Acoz et Lausprelle dans la presse régionale en 1942

Tous ces articles ont été puisés dans les archives de la « GAZETTE DE CHARLEROI » et le « JOURNAL DE CHARLEROI ».

Certaines publications font mention d’anciennes familles du village et du hameau

7 janvier 1942

LA VOIRIE

On se plaint amèrement de l’état de la voirie qui, à vrai dire, ne fut jamais en si mauvais état. Tout d’abord, un tas d’immondices : déchets, cendres, feuilles mortes, etc…, se trouve entre la cure et l’école communale. On se demande pourquoi cet endroit a été choisi pour le dépôt d’immondices, en plein centre du village. C’est inadmissible. Ensuite, dans la rue des Ecoles, au départ de la Raguette, les détritus provenant de l’entretien de cette route, des fossés et de la taille des haies n’ont pas encore été évacués bien que ces travaux aient été effectués depuis longtemps. N’y aurait-il plus de moyens de transport à Acoz ? La rue du Couvent, elle,  est en bon état, possède des filets d’eau dans lesquels coule du purin provenant des fermes environnantes. Pourquoi les fermiers ne sont-ils pas tenus de veiller à l’étanchéité de leurs fumiers et fosses à purin ? Il y a là quelque chose à faire. En ce qui concerne le coron du Dessus-du-Bois, la voirie est toujours en très mauvais état pour ne pas changer. On a beau réclamer, rien ne se fait. Ainsi qu’on le voit, il y a beaucoup à faire dans le domaine de la voirie.

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10 janvier 1942

A L’ASSOCIATION SPORTIVE

En vue de la formation définitive de l’équipe d’excellence de la petite balle au tamis, l’A.S. « Jeunesse Sport » d’Acoz tiendra une assemblée générale dimanche prochain, 11 janvier à 17 heures, au café Gustave BIRON, en face de la gare à Acoz. L’association sportive insiste vivement sur la nécessité que tous ses membres soient présents.

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13 janvier 1942

UE VÉLO DISPARAIT

L’autre soir, Lambert DESCHAMPS, demeurant à Gerpinnes, avait déposé son vélo dans la remise d’une maison d’Acoz-Lausprelle, au propriétaire de laquelle il avait fait visite. Profitant de son absence, un individu demeuré inconnu a pénétré dans la remise et s’est emparé de la bicyclette. La gendarmerie de Gerpinnes enquête.

POUR LES PRISONNIERS DE GUERRE

Samedi, le cercle « Nos Loisirs » a rouvert les portes de son théâtre et il nous est agréable de signaler que ce fut un succès. Le dimanche ce fut la seconde et dernière  représentation. Les deux jours, le public fut nombreux et les applaudissements ne manquèrent pas. Cette  soirée était d’ailleurs organisée au profit des prisonniers de guerre. La troupe interpréta tout d’abord un drame en deux actes de H. BORDEAUX : « Un Médecin de Campagne ». En second lieu, elle joua « Hurlamort », pièce policière en trois actes de Georges FAY et Jean BONHEUR. Ce qui a plu au spectateur, ce qui l’a charmé, ce qui l’a amusé, ce qui a retenu son attention jusqu’au bout, c’est la vie intense qui anime ces deux pièces, c’est la précision du dessin de chacun des personnages « croqués » par des auteurs qui savent voir, avec un sens réel du théâtre, leurs plus minutieuses observations. C’est là du beau, du bon, du vrai théâtre. Ces deux œuvres furent rendues avec une réelle maîtrise, fruit d’une sérieuse et savante préparation. Signalons aussi les intermèdes fort plaisants réalisés par MM. Zéphir BUSINE et Jean HOSPEL Pour clôturer la séance de dimanche, une tombola fut tirée.

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20 janvier 1942

SAISIE DE 17 SACS DE FROMENT

Pendant la matinée de lundi, les gendarmes de Gerpinnes ont saisi 17 sacs de froment détenus illicitement par le nommé Vital MEULEMANS, entrepreneur de transports à Acoz. La marchandise était entreposée, une partie chez MEULEMANS et le restant dans un hangar d’une parente. Le froment sera envoyé au moulin de Châtelineau et le produit de la vente sera versé au Secours d’Hiver d’Acoz. Au moment de la saisie, MEULEMANS n’était pas chez lui. On se demande quelles explications il donnera sur l’origine du grain.

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22 janvier 1942

AU CERCLE HORTICOLE

Des timbres sont nécessaires pour pouvoir acheter de l’engrais. Les membres sont priés de s’inscrire, avant le 26 courant, chez le secrétaire M. Calixte NOCENT.

VÉLO RETROUVÉ

Lambert DESCHAMPS, de Gerpinnes, dont on avait volé le vélo, vient de rentrer en possession de celui-ci. Le voleur est allé le remettre là où il l’avait pris. Brave voleur va ! A-t-il été pris de remords ou de peur ? Ou bien se trouve-t-on en présence d’un audacieux farceur !

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3 février 1942

UNE ÉQUIPE DE « PREMIÈRE »

Ainsi donc, les amateurs d’Acoz et de la région auront l’heureuse chance de revoir évoluer à Acoz, les équipes de 1ère catégorie de l’association « Jeunesse et Sports »,. Acoz ayant pris la décision de lancer dans cette division leur équipe championne de 1ère B 1941. Cette remise à flots d’une équipe vedette dans ce centre ballant qui apporta à notre sport tant de bons éléments et tant de souvenirs ineffaçables, fera revivre au cœur de notre région les luttes ardentes d’autrefois et chacun de nous applaudira des deux mains à cette résurrection sympathique et pleine de promesses. Et ceci, cinquante-deux ans après l’équipe de 1ère Acoz (BEAURAIN) dont le foncier était le fameux Léopold LEMAÎTRE (1890), Jules NICOLAS, le joueur bien connu, aidé de Cyrille HOUSIAUX au grand-milieu et d’Augustin CARPENTIER au petit milieu, de Léon DUCHÊNE et de Léon WAUTELET aux « passes », saura, nous en sommes certains, nous faire revivre les joies d’antan en défendant son drapeau avec toute la fougue qui caractérise son beau talent. Après l’inévitable rodage de son « cinq », le sympathique Jules pourra crier à ses co-équipiers, comme le faisait son regretté concitoyen Achille DECOOMAN : « Allons, les amis, la route est belle ! ». Que les « Coqs » veuillent bien accepter nos meilleurs vœux.

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6 février 1942

CHUTES

Mme la Baronne René de DORLODOT, en sortant de l’église Saint-Léon, à Lausprelle, où elle a assisté à la messe, glissa et tomba lourdement, se blessant à la jambe. Il fallut la transporter en son château où, après les premiers soins, elle fut envoyée à l’hôpital, car elle souffrait beaucoup. Nous pouvons annoncer que, contrairement aux craintes qui s’étaient fait jour, la victime n’a aucun membre cassé. Nous lui souhaitons un prompt rétablissement.

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12 février 1942

TRIBUNAL ADMINISTRATIF DE CHARLEROI

Georges BERGER d’Acoz écope d’une amende de 800 francs pour fabrication de beurre sans licence.

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27 février 1942

HYMÉNÉE

Nous avons le plaisir d’annoncer le mariage de M. Marcel DUMONT, l’excellent joueur de balle pelote et de football de l’association sportive « Jeunesse et Sports » d’Acoz avec Mlle Fernande POULEUR, fille cadette de M. Octave POULEUR et de Madame, née Aline PHILIPPE, sous-perceptrice des postes à Acoz. La bénédiction nuptiale a été donnée aux jeunes époux par M. l’Abbé François FLEURQUIN, en l’église Saint-Martin, à Acoz-Centre. Toutes nos félicitations.

27 Mariage de Fernande Pouleur et Marcel Dumont 640

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2 mars 1942

LES VOLS CONTINUENT

Vendredi dans la soirée, plusieurs vols furent commis au préjudice des fermiers. Chez M. Georges BERGER, 25 kilos de froment et un jambon ont disparu. Chez M. Alphonse VERBECKEN, les voleurs ont emporté 50 kilos de pommes de terre, et chez Aveline ROSEZ, 125 kilos de pommes de terre. La brigade de gendarmerie de Gerpinnes mène l’enquête.

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5 mars 1942

AU PROFIT DES PRISONNIERS DE GUERRE

Il est toujours agréable de regager comme il convient la leçon d’une très belle soirée. Vous avez déjà compris que nous voulions maintenant rendre hommage à l’initiative généreuse de la chorale féminine « Sainte-Cécile ». Au bénéfice de « ceux » des nôtres qui se trouvent dans les stalags, elle a organisé une matinée théâtrale comportant trois pièces et des intermèdes. Tout d’abord, la troupe nous présenta « Gaudentia », drame en 3 actes qui était singulièrement émouvant. En interprétant d’un cœur sincère, les actrices lui donnèrent un accent de plénitude et de jeunesse. Le décor était sobre et pourtant d’une magnificence irréelle. Tout cela faisait une combinaison de lumière et d’ombre, où la poésie de tous les temps se trouvait parfaitement à l’aise. De cette pièce se dégage sûrement et comme infailliblement, une grandeur et une force dont il est impossible de ne pas reconnaître avec joie l’authentique et précieuse qualité. Les interprètes nous donnèrent alors le spectacle de deux comédies en un acte : « Le Lieutenant du Mardi-Gras » et « Dans le Petit Journal », deux pièces a qui défendaient et distrayaient abondamment. Nous avons remarqué la mimique et la sobriété des gestes des interprètes. Tous tinrent bien leurs places et leurs rôles multiples malgré la diversité marquée. Nommons-les par ordre d’âge et sans établir la plus petite distinction : Mlles Emilie BORBOUSE, Luce SAINTHUILE, Juliette LEFÈVRE, Madeleine DESSINIUS, Renée STÉVAUX, Suzanne DESSINIUS, Irène HISTACE et Suzanne LEFÈVRE. Plusieurs d’entre elles en intermède vinrent égrainer sur la scène quelques jolis succès. Le public témoigna sa satisfaction et son admiration aux valeureuses interprètes par des applaudissements spontanés, nourris et répétés. Nous les félicitons ainsi que le talentueux pianiste M. Maurice DUMONT et le « souffleur à la page » qui n’eut pas grand-chose à faire, M. Jean HOSPEL du cercle dramatique « Nos Loisirs ». Nos chaleureuses félicitations à la Révérende Sœur IRMA, supérieure de l’Ecole des Filles, qui se dévoue pour sa chère chorale et les prisonniers de guerre. Le succès remporté par sa troupe lui fait grand honneur et lui va droit au cœur. A l’issue de cette belle matinée dramatique une tombola copieusement fournie fut tirée.

AU CERCLE « NOS LOISIRS »

Le cercle dramatique « Nos Loisirs » prépare actuellement une soirée théâtrale au profit des prisonniers du Centre. Nous y reviendrons prochainement.

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6 mars 1942

UNE ÉCLIPSE

Durant la nuit du 2 au 3 mars, des veilleurs ont vu l’éclipse de lune. Celle-ci débuta à 0 heure 30 et atteignit son point culminant à 1 heure 40. Elle commença à décroître à 3 heures et se termina à 4 heures.

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10 mars 1942

VOL DE VICTUAILLES

Durant la soirée de dimanche, entre 21 heures et 1 heure du matin, un vol de denrées alimentaires a été commis au préjudice de M. Carlo RODÉGÉRIDON, sujet italien, domicilié à Acoz, rue Moncheret 33. Le préjudicié était parti faire une course au village voisin. A son retour, il constatait qu’on lui avait volé du pain, de la farine, du beurre, des pommes de terre et des lapins. Il y a quelques jours, une clé de la maison avait disparu. On suppose que c’est avec cette clé que le voleur  s’introduisit dans la maison. Une enquête est en cours.

« REPASSAGE » DES BIENS COMMUNAUX

Mercredi dernier, la louée des biens appartenant à la commune d’Acoz seule et aux communes d’Acoz et de Joncret, avait appelé intéressés et curieux en grand nombre dans la petite salle de la maison communale. Ce ne fut pas une « passée » au vrai sens du mot, mais l’ouverture des soumissions préalablement déposées à la commune. N’empêche qu’un grand entrain animait les paysans et que des interpellations s’échangeaient. Plusieurs d’entre elles ne manquaient pas de saveur. Ce fut une véritable chasse aux sarts de la part de ceux qui voulaient les obtenir. Aussi, les enchères furent-elles poussées très loin. Naturellement, il y eut des contents, des déçus et des mécontents. Le grand  argentier communal,  lui, se frottait les mains, car il voyait déjà sa caisse grossir considérablement. Après la ratification des marchés, on se sépara en discutant… et en se disant « in v’là co pou neuf ans ! ». Eh oui !

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13 mars 1942

AU PROFIT DES PRISONNIERS DE GUERRE

« Le Sacrifice de l’Enfant d’Adoption », drame en 3 actes de Georges VANDEVERT, figurait en vedette du programme de la brillante matinée dramatique et musicale, organisée par le vaillant cercle dramatique « Le Progrès », au profit des Prisonniers de guerre du hameau. M. Léon MORIAMÉ extériorisa, dans le rôle de Jean-Marie, l’Enfant d’adoption, ses qualités d’acteur et de diseur. Grâce à son jeu magnifique, M. MORIAMÉ dégagea toute la douleur de cet épisode tragique qui se déroule en 1623 à Nancy. Il réussit à conquérir la salle entière et à l’émouvoir jusqu’aux larmes. M. Eugène RIDELLE, auquel incombait la mission de rendre la puissante personnalité du Comte d’Andricourt, s’en tira bien. Nous avons vu avec plaisir le comique Maurice BOURGUIGNON. Tirons aussi notre chapeau devant M. Marcel ABSIL, qui fut un Raphaël idéal, bien dans son rôle tragique. Le jeune R. DELPIRE (Emile) fut nettement à la page. M. C. SCHELDE (Douglas) campa très bien l’infirmier. Nous avons retrouvé, dans le rôle du jardinier, Isidore, celui qui, dans son jeune temps, fut l’étoile du « Progrès ». M. Maurice HISTACE, malgré son âge, est resté lui-même. M. A. CHIF (Roger) incarna bien l’officier et G. VANDEPONSEELE, le médecin. L’hôtelier MAINJOT était M. J. HUDLOT, le valet Boniface, M. Jean SANDERMANS et Jean, le serveur, Monsieur Maurice DELWARTE. Enfin, les deux gendarmes, MM. GENARD et E. PIRET, se comportèrent bien. Le spectacle se poursuivit par « Min.nadge Moderne », vaudeville en wallon, en 1 acte, de Victor BYLLO. TAURIA SINBRUT, incarnée par Mme STÉVAUX-DECELLIER et ZIDAURE, es’ n’homme, M. Maurice BOURGUIGNON, formèrent le couple typique du ménage moderne. M. BOURGUIGNON reste un comique de premier plan. Comme dans un tel ménage, le mari a un camarade, ZIDAURE en avait un qui se nommait JULES (A. DESCHAMPS) qui tint bien son rôle. Les autres personnages, BATISTE (C. SCHELDE), BERNABÉ (N. DELWARTE), ARSÈNE, el gamin d’el maugeo (R. DELPIRE) et un MARTCHAND (J. GENARD) s’en tirèrent heureusement. En intermède, se produisirent deux amateurs, MM. A. DESCHAMPS et J. CORNIL. A l’issue de la séance, on tira une tombola qui fit beaucoup d’heureux.

FLYER LAUSPRELLE 8.3.1942 650

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27 mars 1942

PETITE MISSION

Monsieur le Curé François FLEURQUIN, de l’église Saint-Martin à Acoz-Centre, a mis sur pied une petite mission qui durera quelques jours et commencera le mardi 7 avril. Il compte sur une assistance nombreuse aux sermons et aux offices.

LA COMMUNION SOLENNELLE

La tradition a été maintenue dimanche dernier, jour de la Passion, où a été célébrée en l’église Saint-Martin la fête religieuse de la Communion Solennelle, qui marque l’entrée de l’enfant dans la vie morale. N’en doutons point, nos communiants et communiantes, émus visiblement de tant de solennité, conserveront le meilleur souvenir du plus beau jour de leur vie. Puisse celle-ci leur être favorable.

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2 avril 1942

PARTAGE POUR « LES  DOGUES » D’ACOZ

En déplacement à Thuin, « LES DOGUES »  d’Acoz se sont payé le luxe de partager les points (1-1). Notons la réapparition du keeper BRIOLA toujours en bonne forme. Les backs GIGOT et LYES sont à féliciter particulièrement. En un mot, bonne tenue de l’équipe en général.

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3 avril 1942

UN PEINTRE AMATEUR

Nous nous trouvons actuellement en présence d’un homme assez peu commun. Il est à la fois ouvrier d’usine, fifre et peintre. M. Fernand MATHIEUX est occupé aux A.M.S. Moncheret à Acoz. Dans le domaine de l’art, nous ne le connaissions que comme musicien de talent. Un musicien spécial, le fifre le plus talentueux qui se soit rencontré dans les Marches militaires, tellement il excelle à tirer de sa petite flûte des marches endiablées. Il nous apparaît maintenant comme peintre. Ne connaissant que l’ABC de la peinture, la critique est hors de notre portée. Nous pouvons toutefois déclarer qu’il a dans sa cervelle « quelque chose » de pas ordinaire en fait de peinture. Son courage et sa volonté méritent aussi d’être mis en évidence, car sans eux il ne serait pas parvenu, sans préparation, sans les bases essentielles, à peindre ses tableaux que la critique jugera. Nous nous prenons à regretter que cet homme n’ait pas eu la chance de connaître les antiques, ni d’acquérir tout jeune la science du dessin. M. MATHIEUX débuta dans la peinture, il y a une bonne dizaine d’années, pour se distraire. Il fit un peu d’ornementation, puis décora le grès préalablement passé à la cuisson et enfin il s’essaya sur toile. Au fil des jours, il se sentit de plus en plus épris d’art et de peinture. Il travailla pour des amis. Puis il se perfectionna par ses propres moyens et s’affranchit, sans le moindre orgueil. Sa passion ne dépassa pas le cadre de l’amateurisme. Toutefois, il s’est décidé à montrer certaines de ses œuvres à l’exposition des A.M.S. qui se tient, cette semaine, dans l’immeuble sis au numéro 18, rue Lancelot, à Monceau-sur-Sambre. Il expose « La Bergère », « Un Joli coin de pêche », « Le vieux Moulin », « Une Scène de chasse », « Retour des Vieux Pêcheurs », « La Barrière dans la Tempête » et « Une Tête de Chien ». Et voilà, notre rôle est terminé. Nous souhaitons maintenant bonne chance à M. Fernand MATHIEUX et lui adressons nos compliments. Nous souhaitons aussi que les jeunes s’inspirent de son courage et de sa volonté.

