La Saint-Grégoire

En hommage à mon cousin Francis GUILLAUME qui nous a quittés en 2017, je publie cet article qu’il avait préparé pour le blog d’Acoz.

 

La tradition

Il est des traditions qui traversent allègrement le temps et se perpétuent naturellement de génération en génération.  D’autres, par contre, ont la vie dure et finissent hélas par disparaître.  Faut-il pour autant les oublier ?

A Acoz, la tradition de la Saint-Grégoire s’est éteinte au milieu des années 70, victime sans doute de la baisse progressive de fréquentation de l’école communale.

Jusqu’à cette époque, le 12 mars de chaque année, les garçons bénéficiaient d’un jour de congé.  Dès le matin, ils se mettaient à sillonner les rues du village, frappant à chaque porte et y allant de leur petite chanson.  Manière bien sympathique de faire appel à la générosité des Acoziens tout en leur promettant, en retour, de prier pour leur prospérité.

A chaque halte, menue monnaie, œufs, fruits, bonbons et friandises diverses venaient garnir bourses, sacs et paniers.

La quête se déroulait selon un itinéraire établi de manière à n’oublier aucun quartier et à se ménager quelques moments de détente, que ce soit dans les « Fonds d’Acoz » ou dans les « Marlères ».

A la fin de la journée, sonnait l’heure de la récompense : le « Maître » attendait à l’école le retour de ses vaillantes ouailles pour procéder au partage équitable de la récolte.

On trouve trace de cette tradition non seulement en Entre-Sambre-et-Meuse mais aussi, notamment, en Hesbaye, dans le Condroz et dans la Vallée de la Lesse.  L’organisation pratique de la fête ainsi que les paroles de la chanson variaient d’une région à l’autre.  Les plus anciens parmi nous se souviennent certainement des paroles chantées à Acoz : 

           Saint-Grégoire c’est aujourd’hui

          c’est pour ça qu’ nous sommes ici

          c’est pour boire de la bonne bière

          pour avaler toutes les poussières

          Marie-Claire Mémwère

          Donnèz-nous vos p’tits restants

          Nos prîrons Jésus-Christ

          Pou qu’vos pouyes pènéchent toudis

          Pou qu’vos vatches donnéchent toudis

          Amen, amen, èn’ bone tchèréye di farène

           Amen, amen, ène bone tchèréye di farène ».

Pourquoi les écoliers fêtaient-ils saint Grégoire ?

C’est Grégoire IV, pape au 9e siècle, qui semble avoir désigné saint Grégoire comme patron des écoliers, visant alors les jeunes chantres qui faisaient partie des maîtrises des églises : ces enfants ont en effet été pendant longtemps les seuls écoliers.  La tradition s’est ensuite probablement intégrée un peu partout à la vie scolaire dès que l’enseignement s’est généralisé.

Qui était saint Grégoire ?

Grégoire le Grand naît à Rome en 540.  Fils de sénateur, cet opulent patricien est nommé préfet de la ville et devient ainsi le premier magistrat de Rome.

Vers 575, il adopte la vie monastique et transforme en monastère la résidence familiale.  De sa splendeur, il ne conserve, dit-on, qu’une écuelle d’argent destinée à recevoir les quelques légumes envoyés quotidiennement par sa mère.

Grégoire est ordonné diacre par le pape et est envoyé à Constantinople comme apocrisiaire (ambassadeur permanent).  A son retour, il reprend la vie monastique.  Il  assure aussi le rôle de secrétaire et conseiller du pape Pélage II.

A la mort de celui-ci, en 590, Grégoire lui succède sous le nom de Grégoire Ier.

Son pontificat – l’un des plus féconds dont s’honore l’Eglise – fut marqué par l’évangélisation du peuple anglais dont il eût tant souhaité être l’apôtre.

Docteur de l’Eglise, il est aussi l’un des quatre Pères de l’Eglise d’Occident.

Grégoire Ier est l’auteur des « Dialogues » et s’est rendu célèbre par la réforme de la liturgie et le perfectionnement du chant ecclésiastique.  Notons toutefois que le chant grégorien, qui porte son nom, ne lui doit rien directement, cette attribution résultant d’une légende.

A sa mort, survenue le 12 mars 604, il fut inhumé au niveau du portique de l’église Saint-Pierre de Rome. Cinquante ans plus tard, ses restes furent transférés à l’intérieur de la basilique, ce qui officialise sa sainteté.

