La restauration de la statue de saint Roch

En 1866, une nouvelle épidémie de choléra sévit dans notre région ; ce n’est pas la première durant ce XIXe siècle, mais la précédente en 1849 a laissé de très mauvais souvenirs avec plusieurs décès observés, dont celui de Thérèse HOUYOUX, l’épouse du Baron Eugène de DORLODOT.
Il n’est donc pas étonnant que la population se mobilise pour tenter cette fois de juguler au mieux le risque. En plus de saint Frégo qu’on invoquait de manière traditionnelle dans le village, on décide de s’adresser également à saint Roch, bien connu et beaucoup prié dans les environs. Une statue est donc acquise, et pour la première fois, les habitants vont la promener à travers le village afin que le saint protège toute la population. Et le saint accorda sa protection…
Ainsi, depuis 1866, chaque année, la statue de saint Roch est promenée à travers le village « jusque Lausprelle », comme s’y est engagé le comité en 1884.

St avant rénovation 500 150

Malheureusement, probablement dans les années 1970, des Marcheurs laissent tomber la statue lors de la Marche Saint-Roch et Saint-Frégo. Une nouvelle statue remplace la première, mais la Fabrique d’Eglise décide de tenter la réparation de la statue originale et la confie à l’Institut Saint-Paul de Florennes, section « bois ».
La cassure siège surtout au niveau de la tête qui est détachée du tronc ; les professeurs et étudiants parviennent à refixer parfaitement la tête, moyennant une utilisation prolifique de mastic, dont ils font encore usage pour combler d’autres anomalies, fissures ou lacunes observées. Si bien que la statue ne peut plus être exposée, et que la couche picturale qui la recouvre ne peut plus être rétablie. La statue est ainsi rendue à Marcel DEBERG, trésorier à l’époque, qui la conserve chez lui.

Les années passent, on oublie la statue, le conseil se renouvelle, mais Marcel DEBERG est toujours présent. Un soir, lors d’une réunion de la Fabrique d’Eglise, Marcel nous apporte la statue… Tous, nous sommes sidérés : nous connaissions l’histoire de la statue, mais tous, nous pensions qu’elle avait été éliminée après l’accident. Et la voilà devant nous, entière, mais complètement maculée de mastic blanc.

2 non restaurées 640 2

Le soir même, la décision est prise : la statue sera confiée à l’Ecole de la Cambre, à Madame DECROLY, responsable de la restauration des sculptures, et qui a déjà restauré nos bustes-reliquaires en 2005-2006. Le dépôt est officialisé en juin 2008.
Le travail sera long car, au départ, peu gratifiant pour les étudiants : il faut commencer par dissoudre le mastic et le retirer petit à petit sans altérer la couche picturale sous-jacente. Et puis vient seulement le travail de restauration proprement dit, qui répare les lacunes, les fissures ou les dégâts provoqués par des insectes xylophages, et corrige les altérations de la polychromie.

2023 St Roch 500 72dpi

Après  15 années de travail réalisé par une vingtaine d’étudiants, ce 11 octobre 2023, nous récupérons enfin notre statue de saint Roch, remise à neuf, telle qu’elle était en 1866, lorsque les Acoziens la promenèrent pour la première fois dans les rues d’Acoz…

Cette statue de saint Roch est à nouveau exposée dans notre église, mais pour lui éviter de vivre à nouveau une mauvaise aventure, c’est toujours la statue de plâtre qui sortira lors de la Marche Saint-Roch et Saint-Frégo…

 

Caractéristiques de la statue

Datation : entre 1851 et 1900, selon l’Institut Royal du Patrimoine Artistique (IRPA)
Composition : statue de bois (tilleul), évidée afin d’éviter les fentes de cœur, et refermée par une planche à l’arrière.
Polychromie : la polychromie actuelle est la troisième appliquée sur la statue ; sur le dos du manteau, deux petites plages laissant voir les polychromies antérieures ont été conservées.

Exemple de restauration : index de la main gauche

DOIGTS 640

*****

© Bernard ALEXANDRE – 29 novembre 2023.

Acoz dans la presse régionale au 19e siècle

Pour une bonne lisibilité, j’ai retranscrit toutes ces coupures de la presse régionale : LE JOURNAL DE CHARLEROI,  LA GAZETTE DE CHARLEROI, L’INDEPENDANCE.

ACOZ – octobre 1848 – Nomination des bourgmestres et échevins – Province de Hainaut – Arrondissement de Charleroi – ACOZ : bourgmestre, de DORLODOT E ; échevins PHILIPPE M. et SCIEUR A.

