Etienne ELOY m’a transmis cette photo de classe de l’école du couvent en 1898.
Je l’ai intégrée dans le dossier consacré à l’école édité en avril 2021.
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© Alain GUILLAUME – Novembre 2021.
ACOZ, vie locale d'un village au coeur de l'Entre-Sambre-et-Meuse
Vie locale d'un village au coeur de l'Entre-Sambre-et-Meuse
Etienne ELOY m’a transmis cette photo de classe de l’école du couvent en 1898.
Je l’ai intégrée dans le dossier consacré à l’école édité en avril 2021.
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© Alain GUILLAUME – Novembre 2021.
A l’initiative de la Baronne Marie-Thérèse Eugénie de Dorlodot, épouse d’Antoine del Marmol, fille du Baron Eugène-François de Dorlodot (maître des forges, industriel, premier bourgmestre d’Acoz et sénateur), l’école du couvent a été construite en 1858 sur une parcelle appartenant à sa famille, au sud-ouest du village.
Afin que les enfants d’Acoz et des environs reçoivent une éducation religieuse, la bienfaitrice avait décidé d’y fonder une école libre en faisant appel à une congrégation de sœurs enseignantes. Son choix s’est porté sur les Sœurs de la Providence de Champion.
Sœur NORBERTINE et Sœur MARIE-DELPHINE sont arrivées à Acoz le 30 avril 1867 pour y ouvrir, le 1er mai, deux classes primaires. En 1890, une école gardienne voit le jour mais va s’installer dans les locaux de l’ancienne école communale sis derrière l’église Saint-Martin. La classe sera tenue par Sœur ERNESTA. A cette époque, ce même bâtiment abritait aussi le presbytère.
Entrée en religion en 1889, Sœur IRMA fut nommée supérieure de « l’Ecole du Couvent » en 1898. Elle y consacrera sa vie entière à l’instruction des enfants d’Acoz et des environs. (voir mon livre « ACOZ de A à Z », tome 1, pages 47 à 51).
La guerre de 1914 fut la cause d’un bouleversement de plusieurs années dans le personnel enseignant. Sœur IRMA fut arrêtée le 9 octobre 1915 et condamnée à 2 ans de prison le 4 janvier 1916. Elle sera transférée à Siegburg (Allemagne) le 10 janvier. Elle y est restée jusqu’au 4 janvier 1918. Plusieurs maîtresses se succédèrent au 3ème degré primaire pour remplacer Sœur IRMA : d’abord Sœur JOSEPHA, ensuite Sœur SYLVANIE, Sœur EXINA et Sœur HELENE, Mademoiselle Lucienne MARTIN et Mademoiselle Maria OGER. Sœur IRMA reprit sa classe le 1er octobre 1920 et continua ses fonctions jusqu’au 4 février 1938, date à laquelle la maladie l’obligea à prendre sa retraite d‘enseignante. Elle fut mise en disponibilité le 30 août 1938. C’est Mademoiselle Maria ROBA, de Farciennes, qui assura l’intérim jusqu’aux vacances.
En 1916, Sœur CAMILLE rejoint le couvent. Elle se dévouera pour les petits de l’école gardienne jusqu’en septembre 1959. Elle quittera Acoz pour rejoindre la congrégation de Champion en août 1964.
En 1917, Sœur SIDONIA prit la place de Sœur SYLVANIE jusqu’en 1920. Elle fut alors remplacée par Mademoiselle Blanche DAFFE de Gougnies qui quitta l’école le 24 décembre 1923.
En 1921, les supérieures de Champion envoyèrent Soeur JULIENNE pour aider Sœur IRMA dont la santé était ébranlée par son séjour en Allemagne. Sœur JULIENNE fit l’intérim jusqu’en avril 1922 et le 1er janvier 1924, elle fut nommée à titre définitif à la première classe primaire (1ère, 2ème et 3ème années).
Il a fallu attendre septembre 1938 pour enregistrer la nomination de la première enseignante laïque, en l’occurrence Mademoiselle Andrée BUSINE, habitant la localité. Cette dernière quittait l’école de Châtelet où elle était en fonction. Elle enseigna au 3ème degré, en remplacement de Sœur IRMA.