UNE SCENE DE CHASSE 650

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11 avril 1942

RECHERCHE

Désire acheter grand chien méchant. Ecrire à Veuve TONNEAUX-LELOUX à Acoz.

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13 avril 1942

« DISPARU » POUR NOS PRISONNIERS DE GUERRE

La troupe « NOS LOISIRS » a donné avec un vif succès deux représentations théâtrales. L’ouverture consistait en un acte de comédie de V. RENIER « Un Cadavre dans une Valise », réservé en partie aux cadets du cercle. Les R. BURTON (Marius VERGOUIGNIER, boucher), J. TENRET (Antoine DEVACQ, son commis), G. GILLARD (Jean DURGHELL) et M. COLLICHE (Victor GARNACHE), deux étudiants en médecine, A. SAINTHUILE (commissaire de police Julien SPINETTE) et R. POULEUR (Sion, agent de police), menèrent la pièce à vive allure et en dégagèrent les effets voulus par l’auteur. C’est tout à leur honneur. Il ne leur manque qu’un peu de « planches » pour pouvoir entrer dans la catégorie A de la troupe. Le plat de résistance était « Disparu », la belle comédie en 3 actes de BRISON et SYLVAN. Cette œuvre, disons d’emblée, est gaie et cette gaieté est dans le fond des cœurs comme elle l’est dans les paroles. M. Zéphir BUSINE fut très lui-même dans le rôle du domestique Sosthène MAILLACHOUX. M. Albert PHILIPPE fut, comme à l’accoutumée, spontané et spirituel dans le rôle de Gaston BOISANFRAY, ami de MONTGIRAULT. M. Jean HOSPEL donna un grand relief à la silhouette de Philibert RABUTE, cousin de MONTGIRAULT, lequel était bien campé par M. Marcel DUMONT. M. Albert STÉVAUX, qui souvent manifesta un beau talent, sut encore se faire remarquer dans la « peau » de MERVILL, un autre ami de MONTGIRAULT. Avec son bagout habituel, M. Maurice DUMONT rendit au mieux le Lord BARLINGTON. M. Jules GIGOT, que nous appréciâmes déjà ailleurs, fut parfait dans son incarnation du commissaire de police. Quant aux deux jeunes, J. TENRET (Dominique) et Roger POULEUR (un garçon de restaurant), ils remplirent bien leur mission respective. Nous avons réservé pour la fin « Une Heure en Chanson », sketch musical arrangé par M. Jean HOSPEL, toujours lui. C’était très fin et très bien combiné. M. HOSPEL lui-même déclina son nom en se déclarant « Ignace » qu’il chanta d’ailleurs, tandis que M. Zéphir BUSINE, le populaire « ZtB » de la peinture et du dessin, exécuta « Barnabé ». Ils dirent et chantèrent d’autres choses encore.

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2 mai 1942

LES BEAUX DIMANCHES

Le renouveau nous les a rendus, illuminés de soleil et de verdure. « La Petite Reine Blanche », elle, nous a restitué nos beaux dimanches sportifs d’antan, et ce, grâce à la jeune société du jeu de balle qui s’est attelée à la noble tâche de faire revivre la pratique du tamis et du gant si en honneur dans notre localité et qui y connut tant d’heures glorieuses autrefois. Certes, les joueurs locaux qui porteront le nom de « Coqs », en souvenir d’une ancienne société folklorique, ne chantent pas tous les dimanches mais ils savent se dresser sur leurs ergots et donner des coups d’éperons. Prenons patience, ça viendra… En attendant, beaucoup d’amateurs leur font confiance et viennent les encourager. D’autres viendront encore se joindre à eux le long des lignes blanches du coquet ballodrome acozien. Leurs précieux encouragements moraux et financiers soutiendront solidement les vaillants « Coqs » et les aideront à gravir l’échelle de la grandeur. Leur présence en foule est absolument nécessaire. Patience, nous vivons maintenant de beaux dimanches sportifs, bientôt nous connaîtrons les plantureux dimanches de victoires. En attendant, encourageons les « Coqs » ! Et vous, commerçants, ne soyez pas chiches !

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6 mai 1942

HONNEUR AU CERCLE « LE PROGRÈS »

La récente séance théâtrale corsée d’une partie musicale et vocale remporta un très grand succès. Succès d’interprétation, succès populaire. Grâces lui soient rendues de maintenir à un grand degré le renom du théâtre acozien et de mettre celui-ci au service d’une noble cause : les prisonniers. Au programme figuraient trois pièces. Tout d’abord, la troupe interpréta un drame de M. LEBARDIN, « Expiation », dont l’action se situe au Dauphiné, en l’an 1200. Durant les trois actes, les acteurs et le public ne firent qu’un. Ce fut ensuite à « Madame El Bourguemétre » de Ed. FRANÇOIS, de nous faire rire grâce aux qualités scéniques d’interprètes excellents. Enfin ce fut « Le Sac du Crime », comédie en un acte par un professeur du collège. Cette pièce fut défendue avec brio. En un mot, la partie théâtrale remporta un succès le plus complet grâce à la qualité des acteurs due surtout à une assistance régulière et sérieuse aux répétitions. En intermèdes se produisirent J. CORNIL et A. DESCHAMPS, accompagnés au piano par Melle F. PRÉRINAIRE. Les costumes venaient de la Maison L. FONTAINE-BALÉRIAUX et les grimes de la Maison BALÉRIAUX. Enfin, une tombola pourvue de nombreux et beaux lots fut tirée. Un grand merci au cercle « Le Progrès » au nom des prisonniers.

AU « PROGRÈS »

Voici les effectifs du cercle « Le Progrès » qui se comporte d’admirable manière. Président d’honneur : M. Léon BELGEONNE, boulanger ; président : M. Désiré DEMONTÉ, facteur des postes ; vice-président : M. Léon MORIAMÉ, employé et tenancier du salon ; secrétaire-trésorier : M. E. RIDELLE, employé ; régisseurs : MM. Maurice HISTACE et Maurice BOURGUIGNON. Il y a aussi 4 commissaires et 15 membres.

MISE AU POINT ET HOMONYMIE

Victor TAMINES nous informe qu’il n’a rien de commun, ni de près, ni de loin, avec un certain Victor TAMINES, condamné récemment par le tribunal de Bruxelles.

UN PORTEFEUILLE PERDU

Le nommé CONTÉ Franco, demeurant au quartier des Fonds d’Acoz, a perdu dans le courant de la semaine son portefeuille sur la grand-route, entre sa demeure et les usines de Moncheret. Son portefeuille contenait sa carte d’identité et les timbres de lait destinés à son bébé. Il en a informé le commissariat de police, mais jusqu’ici les recherches sont restées vaines. M. CONTÉ prie la personne qui aurait trouvé son portefeuille de bien vouloir lui restituer ou de lui renvoyer ne fût-ce même que ses timbres de lait. Il espère que son appel sera entendu.

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22 mai 1942

POPULATION

Au 31 décembre 1941, la population de la commune était de 1.260 âmes, se répartissant comme suit : 650 hommes et 610 femmes.

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27 mai 1942

FÊTE DES MÈRES

Les enfants des écoles du Centre se sont unis pour fêter les mamans. Sous l’égide de leur maître et maîtresse, ils ont organisé une belle séance artistique au théâtre du couvent qui était copieusement rempli de parents, d’amis et de curieux. Ce fut pleinement réussi. Nous devons féliciter la Révérende Sœur Supérieure, la bonne fée de cette fête de famille, qui veille à tout et dirige tout avec sa compétence, son autorité et son doigté. Nos félicitations au corps enseignant et à tous les acteurs (masculins et féminins) du plus petit haut comme çà au plus grand. Et nous ne devons pas oublier l’accompagnateur, M. Jean HOSPEL, ni ceux qui oeuvrèrent dans les coulisses. A l’issue de la partie théâtrale, M. l’Abbé François FLEURQUIN, curé d’Acoz-Centre, prononça un laïus de circonstance. Enfin, une magnifique tombola fut tirée.

ACTE DE DÉSESPOIR

Depuis quelques temps la santé du nommé Aristide TIRCI, sujet italien, âgé de 50 ans, demeurant rue de Moncheret à Acoz, laissait à désirer. La neurasthénie  le guettait et il était même question de l’interner prochainement pour ces raisons. Hier le malheureux subit une crise plus forte encore et, au cours de celle-ci, il se pendit à son lit. Quand son épouse rentra peu après dans la chambre, le désespéré avait cessé de vivre. La gendarmerie de Gerpinnes a ouvert une enquête.

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30 mai 1942

UNE CÉLÉBRITÉ SPORTIVE

En 1890 il existait à Acoz une équipe de 1ère catégorie de la petite balle au tamis, dirigée par feu Augustin BEAURAIN, et dont le foncier était un beau grand garçon prénommé Léonce d’une courtoisie innée, Léonce LEMAITRE, qui quitta l’équipe l’année suivante. Augustin BEAURAIN joua avec plusieurs parties, dont Fleurus,  (« Les Rouges ») ; en 1884 avec Gilly, composée de Jules et Léon DAILLY, PIÉRARD, E. FRÈRE et lui-même ; avec Châtelet formée de Augustin BEAURAIN, COLONVAL dit « Cumulets », Victor DUSSART dit « Le Duc », Alfred LAMBOT dit « Mitchi » et P. LAPLANCHE. Les exploits réalisés par lui sont nombreux ; retenons cette balle qu’il livra au premier étage de la maison clôturant le jeu à la Ville-Basse. Son rechas était merveilleux et son moral excellent. On cite volontiers cette parole qu’il prononçait dans les moments les plus difficiles : « No f’rons toudi bé ». Petit et nerveux, il se démenait comme un vrai diable, et ses yeux malicieux brillaient sans cesse. La voie qu’il avait tracée fut suivie. Nous eûmes des bonnes équipes de « seconde » et de « troisième » à la petite balle jusqu’au moment où M. BEAURAIN prit ses honoraires comme organisateur au populaire quartier du Dessus-du-Bois. En 1930, il y eut une bonne équipe de pelote malheureusement non-fédérée ; en 1932, une équipe de demi-dure, championne de la Thudinie, puis des équipes de « seconde » et de « première ».  Enfin, après une période creuse,  l’équipe de « première B » petite balle fut championne en 1941. Malheureusement, l’actuelle équipe de « première catégorie A », formée de jeunes éléments et qui avait débuté honorablement, se trouve en plein margouillis, ce qui nous fait craindre pour sa vie. Heureusement la pelote est là pour sauver la situation et nous demandons à ses dirigeants et joueurs d’avoir constamment devant les yeux la figure puissante de notre bel athlète du jeu de balle et dans la mémoire le souvenir de ses exploits. Nous voudrions aussi que les dirigeants du groupement d’Acoz dénomment leur championnat fédéral : « Championnat Augustin BEAURAIN ».

Précisions de Rita BEAURAIN

Augustin était surnommé « Li Spitant ». Il est inhumé dans le cimetière d’Acoz et avait souhaité être placé pour regarder vers Gerpinnes. Ce qui fut fait.

UNE CÉLÉBRITÉ

 Dans les heures que nous traversons, il est bon que nous reprenions contact avec notre passé. De ce passé, nous exhumons la mémoire d’un homme justement célèbre qui illustra notre village, le Pays de Charleroi et la Belgique : Eugène-François de DORLODOT, né en 1783 et décédé en 1869, bourgmestre d’Acoz et sénateur à partir du 29 septembre 1830. Il fut donc le premier bourgmestre d’Acoz et le premier bourgmestre de la Belgique indépendante. L’industrie de notre pays lui doit beaucoup. Il perpétua la tradition de ses ancêtres, les frères de DORLODOT qui, en 1759, étaient propriétaires d’une verrerie établie par les aïeux au Faubourg de Charleroi. Ce sont les actuelles Verreries JONET. M. Eugène-François de DORLODOT fut un illustre maître de verreries. S’il avait vécu en ce temps où les verreries jouissaient de privilèges spéciaux, grâce aux rois autocrates, il aurait porté l’épée de son titre de gentilhomme du Verre. L’industrie du fer lui est également redevable de beaucoup. Il fut le promoteur du travail du fer à Acoz ; il fonda les Forges d’Acoz qui prirent un formidable essor. C’était une usine complète avec hauts-fourneaux, batteries de fours à coke et de four à puddler, sept trains de laminoirs et une fonderie. Il créa les industries à Châtelet, Monceau et autres lieux, notamment à Louvroil dans le Nord de la France. Des rues de DORLODOT existent encore en plusieurs localités, et à Louvroil (Nord) il y avait encore avant la guerre une « ducasse de DORLODOT ». Voilà brièvement esquissée la figure de ce grand homme qui joua un rôle important dans la vie politique et industrielle de notre commune et de notre pays. Soyons fiers surtout de ses réalisations dans le domaine de l’industrie et passons l’éponge sur certaines erreurs qu’il aurait pu commettre – et qu’on lui reproche – en nous disant qu’il appartenait à un régime qui n’avait pas encore évolué. M. Eugène-François de DORLODOT est statué sur la place communale d’Acoz, en face de la maison communale dont il fut le premier maïeur.

MONUMENT DE DORLODOT 650

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30 mai 1942

DES VERS DE POMMES DE TERRE

 Alphonse MATHUES, demeurant rue de la Raguette à Acoz, ayant constaté qu’un partie des pommes de terre plantées dans son jardin ne sortait pas de terre, en fit une soigneuse inspection et constata que les plants en question étaient mordus par des vers. Il a prélevé une certaine quantité de ces vers qui sont de formes et de grosseurs différentes afin de les envoyer au Ministère de l’Agriculture pour examen.

APRÈS LA FÊTE DES MÈRES

Les mamans du village, les jeunes et les vieilles, ont été honorées par les enfants des écoles qui, sous la direction du corps enseignant, ont organisé une belle séance théâtrale. Ce spectacle de famille se déroula devant une salle comble. Les enfants de l’école gardienne, merveilleusement éduqués par la bonne Sœur CAMILLE, interprétèrent des chansonnettes de circonstance corsées de mouvements d’ensemble et de courtes « déclarations » individuelles réservées aux « chefs de files » charmés de cet honneur : « Voici Mai », « Les Cerceaux », et « Les Petits Lapins ». Quant à la saynète : « La Nuit de Saint-Nicolas », elle fut très réussie et déchaîna des tempêtes de rire tellement c’était bien rendu, naïf et candide. Les élèves de la classe de Sœur JULIENNE interprétèrent avec autorité « La Commission de Saint-Pierre », « Grand-Mère » et un autre chant. La classe de Mlle BUSINE chanta « le Rêve des Fleurs » et rendit très bien un arrangement en 2 actes de « Blanche Neige et les Sept Nains », ce qui obtint un franc succès. La danse des « Feux Follets » interprétée par sept nains fut particulièrement prisée. Le 4e degré se produisit tout d’abord dans une comédie en 2 actes « L’Héritage de la Tante Mironton ». En fin de séance ces élèves chantèrent le chœur final. Deux élèves de cette classe chantèrent chacune une jolie chanson : Mlle SIMONS, « La Chanson du Retour » et Mlle MINCHU « Les Aubépines sont en Fleurs ». Les garçons de l’école communale du Centre, sous la régie de M. SCIEUR, instituteur, occupèrent aussi le plateau pour chanter « Vive Maman » et « C’est Maman ». Ils jouèrent aussi « Les Petits Jardiniers de la Reine » parmi lesquels MAITRE, AUBIN, SYLVAIN et COLINET furent les meilleurs. Deux gamins, BELGEONNE et BERTULOT, mirent en relief leurs belles qualités dans un dialogue « Les Deux Routes ». Bref, ce fut une fête très réussie qui fait honneur à tous les acteurs et au corps enseignant.

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4 juin 1942

RENTRÉE D’UN PRISONNIER DE GUERRE

Georges DELPIRE, demeurant à Acoz, Grand-Route, est rentré de captivité. La réception qui lui fut faite fut chaleureuse, on le conçoit.

UN VOLEUR SURPRIS

Paulin DELPIRE, rentrant le soir dans sa demeure, constata la présence d’un voleur qui ne manqua pas de prendre la fuite.

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5 juin 1942

ÇA PROMET !

 Une belle émulation se manifeste maintenant dans la jeunesse en faveur de la pelote : juniors et cadets s’entraînent sans cesse. Ça promet ! Une seconde équipe A est créée à Acoz et jouera en marge de l’A.J.S. et du « Groupement des Luttes  non Fédérées ».

 ACCIDENT

 Hyppolite DEFRANCE, menuisier, demeurant à Acoz, s’est blessé gravement en travaillant avec sa scie à ruban. M. le Docteur GRAVY lui a donné les soins. Son état est satisfaisant.

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15 juin 1942

ATTAQUE A MAIN ARMÉE A ACOZ

 UN VIEILLARD ATTAQUÉ PAR QUATRE BANDITS MASQUÉS

Le petit hameau de Lausprelle vient d’être le théâtre d’un attentat à main armée qui, heureusement pour le pauvre vieillard qui en fut la victime, se borna à des menaces et à un vol de 9.040 francs.

