L’une des premières tâches du Gouvernement provisoire de la Belgique, institué au lendemain de la Révolution de 1830, est de constituer une « Administration nationale des Postes » chargée de coordonner les différents services et de les adapter aux nouveaux besoins d’expansion économique et culturelle du pays.
L’Administration générale des Postes est régulièrement réformée et souvent associée au télégraphe et aux chemins de fer. Elle fusionne, en effet, le 11 avril 1849, avec les services des chemins de fer et devient l’Administration des Chemins de fer, Postes et Télégraphes… P.T.T.
En 1911, l’Administration des postes, déjà chargée de recevoir des dépôts d’espèce et d’effectuer des remboursements pour le compte de la Caisse générale d’Épargne et de Retraite, se voit confier la gestion de l’Office des Chèques postaux, créé par la loi du 28 décembre 1912, sous la dénomination « Service des comptes courants, chèques et virements ».
Par la loi du 6 juillet 1971, l’Administration des Postes est détachée du ministère des Postes, Télégraphe et Téléphone et est transformée en un organisme d’intérêt public sous le nom de Régie des postes, institution d’intérêt public de catégorie A.
En 2010, La Poste devient « Bpost » avec un logo moderne tout en montrant les racines locales belges de l’entreprise, avec le « B ».
En janvier 2011, le marché postal belge est entièrement ouvert à la concurrence. Le 21 juin 2013, Bpost fait ses premiers pas sur les marchés boursiers et devient une entreprise cotée en bourse.
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Le 25 novembre 1887, ouverture du premier bureau à Acoz. Aucune archive ne nous précisera l’endroit.
Au début du 20e siècle, vers 1910, Octave POULEUR et son épouse Aline PHILIPPE, font construire leur maison le long de la grand-route, l’actuelle rue de Moncheret 30. Une fois le couple installé, Aline y gérera le bureau de poste jusqu’à l’âge de la retraite vers 1940-1945.
Le 24 août 1914, l’immeuble est incendié par l’armée allemande. Un an plus tard, c’est un imposant bâtiment tout en briques qui allait se dresser, en retrait de quelques mètres par rapport à l’ancien bâtiment.
Après la seconde guerre mondiale, la « Villa Bolle » sise à la rue des Ecoles, en face de la ruelle Marie Chinon, allait accueillir le nouveau bureau de poste. La gestion est confiée à Flore BODART, épouse Louis SACRÉ, ancienne perceptrice d’Ermeton-sur-Biert. C’est en ces lieux, vers 1945, que Joseph ELOY, fraîchement engagé, allait y prester ses premières journées.
Madame SACRÉ décédera en 1949, le bureau aurait été transféré en face, dans la maison familiale de Camille et Marie DEBERGH-CLEDA. La pièce de droite, au rez-de-chaussée, aurait été aménagée en bureau.
En 1950, Joseph ELOY, originaire de Presles, épouse Francine BOUSETTE et le couple s’installera dans la maison familiale de Gaston et Lucie BOUSETTE-DAFFE, à l’actuelle rue de Moncheret 137.
Deux ans plus tard, suite à la proposition de Joseph, l’annexe de cette maison allait devenir le quatrième bureau de poste d’Acoz. A noter que cette annexe avait déjà connu une activité commerciale puisque les bureaux de la carrière DAFFE y étaient installés jusqu’en 1929 (voir le dossier dans ce blog : « LA CARRIERE DE GRES » – catégorie « Acoz d’antan » – Mars 2019).
Ce lieu allait connaître une importante activité. Outre le bureau avec guichets destinés à accueillir la clientèle, un service de tri du courrier pour Acoz, Lausprelle, Villers-Poterie occupait une grande partie de la pièce. Trois facteurs y étaient affectés : Robert GRAMME pour Acoz, Robert PHILIPPE pour Villers-Poterie et Edgard BARBIAUX pour Lausprelle. Plus tard, Gougnies allait aussi dépendre du bureau d’Acoz.
Les sacs contenant le courrier non trié arrivaient par le premier train et plus tard par autobus, avant que la poste ne se dote de camions. A noter qu’il y avait 2 tournées de distribution du courrier : une très tôt le matin et la seconde dans l’après-midi. Le travail des facteurs consistait au tri et la distribution du courrier, le paiement des pensions, la vente de timbres postaux et fiscaux, le relevé des boîtes aux lettres publiques ainsi que l’expédition – par train et autobus – des sacs du courrier sortant.
Vers 1975, Il y avait trois services : celui de Joseph ELOY et celui de Martine VAN LANGENHOVE. Le troisième consistait en un renfort lors des jours de paiement des pensions ; à cette époque, beaucoup d’Acoziens venaient y percevoir leur pension mensuelle.