ACOZ – 5 avril 1849 – Un événement bien triste est arrivé mercredi dernier à Biercée près de Thuin. Le nommé Dieudonné PATIGNY, âgé de 33 ans, cabaretier, domicilié à Acoz, revenait de Maubeuge avec deux chevaux de luxe adressés à M. de DORLODOT d’Acoz. Ce malheureux avait eu l’imprudence de se lier au poignet, au moyen d’un noeud coulant, le licou de sangle avec lequel était bridé le cheval qu’il tenait à la main. Sur la grande route de Biercée, ce cheval s’emporta et entraîna à une telle distance que son infortuné conducteur que, lorsqu’on arriva pour porter secours à celui-ci, on ne trouva plus qu’un cadavre horriblement mutilé. Il avait, suivant la déclaration de M. MAILARD, médecin, le cou rompu, et la mort a dû être presqu’instantanée.

Il fut inhumé dans l’ancien cimetière d’Acoz. On trouve toujours trace de sa plaque scellée au mur de l’église paroissiale Saint-Martin.

PLAQUE PATIGNY 600

ACOZ – 22 juillet 1849 – JUSTICE – Par jugement du tribunal correctionnel de Charleroi, du 19 juillet courant, Jean-Hubert MORIAMÉ, mineur, domicilié à Acoz, a été condamné à 7 mois de prison, pour sévices envers sa mère légitime et sa soeur.

ACOZ – 15 octobre 1852 – Un bien triste accident est arrivé avant-hier, vers 11 heures du matin, à Acoz. Les nommés Célestin et Célina POULEUR, âgés repectivement de 8 et 10 ans, enfants du nommé Célestin POULEUR, journalier demeurant dans cette commune, jouaient dans une sablière lorsque tout à coup est survenu un éboulement considérable. Ils furent recouverts de 8 pieds de terre. Retirés 2 heures après, ils ne donnaient plus aucun signe de vie.

ACOZ – 14 avril 1856 –  On nous écrit qu’un bel orgue dû à la générosité de M. de DORLODOT, bourgmestre et sénateur, a été placé dans l’église de cette commune. L’instrument est à 6 jeux format 7 registres et d’une puissance et d’une égalité de sons remarquables. Chaque jeu parle bien de son vrai caractère, et les jeux doux ont un moelleux des plus agréables.

ACOZ – 6 juin 1856 – Par arrêté en date du 19 mai 1856, le ministère de la justice approuve une délibération du conseil de fabrique de l’église d’Acoz tendant à accorder au sieur Eugène-François de DORLODOT, à Acoz, pour lui et sa famille, la concession d’une tribune dans ladite église, et ce, en considération des bienfaits dont il a gratifiés à cette église.

ACOZ – 4 septembre 1859 – On a découvert à Acoz dans une propriété appartenant à Madame la douairière Benjamin PIRMEZ-DRION des armes antiques, des urnes, des vases et d’autres objets ; malheureusement hormis les urnes, les autres trouvailles ont été brisées par la pioche des ouvriers.

ACOZ – 15 octobre 1896 – REVUE DES PERMISSIONNAIRES – Le commandant de gendarmerie ARCHAMBEAU, de Charleroi, passera la revue des permissionnaires de ce district aux dates, heures et endroits désignés ci-après : lundi 2 novembre à 7 heures 30 à Acoz, école communale des garçons, pour les communes de Acoz, Bouffioulx, Gerpinnes, Gougnies, Joncret, Nalinnes, Presles et Villers-Potteries.

ACOZ – 18 janvier 1860 – En 1846 l’on avait découvert à l’extrémité de bois de Châtelet, sur le territoire d’Acoz, un filon de minerais de cuivre qui, soumis à l’analyse, donna un rendement de 22 %. Une société d’industriels se constitua alors pour l’exploiter et l’on fit tous les travaux de recherches nécessaires mais l’on n’en trouva par la continuation. Ce qu’on avait mis au jour dans le principe était une poche telle qu’on en rencontre dans les exploitations de minerais de fer, et une fois épuisée il avait été impossible  de retrouver le minerais précieux, et bientôt les recherches furent abandonnées. Il paraît qu’on va les reprendre incessamment, et cette fois espère-t-on, elles seront couronnées de succès. C’est jusqu’aujourd’hui le premier filon de minerais de cuivre qu’on trouve dans le bassin de Charleroi.