Voici les faits : Le nommé Félix ABSIL, âgé de 73 ans, domicilié rue de Villers, 73, à Acoz, revenait dimanche dans la soirée, vers 23 heures 30, de chez sa fille, tenancière de la Maison du Peuple à Lausprelle, chez qui, comme d’habitude, il est allé faire sa petite partie de cartes. La route n’était pas longue, 400 mètres seulement séparant les deux habitations, quand tout à coup, alors qu’il approchait de son habitation, quatre hommes masqués, dont un tenait un revolver en main, se précipitèrent sur lui. En un rien de temps, ABSIL fut terrassé et jeté sur le sol, tandis que les bandits s’emparaient de son portefeuille contenant environ 9.000 francs.

COUP DE PIOCHE

Cette somme pourtant ne suffit pas aux agresseurs et l’un d’entre eux s’étant armé d’une pioche frappa le malheureux vieillard à la face et au crâne du plat de l’outil, pour le forcer à dire où se trouvait caché le reste de son argent. Les coups n’étaient pas bien vigoureux et n’occasionnèrent même aucune blessure à ABSIL. Celui-ci, toutefois, épouvanté, crut sa dernière heure arrivée et appelant sa femme qui se trouvait à l’intérieur de la maison, il lui dit de donner les deux boîtes à cigares se trouvant dans la garde-robe. Deux des agresseurs accompagnèrent la femme à l’intérieur pour s’emparer de ces boîtes dans lesquelles ils espéraient trouver la forte somme.

A CE MOMENT…

Un compagnon de jeu d’ABSIL, Oscar NOCENT, âgé de 58 ans, rentrant également chez lui, entendit les cris du vieillard et pensa qu’il s’agissait tout d’abord d’une discussion entre les deux époux. Toutefois, en apercevant devant la porte le groupe formé par le vieillard et deux des bandits, il s’approcha courageusement. L’apercevant à son tour, un des voleurs avertit ses compagnons et tous les quatre s’enfuirent aussitôt, tandis que M. NOCENT aidait la victime à rentrer chez elle. La gendarmerie de Gerpinnes a ouvert une enquête pour trouver les auteurs de cette agression. Celle-ci s’annonce assez laborieuse vu l’obscurité et le masque des voleurs. Signalons en terminant que les fameuses boîtes que l’épouse de la victime dut remettre aux malandrins ne contenaient que 40 francs, ce qui porte donc le montant du vol à 9.040 francs.

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15 juin 1942

UN CASTEL FÉODAL

Savez-vous que le pittoresque village d’Acoz possède un vieux manoir, autrefois propriété des seigneurs d’UDEKEM et qui est cité dans « Les Délices du Pays de Liège » car Acoz appartint jadis à cette principauté épiscopale. C’est dans ce château que l’écrivain Octave PIRMEZ passa la plus grande partie de sa vie. Cette propriété, admirablement conservée sauf sur une partie du parc qui fut mutilée par la tornade de 1939, a attiré les regards de feu Jules DESTRÉE qui a écrit : «  Et les parcs, les vastes parcs autour des châteaux, les futaies d’Acoz…, les parcs faisant un cadre opulent ou pittoresque aux vieilles habitations des seigneurs ! Certains cas tels (celui d’Acoz notamment) ont encore leurs fossés et des tours féodales, et des pièces d’eau où glissent avec une paresseuse majesté des cygnes ». C’est donc un honneur pour le village de posséder un tel château. Les Acoziens en sont d’ailleurs très fiers, à juste raison.

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20 juin 1942

TENTATIVE DE VOL A LA MAISON COMMUNALE

Pendant la nuit, d’audacieux voleurs ont tenté de pénétrer dans les bureaux de la maison communale d’Acoz, vraisemblablement pour y dérober les timbres de ravitaillement. Les malandrins avaient déjà réussi à faire sauter un panneau de la porte quand, probablement dérangés, ils se virent dans l’obligation d’abandonner la place. La gendarmerie de Gerpinnes a ouvert une enquête.

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4 juillet 1942

 DÉMISSION D’UN ÉCHEVIN

« Le Moniteur » du 5 juillet 1942 publie un arrêté accordant à M. Hector POULEUR démission de ses fonctions d’échevin.

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10 juillet 1942

DISTRACTION VILLAGEOISE

 La joie ne perd jamais ses droits lorsqu’on possède chez soi de gais drilles pour l’entretenir… C’est le cas chez nous. Ainsi dimanche, grâce à deux « as de la blague », MM. Fernand MARCHAL et Georges HANQUART, nous avons vécu une lutte au jeu de pelote d’un caractère tout spécial. Deux équipes se rencontrèrent au Centre : « Les Chapeaux Boules » et « Les Coiffés Pounétchér » (pour ne pas tomber) ou sans coiffure… Il y avait ceci de particulier, ceux qui étaient coiffés du « boule » étaient passibles d’une amende de 5 verres de bière chaque fois qu’en livrant ou en rechassant, leur « melon » tombait…Il y eut donc de fameux assauts contre les « boules » et une « héroïque » défense de ceux qui les portaient, ce qui donna lieu à des scènes désopilantes qui provoquèrent l’esbauderie durant toute la durée de la joute. Cela tenait de la farce… et quelle farce ! Un amusement bien inoffensif qui nous a fait faire une pinte… de bon sang… et boire quelques bonnes pintes de bonne bière…

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 13 juillet 1942

SUCCÈS MUSICAL

Notre concitoyen, Joseph LANDRAIN, vient de remporter à l’académie de musique de Châtelet son diplôme de sortie avec 45 points sur 50. L’épreuve consistait dans l’exécution à la flûte d’une Etude de Fanfarlucer, de P. GILSON et de la Flûte de Pan. Nos le félicitons chaleureusement.

SUCCÈS SCOLAIRE

Nous avons appris avec plaisir que Mlle Irène HISTACE, fille du regretté instituteur Emile HISTACE, a remporté avec distinction son examen de régente ménagère. Nous la félicitons de tout cœur.

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15 juillet 1942

ACTES COURAGEUX

Nous avons relaté en temps voulu deux beaux actes de courage et d’honnêteté accomplis par M. Augustin DELPORTE d’Acoz. Rappelons-les : il sauva une fillette qui allait être écrasée par le train à Bouffioulx et remit à son propriétaire une somme de 20.000 francs, trouvée dans un bois. La Croix d’Honneur de 1ère Classe lui avait été décernée en récompense de ces beaux gestes. Il vient d’en mettre un autre à son actif et si nous ne l’avons pas relaté plus tôt, c’est parce que M. DELPORTE, qui est un modeste, nous avait priés de n’en point souffler mot. Nous avons donc respecté son désir. Cependant, nous ne pouvions laisser plus longtemps cet acte de courage dans l’ombre sans faillir à notre mission. Voici donc les faits tels qu’ils se sont produits.

C’était sur la grand-route particulièrement montueuse qui mène de Gougnies à Biesme au départ de l’hôpital. En bas, elle est traversée par un passage à niveau qui est un véritable casse-cou. M. Arthur LEJEUNE de la Ferme de Oignée se rendait à Châtelet, dans sa carriole que tirait une jeune et verveuse bête. Le fermier ayant à côté de lui sa fillette, fut frappé par les rayons d’un soleil ardent et fut pris d’une syncope. Les rênes qu’il lâcha tombèrent sur le derrière du coursier qui se sentant enfin libre, fila comme une flèche. Heureusement, lorsque le bolide passa devant les Carrières DAUMERIE, M. Augustin DELPORTE, contremaître, quittait le chantier et s’apprêtait à prendre la route pour retourner à son domicile. Son attention ayant été attirée par les cris de la fillette, M. DELPORTE pressentit le danger et, n’écoutant que son courage, il se lança à la tête du cheval qu’il ne put d’ailleurs maîtriser. La bête le renversa et le traîna sur une distance d’une vingtaine de mètres. Nullement désarmé, M. DELPORTE se redressa, s’agrippa à la voiture et l’escalada. Il descendit alors sur les bras de celle-ci, s’empara des rênes, et de cette façon parvint à tenir la bête en respect. L’attelage atteignait le passage à niveau. Il était temps car à une centaine de mètres un groupe de 150 fillettes des écoles de Biesme rentrait de promenade… Peut-être, sans le courage de M. DELPORTE, aurions-nous eu à déplorer un affreux accident dont eussent été victimes soit des écolières soit le conducteur évanoui et sa fillette. Dans l’entretemps, M. LEJEUNE, qui avait repris ses sens et qui se rendait compte du danger qu’il avait couru, ne se lassait pas de remercier son sauveteur. Les rares passants se joignirent à lui pour le remercier et le féliciter. M. DELPORTE, lui-même visiblement ému, se déroba, déclarant qu’il n’avait fait que son devoir. Il ne fut que légèrement contusionné. Heureusement, la roue qui lui avait passé sur la jambe était pourvue d’un pneumatique. M. Augustin DELPORTE qui habite Acoz est occupé depuis de longues années au service de M. DAUMERIE en qualité de conducteur des travaux. Il est très estimé de son patron et de ses ouvriers car il est dévoué, consciencieux et intègre. Que M. DELPORTE ne nous en veuille pas d’avoir froissé sa modestie et qu’il veuille bien accepter nos chaleureuses félicitations.

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22 juillet 1942

SURVEILLANCE DES RÉCOLTES

En vue d’empêcher les vols, dans les champs, les coins de terre, tous les hommes valides appartenant aux catégories 1 2 3 4 5 6 ont été enrôlés dans la garde rurale. Chaque nuit, des patrouilles parcourent les rues du village et du hameau ainsi que les campagnes sises sur le territoire de la commune. Chaque garde remplit sa mission avec le maximum de sérieux et de vigilance. Nous félicitons chaque garde personnellement. Les gardes ruraux sont de braves gens qui se baladent nuitamment… mais vraiment attentivement. Le commandant de la garde est M. Eugène RIDELLE, le secrétaire M. Léon MORIAMÉ et le chef de secteur pour le Centre est M. Adolphe BAYOT.

LA GARDE RURALE

« On est d’la garde à pied… pas d’la garde à ch’val… d’la garde rurale… ». Et le moral est bon : « Nos s’tons del garde rurale » entend-on dire. De cette façon, les récoltes ne souffriront d’aucune razzia ce qui serait à craindre si on laissait passer la nuit, seules.

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28 juillet 1942

UNE EXPOSITION

Dimanche et lundi, s’est tenue au couvent l’exposition des travaux effectués par les élèves des diverses classes. Les œuvres des petits de l’école gardienne étaient tout bonnement admirables. Elles consistaient en divers dessins exécutés au raphia, en pelotes, en écharpes, ainsi qu’en travaux en terre glaise (de poterie) : cueillettes des cerises, petits poussins, christ, fenaison, etc… Vraiment la Sœur CAMILLE est une bonne fée qui possède le talent de faire jaillir des merveilles des mains de ses jeunes élèves. Nous avons également apprécié la série d’ouvrages en lingerie et tricot fort bien exécutés par les élèves des classes dirigées par Mlle BUSINE et la Révérende Sœur JULIENNE : napperons, etc…, etc…, qui témoignent d’un bon goût. Le 4e degré, lui, s’était vraiment surpassé. Il y avait du tricot d’art, de la couture – robes et blouses -, des travaux d’agrément – nappes et napperons -, des pantoufles, des patrons, etc… Nous avons aussi remarqué l’excellente tenue des cahiers et un beau dessin au pastel. Le rayon des conserves et des recettes économiques mérite aussi une mention. Quant au « menu pour 10 personnes », il était fort bien composé. Le succès de cette exposition fut très grand et le public ne tarit point d’éloges.

SAINTE RENELDE

Dimanche était le jour de la traditionnelle procession de sainte Renelde ou Renelle, nommée en certains endroits Ernelle. On l’invoque contre les maladies du sang. Les demoiselles du hameau se sont placées sous son patronage : chorale Sainte-Renelde. Le « tour » consistait en une évocation de la vie de la sainte martyrisée en raison de sa foi.

Avant la guerre, le dimanche suivant sa fête, une curieuse procession avec tableaux vivants de sa vie parcourait en grande pompe les rues du hameau. Lorsque les circonstances le permettront, cette procession devra être rénovée. Il faudra lui donner un caractère plus solennel par l’adjonction d’une marche militaire et la faire passer au centre du village. Elle serait ainsi le digne pendant de la Saint-Roch dont elle ferait le grand tour mais en sens contraire. Ces deux grands saints de chez nous ont droit aux mêmes honneurs religieux et « militaires », d’autant plus que la Marche, elle aussi, devra être rénovée.

Médailles Strenelde 650

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4 août 1942

SUCCÈS

Joseph LANDRAIN, dont nous avons relaté dernièrement le beau succès musical, vient de réussir son examen de sténographie au jury central. Félicitations.

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7 août 1942

UNE MEULE FLAMBE

Durant la journée, une meule de foin érigée au bout du jardin de M. Alphonse DEMEY, demeurant rue des Ecoles, a flambé avant qu’on ait pu intervenir. C’était le seul foin dont disposait M. DEMEY pour « repasser » sa vache pendant l’hiver prochain.

VOLS DANS LES CHAMPS

Ah ! Ces « canadas » ! Ce qu’ils ont des admirateurs… à Acoz comme ailleurs !… Ainsi, les arrachages clandestins ont été effectués nuitamment sur plusieurs terrains sis au quartier de Dessus-du-Bois et aussi à Lausprelle au détriment de M. Jules NICOLAS. Une veuve demeurant au Dessus-du-Bois a été particulièrement éprouvée, les voleurs lui ayant enlevé une bonne moitié de sa récolte. Et voilà que le seigle, à son tour, est visité. Au Charnoy, du seigle mis en ciseaux a souffert des exploits des voleurs qui, de l’avis du propriétaire, auraient opéré de jour. Il est vrai que ce champ est isolé.

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11 août 1942

VOL DE DENRÉES ALIMENTAIRES

La gendarmerie de Gerpinnes enquête au sujet d’un vol commis la nuit, au préjudice de M. Georges DAL, domicilié chaussée de Châtelet, à Acoz. On y a volé des denrées alimentaires.

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14 août 1942

IMMONDICES ET CURAGE

On a procédé à l’enlèvement d’une certaine partie des immondices disséminées le long des routes du centre de la localité. Il est à espérer que bientôt ils le seront tous. Il en reste notamment au Dessus-du-Bois, non loin de la place. Si ce tas continue à s’agrandir, la route sera bientôt obstruée, et comme il se trouve près d’un fossé juste à l’endroit où viennent aboutir les égouts et drains, il menace de les obstruer, ce qui en cas de forte  pluie pourrait causer des désagréments. On continue le curage des fossés et il est à espérer que bientôt tout sera en ordre.

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20 août 1942

ACCIDENT

Récemment, M. Marcel HENRY, originaire d’Acoz et habitant Gerpinnes, revenait à vélo de son travail le soir. Sa bicyclette était pourvue d’un phare réglementaire. En arrivant au quartier des Fonds d’Acoz, il aperçut un cycliste venant en sens inverse et qui roulait à vive allure. Il garda son extrême droite mais le « bolide » vint le tamponner et il roula sur le pavé. Comme il était inanimé, l’inconnu le plaça sur le bord de la route et tournait son vélo dans l’autre direction afin de donner l’impression qu’il était fautif parce que roulait sur sa gauche, puis il s’enfuit. Geste lâche s’il en est un. Le blessé, fortement atteint, poussa des gémissements qui attirèrent l’attention de certaines personnes qui ne dormaient point encore et qui d’emblée lui portèrent secours. M. le Docteur Emile CHARLIER de Bouffioulx le soigna très bien et il put regagner son domicile. Il est grand temps car il dut se coucher, ayant perdu du sang en abondance. Il est toujours en traitement chez le même docteur et est en bonne voie de guérison. Le lâche individu qui avait blessé gravement M. Marcel HENRY et qui l’avait laissé pour mort sur le bord de la route ne fut point identifié grâce à la nuit propice. Dommage !

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25 août 1942

LES TRAINS

Savez-vous qu’en 1860, en partant de Châtelineau à 9 heures, on débarquait à Givet à 10 heures 40 ? Si on tient compte des arrêts intermédiaires – plus de 15 – on peut considérer que c’était bien. Et ceci sous Léopold 1er ! A l’origine des chemins de fer, lesquels n’avaient p    as encore acquis la grande vitesse. On n’a d’ailleurs pas beaucoup accéléré depuis lors puisque en 1939 le train quittant Châtelineau à 7 heures 25 atteignait Givet à 9 heures 25 avec 20 stations et arrêts intermédiaires et un « repos » de 25 minutes à Florennes-Central.

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26 août 1942

LA RENTRÉE

La rentrée des classes aux écoles communales est fixée au 8 septembre prochain.

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11 septembre 1942

 ECOLE INDUSTRIELLE DE CHATELET

Résultats des examens de sortie – Année scolaire 1941-1942

Section de correspondance en langue allemande : la plus grande distinction : DEMEY Albert, Acoz.

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11 septembre 1942

L’ORGANISATION DU GRAND CHARLEROI

Etat civil – A partir du 1er octobre 1942, les services de l’état civil des communes annexées seront transférés au siège du district auquel ils relèvent et où s’effectueront dorénavant toutes les formalités relatives à l’état civil des habitants du district. Pour les parties du territoire des communes d’Acoz, Joncret et Gerpinnes, annexées à la ville de Charleroi, les actes seront reçus à la maison communale de Loverval.

15.9.1042 640

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12 septembre 1942

CHATELET – ECOLE INDUSTRIELLE, COMMERCIALE ET DE DESSIN

Résultats des examens de sortie

Section pré-technique (3e année générale) – Distinction : POULEUR Maurice d’Acoz, DEGRAUX Léon d’Acoz.

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7 octobre 1942

TERRIBLE ACCIDENT DE LA CIRCULATION A ACOZ

Un cycliste meurt, victime de son imprudence – Mardi après-midi, vers 2 heures 30, la route de Florennes à Châtelet, sur le territoire d’Acoz, a été le théâtre d’un terrible accident. Un cycliste roulait en s’accrochant à l’arrière d’un véhicule automobile. A un certain moment, il lâcha l’auto qui le remorquait et tomba. Une auto roulant en sens inverse le happa. Le cycliste eut la tête littéralement broyée par l’auto et fut tué sur le coup. La malheureuse victime est M. Lambert DECHAMPS, ouvrier d’usine, âgé de 38 ans et domicilié à Gerpinnes, rue de la Colline, 6.

