Vestiges de la ligne 138

Il m’a semblé intéressant de nous remettre en mémoire la ligne de chemin de fer 138 Châtelet-Florennes Gare de l’Est. D’une longueur de 24 kilomètres, elle fut inaugurée le 14 juin 1855.

La fermeture du service « voyageurs » date du 4 octobre 1960, celle du service « marchandises » est intervenue le 1er juin 1991. (Voir « ACOZ de A à Z », tome 3, pages 174-179).

Le tronçon Acoz-Gerpinnes fut démonté en 1986. Seule la ligne 137 (Acoz-Mettet) était toujours active pour desservir les marbreries de Gougnies.

Quelques promeneurs nostalgiques lui rendaient régulièrement visite. Christian DENEFFE, photographe médical du CHU Godinne, nous offre son reportage qui date de janvier 2008.  A noter que les photos de la gare d’Acoz remontent bien avant 2008.

Christian DENEFFE cédré

Christian DENEFFE, photographe médical du CHU GODINNE

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Depuis 2017, le Cercle d’Histoire et de Généalogie de Gerpinnes a oeuvré, avec la collaboration de l’administration communale, à la remise en place et à la restauration des anciennes signalétiques présentes sur nos RAVeL. Ce genre de synergie est plutôt rare. Elle a été saluée par l’asbl Chemins du Rail, qui y a dédié un article dans son périodique en juin 2022.

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© Alain GUILLAUME – 14 décembre 2024.

La première gare d’Acoz

Sur le plan reçu de la famille ELOY concernant la maison de perception sise au pied de la Raguette, on peut y lire que cette dernière était appelée « aubette des droits de barrière de la vieille station ».

Cette appellation signifiait la présence d’une gare à cet endroit. J’ai en mémoire l’inscription sur la façade de la maisonnette située de l’autre côté de l’ancienne voie de chemin de fer : « ACOZ » en lettres blanches sur fond bleu. Dans les années 50-60, elle était habitée par Georges et Suzanne DEBURGES ; Georges étant employé à la S.N.C.B. Plus tard, la propriété fut rachetée par Jean et Christiane BLASZCZYK. Est-ce que ces derniers avaient eu connaissance de l’origine du bâtiment ? La demande leur est envoyée et un document photographique atteste bien qu’il abritait bien la première gare d’Acoz.

PREMIERE GARE ACOZ 550

Alain POSTIAU confirme suite à un article du quotidien « LE RAPPEL » datant du 18 octobre 1955.

Cette gare fut donc construite en 1855, date de la mise en service de la ligne 138 Châtelineau-Morialmé et dont l’inauguration eut lieu le 14 juin.

Première gare 640

Ne pas confondre ce bâtiment avec son voisin, également propriété de la S.N.C.B. qui fut occupé de longues années par Omer et Lucienne TOUSSAINT-BORBOUSE ; Omer, lui aussi ancien cheminot. Racheté dans les années 80 par la famille Léopold DERMINE, il appartient désormais à Nancy BLASZCZYK..

Le trafic ferroviaire nécessita la construction en 1866 d’une nouvelle gare qu’on appellera « la grande gare ».

GRANDE GARE 640

En 1887, ce fut l’inauguration en grande pompe de la ligne 137 Acoz-Mettet ainsi que la petite gare au centre du village appelée « gare d’Acoz-Centre ».

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© Alain GUILLAUME – Janvier 2022.

Qui se souvient des autobus «verts» à Acoz ?

Par Alain POSTIAU   ALAIN POSTIAU 2 100

 

En 1959, la société des Tramways Electriques du Pays de Charleroi et Extensions (TEPCE) décide d’exploiter une nouvelle ligne d’autobus entre Couillet et Acoz gare via Lausprelle et Joncret ; cette nouvelle ligne recevra l’appellation « CA ».

Le service commercial est lancé en avril 1959 et les «autobus verts» du dépôt Genson de Montignies-sur-Sambre sont affectés à cette nouvelle liaison.