ACOZ – 21 mars 1865 – Une triple prévention pèse sur Gustave BOLLÉ, âgé de 21 ans, ouvrier lamineur, né à Biesme, demeurant à Acoz. Dans la nuit du 14 au 15 janvier dernier, il fut trouvé, en compagnie d’un autre individu, chassant dans un bois appartenant au prince de Ligne. A l’approche des gardes, le compagnon prit la fuite et ne put être rejoint par les agents forestiers ; moins heureux, BOLLÉ fut arrêté. Le délinquant aurait, d’après les gades cherché, en se débattant, à leur porter des coups de pieds mais sans pouvoir les atteindre. L’instruction avait, en outre, établi que l’un des braconniers était porteur d’un fusil se démontant à la minute. Le tribunal correctionnel de Tournai condamna Gustave BOLLÉ, pour le fait de complicité de délit de chasse, à une amende de 100 francs, plus à payer une somme de 20 francs à titre de dommages-intérêts envers le propriétaire qui s’était porté partie civile. Le tribunal, par son jugement, écarta la prévention et celle d’avoir été trouvé porteur d’une arme prohibée. Le cour d’appel de Bruxelles a confirmé le jugement.

ACOZ -24 décembre 1865 – A vendre un coupé et phaeton. S’adresser à Louis, cocher, à Acoz.

ACOZ – 16 février 1869 – On nous écrit d’Acoz, le 12 février. Monsieur le Directeur, dans vitre numéro du 10 janvier vous avez annoncé qu’une députation du conseil communal d’Acoz devait se rendre à Ligne pour offrir en cadeau 6 services en argent et une pendule en marbre noir, à Monsieur LENOIR, ancien curé d’Acoz. Ces objets n’étant pas prêts, le départ dû être retardé jusqu’au 7 février. Lorsque la députation du conseil communal et les quelques habitants d’Acoz qui l’avaient accompagnée arrivèrent à Ligne, toutes les cloches se mirent en branle. Nous nous sommes immédiatement rendus dans un estaminet près de l’église, où nous avons exposé nos présents, afin de faire apprécier aux habitants de Ligne combien Monsieur LENOIR était ailé à Acoz. Les 6 services portaient l’inscription suivante : « hommage des habitants d’Acoz à M. LENOIR, curé – Décembre 1868 ». Il était gravé sur la pendule : « Acoz reconnaissant – 1869 ». Nous nous sommes ensuite dirigés vers la cure où Monsieur LENOIR nous reçut à bras ouverts. Monsieur Xavier DEMEURE, premier échevin, a prononcé un discours.

ACOZ – 10 mars 1869 – On nous signale un accident survenu à Acoz. Un ouvrier des carrières de MM. de DORLODOT frères, un nommé Joseph MOREAU, père de famille, a été renversé par un énorme bloc de grès, qui lui a cassé une jambe.

ACOZ – 21 avril 1869 – La mort vient de terminer la belle et laborieuse carrière de Monsieur Eugène de DORLODOT père, ancien sénateur, décédé hier à Bruxelles, à l’âge de 87 ans. M. de DORLODOT était un des plus anciens et des plus considérables industriels de notre arrondissement. I y a pour sa part contribué puissamment à l’introduction dans le pays et au succès de deux de nos principales industries : la verrerie et la forgerie. Le service funèbre sera célébré demain mercredi 21 avril à Acoz. Le samedi 24 avril, un second service aura lieu à Saint-Josse-ten-Noode lez-Bruxelles. Un train spécial partira demain mercredi à 10 heures du matin, de Châtelineau pour Acoz.

ACOZ – 30 janvier 1870 – On a perdu jeudi à midi, près de la station à Châtelineau, un chien d’arrêt pointer, blanc et jaune, de forte taille. Bonne récompense à celui qui le ramènera à M. Octave PIRMEZ.

ACOZ – 2 octobre 1871 – Etude de Me PIRET, notaire à Châtelet.  Vente de taillis et peupliers à Acoz. Le lundi 2 octobre 1871, à 3 heures, chez le sieur  Xavier GILOT, cabaretier à Acoz. A la requête de Monsieur Octave PIRMEZ, il sera procédé par le ministère de Me PIRET, notaire à Châtelet, à la vente de taillis croissant sur le bois du moulin et le bois Bierlu, contenant ensemble 2ha 59a 93ca et de 13 lots de peupliers. Pour renseignements, s’adresser à Félicien TOUSSAINT, garde au château d’Acoz.