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16 octobre 1942

LA GALE

Les cas de gale enregistrés parmi les enfants disparaissent, les précautions pour enrayer le mal ayant été prises en temps opportun. L’occasion est propice pour rappeler aux parents qu’ils doivent veiller à la propreté de leurs enfants. Ceci évitera bien des désagréments.

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17 octobre 1942

LA SOUPE SCOLAIRE

Depuis la rentrée des classes, la « soupe scolaire » est remise en vigueur et ses jeunes clients et clientes sont nombreux et satisfaits du potage. En fait d’aliments, c’est toujours autant de pris.

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23 octobre 1942

FOOTBALL

Dimanche 25 octobre, au terrain de la « Croix d’Acoz », se déroulera un intéressant et important match de football entre la toute bonne équipe de la J.S. Aulne et le F.C. Acoz, invaincu à ce jour. Ces deux teams de force sensiblement égales produiront du beau sport et l’on est en droit de s’attendre à une rencontre mouvementée au possible. De plus, l’excellent centre-avant Augustin CARPENTIER, d’Acoz, fera sa rentrée. Acoz alignera l’équipe suivante : DEGRAUX, GIGOT et LYES ; POCHET, RIDELLE et DUMONT ; DEMEY, P. HEYNEN, CARPENTIER, BIRON et BORBOUSE.

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26 octobre 1942

« L’ADORATION PERPÉTUELLE »

Bientôt se dérouleront les solennités de « l’adoration perpétuelle ». Les 26, 27 et 28 octobre, triduum préparatoire ; salut à 7 heures du soir avec sermon par un Révérend Père. Mercredi 28, confessions de 3 heures 30 à 7 heures. Jeudi 29, solennité de l’Adoration. La sainte communion sera distribuée à partir de 5 heures du matin. Le Saint-Sacrement sera exposé à 6 heures 30. Messe de communion à 7 heures. A 10 heures, grande messe solennelle avec sermon et collecte pour l’œuvre du Sacerdoce. A 3 heures, vêpres solennelles et à 7 heures, salut de clôture et sermon. Notre saint dévoué pasteur qui accomplit avec un zèle rare sa mission sacerdotale, au-dessus de toutes les préoccupations terrestres, invite tous les paroissiens à participer à cette solennité et aux offices qui la précéderont.

MESURES PRÉVENTIVES

Afin de prévenir des ravages toujours craints de la diphtérie (croup), dont le nom seul fait frémir, la méthode préventive du vaccin antidiphtérique a été appliquée aux enfants des écoles. Voilà donc une sage précaution.

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31 octobre 1942

ECOLE INDUSTRIELLE DE CHATELET

Année scolaire 1941-1942. Résultats obtenus par les élèves en sténographie, à la vitesse de 100 mots à la minute. Ont obtenu le diplôme : … 4. Joseph LANDRAIN d’Acoz …

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14 novembre 1942

FOOTBALL

Arrêt du match U.S. Ham – F.S. Acoz pour manque de ballon. La responsabilité du club local n’étant pas entièrement engagée, la rencontre sera rejouée avec partage de la recette.

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23 novembre 1942

VOL DE DENREES

Vol de 15.000 francs de denrées alimentaires.  Pendant la nuit de samedi à dimanche, deux voleurs pénétrèrent par effraction chez M. Adelin DESCARTE, ouvrier d’usine, domicilié à la rue de Villers. Réveillé par des bruits insolites, le propriétaire se leva et les malandrins s’enfuirent en emportant un nombreux butin composé de viande et de provisions. Le préjudice s’élève à 15.000 francs environ. La brigade locale s’occupe de l’affaire.

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26 novembre 1942

VOLS

Dimanche, M. Jean SANDERMANS, demeurant au hameau de Lausprelle, avait pendu son pardessus dans un local de l’Ecole Moyenne de Châtelet où il suit les cours de l’Ecole Industrielle. Mal lui en prit car quand il voulut le reprendre après le cours, il avait disparu. Il porta plainte à la direction mais nous croyons qu’il sera bien difficile de dénicher le voleur. Peut-être aura-t-il la même chance que son concitoyen Joseph LANDRAIN auquel on avait volé le vélo il y a quelques semaines. Le voleur, pris de remords sans doute, vient de ramener le vélo dans une annexe de l’école, en prenant soins de n’être point vu.

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4 décembre 1942

BELLE SOIRÉE

Du village et de la région, le public s’est déplacé nombreux pour assister à la soirée dramatique mise sur pied par le cercle « Le Progrès » au profit des prisonniers de guerre, sous les auspices du Secours d’Hiver local. Au programme figurait tout d’abord un fameux plat de résistance, le beau drame en trois actes d’Auguste VOISINE « Médéric, le Bandit des Pyrénées ». Cette œuvre fut enlevée de maîtresse façon par des interprètes à la hauteur de la tâche qui leur est assignée. MM. ABSIL, E. RIDELLE, J. SANDERMANS, A. CHIF, J. HOUYON, I. MEULEMANS, R. DELPIRE, E. PIRET, J. HUDLOT, R. LONGDOS, J. MARTIAL et SAMSON ont droit à tous les éloges.

Acoz-Lausprelle_Soirée Dramatique_1942-11-26 650

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22 décembre 1942

 COMMÉMORATION

Dimanche dernier, le comité du souvenir « Baron Maurice PIRMEZ », placé sous la présidence d’honneur de Mgr le Prince Louis de MÉRODE, a fait célébrer une messe, en l’église Saint-Martin à Acoz-Centre, en présence d’un contingent important de fidèles du souvenir. L’officiant était Mgr Marie-Albert VAN DE CRUYSSEN, Révérendissime Prélat de l’Abbaye de Notre-Dame d’Orval, Commandeur de l’Ordre de Léopold. Une seconde messe réservée à la famille eut lieu le même jour dans la chapelle du château d’Acoz, par le Révérend Père Anselme GENDEBIEN.

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25 décembre 1942

FOOTBALL – MATCH F.C. ACOZ – A.S. DETOMBAY

Plainte de l’A.S. DETOMBAY et rapport de l’arbitre M. KELLER

Le joueur VAVACHE, capitaine d’Acoz, est suspendu les 25 et 27-12 pour attitude incorrecte. Fernand POULEUR reçoit un avertissement pour son jeu dur. Maurice COLLICHE, interdiction de remplir les fonctions de délégué au terrain pour le reste de la saison et suspension comme joueur les 27-12, 3-1 et 17-1-1943. Au cas où les matches devant se jouer à ces dates seraient remis, les suspensions infligées aux joueurs VAVACHE et COLLICHE seraient reportées aux dates de remise. Le F.C. ACOZ devra prendre toutes dispositions pour éviter que son public ne se livre à des manifestations déplacées. M. LEFÈVRE, délégué du C.R., est chargé de faire rapport sur l’état et la régularité du terrain d’Acoz.

Demande du F.C. ACOZ – Intervention relative au match contre la J.S. AULNE : elle ne peut être prise en considération. La rencontre doit se jouer à Aulne.

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© Alain GUILLAUME – 23 octobre 2024.

Acoz et Lausprelle dans la presse régionale en 1941

Tous ces articles ont été puisés dans les archives de la « GAZETTE DE CHARLEROI » et le  « JOURNAL DE CHARLEROI ».

3 janvier 1941

RENTRÉE D’UN PRISONNIER DE GUERRE

Un prisonnier de guerre vient de rentrer. Il s‘agit du soldat Marcel DUMONT ayant appartenu au 1er Régiment des Chasseurs à Pied de Mons.

Marcel DUMONT 650

LES ÉCOLES

Ci-dessous la situation actuelle des établissements d’instruction dans la localité. A Acoz-Centre : une école primaire pour garçons ; instituteur M. Gaston BUSINE ; actuellement M. SCIEUR ; le premier nommé étant prisonnier de guerre. Deux écoles libres adoptées ; institutrices Mlle Andrée BUSINE et Révérende Sœur Julienne. Une école gardienne adoptée ; institutrice Révérende Sœur Camille. Ces écoles adoptées sont dirigées par la Révérende Sœur Supérieure Irma, de l’Ordre de Champion, laquelle professe dans notre commune depuis plus de trente ans. A Acoz-Lausprelle ; une école primaire mixte ; instituteur M. Georges BOLLE. Une école gardienne communale ; institutrice Révérende Sœur Germaine, de l’Ordre des Franciscaines.

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13 janvier 1941

NAISSANCE D’UN CLUB DE FOOTBALL

Nous sommes heureux d’annoncer qu’à la date du 1er janvier 1941 est né, à Acoz, un club de football dénommé « Association Sportive de la Jeunesse », présidé par M. Fernand SCIEUR. L’équipe participera au Tournoi Régional qui se disputera entre huit équipes : Ham-sur-heure, Nalinnes, Walcourt, Thy-le-Château, Mont-sur-Marchienne et les deux équipes de Beignée et d’Acoz. Son terrain se trouve le long de la route de Gerpinnes à la « Barrière du Tienne ». Il sera inauguré officiellement le 19 janvier. Nous félicitons les promoteurs de ce renouveau sportif dans notre localité et leur souhaitons bon succès. Nous formons également des vœux pour que la population leur apporte l’appui auquel ils ont droit.

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14 janvier 1941

ETAT-CIVIL MOIS DE DECEMBRE 1940

Naissance : néant – Mariage : le 25 décembre 1940, Marcel MORIAMÉ et Nicole ABSIL – Décès : néant.

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19 janvier 1941

LE COMITÉ COMMUNAL DE SECOURS D’HIVER

Président : Baron Herman PIRMEZ – Vice-Président : Octave POULEUR – Membre : René HERMANT

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22 janvier 1941

UN SECOND PRISONNIER DE GUERRE EST RENTRÉ

Samedi après-midi, un second prisonnier de guerre est rentré d’Allemagne. Le premier était un simple soldat ; celui-ci est un officier de réserve : M. Philippe de RADIGUÈS de CHENNEVIÈRE, gendre de M. le Baron Herman PIRMEZ. Il est en bonne santé.

Philippe de RADIGUÈS de CHENNEVIÈRE avait épousé Rolende PIRMEZ. Le couple eut trois enfants : Michelle, épouse Alexandre DE HAES (résidant à Acoz) ; Hervé et Serge.

SECOURS D’HIVER

Il y a des malheureux qui souffrent cruellement de l’hiver, qui n’ont rien pour se vêtir, ni se chauffer ! Avons-nous pensé qu’il est du devoir de les secourir, dans la mesure de nos possibilités ? Versons donc notre obole au « Secours d’Hiver ». Et avons-nous déjà pensé que nous ferions œuvre humanitaire en formant un comité local du « Secours d’Hiver », comme il en naît un peu partout ? Il ne manque pas de dévoués chez nous. Allons, un bon mouvement !

DES FAGOTS

Présentement, la Commune fait procéder, dans un petit bois communal, à la confection de fagots qui seront vendus à la population. Voilà une louable initiative.

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31 janvier 1941

PAYSAGE HIVERNAL

L’hiver qui s’était fait attendre est venu rude et neigeux. Nous oublions, tant de soucis nous accablant et tant nous sommes habitués à ne voir que le vilain côté des choses, de contempler la beauté de la mise en scène qui nous est offerte. Acoz, village à deux étages, est ennemi et ami de la neige, en ce sens que, si dans la vallée elle transforme les routes en patinoire, sur les coteaux, la féerie blanche étale des splendeurs inégalées. Vieux murs aux bourrelets d’hermine, arbres confits dans le gel, maisons blanches chapeautées d’ouate, jardins immaculés, stalactites de glace aux gouttières. Tout est beau, divinement beau. Nous avons vu la neige saupoudrer de blanc le vieux lierre grimpant et poser une robe délicieuse sur une modeste chapelle ou sur un Christ mourant en croix. La gelée sur les vitres exerce elle aussi son talent. Dans la vallée, la rivière joue entre ses rives blanches. Tout le panorama présente un caractère merveilleux. La neige efface toute brutalité, grandit le tableau, lui donne relief et originalité. Et des hauteurs du Dessus-du-Bois, nous avons regardé avec ravissement ce tableau neigeux qui rend Acoz au passé et l’enfance aux jeux du traîneau. Mais il nous a rendu aussi les pires difficultés. On glisse sur les pavés, les charrois hippomobiles ont des ennuis. La bise furieuse nous a cinglé deux jours durant le visage. Et l’on souhaite, vivement, le dégel.

CURIEUSES COUTUMES

Il existe à Acoz une bien curieuse croyance que nous nous contentons d’enregistrer, n’étant pas qualifiés pour plaider pour ou contre celles qui l’ont expérimentée et s’en déclarent satisfaites. Elles concernent surtout les jeunes mamans qui y ont recours lorsque leurs bébés ne marchent pas assez vite à leur gré ou dépassent l’âge qu’elles considèrent comme le point de départ de la marche, sans montrer des velléités de faire leurs premiers pas. Elles se rendent donc avec leurs bébés en l’église Saint-Martin et vont prier saint Frégo, l’implorant de « faire marcher » leurs enfants. Et le bon petit saint les exauce toujours, si pas sur-le-champ, du moins dans un délai assez rapproché. A Acoz, saint Frégo est depuis bien longtemps le patron des enfants et lorsque la statue sort aux processions, elle est uniquement portée par des garçonnets qui s’en font un grand honneur. Le nom de Frégo paraît bizarre et beaucoup se demandent si tel est bien le nom du saint car ils ne le trouvent sur aucun calendrier. Nous nous sommes renseignés à bonne source. Il paraît que Frégo serait une déformation de Frédégand, en latin Fredegandus. Il y a d’ailleurs dans l’église du Centre un magnifique vitrail représentant un évêque ou un abbé mitré tenant en main un livre ouvert. Ce personnage est debout à l’avant-plan, tandis que le fond du tableau représente l’église, une partie de la place communale et la rue de l’église, telle qu’elle était jadis. L’inscription porte : « St-Fredegandus ».

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8 février 1941

AU « SECOURS D’HIVER »

Le comité du Secours d’Hiver a déjà donné des preuves de sa vitalité. Une distribution de charbon vient d’être faite aux secourus. La soupe scolaire sera mise en vigueur dans quelques jours. Parmi les prochaines activités de cet organisme, signalons l’organisation d’un match de football entre l’équipe locale et Nalinnes ainsi qu’une extension des coins de terre. Mentionnons à ce sujet que l’on envisage un accord  entre le comité et le cercle horticole d’Acoz et des environs en vue de l’organisation de conférences et d’un concours de jardinage afin de stimuler les détenteurs de coins de terre. Un recensement sera fait dans la localité afin de connaître l’espace dont dispose chaque ménage pour la plantation de pommes de terre car le comité veut que chacun ait sa provision pour l’année prochaine. M. le Baron PIRMEZ, président du comité du S.H., mettra gratuitement à disposition des familles dont le terrain ne répond pas aux nécessités de cette culture, des coins de terre. (Voir « ACOZ de A à Z » tome 2, page 112). Voilà à notre avis une fort louable initiative dont on voudra profiter. Signalons que M. le Baron PIRMEZ a déjà fait don d’un grand terrain pour les coins de terre. De plus, le comité du S.H. a tenu à s’adjoindre au comité de propagande, organisateur du match de football annoncé plus haut. En travaillant ainsi, le comité du S.H. aura bien mérité de notre population. Que ceux qui sont dans l’aisance se montrent généreux. Qu’ils tournent les yeux vers saint Martin, le patron de la paroisse et le patron du S.H. Et rappelons en terminant les vers du poète :

Donnez ! Ce plaisir pur, ineffable, céleste,

Est le plus beau de tous, le seul dont il nous reste

Un charme consolant que rien ne doit flétrir ;

L’âme trouve en lui seul la paix et l’espérance.

Donnez, il est si doux de rêver en silence

Aux larmes qu’on a pu tarir !

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14 février 1941

EGLISES, CHAPELLES ET CALVAIRES

Il y a un certain temps, nous avons entamé une campagne en faveur de la restauration des petits sanctuaires champêtres qui se dressent aux carrefours, à l’orée des bois, dans les guérets et les prés verdoyants. Bien souvent on fait erreur en baptisant ces temples campagnards de calvaires ou de chapelles. Avant de continuer notre campagne, il est bon que nous fassions le point. Nous avons puisé ces renseignements à bonne source, celle de la Liturgie. Une chapelle est un petit sanctuaire placé sous l’invocation de quelques saints, où l’on célèbre au besoin le Saint Sacrifice. Ainsi, l’actuelle église Saint-Léon, du hameau de Lausprelle, était encore il n’y a pas bien longtemps une chapelle. Son desservant avait le nom de chapelain. Cette chapelle remplissait les fonctions d’église du hameau. Un calvaire, lui, est une petite élévation sur laquelle on a planté une croix. Ce nom vient de Golgotha près de Jérusalem, montagne où fut crucifié Jésus-Christ. Un oratoire est une petite chapelle destinée uniquement à la prière particulière et où l’on ne dit pas la messe. Ce que nous appelons vulgairement chapelle ou calvaire est un oratoire, alors que ce que nous avons coutume d’appeler une croix est plutôt un calvaire, bien qu’il ne soit pas placé sur un monticule. Mentionnons qu’il existe à Acoz une véritable chapelle où l’on célèbre parfois le Saint Sacrifice. Elle se trouve dans le bâtiment du vieux castel féodal. Ce sanctuaire est bien beau et possède de riches vitraux. On peut l’admirer aux processions. Nous avons actuellement deux églises paroissiales : l’église Saint-Martin à Acoz-Centre et l’église Saint-Léon à Lausprelle. Elles ont chacune leur procession particulière : la première des saints Roch et Frégo, la seconde de sainte Renelde. Lorsque les circonstances le permettront, il faudra rénover la première et donner plus d’ampleur à la seconde. Nous y reviendrons en temps opportun.