Le service de Joseph ELOY commençait très tôt, à 5 heures 15 pour la réception du camion-courrier et à 4 heures 50 le jour de paiement des pensions. Lors des congés et absences de Joseph ELOY, la responsabilité était confiée à Martine VAN LANGENHOVE.
Ce dernier bureau de poste a malheureusement été la victime de deux agressions : la première le 4 juin 1985, les malfrats emportant la somme de 150.000 francs belges ; la seconde avec coup de feu le 21 février 1986. Suite à ces hold-up, Joseph fut très affecté et sa carrière allait s’arrêter là. Il décédera en juin 1986, quelques mois seulement après avoir été victime du hold-up à main armée, sans avoir eu la moindre reconnaissance de la part de la régie postale.
Des restructurations et modifications du bâtiment ont suivi les évènements. Le bureau d’Acoz, qui a toujours dépendu de celui de Bouffioulx, disparaîtra en 1986.
LES FACTEURS DEPENDANT DU BUREAU D’ACOZ
Robert GRAMME (tournée Acoz)
Robert PHILIPPE (Villers-Poterie jusqu’en 1971)
André FAUCONNIER (tournée Acoz)
Edgard BARBIAUX (tournée Lausprelle)
Pierre CHERMANNE (tournées Lausprelle et ensuite Acoz)
Michel GOFFIN (Villers-Poterie et Gougnies – serv. motorisé)
Raymond LOSSON (tournée et halte Gougnies – motorisation)
Freddy VANESPEN (remplaçant- décédé très jeune dans un accident de moto à la Sarthe Châtelet)
André MICHAUX (remplaçant)
Robert TONNON (tournée Villers-Poterie)
Michel NANNAN (tournée Lausprelle)
Michel VAN MEERBEECKE dit « FESSE » (tournée Acoz)
Joseph HERCOT (remplaçant- décédé très jeune dans un accident de moto à Pont-de-Loup)
Pierre BEUGNIER (tournée à Acoz)
François COBUT (tournée Lausprelle)
PERCEPTEURS ET GUICHETIERS DES BUREAUX DE POSTE D’ACOZ
Aline PHILIPPE
Flore BODART (Madame SACRÉ)
Joseph ELOY
Martine VAN LANGENHOVE (titulaire du guichet N° 2)
Thierry LOUIS
Danielle BINON
Marie-José ABBELOOS (épouse Emile MOUCHET)
Liliane HUBERT
LE SERVICE TELEPHONIQUE
Le pupitre répartiteur manuel était installé dans la salle des guichets de la gare. Il assumait également le service du téléphone public. Lorsque la station d’Acoz fut fermée au trafic en 1959, les services télégraphiques et téléphoniques publics furent assurés par la poste locale. C’est ainsi qu’un appareil était mis à la disposition des Acoziens jusqu’en 1960, lors de l’installation des cabines publiques dans le village.
Un autre aspect de service était la prise en charge et la distribution des express. Les envois CX (express) ne souffrant aucun retard, c’était le personnel du chemin de fer qui assurait le port à domicile. La fonction de porteur d’avis et télégrammes était également assurée par des garçons de 11-13 ans, après la fin des classes.
Dès 1867, la Caisse Générale d’Epargne et de Retraite (C.G.E.R.) s’intéresse à l’épargne des écoliers et collabore pour ce faire avec le Ministère de l’Instruction publique. En 1870, l’administration des postes met ses 425 bureaux à disposition de la CGER, ce qui dote celle-ci d’un réseau à travers tout le pays.
SOUVENIRS
En 1957, lors de mes études primaires à l’école communale, notre instituteur Monsieur BEAURIR, gérait nos carnets d’épargne. Il se rendait personnellement à la poste pour y déposer nos petites économies. Il nous rendait notre carnet dans lequel le préposé de bureau de poste avait apposé des timbres de valeurs en francs belges.
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Tous mes remerciements aux personnes qui m’ont aidé à réaliser ce dossier, particulièrement à Etienne et Luc ELOY, Martine VAN LANGENHOVE et Michel GOFFIN.
© Alain GUILLAUME – Octobre 2020.
Jean-Carlo ALBORGHETTI :
Ciao Alain,
Grâce à tes superbes archives, j’apprends que j’ai habité dans un des anciens bureaux de poste (rue des Ecoles).
Encore merci pour tous ces trésors (documents photos et écrits) qui confortent mon amour pour ce village.
Li Tchitcho d’Auco
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Marcel JARADIN :
Merci Alain et mes félicitations pour le blog d’Acoz, un riche patrimoine, une œuvre inestimable pour les Acoziens mais aussi pour celles et ceux qui trouvent du bonheur à voyager dans le temps et de redécouvrir des souvenirs !
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Bonjour Alain. Je découvre tes 2 reportages et je te félicite pour tes recherches. Tu es vraiment un passionné. Chapeau ! Bon dimanche à vous deux, soyez prudents par ces temps difficiles et merci pour tes envois. ________________________________
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