ACOZ – 4 octobre 1872 – Nous vous avons annoncé la perte cruelle que vient de faire l’une des plus honorables familles de ce pays. Monsieur Ferdinand-Louis-Benjamin PIRMEZ d’Acoz, au début d’une carrière qui s’offrait à lui sous les auspices les plus brillants et des plus heureux, vient d’être frappé, à Liège, frappé d’une mort subite, dans sa vingt-huitième année. Les nombreux amis de la famille PIRMEZ compatiront vivement à la terrible désolation qui l’atteint d’une manière si inattendue. Un premier service, le corps présent, a été célébré en l’église Saint-Vincent à Liège, le 1er octobre. L’inhumation a eu lieu à Acoz, le 2 octobre. Un second service sera célébré en l’église d’Acoz, demain samedi 5 octobre à ?? heures. Les amis et connaissances de la famille qui par oubli, n’auraient pas reçu de lettre de faire-part, sont priés de considérer le présent avis comme en tenant lieu.

Il s’agit du frère d’Octave. Il serait décédé suite à une blessure provoquée par une arme à feu (accident ou suicide ?).

Fernand Pirmez

ACOZ – 3 juillet 1872 – Elections communales du 1er juillet 1872.  Ont été élus : Eugène de DORLOD0T 82 voix ; Xavier DEMEURE 81 voix ; Jean-Baptiste PHILIPPE 78 voix ; Xavier GILLOT 78 voix ; Jacques MATHIEU 70 voix ; Alexandre FAUVILLE 70 voix ; Jacques HELSON 70 voix ; Jean-Baptiste BARRA 65 voix ; Célestin DEMIERBE 70 voix. 4 bulletins blancs.

ACOZ – 3 août 1874 – Hier vers 7 heures du soir, une femme étrangère, âgée d’une vingtaine d’années, se trouvait au bout de la rue de Montigny à Charleroi, en proie aux premières douleurs de l’enfantement. La police, prévenue par des passants, arriva bientôt et conduisit cette femmes dans une auberge de la rue du Comptoir. Là, on fit vernir une sage femme, et deux heures après, une jolie petite fille voyait le jour ! L’accouchements accompli heureusement, on interrogea la mère qui prétendait être mariée depuis 6 mois et habiter Acoz. La nuit, une voisine promet de venir soigner l’accouchée. En effet, vers 2 heures du matin, elle vint encore lui donner à boire. Quelle ne fut pas la surprise des aubergistes et des voisins, quand, ce matin, on ne trouva plus ni l’étrangère ni son enfant ! Qu’étaient-ils devenus ? Que l’on se rassure, il n’y a eu ici ni crime ni un drame. La jeune mère est allée porter son enfant chez une vieille dame qui tient une école gardienne rue Puissant. Elle a promis de payer sa pension à raison de 25 francs par mois, puis elle est partie. On l’a reconnue d’ailleurs, il y a déjà quelque temps qu’elle vient à la journée à Charleroi.

ACOZ – Le 8 janvier 1896 – La fédération socialiste organise une conférence pour le samedi 15 août à 4 heures, chez le citoyen Léon GILOT, place de l’Eglise à Acoz. Orateurs : GODFRIAUX et Emile DUFRANE. Sujet : la mutualité, organisation syndicale, militarisme.

ACOZ – 24 janvier 1896 – TIRAGE AU SORT – ABSIL A. 276 ; BERNY E. 292 ; BAUSHAUWERS F. 283 ; CHARPENTIER O. 227 ; CRÉPIN G. 223 ; DAFFE V. 202 ; de DORLODOT L. 180 ; DEMEURE Joseph 225 ; DEMEURE Jules 180 ; GUYAUX F. 135 ; MEULEMANS E. 268 ; MOLFROID C. 275 ; PARIS J. 189 ; PECTOR D. 212 ; RIDELLE F. 218 ; VANESPEN A. 220.

ACOZ – 21 février 1896 – Par arrêté royale du 15 février 1896, la médaille civique de 1ère classe est décernée à Monsieur L. PHILIPPE, ancien instituteur communal à Acoz, en récompense des services qu’il a rendus à l’enseignement primaire dans le cours d’une carrière de plus de trente années.