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20 février 1941

SOLO SCHLEM

Un solo schlem a été réussi par M. Camille CHLEIDE, dont les partenaires étaient MM. Arsène CHLEIDE, Gilbert PIENNE et M. et Mme PIENS.

Définition : au jeu de Whist, réunion de toutes les levées dans la main du même joueur.

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20 mars 1941

COMMENCEMENT D’INCENDIE

Lundi, un feu de cheminée s’est allumé dans l’habitation de M. Camille DEBERGH, marchand de charbon, demeurant rue des Ecoles. Il fut constaté par une voisine qui s’empressa de prévenir les intéressés et immédiatement l’alarme fut donnée. Il était temps car le foyer prenait de l’ampleur et quelques minutes d’attente auraient pu être fatales. Les pompiers locaux arrivèrent immédiatement sur les lieux et, aidés des gens du voisinage, parvinrent à maîtriser rapidement le feu. Les dégâts peu élevés sont couverts par l’assurance.

L’habitation était sise au coin de la rue des Ecoles et de la ruelle Marie Chinon. Camille DEBERGH et son épouse Marie CLEDA étaient les parents de Laury et de Geneviève DEBERGH.

EMBELLISSEMENTS

Dernièrement, une personne nous proposait de suggérer par l’intermédiaire de « LA GAZETTE » la plantation sur la place communale de quelques arbres le long du garde-corps, cette place étant surélevée. Ces arbres même devenus grands ne diminueraient pas de beaucoup l’espace du terre-plein et ne nuiraient pas aux habitations voisines. En revanche, notre place gagnerait en beauté, en fraîcheur et en poésie. Le choix des tilleuls serait un choix idéal, car en plus de son ombrage, ce bel arbre se couvre au printemps de milliers de fleurettes jaunâtres qui attirent des nuées d’abeilles, fleurs au parfum suave, un parfum qui embaumerait la place communale et en ferait un lieu de délices. Et la cueillette qui se ferait aux environs de la Saint-Jean constituerait un bien beau tableau. Cette personne nous suggérait aussi l’aménagement d’un square autour du monument élevé à la mémoire de M. de DORLODOT, célèbre maître des forges et des verreries et premier bourgmestre de Belgique après les événements de 1830. Voilà deux excellentes idées et dont la réalisation n’entraînerait que bien peu de frais.

Une proposition d’une personne que l’on qualifierait d’écolo de nos jours. Pour la petite histoire… il n’y eut pas de suite.

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25 mars 1941

VOL DE VELO

Un vélo a été volé aux Usines Métallurgiques du Hainaut au préjudice de M. Félix MATHUES, rue de la Raguette 159 à Acoz. La police de Couillet enquête.

Félix MATHUES était plus connu à Acoz sous le prénom d’Alphonse. Epoux de Rosita DUBOIS, ils eurent trois fils et une fille : Camille, Philippe, Félix et Marie-Louise.

28 mars 1941

LES ORATOIRES

Nous allons continuer, si vous le voulez bien, notre pèlerinage aux saints et aux saintes qui habitent les nombreux oratoires érigés sur le territoire du village ou des terrains qui dépendent de certains propriétaires de chez nous. Escaladons la grand’route montueuse qui conduit sur les hauteurs de la Figotterie, entre les champs et les prés. En passant, nous croisons un oratoire, encadré de grands arbres, qui fut bâti par M. D. DEMEURE, lequel appartenait à une ancienne famille acozienne. L’édifice juché sur le talus qui borde la route est assez grand et d’un style assez simple mais beau. Malheureusement, il a subi bien des avatars au cours des vingt dernières années, des détériorations de la part des enfants et même des grands. Son état est pitoyable et il est grand temps qu’on le restaure si l’on ne veut pas qu’un jour il s’écroule. Rappelons qu’il est dédié aux « Septem Doloribus B.M.V. » (les Sept Douleurs de la Bienheureuse Vierge Marie) ou « Notre-Dame des Sept Douleurs ». Naguère, bien des gens venaient prier en face de cet oratoire. Plus tard, les vandales y vinrent eux aussi, et aujourd’hui seuls les oiseaux lui font visite.

Je pense que notre correspondant local a confondu cet oratoire avec le calvaire situé à la rue de la Raguette. Ce dernier a été bâti sur le terrain familial par Désiré DEMEURE. Suite à sa restauration de 1993 par le corps d’office de la Marche, il fut dédié à saint Frégo. Quant à l’oratoire de la rue de la Figotterie, il fut érigé sur la propriété de la famille PIRMEZ. On peut donc en déduire que celui-ci appartient à  cette famille. (Voir « ACOZ de A à Z », tome 1, pages 170-173 et pages 186-205).

Traversons maintenant la campagne et redescendons vers le village par la route de la « Tour Octavienne ». Ici aussi, un oratoire se dresse dans un écrin de verdure. Ses pierres patinées par le temps disent son ancienneté. Son style est beau mais son état actuel est désolant. Il est passé le temps où nos gens avaient encore cette foi naïve mais sincère qui réalisa tant de belles choses. Lui aussi est souvent visité, ce qui est compréhensible, Notre-Dame de Lourdes auquel il est dédié étant très en honneur chez nous et dans les villages avoisinants. Mais voilà, prier sur les marches d’un oratoire est passé de mode et les enfants ont perdu l’habitude de les respecter et de les fleurir. Nous ne pouvons que le regretter car la poésie villageoise a de ce fait perdu beaucoup de son charme. Quoi qu’il en soit, nous espérons fermement que ces deux oratoires seront complètement restaurés cette année, ce qui contribuera à rendre à ces sites touristiques leur charme et leur physionomie d’autrefois. (Voir « ACOZ de A à Z », tome, 1, pages  164-169).

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4 avril 1941

LE BOURDON DE PÂQUES

Fidèle à la tradition, le « Bourdon de Pâques » est revenu. Il a été distribué mardi dans le village. Le Bourdon sonne le grand devoir : « Chrétiens faites vos Pâques ». « Allons », dit-il, « voici Pâques, voici l’heure de ressusciter vos âmes avec le Christ qui sort du Tombeau ».

LA VIANDE

Samedi eut lieu la distribution de viande à la population du Centre. On espère que les semblables distributions se répéteront chaque semaine. Nous n’avons pas de boucher à Acoz et il faut que ce soit un boucher d’une localité voisine qui procède à cette distribution.

2 mai 1941

VOL DE FARINE

Pendant la nuit, un vol de 3 sacs de farine a été commis à l’aide d’escalade et d’effraction, au préjudice de M. Vital BELGEONNE, hameau de Lausprelle, à Acoz.

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8 juin 1941

JEU DE QUILLES

En même temps que le jeu de balle, le jeu de quilles, dit « jeu de bouloir », reprend une grande vogue dans la localité. Ces deux jeux ont toujours marché de pair chez nous. A l’armure et après les luttes, on allait « taper une boule »… Et ceux qui avaient perdu leurs paris au jeu de balle essayaient de se rattraper aux quilles. Eh oui !

JEU DE BALLE

Les « Coquis » d’Acoz, amateurs de chants de coqs dont le club est dissous depuis de nombreuses années et qui sont tous friands du jeu de balle, viennent de verser 100 francs à l’Association Sportive « Jeunesse et Sport », section de jeu de balle. Ce don est le bienvenu. Il est aussi intéressant de signaler que tous les passionnés de la balle sont maintenant regroupés autour de ceux qui se sont décidés à rénover ce beau sport si prisé chez nous. Tout ceci incite les dirigeants à continuer dans cette voie et à faire mieux encore.

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13 juin 1941

RESPECTONS LES PRAIRIES

Beaucoup d’herbagers se plaignent de ce que les chercheurs de pissenlits ne respectent pas leurs prairies. Ils les parcourent en foulant les hautes herbes, ce qui compromet la récolte et rend le fauchage difficile. Nous sommes, en effet, arrivés à une époque où l’herbe ne se redresse plus. Les détenteurs de lapins doivent le comprendre. Le foin joue un grand rôle dans l’alimentation du bétail. Il y a moyen de cueillir des pissenlits le long des chemins de campagne.

LES TAUPES

On se plaint de la grande activité des taupes dans les prés et les jardins surtout. Elles ont déjà causé bien des ennuis à des planteurs de pommes de terre. Chacun a pour mission de détruire ces « mineurs » clandestins et néfastes. Voici le meilleur procédé pour y réussir : il faut surveiller surtout entre dix heures du matin et midi les taupinières et les galeries qui y aboutissent. Dès qu’on remarque un mouvement du sol, il faut, d’un vigoureux coup de bêche, rejeter l’animal en dehors de son trou et puis le tuer d’un autre coup de bêche. Que chacun se mette à la tâche ; son intérêt et celui de la collectivité ne pourront qu’en profiter.

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30 juin 1941

VICTIME DE LA FOUDRE

Le jeudi 27 juin dernier vers 18 heures, un habitant d’Acoz, M. Jacques MUSSOLIN, et ses deux gamins se trouvaient dans le «Petit Bois » entre le hameau de Lausprelle et Bouffioulx où ils étaient allés quérir des branchages pour ramer des pois. A proximité d’eux se trouvaient M. Octave ADAM et son petit-fils. Soudain, l’eau se mit à ruisseler et ils se réfugièrent tous sous un arbre. Les branches de celui-ci ne retenant pas suffisamment la pluie, le petit-fils de M. ADAM conseilla à son grand-père de chercher un autre refuge et ils s’en furent sous un autre arbre. Heureusement pour eux car, soudain, le ciel s’ouvrit, fendu par un éclair immense tombant droit, la foudre éclata comme une décharge d’artillerie et aveugla littéralement ces gens. Immédiatement après, ayant senti la chute de la foudre, ils regardèrent autour d’eux et à leur grande stupeur, constatèrent que les deux fils de M. MUSSOLIN avaient été touchés. La culotte de l’aîné flambait déjà. Pressentant le malheur et affolés, les deux témoins du drame s’enfuirent et allèrent prévenir le hameau. Les deux victimes trouvèrent asile chez M. Georges TENRET, tout près de l’église du hameau. L’aîné des garçons était mort et le second avait reçu une forte commotion, laquelle imprimait à son corps de continuels soubresauts. Mandés d’urgence, les Docteurs CHARLIER et GRAVY arrivèrent presque simultanément. Le Docteur CHARLIER constata la mort de l’aîné âgé de 13 ans. Le Docteur GRAVY donna l’assurance de sauver le second et, de fait, il est déjà en bonne voie de guérison. La douleur de la mère qui avait été avertie avec ménagement faisait peine à voir, elle courait en se débattant comme une folle vers le lieu du drame. On pense que la victime était appuyée à l’arbre. Fait bizarre, l’écorce de l’arbre est à peine égratignée – un coup d’ongle – et c’est tout. Ce malheur a provoqué dans tout le village une forte émotion bien compréhensible. Nous présentons à M. et Mme MUSSOLIN, nos condoléances sincères et émues.

La jeune victime se prénommait Jean. Les parents s’appelaient Giacone (dit Jacques) et Marguerite MUSSOLIN-VANDENHOUDEN. Ils eurent 6 enfants : Jean (la malheureuse victime), Marcel, Jacques, Lucienne, Jacqueline et Jacques. Jacqueline était la maman de Pascal et Laurence D’HOEY. Pascal m’a fait part de ce qu’un autre drame avait frappé cette famille. En effet, Jacques, le troisième fils, décédera d’une pneumonie suite à une chute dans un étang lors d’un hiver rigoureux. C’est ainsi que le cadet de la famille reçut le prénom de son frère décédé.

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30 juin 1941

UN GRAVE ACCIDENT DE TRAVAIL

Un grave accident de travail est survenu aux Usines de Moncheret, division des A.M.S., à Acoz. M. Joseph WIAME, ouvrier en cette usine où il occupe un poste de cisailleur à fers finis, était occupé à diriger une barre d’acier encore chaude, vers la lame de la cisaille, à l’aide d’une menotte qui lui préservait la main. Tout à coup, sa main droite poussée par une autre barre encore chaude aussi, arrivant, entraînée par un système de rouleaux, fut prise dans la cisaille. L’alarme ayant été donnée immédiatement, le travail cessa et tous les ouvriers, délégués en tête, se portèrent au secours du malheureux dont la main ne fut retirée qu’après enlèvement d’une pièce de la cisaille. Pendant qu’on le dégageait, M.WIAME donnait la preuve d’un beau courage. La direction se porta immédiatement, elle aussi, sur les lieux. Il reçut les premiers soins de M. le Docteur Edgard GRAVY et de M. JARADIN, infirmier. Ensuite, son transfert à l’hôpital Sainte-Thérèse fut ordonné. La main du malheureux est broyée et brûlée. De tout cœur, nous souhaitons à M. WIAME un prompt rétablissement.

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3 juillet 1941

ETAT-CIVIL DU 2e TRIMESTRE 1941

Naissances : SIMON Marcelle – ERNEST Claude – DEGRAUX Rose-Marie – VANSNIECK Emile. Mariages : ELOI Raymond de Châtelineau et NIHOUL Eliza – GILLAIN Léopold de Montignies-sur-Sambre et CLOESEN Irma – GERIMONT Victor de Thy-le-Bauduin et THIRIAUX Flora – Décès : VANHERCK Elvire, 61 ans, épouse GALLAY Emile – POULEUR Gustave, 65 ans – BERGER Jeanne, 6 mois – MUSSOLIN Jean, 13 ans.

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9 juillet 1941

COLLECTE

La collecte qui fut faite pour la famille MUSSOLIN après que la mort eut frappé son fils Jean, âgé de 13 ans, a rapporté un millier de francs.

DÉTÉRIORATIONS

Nuitamment des voleurs ont arraché des pommes de terre dans les coins de terre appartenant à MM. Alfred BIRON et Firmin ANTOINE, demeurant dans les Fonds d’Acoz.

UN NOUVEAU SUCCÈS

Joseph LANDRAIN d’Acoz vient de remporter le 1er prix avec la plus grande distinction au concours de l’Académie de Musique de Châtelet et reçut aussi les chaleureuses félicitations du jury. Son exécution à la flûte de « La Flûte de Pan » et du « grand solo de flûte » lui valut 48 points sur 50, ce qui démontre clairement la haute valeur de son exécution. M. LANDRAIN, âgé de 16 ans, est le fils de M. Emile LANDRAIN, un honorable ouvrier de la localité. Nous félicitons de tout cœur ce jeune lauréat qui appartient à la Société Royale des Fanfares d’Acoz et lui souhaitons de continuer dans cette voie.

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11 juillet 1941

OPTIMISME

Il y a quelques mois, beaucoup de gens se lamentaient car les plants de pommes de terre ne devaient pas arriver, on n’aurait pas de semences de poireaux et le temps exécrable allait compromettre toutes les récoltes. D’après l’opinion générale, nous courions à la famine la plus noire. Qu’advint-il de ces pronostics désastreux ? La récolte de foin est bonne. Les plants de « Parmentières » sont arrivés en quantités suffisantes. Chacun a reçu sa part. Ils sont plantés, les fanes sont belles et prometteuses de belles récoltes. Les blés se portent bien aussi. En un mot, toutes les cultures promettent. L’humidité et la chaleur ont favorisé la végétation. Maintenant le soleil se charge de les mûrir. Ceci démontre une fois de plus qu’on a tort, grandement tort, de broyer du noir. Encore une bonne leçon pour les pessimistes « professionnels » et les lanceurs de bobards.

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14 juillet 1941

MIETTES D’HISTOIRE

En proche Condroz, dans une riante vallée baignée par la jaseuse rivière, la Biesme, niche le beau village d’Acoz qui serait certainement demeuré à l’écart de la curiosité du monde si la procession de sainte Rolende n’y passait pas, si le beau folklore de saint Roch n’existait pas et si on n’y avait pas découvert un gisement de minerai de fer qui donna naissance à une réputée industrie du fer. Le nom d’Acoz vient du nom latin « aqua » (eau) en raison de l’eau abondante qu’on y trouva. Bien que le village ne fût défriché qu’assez tard on y découvrit des vestiges des époques romane et franque. A l’époque communale Acoz était une ancienne ville à lois qui jouissait des privilèges sensiblement les mêmes que ceux des communes. Ses habitants pouvaient élire une partie de leurs édiles. Essentiellement agricole, la physionomie du village changea au XVIIe siècle avec la découverte de gisements de minerai de fer qui donnèrent naissance à une prospère industrie du fer. D’autres industries extractives naquirent encore dans la suite qui donnèrent à la commune un splendide essor. Acoz dans le domaine spirituel appartint pendant longtemps à la « paroisse de Gerpinnes » puis au XIXe il fut érigé en succursale indépendante. Aujourd’hui, Acoz est redevenu un village agricole, beaucoup de ses industries étant disparues.

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15 juillet 1941

ATTENTION AUX DORYPHORES !

Le terrible doryphore est revenu dans les Fonds d’Acoz et ses dégâts, jusqu’ici, sont minimes. Toutes les mesures ont d’ailleurs été prises pour limiter les effets néfastes de ce terrible ravageur. Il importe donc que chacun surveille attentivement et régulièrement sa culture de pommes de terre. C’est un impérieux devoir vis-à-vis de la communauté.

UN ORAGE BIENFAISANT

Depuis un certain temps, les fortes chaleurs avaient provoqué une grande sécheresse qui menaçait de compromettre les récoltes, lesquelles commençaient à manquer de l’humidité nécessaire à leur dernier développement. Aussi, n’entendions-nous que lamentations. La même rengaine circulait de bouche en bouche : « il est grand temps qui plouve ! ». Maintenant il a plu copieusement et l’on est content. L’orage fut le bienvenu malgré les appréhensions qu’il suscitait au point de vue de la destruction. Il dura cinq heures, mais fut relativement paisible. Il ne manifesta point la moindre furie et si à un certain moment l’eau tomba à torrents, elle ne provoqua pas de dégâts, exception faite pour certains carrés de blé qui sont penchés. Nous espérons qu’ils n’en souffriront pas. Toute la végétation a repris vigueur et maintenant l’assurance revient au sujet de l’importance de toutes les récoltes. Nous pouvons dire que les écluses célestes se sont ouvertes au moment opportun.