                                                                 Francis GUILLAUME

Sources :

  • Bètchète : Quêtes de la Saint-Grégoire
  • Vie des Saints pour tous les jours de l’année, Tours, Marne, 1950 –  Abbé L. JAUD.
  • Wikipedia

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© Alain GUILLAUME – 11 mars 2025

« Wallace Collection » au château d’Acoz

Suite à la publication du dossier consacré à l’ancienne commune d’Acoz, Luc ELOY me signale qu’il a souvenance que le groupe musical « WALLACE COLLECTION » est passé au château PIRMEZ, vers 1970, pour une séance photos.

Rappelons brièvement que « WALLACE COLLECTION » est un groupe de pop rock belge, formé en 1969. Il tire son nom du célèbre musée londonien « Wallace Collection », situé près des studios d’EMI.

Il se rend célèbre grâce à la chanson « Daydream », tirée de l’album « Laughing Cavalier » enregistrée en 1969 à Abbey Road, les fameux studios des « Beatles », et dont le refrain s’inspire du final du « Lac des Cygnes » de Tchaïkovski.

Ce 45 tours connait un grand succès dans plus de 21 pays et se classe même numéro 1 en Belgique. Il s’est vendu à 2 millions d’exemplaires et aura marqué toute une génération.

En avril 1969, CLAUDE FRANÇOIS reprend cette chanson en français sous le titre « Rêveries ». Par ailleurs, « Wallace Collection » avait aussi sorti cette chanson sous le titre « Ev’lyn ».

J’ai lancé un appel sur les réseaux sociaux et une réponse n’a pas tardé. Nicolas ZANDARIN m’apprend que le photographe n’est autre que son père Bruno.

En mars 1972, le groupe éclate et de nouveaux musiciens intègrent l’ensemble musical,  dont Léon MASSART, violoncelliste.  Celui-ci est le cousin de la famille YERNAUX-MASSART.  Franz YERNAUX, bien trempé dans le milieu artistique (voir « ACOZ de A à Z », tome 2, page 181, « Robert COGOI »), fait appel à son fils Pierre et à son beau-fils Bruno ZANDARIN pour réaliser un reportage photographique sur le site du château PIRMEZ à Acoz dans le but d’illustrer la pochette d’un nouveau disque vinyle.

Voici la série de photos réalisées par Bruno :

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Un moment de nostalgie pour les septuagénaires et sexagénaires.

Merci à Nicolas et Bruno ZANDARIN pour leur collaboration.

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© Alain GUILLAUME – Février 2022.

L’oeuvre de l’alimentation de l’enfance

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L’O.N.E.

L’Œuvre Nationale de l’Enfance (ONE) est fondée en 1919, dans le souci de lutter contre la mortalité infantile et de venir en aide aux familles par une aide alimentaire. Elle entend poursuivre les actions mises en œuvre par le Comité national de Secours et d’Alimentation durant la Première Guerre Mondiale.

Dès sa création, cet établissement public – c’est-à-dire une institution dotée de la personnalité juridique et qui a pour objet un service d’utilité générale – dispose d’une large autonomie de gestion.

En matière d’organisation, on se trouve dans une logique de subsidiarité. Ce qui signifie que l’Œuvre encourage les initiatives locales (aides financières) et leur fixe un cadre de fonctionnement (agrément). L’ONE ne prend l’initiative qu’en cas de carence des œuvres. A l’époque, cette logique préside également dans tous les secteurs sociaux : les sociétés de retraites, les caisses d’épargne et de prévoyance, les mutuelles, les coopératives, les syndicats, etc.

La mission de l’ONE est définie dans l’article 2 de la Loi du 5 septembre 1919 qui précise que : L’Œuvre Nationale a pour attributions d’encourager et de développer la protection de l’enfance, et notamment : de favoriser la diffusion et l’application des règles et des méthodes scientifiques de l’hygiène des enfants, soit dans les familles, soit dans les institutions publiques ou privées d’éducation, d’assistance et de protection ; d’encourager et de soutenir, par l’allocation de subsides ou autrement, les œuvres relatives à l’hygiène des enfants ; d’exercer un contrôle administratif et médical sur les œuvres protégées. D’emblée les missions de l’ONE sont définies dans une optique d’éducation sanitaire, ce qui est relativement innovant pour l’époque.

La lutte contre la mortalité infantile est au centre de l’action des consultations pour enfants (« de nourrissons » disait-on à l’époque), des Gouttes de lait, des Colonies et des Centres de vacances. Et l’on constate effectivement, dans la plupart des pays industrialisés, une simultanéité entre le déclin de la mortalité infantile, l’amélioration des conditions de vie de la famille, et du niveau d’éducation scolaire des futures mères et la mise en place puis la généralisation de moyens efficaces permettant d’améliorer sensiblement la nutrition et l’hygiène des nourrissons.

(Sources : O.N.E.)

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© Etienne ELOY et Alain GUILLAUME – Octobre 2021.