ACOZ – 3 avril 1896 – BREVETS – DELCHARLERIE J.-B., à Acoz, pour fabrication d’un mortier pour les travaux d’ardoisage, pignons, faitières, cheminées, etc…

ACOZ – Le 10 mai 1896 – Un accident à Acoz. Hier vers 9 heures 30 du matin, le sieur MARY Emmanuel, chef piocheur au chemin de fer de l’Etat, a trouvé la mort sur la ligne d’Acoz à Mettet. La victime est âgée de 70 ans. Elle a7 enfants dont 3 ne sont pas mariés. Les agents de l’Etat prétendent que la mort provient de la rupture d’un anévrisme, tandis que les parents pensent qu’il y a eu un accident. J’ai constaté avec les sieurs Gustave CAMBERLIN de Villers-Potteries, et de Jules TASSIN d’Acoz, qu’il y avait une plaie à la tête et je suis repassé par Gerpinnes pour prier M. le Docteur VINCENT et M. l’Avocat EVRARD de bien vouloir visiter la victime. (Signé Isidore PIRET).

ACOZ – 19 juillet 1896 – JUSTICE – VIGNERON Ghislain-Joseph, maréchal, né à Acoz, domicilié à Villers-Potteries : coups et blessures à DELFORGE Joseph, avec incapacité de travail. La scène s’est passée à Châtelet. Le plaignant a reçu des coups de marteau dans le dos et dans la nuque. Il est resté assez longtemps  sans reprendre son travail. Le prévenu nie les faits mis à sa charge et fournit un alibi, mais des témoignages infirment l’alibi. Il s’agirait, d’après l’accusation d’une vengeance. Le défenseur soutient que le prévenu s’est porté lui-même les coups. Jugement : 1 mois de prison.

ACOZ – 30 novembre 1896 – Une nommée HIERNAUX, qui était disparue de son domicile depuis le 25 courant, a été découverte à l’état de cadavre dans les campagnes par un chasseur. Elle avait la tête criblée de coups de couteau. Le parquet de Charleroi a été prévenu.

ACOZ – 1er décembre 1896 – CRIME A ACOZ – TUÉE A COUPS DE MARTEAU – Comme on vous l’avait annoncé dimanche, la nouvelle que nous avons donnée à nos lecteurs de la découverte d’un cadavre d’une femme dans les campagnes aux environs d’Acoz. Voici à ce sujet les nouveaux détails : c’est un chasseur qui, passant dans un champ, à 200 mètres de la direction de Joncret, a découvert le corps de Antoinette ADAM, âgée de 44 ans, épouse HIERNAUX. Celle-ci était modestement vêtue, portant un châle sur les épaules, point de chapeau, telle enfin qu’elle était sortie de chez elle le 25, jour de sa disparition. Le cadavre était couvert de coups, d’ecchymoses ; on eut dit qu’elle aurait été piétinée et la tête portait trace de coups de marteau ayant occasionné une fracture du crâne. Les vêtements en désordre , le sang qui avait ruisselé sur le visage, montrait assez qu’il y avait eu une scène violente entre la victime et l’assassin et que celui-ci avait dû s’acharner sur elle avec une rage inouïe. Le chasseur ayant fait part à l’administration communale de sa lugubre découverte, on dépêcha des brancardiers qui rapportèrent le cadavre au domicile du mari. Celui-ci est, paraît-il, un ouvrier travaillant aux usines de Couillet. Le ménage était purement de convention, c’est-à-dire que malgré la vie en commun, l’épouse, tout le monde le savait, avait une vie irrégulière.  Le parquet, composé de MM. ECKMAN, procureur du roi, MINEUR, juge d’instruction, COLLIN, greffier, et de MM. MIOT et Moreau, médecins-légistes, a fait une descente lundi matin pour indaguer. Le corps de Antoinette ADAM a été transportée à la maison communale où a été pratiquée l’autopsie. Les magistrats sont restés sur les lieux toute la journée. De nombreux témoins ont été entendus. Un grand mystère plane sur ce dramatique événement qui a mis en émoi le hameau de Lausprelle et les environs. Toutefois, on a de graves soupçons sur un individu dont nous devons taire le nom.

ACOZ – 15 décembre 1896 – ACCIDENT – Un garde du Grand Central belge, de Florennes, voulant descendre d’un convoi en marche au passage à Acoz, a glissé sous les roues. On a relevé le pauvre garçon grièvement blessé.