Le nouveau type de véhicule retenu par les TEPCE est un châssis Brossel A88 DLM  carrossé par les firmes Jonckheere, Van Hool et Bostovo et motorisé par Leyland ; ces autobus étaient impressionnants par leur taille et par le bruit de la mécanique ;  une agréable odeur de cuir bleu recouvrant les sièges flottait dans l’air dès l’accès.

BUS STIC A Postiau 640

Au dépôt Genson, on retrouve la série des 12 autobus destinés entre autre à la nouvelle ligne ; la numérotation est indiquée sur l’avant de chaque véhicule (la numérotation TEPCE 31 à 42 leur a été attribuée).

Cette nouvelle liaison  Couillet – Acoz via Lausprelle et Joncret s’effectuait en un minimum de temps (voir l’horaire ci-après) et ce malgré le très mauvais état de la rue de Villers entre Lausprelle et l’IMTR. On se souviendra de l’extraordinaire maîtrise des véhicules par leurs conducteurs dans ces mauvaises conditions encore accentuées en période hivernale.

A Couillet Centre, les voyageurs disposaient d’une intéressante et immédiate correspondance avec le tram 8 vers Châtelet ou vers Charleroi Tirou et Gare du Nord. Les horaires de la nouvelle ligne étaient conçus pour une clientèle scolaire mais également offraient à tout un chacun la possibilité de se rendre en ville aux heures d’ouverture des bureaux, services et grands magasins, hôpitaux, piscine Solvay, marchés de Châtelet et Charleroi, cinémas et autres loisirs…

Et ce au départ de nos villages et hameau qui étaient dépourvus jusqu’à présent de transport en commun. Faut-il encore souligner que cette ligne était desservie tous les jours de la semaine ;  y compris les week-ends et jours fériés où une intéressante cadence d’un bus par heure et 30’ avait été planifiée !

Ci-après, un extrait des horaires de 1962 concernant la ligne Couillet – Acoz via Joncret.

horaire 640

En provenance de Couillet, les autobus de la nouvelle ligne faisaient arrêt sur la place Brasseur à Loverval.

Ils desservaient ensuite l’IMTR (nouvellement mis en service) ; la  place de Lausprelle et la place de l’église à Joncret.

Au retour, ils se dirigeaient vers la rue de la Raguette  (avec arrêt à la cité), la rue de Moncheret pour faire ensuite  un demi-tour devant la gare d’Acoz   (actuelle gare des bus TEC) et ainsi entamer un retour vers Couillet.

Cette desserte nouvelle par autobus fut très appréciée par la population locale pendant de nombreuses années.

Au 1er janvier 1962, la concession aux TEPCE arrivant à expiration, une nouvelle intercommunale vit le jour ; ce fut le règne de la STIC (Société des Transports Intercommunaux de Charleroi).

Par la suite, la voirie de la rue de Villers à Lausprelle fut rénovée jusqu’à l’IMTR ; la relation par autobus de la ligne 138b (SNCB) Florennes-Charleroi fut renforcée.

Ainsi, fut-il mis fin à notre ligne Couillet – Acoz.

Par la suite, au gré des différentes adaptations, la STIC mis sur pied une nouvelle liaison express entre Charleroi Beaux-Arts et Joncret via Nalinnes (ligne »E ») ; cette ligne « E » fut prolongée un peu plus tard jusqu’Acoz Centre, son terminus  étant situé rue des Ecoles en face du CPAS.

Actuellement, subsiste la relation Gerpinnes – Joncret – Acoz Centre – Chamborgneau – Couillet – Charleroi Sud et ce dans les deux sens (ligne 20 assurée par le TEC Charleroi). Les autobus actuels sont équipés d’une motorisation du type hybride et offrent un confort remarquable (technologie oblige !).

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Sources : crédit photo : avec l’aimable autorisation de  Mr M. REPS

Document horaire :  Indicateur tram & autobus STIC – Edition 1962 N°1. (www.zone01.be)

 

© Alain GUILLAUME  –  Mai 2020.