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25 juillet 1941

LA DUCASSE

Dimanche dernier c’était le jour de la « ducasse ». Façon de parler naturellement… C’était le jour et puis c’est tout… On en parla beaucoup en évoquant les joyeusetés que cette ducasse engendrait : bals, beuveries, concerts, « tour du lundi », bal renversé, visite des porte-monnaie, jeux divers provoquant les éclats de rire, feu d’artifice, loges foraines, chevaux de bois, etc… Seules les luttes au jeu de balle furent perpétuées. Dimanche, à la pelote, Acoz battit Gozée en lutte de championnat et le lundi ce fut la lutte de défi Acoz (pelote), Acoz (petite balle), à la pelote. Nous n’avons donc pas perdu tout de la « ducasse ».

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26 juillet 1941

DÉCÈS

Léon TAMINES, demeurant le quartier du Dessus-du-Bois, ancien conseiller communal, vient de mourir après une brève indisposition. Jeudi, ses funérailles se sont déroulées au milieu d’un important concours de monde.

LE CROUP

Nous apprenons qu’un enfant de Lausprelle est atteint du croup. Des mesures sont prises pour enrayer le mal.

LE BEURRE

Mercredi, une distribution de beurre fut faite dans la localité. Elle fut naturellement bien accueillie.

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4 août 1941

LES CULTURES

Le village ressemble à un véritable et immense jardin. Sur les plateaux s’étendent les moissons abondantes, les pommes de terre en rangs serrés, les trèfles touffus aux fleurs écarlates… Derrière les maisons aux jardins remplis de beaux légumes, il y a même de grandes étendues de légumes dans les champs. C’est que tout le monde  a voulu s’assurer le plus de récoltes possibles. Dans un vaste terrain ont été plantées les pommes de terre nécessaires à la soupe distribuée aux enfants des écoles et aux nécessiteux de la commune. Acoz est un beau jardin et les efforts de chacun sont récompensés. Et, la garde veille…

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8 août 1941

TRIBUNAL ADMINISTRATIF DE CHARLEROI

La juridiction de Charleroi a sanctionné les infractions par les condamnations suivantes : 10.000 francs à Raoul GROTTE, d’Acoz, pour fourniture insuffisante de lait et prélèvement abusif pour nourriture de veaux de moins et de plus de 100 jours ; 2.850 francs à Victor DELMELLE, d’Acoz, pour fourniture insuffisante et vente de lait sans timbres.

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11 août 1941

LES ENFANTS ET LE CHOCOLAT

Durant les vacances les enfants continuent à recevoir leur ration de chocolat. On conçoit aisément qu’ils ne manquent pas d’aller la chercher, les uns à l’école, les autres au magasin qui leur a été désigné.

LA GARDE VEILLE

La garde rurale fonctionne.  Munis de « gourdins » nos gardes parcourent nos champs l’œil et l’oreille attentifs fermement décidés à démontrer à ceux qui l’ignorent, ce qu’est la propriété d’autrui. On le sait fort bien car les vols plutôt rares qui se sont produits à Acoz ont été perpétrés le jour. De plus, tout le monde veille sérieusement son jardin. C’est une bonne mesure de prudence. Il ne faut pas laisser le champ libre aux voleurs. Et comme au bon temps de la garde civique, on raconte déjà de bonnes blagues sur le compte des gardes. Il faut bien rire un peu. Quoi qu’il en soit, la garde veille avec bonne volonté… Acoziens, vous pouvez dormir sur vos deux oreilles.

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16 août 1941

DÉCÈS

Nous apprenons le décès de M. Roger POULEUR, âgé de 22 ans, fils de M. Jules POULEUR-COLLE, demeurant au quartier du Dessus-du-Bois. Le défunt avait fait la campagne de 1940 avec le 2e Régiment des Chasseurs à Pied de Charleroi et avait accompli tout son devoir avec un réel mépris du danger. Durant la mobilisation, il avait été gravement malade et lorsque survint la guerre, il n’était pas encore complètement rétabli. Après sa démobilisation, sa santé n’était pas trop bonne mais à force de soins elle parut se rétablir. Il épousa Mlle Léo DRAYE et de cette union naquit une fille, actuellement âgée de quelques mois. Il y a quelques semaines, sa santé vacillait et cependant il continuait à travailler dans la mine. Malheureusement, un jour on dut le « remonter » tellement il souffrait du ventre et de l’estomac et une intervention chirurgicale fut jugée urgente. Celle-ci s’effectua normalement, mais bientôt on remarqua que l’état du malade, au lieu de s’améliorer, empirait. Une nouvelle opération fut pratiquée, mais sans succès. La lueur d’espoir s’éteignit bientôt, cependant que sur son lit de souffrances cruelles, le malheureux résistait stoïquement. Lundi, le médecin déclara qu’il n’y avait plus rien à faire, et M. POULEUR fut ramené à son domicile où il mourut quelques instants après. La nouvelle de ce décès provoqua un vif émoi dans le village où il était sympathiquement connu, ainsi que sa famille. Le malheureux n’aura goûté que bien peu de temps les joies du foyer et de la paternité. A son épouse éplorée, à ses parents, à son jeune frère si cruellement éprouvés eux aussi, nous présentons nos sincères condoléances.

SUCCÈS

Nous apprenons avec un vif plaisir que le jeune Emile STAQUET, fils de M. Augustin STAQUET, vient de réussir son examen de sortie du degré moyen à l’Institut des Frères de Châtelet avec 487,5 points sur 600, soit 81,5 %.

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21 août 1941

LA SAINT-ROCH

« Tiens, c’est Saint-Roch aujourd’hui ! » se dirent bien des gens, dimanche dernier… Eh oui, c’était la Saint-Roch ! Que de souvenirs sont conservés de cette belle fête folklorique ! Chacun se remémorait le beau cortège des Marcheurs, les pétardes, la rentrée en grande pompe au son des cloches tandis que battaient les tambours et que résonnaient les fanfares. Journée inoubliable, qu’une journée de Saint-Roch. Et les fameuses « pasquayes » du lundi donc !… Chaque « Marcheur » les a toujours présentes à la mémoire. On ne se fit pas faute d’évoquer également ces fameuses bombances de ce jour-là, les bonnes tartes, reines des belles tablées de Saint-Roch… La ducasse procurait aussi beaucoup de plaisir aux jeunes et aux vieux. De cette ducasse, une seule attraction eut lieu cette année, une lutte de jeu de balle au cours de laquelle le dynamisme irrésistible des joueurs força l’admiration du public et créa un entrain endiablé.

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23 août 1941

UNE NUIT DE GARDE

Quand une terre a été travaillée avec ténacité, quand le champ est le produit d’un long effort, quand chaque épi correspond à une goutte de sueur, quand les belles pommes de terre sont le produit d’un long travail, l’amour du champ grandit en proportion du labeur réclamé. Il ne faut donc pas s’étonner que la réussite du travail soit gardée jalousement. Pour cela la vieille garde veille soigneusement et des particuliers aussi. 10 heures du soir… Un chant mystérieux s’élève des épis dont la nappe s’étend par les plaines… La lumière défaille, le soir écoute déjà la marche mystérieuse de la nuit. Sur la nature tombe la paix. Le vent souffle. La garde commence sa tournée, chaque homme est armé d’un bâton. Chacun se sent en bonnes dispositions et contemple la lune, l’amie de ses rondes nocturnes. Les hommes parlent à voix basse pour ne pas troubler le silence de la nuit. Il fait assez frais. Tout est calme. On continue à marcher pour se réchauffer. Un petit bruit ; un rien. Qu’est-ce ? Des lapins qui viennent folâtrer au clair de lune… Vite une gorgée de malt bien chaud du thermo, « pour se remettre du cœur au ventre »… Le liquide passe comme une lettre à la poste… Ce ne fut qu’une alerte… Et la nuit s’achève silencieuse tandis que la garde continue à veiller en écoutant le paisible langage du vent… Maintenant s’allument les premiers feux du jour… Les coqs chantent à voix déployée, leurs cocoricos sonores commandant la fin de la garde…

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27 août 1941

TOMBÉ MORT

Gaston VANDERHEYDEN, exploitant de sables, et M. V. POULEUR en arrivant à la sablière y ont découvert le cadavre de l’ouvrier Ernest CLÉDA. M. le Dr L. WAUTHY ne put que constater le décès dû à une rupture d’anévrisme. Le défunt fut reconduit à son domicile. Né à Acoz en 1890, il avait fait la guerre de 1914-1918. Rien ne laissait prévoir une fin aussi brutale. Ce décès a provoqué un vif émoi à Gerpinnes et à Acoz.

(Voir « ACOZ ET LA GUERRE 1914-1918 »  de Geneviève LUSIAUX et Guy ANTOINE, page 109).

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29 août 1941

A MONCHERET

Le samedi 30 août, commencera le tournoi de pelote entre les équipes des diverses divisions des A.M.S. de Monceau : A.M.S. Monceau, A.M.S. Fontaine et A.M.S. Moncheret. La direction générale des A.M.S. a doté ce tournoi d’une coupe, de 500 francs en bons de marchandises, 300 et 200 francs. Moncheret sera composé de Jules NICOLAS, Jean RIDELLE, Jean SANDERMANS, Achille SAINTHUILE, Augustin JONART et Léopold COIGNET. Tout le personnel de Moncheret et tous les amateurs de beau sport seront au poste.

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8 septembre 1941

A ACOZ, UN INCENDIE ANÉANTIT, DANS LE HANGAR OU ELLE ÉTAIT ENTREPOSÉE, LA RÉCOLTE DE FROMENT ET D’AVOINE, DE 16 HECTARES DE TERRAIN

La paisible localité d’Acoz a été mise en émoi, samedi dans la soirée vers 22 heures 30, par un incendie monstre d’une violence extraordinaire, et, si les renseignements qui nous ont été communiqués sont exacts, un préjudice incalculable a été causé. Depuis quelques jours, une récolte de froment et d’avoine était entreposée dans un vaste hangar long de 30 mètres sur 10 mètres de large, attenant à la ferme de Mme Mélanie PHILIPPE, rue des Ecoles à Acoz-Centre. Ce hangar, couvert d’un toit en Eternit avec une charpente sur des pilastres en béton, était de construction récente. La récolte provenait de 16 hectares de terrain appartenant à la fermière prénommée et nos lecteurs experts en la matière pourront se faire une idée de son importance si nous ajoutons que la récolte avait été constituée de 45 charrettes  de céréales. Le hangar, il convient de le noter, était ouvert à tous les vents ainsi qu’il est d’usage à la campagne. Les habitants du quartier de la ferme de Mélanie PHILIPPE qui se reposaient calmement furent réveillés par les cris : « Au feu ! », qui éclatèrent dans le silence de la nuit. De fait, les lueurs sinistres s’échappaient du hangar qui flanquait l’habitation et plus particulièrement une grange pleine, elle aussi, de céréales. Immédiatement, l’alarme était donnée aux pompiers de Châtelet qui, un quart d’heure plus tard, se trouvaient sur les lieux du sinistre et mettaient leurs trois pompes en batterie. Il fallut se convaincre, tout de suite, de l’inutilité des efforts qui tenteraient de sauver la récolte attaquée par le feu. Celui-ci avait trouvé, faut-il le dire, une proie de choix. Aussi, les pompiers s’appliquèrent-ils à préserver l’habitation proprement dite, ainsi que la grange voisine du hangar en feu. Ils devaient y parvenir, non sans difficultés. La lutte contre l’incendie dura toute la nuit et toute la matinée du dimanche. Dimanche après-midi, les pompiers devaient encore arroser des monceaux de paille fumante sous lesquels le feu couvait toujours et menaçait, à tout instant, de se ranimer. C’est la police d’Acoz qui a mené l’enquête, laquelle essaiera de déceler les causes de ce sinistre d’importance. A l’heure où nous écrivons, on en est réduit aux suppositions quant à ses causes. Précisons que les dégâts ne seraient pas couverts par l’assurance. Ce détail ajouterait encore au caractère navrant de cet incendie qui, dans les circonstances présentes, et vu la quantité de céréales détruites, accuse un relief vraiment malheureux !

Cette ferme était située à la rue des Ecoles, en face de la rue Saint-Martin, propriété actuelle de la famille CHIF. Elle était exploitée par Léon LECLERCQ (décédé en 1904) et Mélanie PHILIPPE, parents d’Emile LECLERCQ (Voir ce blog, catégorie « Archives », « ACOZ DANS LA PRESSE REGIONALE EN 1940 », 9 mai 2024).

HANGAR VERS 1950 650

Le hangar se situait sur le terrain racheté par M. Omer MENEGUZZI qui y a construit sa maison. A l’avant-plan le mur d’origine du hangar incendié.

MENEGUZZI 650

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12 septembre 1941

AU PROFIT DU SECOURS D’HIVER

Le comité local du « Secours d’Hiver » a mis à profit l’amour de notre population pour le jeu de balle, ce sport spécifiquement du terroir, pour organiser une journée ballante en faveur de ses protégés. L’association sportive « Jeunesse et Sports » se mit d’emblée à sa disposition et mit sur pied un concours au jeu de pelote entre quatre équipes : Gougnies, Joncret, Acoz I et II. L’initiative est louable puisqu’à la charité s’ajoutait un divertissement sain et agréable. Le double but fut atteint : relativement nombreux fut le public et bonne la recette. Malheureusement la jolie balle pelote est généralement considérée dans la région comme une gueuse que l’on méprise ouvertement. Tout simplement parce qu’on n’en connaît ni les beautés, ni les charmes ; parce qu’on ne connaît pas le jeu de pelote académique qui déchaîne l’enthousiasme et la passion. Chez nous, on ne se dérange pas volontiers pour aller voir une lutte de balle pelote. Si le concours eût été joué à la petite balle, la recette eût été de beaucoup supérieure. Quoi qu’il en soit, on est content. Ce concours ballant se déroula sous la présidence de MM. Marcel MEUNIER et Léon MORIAMÉ, respectivement président et trésorier du comité de propagande, qui en sont aussi les deux chevilles ouvrières.

POUR LES PRISONNIERS

Dimanche prochain 13 septembre, l’association sportive « Jeunesse et Sports » organise un beau concours dont le bénéfice sera versé au « Colis du Prisonnier ». Voulant mettre tous les atouts dans son jeu le cercle précité s’est assuré le concours des deux réputées phalanges de première catégorie A, Couillet (SIESSENS), premier au classement et Auvelais (HUBERT), finaliste du critérium. Voilà donc une excellente initiative de l’association sportive qui unit, une fois encore, le sport du jeu de balle à la philanthropie. Le même jour on collectera encore au profit de ceux qui se trouvent actuellement dans un lointain stalag. Le beau jeu de balle ne pourra qu’en profiter.

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15 septembre 1941

UN 4e DEGRÉ

Dans le but de parfaire l’instruction des filles fréquentant les écoles libres agréées du Couvent des Sœurs de la Providence de Champion, et de leur donner des éléments nécessaires à accomplir la tâche que la famille attend d’elles, une classe nouvelle a été adjointe à celles existantes. Dans ce 4e Degré, elles recevront des cours ménagers, lesquels sont absolument nécessaires et qui manquaient jusqu’à présent. Il faut que toutes profitent de cette éducation qui est, répétons-le, primordiale. La construction du local a été entreprise pendant les vacances qui viennent d’être terminées et on nous informe que les cours sont commencés. Voilà une heureuse initiative.

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19 septembre 1941

DÉCÈS

Mercredi ont été célébrées en présence d’une nombreuse assistance, les funérailles de M. Emile HANCART (HANQUART) qui était sympathiquement connu dans la localité. Le défunt est le père de M. Georges HANCART, le joueur de balle pelote bien connu de l’équipe d’Acoz. Le décès de M. HANCART avait suscité un vif émoi dans le village. Nous présentons à son épouse et à ses enfants éplorés nos condoléances émues.

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12 novembre 1941

VOL DE FROMENT

Robert PHILIPPE, cultivateur au quartier du couvent, vient de faire connaissance avec des amateurs de froment à bon marché. Sur le coup de 10 heures du soir, ils sont entrés dans la grange lui appartenant et non attenante à son habitation, et emportèrent une quantité de 200 kilos de froment. M. PHILIPPE était assis dans sa cuisine au moment où le vol a été commis. Le malheur est que personne ne passa sur la rue à ce moment. Plainte a été déposée entre les mains de la gendarmerie de Gerpinnes. Malgré les difficultés, l’enquête est conduite activement.

Cette ferme était située à la rue des Ecoles, actuellement au numéro 17 et propriété de René GILSON-MACAIGNE. La grange en question se trouvait en face, actuellement propriété de Marie-Thérèse KAISIN. En 1914, ce bâtiment abritait la famille Clément POULEUR-MONDY (les parents d’Emile POULEUR dit « Mon’dî »). Il fut incendié en août 1914 et fut transformé en grange. Celle-ci fut la proie des flammes le 31 octobre 1948. Les ruines furent rachetées par Alexandre et Rosa KAISIN qui les ont transformées en habitation.

Rue des Ecoles 17 650

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12 novembre 1941

BEL ACTE DE COURAGE

Jules TAMINES, métallurgiste, habitant la localité, est parvenu à arrêter dans leur course deux chevaux emballés et à les maîtriser en attendant l’arrivée de leur propriétaire qui les avait débridés pour leur permettre de manger pendant qu’il chargeait son tombereau, sur le coup de midi. Pour les maîtriser, M. Jules TAMINES, remarquons-le, dut les tenir solidement à la bouche. M. TAMINES qui est occupé à la division de Moncheret des Aciéries et Minières de la Sambre, est le père Victor TAMINES, notre correspondant d’Acoz et environs. Nous le félicitons bien sincèrement.