ACOZ – 16 décembre 1896 – La conférence annoncée eut lieu dimanche, malgré les efforts des réactionnaires pour l’empêcher. A l’heure dite, le citoyen DESTRÉE, député de Charleroi, est arrivé et à parlé chez François RIDELLE, conseiller communal, devant une centaine de personnes, de la situation politique et la nécessité de se grouper. Le village important d’Acoz et son voisin Joncret sont encore à cet égard dans un état d’infériorité et d’indifférence. Nous espérons que le discours du citoyen DESTRÉE, très sympathiquement accueilli et applaudi à diverses reprises, aura pour effet de modifier cette situation et que les socialistes chercheront à augmenter leurs forces par l’association.

ACOZ – 3 septembre 1897 – NE TOUCHEZ PAS AUX CURÉS… Un arrêté royal du 27 août 1897, accueillant le recours formé par le conseil communal d’Acoz contre une décision de la députation permanente du conseil provincial  du Hainaut, maintient une allocation de 700 francs inscrite à l’article 33c des dépenses du budget de cette commune, pour l’exercice 1897, à titre d’indemnité de binage du desservant. Cette réformation est fondée, dit l’arrêt, sur ce que l’utilité d’une seconde messe, les dimanches et jours de fête, n’est pas contestée et que le desservant jouissait précédemment, sur les fonds communaux, d’une indemnité de 700 francs.

ACOZ – 30 mars 1898 – LA SUPPRESSION DES 1ères CLASSES – La suppression des 1ères classes sera appliqué à partir du 3 janvier, sur toutes les lignes indiquées ci-après ; les rails ne comporteront plus que des voitures 2e et 3e classes : Ermeton-sur-Biert, Florennes, Mettet, Acoz…

ACOZ – 31 mars 1898 – Un arrêté royal en date du 25 mars 1898 réforme l’arrêté du 7 janvier précédent par lequel la députation permanente du conseil provincial du Hainaut à :

1. Réduit à 431 francs la somme de 45 francs inscrite à l’article 17 (supplément de la commune pour les frais ordinaires du culte) des recettes du budget, pour l’exercice 1898, de la fabrique d’église Saint-Martin à Acoz ;

2. Supprime le crédit de 15 francs inscrit à l’article 39 (honoraires des prédicateurs) des dépenses du même budget. Une allocation de 15 francs est inscrite à l’article 39 des dépenses.

ACOZ – 16 mai 1898 – ACTES OFFICIELS – Un arrêté royal du 3 mai 1868 autorise le conseil communal d’Acoz à percevoir des centimes additionnels au principal des contributions foncière et personnelle, ainsi que du droit de patents.

ACOZ – 16 mai 1898 – ACTES OFFICIELS – Des arrêtés royaux autorisent les conseils communaux ci-après à percevoir une taxe sur les chevaux : … Acoz …

ACOZ – 27 juin 1898 – La population de la commune d’Acoz (arrondissement de Charleroi) est de 1.263 habitants.

ACOZ – 17 septembre 1898 – Acoz est autorisé à percevoir, à charge des exploitations industrielles, une taxe par personne qu’elles occupent.

ACOZ – 17 septembre 1898 – ENCORE UN ACCIDENT CYCLISTE – Le parquet de Charleroi vient d’ouvrir une instruction au sujet d’un accident occasionné par un cycliste imprudent qui, passant sur la route à vive allure, aurait renversé une vieille dame de 83 ans. La victime aurait été grièvement contusionnée. Quant au cycliste, il a filé à toutes pédales, mais on le recherche.

ACOZ – 30 octobre 1898 – TRIBUNAL – Accident de travail : le tribunal a rendu son jugement dans une affaire survenue à Acoz. Un ouvrier avait eu la main prise dans un engrenage. Le tribunal condamne pour blessure par imprudence M. DEGOSSER, conditionnellement de 2 peines de 59 francs d’amende.

