Lors d’une promenade sur le RAVeL, quand vous approchez d’Acoz-Centre, vous avez sûrement aperçu ces énormes peupliers qui bordent le Ruisseau d’Hanzinne. Vu le grand nombre de photos publiées sur les réseaux sociaux, ces arbres attirent l’attention, surtout l’hiver, lorsqu’ils sont dépourvus de leurs feuilles, laissant apparaître ces énormes boules de gui.
Le gui est une espèce de plante parasite qui ne possède pas de racines mais qui se fixe sur un arbre hôte dont elle absorbe la sève à travers un ou des suçoir(s).
Il s’agit d’un sous-arbrisseau de la famille des Santalaceae (source « Wikipédia »). Il pousse en touffes et ses feuilles toujours vertes sont charnues. Les baies blanchâtres sont vitreuses et remplies d’une viscosité collante. Les oiseaux transportent les graines collées à leur bec et c’est en le nettoyant sur une branche qu’ils sèment ces graines.
Plante sacrée ou sacrée plante… le gui n’en a pas fini de faire parler de lui.
Aujourd’hui encore, même si nous avons oublié ses bienfaits, le gui fait toujours partie de notre culture et de nos traditions : « S’embrasser sous une branche de gui, c’est un symbole de prospérité et de longue vie, au moment des fêtes de Noël et du jour de l’an. »
Mais revenons à nos peupliers ! J’en parlais dernièrement avec mon ami d’enfance, Jacques VANDENBOSCH. Tous deux, on se souvient qu’ils ont été plantés en 1958 (année précédant la construction de la maison des VANDENBOSCH (voir ce blog : « Une charronnerie à Acoz » – Août 2018 – catégories Acoz d’antan et souvenirs).
Le terrain faisait partie de la propriété de l’immeuble sis rue de la Tour Octavienne (angle de la chaussée menant à Villers-Poterie).
A cette époque, elle était occupée par Louisa FELENNE et son fils Marcel BAUDELET. Cette famille était originaire de Mettet et était employée au service des PIRMEZ, propriétaires du Château d’Acoz.

Quant à Marcel BAUDELET, il était employé comme ’’serveur chez les châtelains’’ ; et petit à petit, il s’est lancé dans le service traiteur pour en arriver à organiser les plus chics banquets de la région de Charleroi, à cette époque prospère des charbonnages, verreries et industries diverses.
Victorine BEGON (épouse Camille SAUME) y travaillait. – On garde de très bons souvenirs d’elle notamment lorsqu’elle préparait bénévolement les dîners pour les Marcheurs de la Saint-Roch et Saint-Frégo, en compagnie de Monique JACQUEMIN (épouse Fernand COLLIN).


Marcel décédera le 9 juin 1962, suite à une pénible maladie. Sa petite société a été reprise par le couple Henri et Marie-Paule VERLEYEN, ses employés, qui se sont installés à Montignies-sur-Sambre, chaussée de Châtelineau. De nombreuses associations et sociétés de la région y ont organisé leurs banquets… la salle de réception portaient le nom de… « Les Peupliers ».


Quant à Louisa, avec son amie de toujours Domitilde CHENET, originaire de Villers-Poterie, elle a occupé la maison jusqu’à son décès le 1er août 1977. La propriété a été rachetée par la famille GOYVAERTS (parents de Jean-Marc et de Patrice).
Lors de la préparation de ce dossier, je me suis rendu à Montignies-sur-Sambre pour avoir plus de renseignements sur la famille de Henri VERLEYEN. Je connaissais l’endroit pour avoir participé à des banquets de famille dont la communion solennelle de mon fils en 1985.
Une dame dans une chaise roulante m’a accueilli et, de suite, j’ai reconnu Marie-Paule. Elle m’a annoncé que Henri était décédé il y a une douzaine d’années. Dans sa voix, j’ai reconnu la douceur de cette dame, parlant de façon calme et posée. Elle a sorti une boîte en carton avec des vieilles photos. Nous étions dans les années 60. Nous avons passé un merveilleux moment.
Anecdote
Suite à la tempête Ciara qui a traversé notre pays ces 9 et 10 février, les vieux peupliers ont souffert. Sous la pression des vents forts et de rafales, de nombreuses branches n’ont pas résisté. Je constatais ces dégâts en compagnie d’une voisine, Mireille RAVASIO (veuve Michel SCIEUR). Elle s’est souvenue que, en 1975, lors de son arrivée dans le quartier « de l’autre côté du pont » Louisa était venue lui souhaiter la bienvenue et lui avait offert une boîte de pralines. Elle avait déclaré que la plantation de peupliers était un placement pour son fils Marcel : « dans 30-40 ans, ils seront vendus à bon prix pour fabriquer le bois d’allumettes ». Authentique !
© Alain GUILLAUME – Mars 2020.
Tres instructif ton article sur les peupliers, Alain et d’autant plus intéressant pour moi car notre repas de mariage (le 12/2/1972) avec Francis fut organisé à la salle « Les Peupliers » de Montignies-sur-Sambre. T’en souviens-tu ?…… 😘😘 pour toi et Nadine
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Des moments inoubliables, Mireille !
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Bonjour, votre article m’a beaucoup touché car Madame Louisa Baudelet était ma grande tante, la soeur de ma grand-mère. Elle est décédée quand j’avais 20 ans. J’ai reconnu la plupart des photos que j’ai dans un album familial. J’ai passé plusieurs vacances chez elle. La famille se réunissait chez elle pour les veillées de Noël. Domitilde, la tour octavienne, la ferme en face avec un monsieur qui s’appelait Edgard, que de souvenirs. Je me rappelle le coin des peupliers, mais je n’en connaissais pas l’histoire.
Merci pour cet article. Cela m’a fait bizarre de le découvrir par hasard. Dommage que maman soit décédée quelques mois auparavant. Elle aurait eu tant de plaisir à le lire.
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Merci à vous pour ces témoignages.
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