VOL DE VÉLO

Roger POULEUR, élève de l’Ecole Industrielle, à l’Ecole Moyenne de Châtelet, a constaté, le soir, à l’issue des cours, que son vélo déposé dans la cour dudit établissement avait disparu. Sur-le-champ, la direction fit des recherches mais en vain, le voleur avait disparu, cela se conçoit. M. POULEUR alla en informer la police de Châtelet.

VOL DE CHOUX

Nuitamment, le jardin appartenant à Mme Léon TAMINES du Dessus-du-Bois reçut la visite d’un voleur qui déroba une certaine quantité de choux.

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18 novembre 1941

CHIEN EMPOISONNÉ

Hyppolite DEFRANCE, demeurant grand’route, à proximité de la gare, a eu la surprise de voir son chien râler. A n’en point douter l’animal avait été empoisonné. Dans ces conditions, M. DEFRANCE sut qu’il ne devait dormir que d’un œil s’il voulait s’éviter des « désagréments nocturnes ». Il monte donc bonne garde. Et il a parfaitement raison.

LA SAINT-MARTIN

Mardi c’était la fête du bon saint Martin qui nous gratifie de son été tardif. Ultime effort de la belle saison dans sa lutte contre les frimas de l’hiver. Après ceci les dieux de la lumière délaisseront définitivement notre hémisphère pour faire place aux jours les plus courts et les plus tristes de l’année. Dimanche prochain est le jour qui lui était réservé jadis : des fêtes religieuses et une ducasse étaient organisées en son honneur. Ceux qui n’ont point vu cette ducasse ont raté un spectacle des plus amusants. Ce n’était pas irrévérencieux que de faire ribaude ce jour-là, si nous en croyons ce qu’on raconte chez nous. Le trouvant un jour à table chez l’Empereur, au lieu de trinquer avec lui et l’Impératrice, il se tourna vers un mendiant (qui devait se trouver là comme par hasard !) et fit avec lui le « prosit » traditionnel !…  devenant par ce fait le patron des buveurs bons chrétiens, qui n’oublient jamais leur prochain lorsqu’ils s’adonnent à la dive bouteille ! Dans les fermes, on tuait les oies de saint Martin et l’on tournait les meilleures sauces.

AU SECOURS D’HIVER

Prochainement le Secours d’Hiver procédera à une distribution de charbon aux nécessiteux de la commune. Les personnes qui croient réunir les conditions requises pour bénéficier de cette distribution doivent se faire inscrire au château de M. le Baron PIRMEZ.

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27 novembre 1941

UN BEAU GESTE

Samedi, M. le Baron et Mme la Baronne PIRMEZ avaient réuni, dans une dépendance du vieux castel, les enfants des écoles du Centre auxquels un dîner copieux fut servi. A belles dents, tous les jeunes convives firent honneur aux plats et au dessert. Il est superflu de souligner que ce dîner fut accueilli avec une satisfaction unanime.

LA LISTE DE NOS PRISONNIERS DE GUERRE

Voici la liste des prisonniers de guerre de notre commune : MM. ADAM Fernand, BERGER Léon, BERGER René, BROZE Georges, BUSINE Gaston, CHAPEAUX Emile, DECHAMPS Didier, HOUYOUX Germain, JAVAUX Adolphe, JONNIAUX Robert, JOREZ Albert, MASKAL Germain, MULKENS Jean-Baptiste, NOCENT Georges, NOCENT Noël, TENRET Maurice, THIBAUT Maurice, THIRIAUX Marcel, VANDEVEYER Edouard, WERTZ Frédéric.

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1er décembre 1941

POUR LES PRISONNIERS DE GUERRE

La « Journée du Prisonnier » organisée par l’association sportive « Jeunesse et Sports », avec l’appui des combattants de 14-18, a rapporté la somme de 1.522,50 francs qui se répartit comme suit : collecte faite à Acoz-Centre : 650 francs ; collecte faite à Lausprelle 380 francs ; lutte au jeu de balle : 492,50 francs. Le comité organisateur nous apprend qu’il avait l’intention d’envoyer un colis supplémentaire à  chacun des 20 prisonniers de guerre. C’est la raison pour laquelle la somme avait été gardée dans la caisse. La chose n’étant pas possible, les ayants droit, épouses ou parents, recevront la somme à laquelle ils ont droit. Au nom des prisonniers de guerre, un grand merci.

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6 décembre 1941

A LOUER

A Acoz, place du Dessus-du-Bois, maison comprenant : une grande place bas, une place haut, grenier, remise, beau jardin bien clôturé. 100 francs par mois. S’adresser chez Melles LECLERCQ, « Hôtel de la Gare », à Acoz.

Cet hôtel était situé sur l’actuelle rue de Moncheret, en face du ballodrome.

ACOZ RUE DE LA STATION 1924

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19 décembre 1941

VOL ET DÉPEÇAGE D’UN MOUTON

Mercredi dans l’après-midi, des malandrins ont abattu et dépecé, dans une prairie, un mouton de 60 kilos, valant 2.000 francs et appartenant à Marie LELOUP, ménagère, domiciliée à Acoz, au quartier du Dessus-du-Bois. La bête se trouvait dans une prairie située non loin de l’habitation. Les restes du mouton ont été retrouvés dans un parc appartenant à M. le Baron de DORLODOT. La brigade de gendarmerie de Gerpinnes a ouvert une enquête.

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22 décembre 1941

Un MOUTON DISPARAIT

Des malandrins ont emmené, jeudi après-midi, un mouton de 60 kilos, appartenant à M. Louis DEBERGH, ouvrier pensionné, demeurant à Acoz, au quartier du Dessus-du-Bois. Le mouton se trouvait dans une prairie à 200 mètres de l’habitation. La brigade de gendarmerie de Gerpinnes enquête. C’est la deuxième fois qu’un pareil vol est commis au même quartier depuis deux jours.

RÉVEIL

Enfin, nos cercles dramatiques sortent un à un de leur torpeur. « Le Progrès » va se remettre à la tâche, lui qui depuis tant d’années se dévoue pour les déshérités. Il saura encore le faire comme pas un, n’en doutons point. « Nos Loisirs » que préside M. Albert PHILIPPE, organisera sous peu une soirée pour les prisonniers. Enfin, « Le Cercle Sainte-Cécile » va lui aussi remonter sur les planches. Nous les félicitons. 

(Voir « ACOZ de A à Z », tome 3, pages 210-211).

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© Alain GUILLAUME – 12 juin 2024.

Acoz dans la presse régionale en 1940

Il m’a semblé intéressant d’aller fouiller dans les archives des journaux régionaux, plus précisément dans la période où notre pays était sous domination de l’envahisseur. Le contenu des articles était sûrement filtré et les correspondants locaux devaient user de toute prudence pour relater les nouvelles et les faits divers.

« GAZETTE DE CHARLEROI » 17 janvier 1940

POUR LES MOBILISÉS

Les demoiselles du centre du village préparent actuellement une grande soirée dramatique et musicale au profit des soldats mobilisés du Centre.

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« GAZETTE DE CHARLEROI » 18 janvier 1940

DISTRIBUTION D’EAU

Le village est donc doté d’une distribution d’eau potable. Ceux qui ont fait raccorder leur maison l’apprécient. Si beaucoup s’abstinrent de le faire, la cause réside dans le fait que bien des maisons sont éloignées de la canalisation principale et que de ce fait les frais d’installation auraient été trop élevés pour leur bourse. Néanmoins, la judicieuse disposition des bornes permet à chacun de se procurer de l’eau potable sans difficultés, alors qu’autrefois il fallait aller la quérir loin : soit la tirer au puits ou la pomper là où l’on pouvait s’en procurer. Fini tout cela, l’eau est à portée de chaque habitation. Les fermiers, grands et petits, voient leur tâche allégée. Et puis, pour hommes et bestiaux, une eau potable est une garantie de bonne santé. Les réservoirs mis en service fonctionnement régulièrement et partout l’eau arrive avec une bonne pression.

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« GAZETTE DE CHARLEROI » 27 janvier 1940

AUX CHEMINS DE FER

Les voyageurs qui doivent utiliser le point d’arrêt du Centre se voient forcés d’attendre l’arrivée des trains en plein air car aucun abri n’est mis à leur disposition. S’il gèle, comme c’est le cas actuellement, il faut battre la semelle et se frotter les mains en se plaçant contre le mur de l’habitation du garde barrière. Il y a cependant assez de voyageurs utilisant ce point d’arrêt qui se trouve au centre du village pour justifier l’abri sollicité. N’y aurait-il pas à la S.N.C.B. un vieux wagon ou quelques vieilles planches pour mettre les voyageurs à l’abri ? Ils ne demandent pas du luxe.

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« GAZETTE DE CHARLEROI » 11 mars 1940

UN MAROCAIN EST ASSAILLI PAR DEUX MALFAITEURS

Dans la soirée de samedi, un marocain, Amar BOUMEKLA, colporteur, âgé de 61 ans, domicilié à Charleroi, 36, rue du Beffroi, a été assailli en face de l’église de Lausprelle, hameau de Acoz, par deux individus. Ceux-ci ont malmené brutalement le colporteur et sont parvenus à le dévaliser ; ainsi, ils ont réussi à voler à leur victime de somme de 7.000 francs en argent français et une somme de 1.000 francs en argent belge. BOUMEKLA, fort mal en point, a déposé plainte à la gendarmerie de Gerpinnes qui recherche activement les auteurs de cet attentat.

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« GAZETTE DE CHARLEROI » 18 AVRIL1940

DES RÉFUGIÉS

Les communes d’Acoz et de Joncret sont désignées pour recevoir éventuellement des évacués originaires du Grand-Duché de Luxembourg. Il faut espérer qu’on n’en arrivera pas à une telle éventualité.

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« GAZETTE DE CHARLEROI » 26 AVRIL1940

A LA FANFARE

Nous apprenons que la Fanfare Royale d’Acoz a décidé de reprendre son activité qui avait cessé fin août 1939 lors de l’ouverture des hostilités à nos frontières. Elle accomplira comme par le passé la mission qu’elle s’est assignée depuis sa fondation, avec les membres encore disponibles. Elle vient de tenir une réunion préliminaire.

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« GAZETTE DE CHARLEROI » 8 JUIN 1940

MORT EN EXIL

Nous apprenons que Monsieur Henri DECHAMPS, né à Gerpinnes le 2 septembre 1902 et demeurant route de Joncret à Acoz, est mort des suites de blessures contractées le 17 mai dernier, à Gisors (France), lors de son exode. Nous présentons à son épouse, à son enfant et à sa famille éplorés nos condoléances sincères et émues.

(Voir la liste gravée au monument aux morts des deux guerres mondiales, adossé à la façade de l’église Saint-Martin).

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« GAZETTE DE CHARLEROI » 25 JUIN 1940

Monsieur Maurice VANDEVOORDE, vendeur de la « Gazette de Charleroi », passe tous les jours, dans la matinée, dans le village. Réservez-lui bon accueil.

Dans les années 50-60, je me souviens de son passage journalier, avec son vélo doté d’une grande sacoche au-devant du guidon.  Il habitait Gerpinnes-Centre et on l’avait surnommé « Maurice El Gaz’tier ».

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« GAZETTE DE CHARLEROI » 14 JUILLET 1940

INITIATIVE LOUABLE

Depuis quelques semaines, les rues de la localité font l’objet de travaux sérieux de sarclage et de curage des fossés, ce qui donnera bientôt au village un aspect riant. Pour effectuer ces travaux, des équipes de chômeurs sont employées. Les chômeurs sont occupés un nombre de jours correspondant au montant des secours reçus. C’est une heureuse initiative du présent conseil communal et une garantie que les secourus ne se sentiront pas amoindris puisqu’ils fournissent un travail équivalent  à l’allocation qui leur est octroyée. Cette initiative a aussi pour but de remettre tout le monde au travail et de donner en même temps aux familles ouvrières un peu de confort en attendant que les industries rouvrent leurs portes. Ne serait-ce pas aussi le moment de défricher quelques terrains qui seraient ensuite livrés à la culture ? On pourrait peut-être aussi procéder au reboisement de certaines sablières abandonnées. On en récolterait le bénéfice plus tard.

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« GAZETTE DE CHARLEROI » 19 JUILLET 1940

EXODE TRAGIQUE

Est décédé lors de son exode vers la France notre sympathique concitoyen Monsieur Emile LECLERCQ, touché par un éclat de bombe, sous les yeux de sa mère affolée. Le défunt était bien connu dans la région car il avait beaucoup de fois occupé le poste de major de la Compagnie de « Marcheurs » d’Acoz lors de la Sainte-Rolende à Gerpinnes et de la Saint-Roch à Acoz. C’était un excellent cavalier qui suscitait l’admiration générale. Il fut enterré à Thirimont et ramené dernièrement dans notre nécropole. Nous présentons à sa mère nos condoléances émues.

Emile LECLERCQ 650

LES RÉFUGIÉS

Sur une population de 1.400 habitants, il reste une quarantaine de ménages au Centre et environ 35 ménages à Lausprelle qui ne sont pas rentrés de leur fuite vers la France. On espère que bientôt ils seront tous rentrés.

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« GAZETTE DE CHARLEROI »  7 ET 17 JUILLET 1940

QUI A VU ?

Soldat VERRECHT Joseph, 63e de Ligne, 1ère Cie, Acoz.

Soldat CHAPEAUX Emile,  41e de Ligne, 6e Cie, A^476-2-A. B, Acoz.

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« GAZETTE DE CHARLEROI » 19 JUILLET 1940

LE SABLE

Déjà une sablière a repris son activité. Une activité assez réduite il est vrai mais qui constitue un indice de reprise. Naturellement le transport de sable s’effectue par la route au moyen de chariots tirés par de solides chevaux. Avec ce matériel roulant abandonné depuis belle lurette renaît un peu de poésie. Il est à souhaiter que d’ici peu de temps d’autres lieux d’extraction de sable se remettent au travail. Pour que la reprise soit complète, il est nécessaire que le pont de chemin de fer situé entre Châtelet-Ville et Châtelineau soit réfectionné.

CHOSES COMMUNALES

Ainsi notre nouveau bourgmestre est Monsieur Eugène MEUNIER. Il est admirablement secondé dans ses fonctions par Monsieur Hector POULEUR qui se dépense sans compter  pour assurer le meilleur bien-être à notre population. En ce qui concerne le ravitaillement et l’approvisionnement des épiceries les démarches qu’il fit au début de juin doivent être appréciées à leur juste valeur. Sa diplomatie aidant, il mène à bien la tâche qu’il s’était assignée. Rien ne lui échappe, il organise tout. Au hameau de Lausprelle, signalons la débordante activité de Monsieur Paulin DELPIRE. Le dévouement du garde-champêtre Monsieur Marcel BERNY doit être mentionné ainsi que celui des membres du ravitaillement et du comité de secours. Le brigadier-cantonnier Monsieur Emile POULEUR veille attentivement à l’exécution parfaite des travaux de voirie communale. Un second garde-champêtre a été nommé, Monsieur Georges HUBAUX, pour le hameau de Lausprelle ainsi qu’un garde-champêtre de nuit. Cette semaine, il a été procédé à la nomination  d’un garde de nuit chargé de veiller aux récoltes et à la propriété privée. L’élu est Monsieur Fernand SCIEUR. Enfin, le nouveau secrétaire est Monsieur Fernand POULEUR.

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« GAZETTE DE CHARLEROI »  28 JUILLET 1940

DES CONVOIS DE CHARBON

Quel ne fût pas l’étonnement des Acoziens de voir passer en gare d’Acoz un petit convoi se dirigeant vers Florennes. C’était une locomotive des Charbonnages de Boubier tirant quelques wagons de charbon. Depuis lors, le trafic n’a cessé de s’intensifier et il ne se passe pas un jour sans que l’on puisse constater combien de demandes en charbon sont nombreuses. Beaucoup de convois venant du charbonnage s’acheminent ainsi vers le lieu de destination. Notons également que le charbon est transporté par ce même procédé vers Mettet. Bien plus, les poseurs de voies de ces charbonnages ont effectué les réparations qui s’imposaient par suite de la guerre. Quel est celui qui se refuserait d’être optimiste en présence de telles constatations ?

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« GAZETTE DE CHARLEROI »  5 AOUT 1940

MORT DU DERNIER BUCHERON

Lundi ont été célébrées les funérailles de notre dernier bûcheron, Monsieur Jules VANDERESSE, qui est mort comme il avait vécu, simplement. Notre vieux bûcheron était en effet un philosophe, sachant se contenter de peu. Il aimait la forêt au sein de laquelle il a passé sa vie à abattre des arbres séculaires sous les rudes coups de sa cognée. Il était aussi notre dernier faucheur public. Avec lui, un peu de poésie s’est donc éteinte. Signalons aussi que notre vieux bûcheron avait élevé une très nombreuse famille à laquelle nous présentons nos condoléances.

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« GAZETTE DE CHARLEROI »  10 SEPTEMBRE 1940

LE TRAFIC FERROVIAIRE

On nous informe que, très prochainement, le trafic ferroviaire sera intensifié sur les lignes « Acoz-Mettet », « Acoz-Florennes » et « Acoz-Châtelineau », pour les trains de voyageurs. Il y aurait deux trains « descendants » et deux trains « montants » en plus par jour. Les riverains de ces deux voies ferrées s’en réjouiront certainement. Le rétablissement du trafic jusque châtelineau leur a déjà fait grand plaisir. Ainsi, lentement mais sûrement, la vie normale reprend.

LES POTEAUX ELECTRIQUES

On procède actuellement à la pose de lignes aériennes conductrices de courant sur les nouveaux poteaux en acier qui remplaceront ceux en bois vraiment trop vétustes. Voilà une bonne mesure car cette substitution de l’acier au bois évitera bien des inconvénients en périodes de grand vent et de la chute des neiges.