ACOZ – 14 février 1899 – Cour d’assises du Hainaut – TENTATIVE D’ASSASSINAT A BOUFFIOULX  – La cour d’assises du Hainaut sous la présidence de M. le Conseiller BAREEL, a jugé, à l’audience de ce 13 février, une tentative d’homicide avec préméditation, mise à charge de Camille MOREAU, né à Couvin le 1 janvier 1870, mouleur en sable, demeurant à Bouffioulx. Le crime a été commis dans les circonstances suivantes, exposées dans l’acte d’accusation. L’accusé avait été en logement chez les époux Pierre LYES, habitant à Bouffioulx, il les avait quittés, mais fréquentait encore la maison. Au mois de juillet 1898, une scène de violence avait éclaté entre l’accusé et Pierre LYS. A la suite de cette scène, il avaient tous deux, comparu le 30 novembre devant le tribunal de police de Châtelet et tous deux y avaient été condamnés du chef de coups réciproques. Après cette scène, l’accusé avait acheté revolver ; après l’audience au tribunal, il avait proféré contre LYES des menaces de mort. Le même jour, les époux LYES le chemin de Bouffioulx à Acoz. L’accusé les précédait, accompagné de sa soeur. Tout à coup, l’accusé se retournant aperçut Pierre LYES et sa femme. Il revint sur ses pas, passa entre eux et tirant brusquement son revolver de sa poche, il fit feu presque à bout portant sur Pierre LYES. Celui-ci, en se voyant menacé, l’avait frappé sur le bras ; grâce à cette circonstance,  LYES ne fut pas atteint mais son veston fut brûlé par le jet de la flamme qui s’échappa de l’arme. L’accusait braquait à nouveau son revolver sur son ennemi mais celui-ci, s’élançant sur lui, le fit tomber et l’arme échappa de ses mains. L’accusé prétend qu’il n’a jamais menacé de mort, LYES ; qu’il était ivre le jour du fait ; qu’il n’a pas eu l’intention de tuer LYES. M. MINEUR, juge d’instruction à Charleroi expose les devoirs d’instruction qu’il a posés. Quelques témoins sont encore entendus qui font des dépositions insignifiantes, ils déclarent tous que l’accusé était fort ivre. M. le substitut JONNART soutient l’accusation. MOREAU est défendu par Me GUYAUX du barreau de Charleroi. Pendant que M. le substitut JONNART requiert, l’attitude de l’accusé est très inconvenante. Deux questions ont été posées au jury qui a répondu affirmativement à la première. La cour d’assise a condamné MOREAU à 7 ans de réclusion.

ACOZ – 16 mars 1899 – CHRONIQUE JUDICIAIRE – Tribunal correctionnel de Charleroi – Audience du 15 mars – Voleur et escroc – Armand TOUPET, de Marcinelle a un nom prédestiné. La prévention lui reproche d’avoir détourné des fûts au préjudice des Usines de Moncheret à Acoz, et d’avoir une autre demi-douzaine de fûts aux Hauts-Fourneaux du Sud à Châtelineau. Ce vol a été accompli dans des circonstances qui démontrent clairement que le voleur ne manquait pas de toupet… TOUPET avait commandé un charretier, l’avait fait entrer aux Hauts Fourneaux du Sud et là, sans plus de gêne et en se faisant aider même par des ouvriers de l’établissement, il chargea les fûts et les emporta ! Le tribunal le condamne par défaut, à défaut, des deux chefs de la prévention, à 7 mois de prison et à 78 francs d’amende et ordonne son arrestation immédiate.

ACOZ – 11 avril 1899 – DELIT DE PECHE – Deux individus de Marcinelle ayant pêché pendant la fermeture, dans le ruisseau à Acoz,  sont condamnés chacun à 50 francs d’amende. La peine est conditionnelle  pour l’un d’eux, qui comparaissait seul. L’autre prévenu faisait défaut.

ACOZ – 24 juillet 1899 – Sablière à louer située à Acoz (Moncheret) renfermant sable pour glaceries, scieries, hauts-fourneaux, laminoirs, etc… – Prendre adresse au bureau de La Gazette.

ACOZ – 20 août 1899 – On demande pour la Russie (Donetz) 2 bons dessinateurs (partie mécanique). Ecrire références et présentations A.G., poste restante à Acoz.

ACOZ – 4 octobre 1899 – L’AGRICULTURE A L’ECOLE – Un arrêté royal du 19 avril 1899 porte que chaque année des primes en argent seront distribuées aux instituteurs qui seront particulièrement distingués dans l’enseignement des notions d’agriculture. Le Moniteur d’hier contient une longue liste d’instituteurs qui reçoivent des primes variant de 50 à 100 francs. Nous extrayons de cette liste les noms des instituteurs appartenant au ressort d’inspection principale de Charleroi : L. LORY, à Acoz : 50 francs…

ACOZ – 13 novembre 1899 – L’EPARGNE POPULAIRE – Comme suite à l’article que nous avons publié ces jours derniers, relativement à la Caisse d’Epargne, nous publions ci-après le chiffre des dépôts sur livrets existant à la fin de décembre 1898 dans les bureaux des postes du pays de Charleroi : Acoz : 108,154…

*****

© Alain GUILLAUME – 17 novembre 2023.

La ducasse du Dessus-du-Bois

Suite au dossier posté sur le blog concernant les fêtes communales d’Acoz, Olivier GUILLAUME m’a confié deux coupures de presse parues dans la presse régionale au début des années 60.

