

« Lors des inondations en 1987, les soldats américains basés à Florennes sont venus aider les sinistrés. Ils s’approvisionnaient en bière à ce magasin. »

Rue St-Martin 12 640

OLGA EVLARD (HENRIET) 640

Georges Claire NOCENT-YERNAUX 640

Marie-claire KAISIN 640

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AU DESSUS-DU-BOIS

Dans sa maison, à l’actuelle rue du Dessus-du-Bois 4, Marie-Alice DEMEURE, épouse de Victor DELFORGE, ouvre en 1925 un commerce d’épicerie. Suite au décès de son mari, elle se remarie en 1929 avec Nicolas SINET. En 1940, rajout de « vente de margarine, tabac, cigarettes, primeurs, fruits et pommes de terre ». Le 31 décembre de la même année, nouvelle modification au  registre de commerce. Sont adjoints : « vente d’articles d’épicerie, alimentation, vin, mercerie (laine, fils, boutons, élastiques, etc…), bonneterie (bas, chaussettes, etc…), lingerie et aunage, quincaillerie (tasses, assiettes, verres, etc…) ».

Le 1er janvier 1945, cessation du commerce. Le 20 juin 1945, réouverture par Lucien SAINTHUILE, qui sera aidé quelques années plus tard par sa jeune épouse Denise BEQUET.

Le 10 novembre 1951, le couple quitte Acoz pour reprendre un commerce de tissus-aunage-mercerie à Fosses-la-Ville.

Le commerce s’est poursuivi quelques années, notamment sous l’enseigne « COOP ». La succursale aurait été gérée par Andrée LEMARQUE, épouse d’Yvan SAINTHUILE.

Actuellement, l’immeuble est occupé par Monique SAINTHUILE, propriétaire des lieux.

Rue Dessus-du-Bois 4 640

SINET-DEMEURE 640

LUCIEN DENISE 640

Andrée LEMARQUE 640

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« COOP »

COOP 400

Vers 1960, Simone DEMEURE, épouse d’Adelin DAUBRESSE, ouvrira une succursale en son domicile, rue des Ecoles 57. Quelques années plus tard, sa fille Marcelle, épouse de René DEGRAUX, reprit le commerce. La clientèle était surtout composée des habitants du Dessus-du-Bois et des rangées de cités de la rue de la Raguette. Cessation des activités commerciales vers 1975-1976.


Rue des Ecoles 57 640

COOP VERS 1960 1 et 2 620

Marcelle DAUBRESSE René DEGRAUX 640

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« COURTHEOUX »

COURTHEOUX 400

Vers 1960, Flora DENAYER, épouse de Fernand ANDRÉ, tint une succursale à la rue du Centre 7, (place de l’Eglise). Le magasin fermera ses portes vers 1970 pour cause de santé.

Fernand Flora ANDRE-DENAYER 640

MONETA 400

Rue du Centre 7 640

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« COURTHEOUX  » à la rue de la Raguette

En 1968, Michel WERTZ et son épouse Victoria BRAECKMAN inauguraient une nouvelle succursale à la rue de la Raguette 43.  Cette épicerie allait connaître un bel essor avec une clientèle issue du nouveau quartier de la cité Hector POULEUR. Michel allait ouvrir un commerce de bonbonnes de gaz « Esso » avec livraison à domicile.

MICHEL WERTZ 640

Vers 1980, se lançant dans la vente de légumes et primeurs sur les marchés régionaux et un commerce de vins, ils remettaient le commerce à Georges et Lorette BRISON-TENRET.

GEORGES BRISON LORETTE TENRET 640

CHEZ LORETTE 1 et 2 640

Le succès allait grandissant et la surface du commerce ne convenait plus pour y pratiquer une vente de plus en plus diversifiée avec les charcuteries et produits surgelés. En 1986, un bâtiment tout neuf allait voir le jour dans la même rue, au 71a.