UNE COLLISION

La courtoisie n’est pas morte. Hier, une rencontre s’effectua entre deux cyclistes qui pourtant roulaient assez modérément. Le choc fut assez fort mais il n’y a eu heureusement que des dégâts matériels. Nous avons enregistré avec plaisir la parfaite courtoisie de ces deux ouvriers qui ne se prodiguèrent pas de gros mots bien qu’ils fussent visiblement contrariés de devoir poursuivre leur route à pied, la roue avant de chaque vélo étant endommagée. Les témoins n’en revenaient pas. Un tel fait est tellement rare qu’il méritait d’être signalé.

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« GAZETTE DE CHARLEROI » 11 SEPTEMBRE 1940

LE TÉLÉGRAPHE

Les relations téléphoniques sont reprises avec le village, comme avant les événements. Ainsi, petit à petit, tout redevient normal, à la satisfaction unanime.

DES ABRIS

La D.A.P. locale a pris ses dispositions en vue d’assurer, dans l’éventualité d’un bombardement aérien, des abris convenables. En divers points du village, les plaques jaunes réglementaires sont placées, mentionnant : « Abri – Luftschuizraum ». Un bon point.

DES VOLS

Des nettoyeurs de clapiers et de poulaillers sont venus faire preuve de leurs tristes talents dans le hameau de Lausprelle, durant la nuit. De plus, un mouton qui paissait non loin de l’église du hameau a été volé. On espère fermement que les voleurs seront bientôt connus.

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« GAZETTE DE CHARLEROI » 17 SEPTEMBRE 1940

A LA MAISON COMMUNALE

Sauf à de rares occasions, notre place communale n’a connu une animation comparable à celle qui y règne aujourd’hui. Il en est de même pour notre maison communale. C’est que notre modeste palladium reçoit de nombreuses visites : ouvriers venant faire viser leur carte de secours ou toucher leurs locations, possesseurs d’autos et de motos venant s’enquérir du jour de distribution de l’essence, commerçants ayant besoin d’un « papier », gens en quête d’un renseignement, femmes jaseuses, c’est leur mignon péché, venant mensuellement s’approvisionner en timbres. Et parmi tous ces visiteurs, on voit s’affairer conseillers et employés communaux dont le constant souci est de donner satisfaction à tout le monde selon les lois en cours. Et forcément notre place s’est muée en forum où se tiennent parfois de paisibles conciliabules qui se terminent souvent par de bons mots. Indifférente à ce va-et-vient, notre église est là grave et figée comme un sarcophage mérovingien. Et sur son socle de pierre, le buste du célèbre maître des Forges et de Verreries de DORLODOT, premier bourgmestre de la Belgique de 1830, regarde impassible cette animation à laquelle il s’habitue déjà. C’est que maintenant les services administratifs communaux constituent plus que jamais le centre de gravité de notre vie, résultat de la révolution opérée par l’instauration de l’ordre nouveau.

A LA GARE

Peu à peu notre station de chemin de fer reprend sa physionomie d’avant les évènements de mai dernier. Le personnel est rentré et, sous les ordres du chef de station, a remis tout en ordre. Actuellement des ouvriers procèdent au désherbage des voies. Si les convois de voyageurs ne sont pas nombreux, il n’en est pas de même des trains de marchandises dont les rames sont souvent interminables. Il est vrai que maintenant le trafic s’effectue vers Florennes et Walcourt en attendant la reconstruction des ponts sur la Sambre. Au qui, de temps en temps, s’effectuent des chargements de sable et de terre glaise. Et quel plaisir d’entendre le souffle puissant des locomotives, les coups de sifflets stridents, la chanson des bielles célébrant le progrès et le roulement des trains. Quel plaisir aussi de voir flotter au-dessus des trains ces nuages de fumée, tels une chevelure dont les boucles imprécises à l’extrémité, se relevant en volutes légères, s’amincissant à l’infini pour se résorber peu à peu dans les vapeurs du ciel. Chacun retrouve ainsi sa vie d’il y a quelques mois.

TRAVAUX

Il y a quelques semaines, nous nous souhaitions que les travaux de réfection de la grand’route soient repris à bref délai. Actuellement, c’est chose faite, les travaux ont repris le mardi 10 courant. La dure musique a repris, la musique des paveurs dont les instruments sont le marteau et la pesante « demoiselle ». On espère que ces travaux seront menés rondement afin qu’ils soient terminés dans le plus bref délai.

CONSIDERATIONS

Sans le boulanger aurions-nous du pain ? Chez nous, nous n’avons jamais manqué de boulanger, sauf à l’époque où nos ménagères cuisaient leur pain au four banal. En ce temps-là, toutes les femmes étaient boulangères. Nous avons eu trois boulangeries ? Il nous en reste deux aujourd’hui ; une au Centre, l’autre au hameau de Lausprelle. Mais le travail n’est plus le même en raison de l’emploi du pétrin mécanique et des fours électriques. Aussi évoquons-nous le fournil tout blanc avec ses murs chaulés, la grande table enfarinée, les sacs rebondis appuyés contre le mur, la maie où gonflait la pâte, et le boulanger lui-même avec sa vareuse sans manches, son pantalon et son tablier de toile. La besogne du boulanger était rude. Il fallait des poings solides pour remuer, presser, retourner, déchiqueter, déchirer la pâte. Et puis, quand le four ouvrait sa grande gueule et vomissait son haleine brûlante, que les flammes léchaient  la voûte du four, il fallait attiser le feu, racler le pavé, enfourner le pain. Est-ce à dire que la sueur ne perle plus sur le front des braves boulangers et ne ruisselle plus sur ses joues luisantes ? Quel non ! Au contraire, ils travaillaient encore ferme et dur, car leur passage de maison en maison est toujours impatiemment attendu. Le pain, s’il n’existait pas, il faudrait l’inventer. Quant au boulanger il faudrait le créer bien vite.

AUX ECOLES

Durant quelques semaines les cours des écoles communales des garçons furent centralisés à l’école du Centre, un seul des deux instituteurs étant rentré. Les garçons du hameau de Lausprelle devaient donc se déplacer jusque dans le centre du village, ce qui contrariait un peu les parents étant donné le long chemin à parcourir. Aujourd’hui, tout est rétabli, un jeune instituteur donnant les cours de lecture.

JEU DE BALLE

Les enfants s’ennuyent le dimanche chantait Charles TRENET. Les parents aussi. C’est que l’on n’a absolument rien pour se distraire. Il fait bon rester chez soi à la mauvaise saison, il n’en est pas de même par les beaux après-midis ensoleillés de la belle saison. Et forcément on se rappelle la saine distraction que procurait autrefois la petite balle au tamis et durant quelques années postérieures à 1930 la demi-dure. On se souvient aussi de l’enthousiasme que suscitait la belle phalange des « Coquis », championne de 3e catégorie en 1932 avec les POULAIN, POULEUR, SAINTHUILE, TENRET et BERNY, laquelle joua après remaniements en seconde, puis en première catégorie ainsi que les parties des « Mouchets » de Lausprelle. Toutes firent parler d’elles favorablement. Grâce à elles, tout le monde s’amusait le dimanche d’autant plus qu’il s’était créé une émulation régionale, une grande rivalité sportive. Pourquoi ne recommencerait-on pas en mettant en action les moyens dont on dispose actuellement ? Et si l’on jugeait que la balle au gant est trop coûteuse vu le coût des gants et la grande consommation de balles on pourrait jouer à la pelote dont la beauté est indiscutable et l’attrait très grand par les contre-rechas. C’est d’ailleurs le sport d’été en vogue actuellement.

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« GAZETTE DE CHARLEROI » 25 OCTOBRE 1940

IMPRUDENCE

Vendredi, une auto tirant une remorque, passait sur la grand’route. Soudain, la remorque se détacha, fila de côté et culbuta. Elle s’arrêta juste à temps pour ne pas blesser un garçonnet de 5 ans qui était debout devant sa maison ; le fils de Monsieur Pierre DECOURT, chef électricien à la division de Moncheret des Aciéries et Minières de la Sambre. On constata que la remorque était simplement attachée à la voiture avec une corde, ce qui est une grande imprudence.

MARGARINE

La margarine est arrivée dans les magasins, à la grande joie des ménagères qui se sentent soulagées. Tant mieux, cela va leur permettre de faire quelques bonnes sauces. Comme quoi, tout vient à point à qui sait attendre.

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« GAZETTE DE CHARLEROI » 26 OCTOBRE 1940

DEUX ACCIDENTS

Monsieur Marcel HOUYOUX, l’ancien coureur cycliste bien connu, habitant Bouffioulx, descendait à vélo la route de Villers-Poterie, lorsqu’il dérapa et s’abattit sur le sol. Après avoir reçu les premiers soins nécessités par son état, il fut transporté en ambulance à l’hôpital de Châtelet où il est resté en traitement. Le médecin a diagnostiqué une fracture du crâne. Cet accident a provoqué dans le village un grand émoi car la victime y avait eu jadis de nombreux admirateurs.

Marcel HOUYOUX 650

Mardi vers 4 heures de l’après-midi, un auto-camion a tamponné au quartier de la brasserie un cycliste rentrant de son travail. L’état de la victime, âgée de 60 ans, ne paraît pas bien grave.

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« GAZETTE DE CHARLEROI » 28 NOVEMBRE 1940

LES « BARRIÈRES »

Nous avons cité plus haut la «  Barrière » et la « Cabane ». Deux noms avons-nous écrit, qui pleurent bon le folklore. Et de fait, ils nous viennent d’une époque révolue. Il y avait 4 « Barrières » à Acoz : Une au hameau de Lausprelle, presque à la limite du village, sur la route qui mène à Couillet ; la seconde en plein cœur de la commune, près de la cure, aux 4 Chemins « Barrière di chez l’Curè » ; la troisième à la côte de Gerpinnes « Barrière dou Tienne » ; et la quatrième près de la «  vieille station ». De ce fait, les entrées et les sorties du village étaient bien gardées. Il ne s’agissait certes pas de fortins mais d’endroits où devaient être payé l’octroi. Les bureaux eux, dont deux se nommaient « cabanes » étaient naturellement des cabarets dont les tenanciers faisaient des affaires d’or. A cette époque déjà lointaine, tous les véhicules passant en ces lieux étaient soumis au paiement d’une taxe, ce qui ne se passait pas toujours sans heurts. Si les habitués s’arrêtaient de bonne grâce, principalement des routiers qui en profitaient pour boire une pinte, certains étrangers plus malins arrivaient au grand trot de leurs chevaux et brûlaient la consigne, sous les imprécations de la préposée qui n’arrêtait pas de crier : « Barrière ! Barrière !… ». Tous ces cabarets étaient aussi les lieux de rendez-vous des joyeux drilles et des Seigneurs Grandgoussiers héros de « pasquéyes » truculentes que les vieux ont conservées fraîches dans leurs mémoires. Breughel eût pu en ces lieux exercer son talent de peintre de la joie populaire. L’octroi fut supprimé il y a longtemps déjà et les cabarets un à un fermèrent leurs portes. Un seul resté en honneur « l’Barrière dou Tienne ». Un peu du passé est mort.  Nous avons voulu le faire revivre un instant.

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« GAZETTE DE CHARLEROI » 31 DECEMBRE 1940

OCCULTEZ LE MATIN COMME LE SOIR

Le Gouverneur de la Province du Hainaut nous communique : « L’autorité allemande se plaint que l’occultation n’est pas suffisante ». Il est rappelé qu’afin d’éviter de graves ennuis l’occultation doit être complète et que, contrairement à ce que beaucoup pensent, elle doit être faite le matin comme le soir jusqu’à ce que la lumière du jour soit bien complète. L’occultation des autos, motos, vélos doit aussi être entière ; on ne peut laisser diffuser que la lumière strictement nécessaire. Les véhicules qui ne satisferaient pas à ces conditions pourraient être saisis. Il importe que tous observent scrupuleusement ces règlements sous peine de se voir punir sévèrement et privés, le cas échéant, de leurs véhicules.

Commentaire d’Etienne ELOY

J’ai lu comme d’habitude avec un grand intérêt, ce nouveau travail qui nous informe de faits que je n’ai pas connu vu mon âge! Un des articles « occultez le matin comme le soir » m’interpelle.

Dans la maison familiale, nous avions une pièce à l’arrière du bâtiment adossé au jardin, qui comme fenêtre possédait une verrière en forme de pyramide en verre avec une structure métallique. La toiture étant une plate-forme en zinc. Elle se situait au centre du plafond afin de disperser la lumière dans toute la pièce. Lorsque j’avais environ 8 ou 9 ans, j’avais remarqué une sorte de verrou en bois sur le plafond aux 4 coins de cette verrière. Curieux, j’avais demandé aux parents à quoi servaient ces espèces de papillons en bois. J’ai eu comme réponse que c’était pour cacher la lumière qui aurait pu être vue à l’extérieure, en fixant un cadre sous la verrière avec une toile noire au moyen de ces papillons de bois.

Voilà l’explication de ce qu’était l’occultation chez nous pendant la guerre.

On apprend tous les jours ! 

                                                                 Etienne ELOY

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Tous ces articles étaient signés « V.T. », les initiales de Victor TAMINES. Ce dernier habitait avec sa famille sur la place du Dessus-du-Bois. J’ai fréquenté l’école communale du village avec son fils Baudouin et celui-ci se connecte régulièrement sur notre blog. Il m’a donc été facile de le contacter pour lui demander de nous présenter son papa. Ce qu’il nous a fait avec grand plaisir.

Victor TAMINES

Il est né le 8 décembre 1909.

Il a fait ses études chez les Frères à Châtelet pour ensuite fréquenter l’école Pigier (École de commerce). Il a travaillé pour une société d’import-export avant de rejoindre les magasins « L’ABEILLE » à Marcinelle où il a rencontré Maman. (Maria SEGERS).

Ils ont eu deux enfants : Guy en 1936 et moi, Baudouin, en 1948.

Ils sont venus habiter à Acoz, d’abord à la rue de la Raguette avant de déménager à la rue du Dessus-du-Bois dans la maison où habitait mon grand-père paternel, veuf.

Papa fut employé aux Usines de Moncheret où il y restera jusqu’à son décès en 1968.

VICTOR TAMINES 650

Il a écrit des articles sur Acoz dans divers journaux régionaux : « Le Journal de Charleroi », « Le Rappel, » « L’ndépendance », » Vers l’Avenir. » Je crois aussi des articles plus généraux dans l’hebdomadaire « Le Moustique ». Ses sujets préférés, en dehors des événements locaux, étaient le jeu de balle dont il était grand amateur et les Marches de l’Entre-Sambre-et-Meuse. (Saint-Roch et Saint Frégo à Acoz et Sainte-Rolende à Gerpinnes auxquelles nous assistions sans faute chaque année).

En 1964, il a écrit quelques articles sur le passage des troupes françaises à Acoz et la chasse que leur fit l’armée allemande vers Gozée.

Il a participé aussi au « Comité Scolaire » sollicitant des lots auprès des entreprises pour des tombolas afin notamment de créer une bibliothèque à l’école communale.

Il s’est aussi beaucoup intéressé à l’histoire des habitants du château d’Acoz et à Octave PIRMEZ mais aussi à la famille de DORLODOT.

                                                              Baudouin TAMINES.

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© Alain GUILLAUME – 9 mai 2024.

Sortie des tomes 3 et 4 des ouvrages « ACOZ de A à Z »

Pour faire suite aux éditions des deux premiers tomes et de la photothèque, les tomes 3 et 4 sont à présent disponibles.

couvertures

Ces deux ouvrages accueillent plus de 180 dossiers relatifs à l’histoire locale. Ces derniers ont été publiés sur le blog d’Acoz (https://acozblog.com).

Plus de 320 pages par tome. Format A4, impression quadrichromie sur papier satiné 130g, reliure dos carré.

Les plus importants dossiers traitent de :

– l’histoire de l’Ecole du Couvent des Sœurs de la Providence – plus de 100 photos de classe avec identification des élèves et enseignants (de 1898 à 2002) ;

– la dénomination de la « maison autrichienne » ;

– la première maison communale ;

– la crypte de l’église paroissiale Saint-Martin ;

– les desservants et curés de la paroisse Saint-Martin ;

– les anciennes gares ;

– les barrières de perception ou de l’octroi ;

– les dernières élections communales acoziennes ;

– le quai de déchargement des sablières ;

– le café DAFFE-TENRET ;

– les magasins du village ;

– l’histoire des bureaux de poste ;

– le pré-RAVeL de l’ancienne ligne de chemin de fer 138 (tronçons 2 et 3) ;

– l’assassinat d’Hector POULEUR, le procès des assassins, la cérémonie d’hommage ;

– des écrits d’Octave PIRMEZ ;

– le moulin « SCIEUR » ;

– visite de saint Nicolas en hélicoptère avec photos-souvenirs des jeunes acoziens de l’époque ;

– les comités de jeunes ;

– les anciennes fêtes communales ;

– l’orchestre « LES FELINS » ;

– les processions religieuses ;

– les anciens tambours-majors et sergents-sapeurs ;

– la carrière de grès ;

– les sobriquets ;

– la toponymie ;

– d’Acoz à Jacques de Compostelle ;

– l’abri anti-aérien de la gare ;

– la charronnerie ;

– précisions sur « El rûwe du Madjustêr » ;

– d’autres petits dossiers relatifs au village.

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Si vous désirez acquérir ces ouvrages, vous pouvez me contacter via mon adresse mail : a.guillaume@skynet.be en précisant vos nom, prénom, adresse complète et numéros de téléphone ou GSM ou en passant à l’imprimerie GUILLAUME, rue de Moncheret 28 à Acoz.

Les deux ouvrages sont en vente au prix de 45 euros (les 2 tomes), à verser sur mon compte bancaire : BE61 1262 0887 4517 (Alain GUILLAUME) ou en réglant cette somme à l’imprimerie, rue de Moncheret 28 à Acoz (le Bancontact de l’imprimerie n’est pas disponible pour ce paiement).

Alain GUILLAUME – Rue de Moncheret 24 – 6280 ACOZ – 0479 71 07 83 (uniquement par SMS)

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Alain GUILLAUME – 27 mars 2024.