A propos de la ducasse du Dessus-du-Bois

Naguère, au début septembre, se déroulait dans une ambiance extraordinaire et au milieu de la bonne odeur des tartes aux prunes « Altesse » la ducasse du Dessus-du-Bois. Elle connaissait un grand succès puisqu’elle était la plus achalandée de toute la contrée. En a-t-on parlé de « L’Ducasse du d’Seu-du-Bos » ! Et y est-on accouru de partout avec joie, avec enthousiasme !
C’est loin tout cela puisqu’elle est disparue depuis quarante ans.
Après la Seconde Guerre mondiale, celle de la rue des Ecoles prit sa succession, mais elle ne dura que ce que durent les roses… malgré le succès qu’elle remportait.
Il n’y a rien d’étonnant à cela nous dira-t-on puisque la télévision et les voyages ont pris le pas sur les anciennes activités récréatives.
La TV, parlons-en… à propos des ducasses. Ne voit-on pas des tas de gens s’asseoir devant leur poste de télévision pour suivre les « Jeux Sans Frontières » dont les jeux dits sportifs ne sont que des jeux de ducasses en plus grand, nous pouvons le dire. Alors pourquoi se passionner pour ces jeux sans frontières et se désintéresser des ducasses ?… avec la « perche à savon », les courses « en sac » et autres jeux populaires. Et aussi le jeu de balle, le feu d’artifice et même un concert. Sans compter qu’un bal champêtre « sur piste » aurait encore du succès, croyez-le bien. Mais pour cela il faudrait des organisateurs et de l’argent.

17 Fete Dessus-du-Bois 1924 640

16 Villa Mon Caprice 1925 640

ACOZ – Pour une restauration des ducasses régionales

Ducasse ! Naguère le jour de la ducasse à Acoz, Villers-Poterie, Gougnies, Joncret était une cité du rire et de la vie trépidante, on oubliait le chant des oiseaux, la solitude des campagnes, le travail à la carrière, le tonnerre de l’usine. La fanfare régnait en maître dans les rues ou sur le kiosque. On jouait à la balle au gant dans la rue des Bèguènes à Acoz, au Baty à Villers, sur la place à Gougnies, et l’on adorait surtout le tamis dans la « rue » à Joncret. La Fanfare d’Acoz y donnait un concert car partout en ces patelins on l’aimait bien. Les chevaux de bois tournaient en emportant sur leurs harnais les petits cavaliers. Les marchands de frites et de crème glacée étaient pris d’assaut par une ribambelle de gamins en courte culotte. Tirs aux pipes, tirs aux chandelles avec des mousquetons de Marcheurs… Bals au son d’un orchestre de bals champêtres sous les guirlandes de lanternes vénitiennes, jusque fort tard. Valses, polkas, quadrille des lanciers. Jeu de balle au gant, bal champêtre et encore attractions foraines le lundi. « Tour de la jeunesse » aussi, autre concert aussi peut-être par une musique amie. Amusements divers selon les patelins. Mémorable ducasse du Dessus-du-Bois, la plus pimpante, la plus populaire aussi que personne n’aurait voulu manquer. Le mardi, jeux populaires, bal et brûlage de la ducasse. Mercredi, regret que c’était fini déjà… Ah ! Les ducasses d’antan ! Où sont-elles ? Les jeunes qui ne les ont pas connues ne se font aucune idée de leur charme, de l’entrain et de la joie qu’elles provoquaient chez les vieux autant que chez les jeunes.
Aussi, on est en droit de se demander si l’on ne devrait pas mettre tout en œuvre pour restaurer ces ducasses en les mettant au goût du jour, sans renier l’orchestre itinérant irremplaçable, on doit le savoir, le concert, le jeu de balle et autres distractions modernes parmi quelques amusements anciens… qui ne déplairaient pas aux jeunes et vieux. Avec, comme attraction sportive, du jeu de balle, le sport roi des ducasses dans la région, celui dont aucune ducasse ne peut se passer. Et des bals avec orchestre qui jouerait aussi bien pour faire danser les vieux que les jeunes. Sans oublier les innovations qui s’imposent parce qu’elles sont en rapport avec les goûts de notre époque.
Oui, en procédant de la sorte, un comité de jeunesse pourrait prétendre rénover la ducasse de son patelin pour la plus grande joie de toute la population.

*****

© Alain GUILLAUME – 9 novembre 2023.