En 1940, malgré la guerre, à la demande de Madame FROMONT, inspectrice cantonale, et sur ses pressantes sollicitations, on entreprit des travaux en vue d’aménager une salle pour le 4ème degré primaire. En 1941, cette classe dite « 4ème Degré » voit le jour, permettant aux étudiantes sortant des primaires qui ne poursuivaient pas leurs études de recevoir en deux ans des notions de coupe, de couture et de cuisine… les préparant à une future vie familiale. Elle fut confiée à Mademoiselle Madeleine PACLES, fraîchement diplômée de l’école normale de Champion. En 1943, elle quitte l’école d’Acoz pour des études de régendat. Elle fut remplacée par Mademoiselle Louise THERASSE d’HOEY et Mademoiselle Marie-Louise BOVESSE de Franière.
En 1946, Mademoiselle Andrée BUSINE reprit la classe. Mariée à Joseph GENOT en 1948, elle prit un congé de maternité du 3 mai 1949 au 3 juillet 1949. Son remplacement temporaire fut assuré par Sœur SAINT HENRI (Elisabeth FAGNARD). Un second congé de maternité lui fut octroyé du 31 mai 1950 au 30 novembre 1950.
Madame Marie BASTIN, épouse de Pol COLINET, est nommée provisoire le 1er décembre 1950 et reçoit sa nomination définitive le 1er mars 1952. Elle enseignera aux 2ème et 3ème degrés. Vers 1960, elle quitte Acoz pour reprendre la direction de l’école paroissiale de Presles.
En septembre 1954, Sœur JULIENNE, ne pouvant plus enseigner à cause de la faiblesse de sa vue, s’adonna aux travaux du ménage, de la lingerie, de jardinage… sans oublier la préparation de l’excellent cacao offert aux élèves à la récréation du matin.
Le 23 décembre 1956, décès de Sœur IRMA. Elle repose au cimetière d’Acoz.
En août 1957, Sœur MARIE EULALIE est nommée supérieure de la maison.
En août 1958, Sœur BERTHA rejoint le couvent d’Acoz. Elle le quittera le 1er mai 1961 et sera remplacée par Sœur JOSEPH MARIE.
Fin juin 1971, la dernière religieuse quitte l’école et l’enseignement primaire est ouvert à la mixité, imposée par l’Abbé Albert DOUBLET, curé de la paroisse Saint-Martin.
L’école du couvent accueillait les jeunes filles du village, de Joncret, de Lausprelle, de Villers-Poterie et même de Gougnies.
Le bâtiment construit en 1858 était de forme rectangulaire. Les deux grandes pièces du rez-de-chaussée (côté façade avant) accueillaient deux classes primaires. Les pièces arrière que l’on appelait « la clôture » étaient réservées aux religieuses avec la cuisine, le parloir et la salle à manger. L’accès était interdit aux élèves. L’étage était exclusivement destiné aux chambres des religieuses, la chapelle et la sacristie.
En 1885, à la mort de la fondatrice Marie-Thérèse Eugénie de Dorlodot, le Chanoine Henry de Dorlodot accepta de la remplacer. Jusqu’à son décès en 1929, il s’intéressera beaucoup à l’école du couvent. Il laissera son œuvre à une société sans but lucratif « Le Crédit des Œuvres Ouvrières et de la Charité » établie à Bruxelles, rue d’Edimbourg. Elle versait la somme de 2.500 francs par an et intervenait dans les grosses dépenses de l’école du couvent.
Sœur NORBERTINE, qui fut la fondatrice de l’école en 1867, enseigna sans diplôme (l’école étant libre) jusqu’en 1885. L’école ayant été adoptée par la commune, une diplômée fut exigée. Sœur NORBERTINE resta supérieure jusqu’en 1895, puis désira rentrer à la maison mère et y décéda le 24 septembre 1898. Sœur EUGENIE, venant d’Anthée, l’avait remplacée comme supérieure. Elle mourut subitement le 13 juillet 1898 et fut inhumée au cimetière d’Acoz.
En 1908, la chapelle du couvent reçut l’autorisation d’y abriter le Saint-Sacrement. Les offices religieux y étaient surtout célébrés les jours de grands froids, l’église paroissiale n’étant pas chauffée. Les célébrations ont pris fin vers 1960-65, après l’installation du chauffage par accumulation électrique dans l’église Saint-Martin.
1890 110 élèves
1916 43 élèves (24 en primaire et 19 en maternelle)
1921 57 élèves (25 en primaire et 32 en maternelle)
1998 120 élèves (70 en primaire et 50 en maternelle)
2021 220 élèves (145 en primaire et 75 en maternelle)
Actuellement(2021) « l’ASBL Ecole Fondamentale Libre Mixte d’Acoz » compte 4 classes maternelles et 7 classes primaires avec une direction sans classe. 75 enfants sont inscrits en maternelle et 145 en primaire.