 

 

 

 

Des accidents ferroviaires à Acoz

Ayant découvert mon dossier consacré à l’ancien site des Usines de Moncheret, publié le 25 avril dernier, Luc DAL (de Gerpinnes) m’a précisé que Georges DAL cité dans mon article, n’est autre que son grand-oncle.

Georges DAL JPEG 72dpi

Il était né à Châtelineau le 6 décembre 1882 et avait épousé Elvire DELAMOTTE.

Il exerçait la profession de dessinateur industriel et aurait participé à la construction des lignes de chemins de fer en Ukraine. Revenu dans son pays natal, il a occupé le poste de directeur des Usines de Moncheret, résidant dans le château jouxtant l’ancien site, avant d’occuper la villa voisine que l’on appelait à l’époque « la Villa du Directeur ».

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Luc se souvient que la famille avait été impliquée dans un grave accident survenu avant la guerre 40-45. Après des recherches, il m’a transmis cette coupure du « Journal de Charleroi » du 4 janvier 1938 qui relatait très bien les faits…

ACCIDENT 1938 DESSUS 300dpi 640ACCIDENT 1938 DESSOUS 300dpi

 

La villa du Directeur

Cette villa appartenait aux Usines de Moncheret et a été occupée par les différents directeurs  qui s’y sont succédé.

On se souvient à Acoz de Victor EUDOXE qui avait remplacé Georges DAL ainsi que de Léon NOEL, le dernier directeur.

Vers 1975, lors de la fermeture définitive des usines, la propriété fut mise en vente et ce serait la famille GEORGES qui l’aurait acquise avant de la revendre à un appelé Giuseppe DI AMICCI. Ce dernier quitta Acoz en 2008 et c’est alors la famille Dominique BOSSIS qui en devint propriétaire. Dominique BOSSIS est l’administrateur de la S.A. DECOCHALET, sise au même endroit.

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Photo récente de « la Villa du Directeur »

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Dominique BOSSIS, l’actuel propriétaire, sur les lieux de l’accident. Tout récemment, l’ancienne ligne de chemin de fer a fait place au RAVeL.

 

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Déraillement d’une locomotive

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Cette photo m’a été transmise par Etienne et Luc ELOY. Malheureusement on n’a pas d’autres précisions si ce n’est qu’il s’agit d’une locomotive type 15. L’incident s’est sûrement passé aux environs de la gare lors du passage à un aiguillage.

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Accident mortel

Les documents officiels reçus de Geneviève LUSIAUX attestent d’un accident mortel qui se serait passé à la gare d’Acoz le 11 juin 1930. La victime s’appelait Eugène OVANDO.

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OVANDO Eugène 640

Voici la version que m’avait donnée Lucien SAINTHUILE : 

« Eugène OVANDO avait marché avec la Compagnie d’Acoz lors du week-end de la Pentecôte 1930, les 8, 9 et 10 juin. Le dimanche, l’alcool aidant, il aurait eu des paroles déplacées mettant en cause sainte Rolende. Le mardi, il serait retourné à Gerpinnes et aurait passé la grande partie de la nuit dans les estaminets. C’est en revenant à Acoz, très tôt le mercredi, qu’il aurait été happé par le premier train. Ces faits se seraient passés au passage à niveau de la ligne Châtelet-Mettet, au pied de la Croix d’Acoz. »

Suzanne DEGRAUX m’a confirmé les dires de Lucien.

On peut supposer qu’Eugène OVANDO aurait été transporté à la gare et qu’il y serait décédé.

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Un camion verse dans un wagon

Les faits se sont passés au quai aux sables, en face de la gare d’Acoz. C’est à cet endroit que les camions venaient benner, dans les wagons, le sable extrait des sablières de Joncret et de Lausprelle.

Là encore, pas de précisions.

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Photos actuelles du « quai aux sables »

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Grand merci à Luc DAL, Etienne et Luc ELOY, Geneviève LUSIAUX et Dominique BOSSIS.

© Alain GUILLAUME – Juin 2019.