Rue de la raguette 71a 640

Il y accueillera une supérette et un département boucherie-charcuterie tenu par leur fils Didier et son épouse Bernadette HOQUART. En 1991, ces derniers reprennent le commerce du café « Au Voltigeur ».

Didier Bernadette 640

Quant à la supérette, elle ferma ses portes en 1995.

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« CHEZ ALINE »

En 1946, ma mère, Aline MONTEL, quitta son village natal de Tarcienne pour reprendre la petite épicerie sise au pied de l’actuelle rue Saint-Martin 1, qui était tenue par sa petite-cousine Léa (Elia) MOURAUX, épouse Ernest DELESCAILLE. On y trouvait de tout, des aliments de première nécessité aux produits d’entretien, un dépôt de pains du boulanger du village Raymond SCIEUR, avec un panier de pâtisseries les samedi et dimanche, dépôt de teinturerie et nettoyage à sec…  Toutes les denrées étaient entreposées dans des bacs en bois et étaient vendues en vrac dans des sacs en papier. Une balance à platines avec poids était posée sur le comptoir. A noter que ces poids étaient présentés régulièrement au contrôle organisé par l’administration des poids et mesures. Les poids en fonte grise de fer et de carbone, de forme cylindrique ou de forme hexagonale étaient présentés au service de l’État « Poids et Mesures » qui vérifiait l’exactitude des balances et des accessoires utilisés dans le commerce. Lors de la vérification (au milligramme près) un poinçon était frappé sur les poids.  Ce poinçon était constitué d’une lettre qui correspondait à l’année du contrôle et appelé « poinçon de la bonne foi ».

Fin du commerce en 1970 pour cause de santé.

Rue St-Martin 1 640

ACOZ vers 1905 640

Georges-Aline 640

Tante Augusta 640

TIMBRES VALOIS 400 2

Balance 640

Anecdotes et souvenirs personnels

La dernière semaine d’octobre était un moment intense dans le magasin de ma mère. La vente de potées de chrysanthèmes révolutionnait les habitudes de la famille. Lorsque Monsieur VASSART, horticulteur à Châtelet, venait décharger les 200 potées commandées, ces dernières étaient entreposées dans tout le rez-de-chaussée : cuisine, arrière-cuisine, salle à manger, magasin n’étaient plus qu’une fleur. Evidemment pour les conserver en état de fraîcheur, le chauffage était coupé dans toutes les pièces. Certains clients demandaient le dépôt de leur potée sur la tombe familiale. Ce service était assuré par mon frère Jules et moi-même. Je me souviens encore de l’emplacement de la plupart d’entre elles.

Chrysanthème blanc 640

C’était une journée d’hiver, en plein dégel, une fidèle cliente présente entame la conversation dans un wallon digne des pièces théâtrales. Apparaît Madame Andrée GENOT, institutrice à l’école du couvent. Là, on se retourne vers la langue de Molière. Et la cliente s’exclame avec une voix pleine d’assurance : « l’hiver est out’, i r’lèche » (du wallon « rlègnî » qui signifie – participe passé « dégelé »).

On y vendait du pétrole au litre. Il était entreposé dans un tonneau métallique à l’entrée du magasin.  Le dimanche matin, les deux sœurs DEMEURE, Julia (mère de Franz PHILIPPE) et Louisa, se rendaient à la messe dominicale. Elles faisaient un arrêt au magasin pour… passer les paumes des mains sur le dessus de la cuve, rendue grasse suite aux diverses manipulations. D’un geste précis, elles les passaient ensuite sur leur chevelure coiffée d’un fin filet. Voilà peut-être… l’origine de la lotion « Pétrole Hahn » !

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« LES QUATRE SAISONS »

C’est en juin 1994 que Philippe FRERES ouvre une épicerie à la rue de Moncheret 46, juste en face de la rue de la Raguette,  dans l’immeuble qui avait accueilli jadis le café « A la Ville de Thuin » (voir mon livre « ACOZ de A à Z », tome 2, page 225). Elle portera l’enseigne « Les Quatre Saisons » en faisant référence à la cloison du sas d’entrée qui était composée de quatre vitres sablées à l’acide représentant les quatre saisons.