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Dossier réalisé sur base d’archives personnelles, d’archives de feus Joseph ELOY et Marcel MEUNIER, du travail de fin d’étude réalisé par Nathalie SOUMOY ; avec la précieuse collaboration de Rolande MAROIT, ancienne directrice.
Les identifications des photos de classes sont dues en grande partie à Rolande MAROIT et Anne-Marie HOTTAT.
© Alain GUILLAUME – Avril 2021
Dans le tome 2 de mon ouvrage « ACOZ de A à Z », pages 116 à 135, vous avez découvert le dossier consacré à l’Ecole Communale d’Acoz.
Une nouvelle photo m’a été transmise par Francine DEMEY…
Alain GUILLAUME – Janvier 2019.
Voici deux nouvelles photos de classe de l’Ecole Communale d’Acoz. Ce sont les deux dernières années de Monsieur Gaston BUSINE.
Alain GUILLAUME – Mai 2018.
Septembre 1999 : la nouvelle tombe, le Prince PHILIPPE annonce ses fiançailles avec Mademoiselle Mathilde d’UDEKEM d’ACOZ. A l’école Notre-Dame de la Providence à Acoz, c’est l’effervescence dans les classes et particulièrement en 5ème et 6ème années. Les élèves sont ravis de l’évènement mais aussi curieux de savoir qui est cette future princesse qui porte le nom de notre village. Aussitôt, les recherches commencent. Toute l’école vient de trouver un nouveau centre d’intérêt pour les apprentissages. Au degré supérieur, les élèves apportent les articles de journaux, interrogent des historiens locaux, consultent des documents prêtés et bien sûr se rendent au château d’Acoz puisqu’ils viennent d’apprendre que les ancêtres de Mathilde en ont été les propriétaires. Ils sont reçus par Mademoiselle Marie-Louise PIRMEZ, propriétaire à cette époque. C’est ainsi que l’on découvre les origines de la future princesse. Le château a appartenu à la famille de MAROTTE en 1573, à la famille de QUIEVRAIN en 1727, dont le dernier comte décède sans héritier. C’est donc une nièce, Catherine d’UDEKEM qui en hérite. A cette époque, Acoz et Villers-Poterie forment une même seigneurie. Au décès de Catherine, Jacques d’UDEKEM, son neveu, hérite de la seigneurie et revend ensuite la propriété d’Acoz en 1858 à Irénée DRION, veuve de Benjamin PIRMEZ et mère d’Octave PIRMEZ. C’est en 1886 que l’origine « d’ACOZ » est ajouté au nom d’UDEKEM par arrêté royal du roi Léopold II. Par nos recherches, nous découvrons aussi que les armoiries de la famille d’UDEKEM sont les mêmes que celles de la commune de Villers-Poterie. Cette commune ne possédant pas de sceau scabinal avait demandé que lui soient concédées les armoiries de ses derniers seigneurs féodaux, en l’occurrence Jacques d’UDEKEM. Cette concession fut officialisée par le Baron d’UDEKEM d’ACOZ le 15 décembre 1959. Aux élèves enthousiastes de découvrir ces informations historiques, je propose d’écrire au Prince PHILIPPE pour le féliciter. Ils sont aussitôt emballés et préparent donc individuellement une lettre et doivent se renseigner pour connaitre la manière de s’adresser à un prince !Et c’est ainsi que tout commence ! En classe, nous rassemblons les idées de chacun et rédigeons une lettre commune. Un tirage au sort désigne l’élève qui l’écrira. On l’envoie le 4 octobre 1999. Et sans tarder, le 13 octobre nous recevons une réponse.Encore un moment d’émotion lorsque les élèves découvrent l’enveloppe portant l’entête et le cachet « Palais de Bruxelles », et sur la lettre « Maison du Prince Philippe ». Le contenu les réjouit puisque le Conseiller du Prince leur annonce qu’une visite est possible mais pas avant leur mariage. Quelques mois plus tard, en janvier 2000, le rêve des élèves se réalise. Ils m’apprennent que Mademoiselle PIRMEZ a reçu la visite d’une délégation de la Cour lui annonçant que les Princes ont l’intention de venir au château et rencontrer les élèves qui les ont invités. Un peu méfiante et étonnée, je leur dis : « Vous êtes certains ? Je n’ai rien entendu dire ! » Mais ils insistent ! Et dans l’après-midi, j’en ai la confirmation quand un journaliste me téléphone et m’interroge sur notre démarche. Il demande à nous rencontrer à l’école. Tout se précipite car la visite officielle est programmée pour le 9 février 2000. Dans les jours qui suivent, plusieurs journalistes des quotidiens locaux, de la RTBF, de RTL, de TELESAMBRE viennent nous interviewer et prendre des photos.Chaque jour, nous faisons la Une des journaux. C’est un peu magique et surréaliste pour les enfants. Progressivement, le déroulement de la visite princière se dessine.Dans le cadre de leur entrée dans le Hainaut, les princes termineront leur journée par un passage au château d’Acoz. Bien vite, ce qui s’annonçait au départ comme une visite privée devient une visite officielle mais en privilégiant les enfants. On connaissait déjà l’empathie de la Princesse MATHILDE pour les jeunes. Une visite princière demande une préparation minutieuse et un respect du protocole. Je suis donc conviée à une réunion préparatoire rassemblant le Collège communal, le chef de la police locale, des enseignants et le chef du protocole. Le déroulement de la visite est alors précisé.Seuls, les élèves des écoles d’Acoz feront la haie dans la cour intérieure du château ainsi que les musiciens de la Fanfare Royale d’Acoz. Tout de suite, l’idée nous vient d’expliquer la signification du blason de la famille d’UDEKEM d’ACOZ, devenu les armoiries de Villers-Poterie. Je me lance dans un cours d’héraldique inconnu des enfants. Pour m’aider et mieux faire comprendre aux élèves un vocabulaire assez particulier, je reçois en prêt de Madame Nicole CLEMENT le « blason » de Villers-Poterie. Nous allons aussi observer le petit monument de la place de l’église, élevé à la mémoire de la famille d’UDEKEM d’ACOZ ; son architecture convient tout à fait pour illustrer un cours de géométrie et de mesures ! » C’était en 1980, dans le cadre du 150ème anniversaire de l’indépendance de la Belgique que la famille d’UDEKEM d’ACOZ, avec l’appui du cercle local de recherches historiques, avait émis le souhait de perpétuer le nom d’Acoz suite à la fusion des communes. Ils ont donc fait ériger un monument très simple : une colonne en pierre de taille surmontée d’un lion en pierre blanche tenant entre ses griffes un écu barré du nom « ACOZ ». L’inauguration officielle a eu lieu le 25 octobre 1980 en présence des autorités communales, de groupements locaux, d’une dizaine de membres de la famille et bon nombre de villageois. » Les élèves de 6ème année s’appliquent à fabriquer, à l’échelle, le monument en papier bristol afin de l’offrir aux princes. Un reportage-photos du village consigné dans un album sera le deuxième cadeau. Et pendant que les élèves de 5ème et 6ème s’activent à la préparation de leurs textes, maquettes, album-photos, ceux des autres classes maternelles et primaires s’affairent à peindre une grande frise, à fabriquer des couronnes et à peindre des drapeaux aux couleurs « noir, jaune, rouge ». Le jour « J » approche ! L’impatience grandit ! Rendez-vous est donné à l’école pour partir en cortège au château. Déjà la foule s’amasse à l’entrée et le long des pelouses. Notre classe fait la haie devant le porche accompagnée d’une élève de maternelle qui offrira un bouquet de fleurs à la princesse MATHILDE. Il est 17 heures, les Princes pénètrent dans le parc du château sous les acclamations du public. C’est un grand moment d’émotion pour les enfants qui accueillent PHILIPPE et MATHILDE et les escortent jusqu’à la porte d’entrée, tandis que les plus jeunes agitent leurs petits drapeaux et que la fanfare locale entonne « Sambre et Meuse ». Les Princes s’arrêtent çà et là devant des petites mains tendues… On gravit les marches du perron et nous voilà dans le grand hall devant PHILIPPE et MATHILDE. Le coeur battant, les élèves (désignés par tirage au sort) commencent leur présentation : Olivier CAWET et Fauve VERSTOKEN expliquent le texte héraldique décrivant le blason, Sophie DECAMP se concentre sur la devise de la famille « bello et jure senesco », Audrey EVRARD explique pourquoi le blason est devenu celui de Villers-Poterie. Les deux cadeaux sont offerts : la maquette du monument et l’album-photos.Les Princes remercient les enfants et le Prince PHILIPPE leur dit : « Vous avez bien appris votre texte, je vous félicite ». Ils ne s’attardent pas au château et repartent acclamés par la foule encore présente.
C’est un jour magique que l’on n’est pas prêt d’oublier, une aventure et un souvenir hors du commun !