Rue de Moncheret 46 640

LA VILLE DE THUIN 500

Philippe FRERES 640

Au fil des jours, une petite clientèle fidèle lui rendait visite régulièrement. On pouvait y trouver un peu de tout, conserves, fromages, charcuteries, produits d’entretien,…

Lorsque le magasin « SPAR » a rouvert ses portes à Villers-Poterie, les ventes ont baissé et il atteignait péniblement le seuil de la rentabilité. En août 1998, il dut se résigner à fermer définitivement.

« C’est une époque que je ne regrette pas même si je n’ai pas gagné de l’or en barre. C’était, malgré tout, l’occasion de voir les anciens du village tout en étant le lieu de rendez-vous de quelques jeunes de la fanfare qui squattaient mon arrière-boutique. Les dimanches, l’apéro au comptoir se terminait parfois à 15 heures. Je devais fermer pendant 24 heures, du dimanche 13 heures au lundi 13 heures ! C’est évidemment lorsque j’ai annoncé que j’étais contraint de fermer que tout le monde me disait que c’était malheureux, qu’un magasin de dépannage était bien utile dans le village. Mais ce n’est pas avec les cigarettes qu’on fait du beurre. Pour faire du frais, il faut du débit… Enfin bref, une expérience intéressante que je réitérerais certainement, mais différemment. C’est étrange, je n’ai tenu ce magasin que quatre ans, j’ai pourtant l’impression que c’était une éternité ».

Il se souvient de ce soir où il fut témoin de l’attaque du fourgon au Crédit Communal : « un brouhaha se faisait entendre au pied de la Raguette, je sortis tout comme Didier MARTIN qui vivait au-dessus du magasin. Au premier coup de feu, nous sommes évidemment rentrés. Après les faits, nous apercevions, par les perforations des balles dans le flanc du fourgon, ce malheureux convoyeur agonisant. Lorsqu’on ouvrit la porte, c’était trop tard, il n’y avait plus rien à faire ».

 

Petites anecdotes de Philippe

Le pied de la Raguette était un point stratégique pour les accidents. Les constats se faisaient bien souvent dans mon arrière-boutique… parfois autour d’une chope.

Lors de la reconstitution pour l’attaque du fourgon, les magistrats sont venus prendre une tasse de café au magasin…

Un dimanche matin, Robin LECOYER, beau-fils de René JACQUES, est descendu acheter des croquettes de pomme de terre pour le dîner de midi. Il tomba dans un traquenard avec Didier MARTIN, Pierre-Louis MADOUX (dit « le Blanc »), André CELANT, Jean-François CHARLET et moi-même évidemment. Les tournées défilaient jusqu’à ce qu’apparaisse René JACQUES dans le dos de Robin, son beau-fils. L’ambiance aidant, on prévient que René était derrière lui mais il riait en pensant à une blague. Lorsqu’il entendit la douce voix de René lui dire : « Robin, ta mère te préparera les croquettes pour le souper ». Robin s’est bien sûr carapaté en oubliant les croquettes, on ne le revit que quelques semaines plus tard…

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Roland BIRON me signalait que d’autres commerces avaient existé dont l’épicerie chez Mademoiselle LECLERCQ (en face du ballodrome), à l’entre-deux guerres.

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Depuis quelques années, le seul magasin existant à Acoz est situé à la rue de la Raguette 43, dans l’immeuble qui abritait l’ancien « Courthéoux ». Il porte l’enseigne « Maxialimentation ».

Rue de la Raguette 43 640

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Dans notre région, le premier libre-service intégral s’est implanté au boulevard Tirou à Charleroi sous l’enseigne « DELHAIZE ». Faut-il rappeler que l’histoire de ce géant de la distribution, commencée il y a 125 ans, est intimement liée à la région carolorégienne. C’était le 12 octobre 1962.

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TRACT 640

© Alain GUILLAUME- Décembre 2020.