A propos du projet de déménagement de la première maison communale d’Acoz

 

Je viens de découvrir un article datant du 18 novembre 1963, édité dans « Le Journal de Charleroi » qui complétera le dossier « La première maison communale d’Acoz » posté sur notre blog en février 2023.

 

A propos d’un hôtel communal

On en conviendra, il est regrettable de voir l’aspect dérisoire de notre minuscule (c’est bien le mot) maison communale étouffée par les maisons voisines qui ont, d’autre part, un cachet bien plus beau que le sien.

Elle qui devrait être le palladium des citoyens est là, toute petite et honteuse, on dirait, en face de la masse imposante de l’église et à deux pas de l’aristocratique et beau château.

En fait de palladium, de symbole des libertés communales, c’est plutôt minable. Et  minable, elle le devient de plus en plus à l’égard de l’ensemble des bâtisses de plus en plus belles et de plus en plus nombreuses que comporte la commune et des conceptions de plus en plus modernes qu’ont les gens qui peuplent ces maisons. La maison commune n’est pas uniquement le centre administratif du patelin (dont l’importance ne cesse de s’amplifier), mais elle est devenue le centre de gravité de toute la vie locale. Il lui faut un cabinet (bien insonorisé) pour le bourgmestre, et aussi pour les échevins, un bureau pour le secrétaire et le receveur, un pour la police, un local pour les archives, une salle pour les mariages (ceux-ci étant plus pompeux à notre époque), qui pourrait aussi servir de salle de réceptions. C’est la raison pour laquelle l’administration communale a décidé de désaffecter l’actuelle maison commune de sa destination première et de faire aménager en hôtel communal l’ancienne maison d’école qui se prête très bien à cela vu les pièces dont elle dispose et aussi, en raison de son cachet extérieur. Bien sûr, il faudra l’aménager intérieurement, mais étant donné les raisons exposées ci-dessus, il faut faire la dépense. Acoz ne peut continuer à faire figure de parent pauvre, l’importance qu’il a prise le lui interdit.

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© Alain GUILLAUME – 21 septembre 2023.

 

 

 

Le drapeau des anciens militaires d’Acoz

En novembre 2007, j’avais publié un petit article qui fut repris dans mon ouvrage « Acoz de A à Z », tome 1, page 161 :

« Ce drapeau tricolore a été retrouvé à Lausprelle, dans le grenier de Madame MORIAMÉ. Cette dame en avait fait dont jadis à Joseph ELOY pour qu’il figure au nombre des souvenirs du Cercle de Recherches Historiques d’Acoz qui n’existe plus aujourd’hui.

Nous ignorons tout de ce groupement créé en 1910. Il pourrait cependant avoir son origine en rapport avec des militaires ayant accompli leur service personnel et obligatoire, pour la première fois, après que le tirage au sort eut été aboli le 18 novembre 1909 ».

Drapeau-anc-mili-1910 650

Dernièrement, j’ai retrouvé trace de courrier envoyé par Joseph ELOY à diverses associations patriotiques :

« … Nous recherchons depuis un certain temps des informations sur les sociétés locales des anciens militaires d’Acoz dont nous possédons le drapeau de 1910. Hélas, nos recherches sont vaines. Le Musée de l’Armée n’est pas en mesure de nous fournir la moindre source de renseignements. Chez nous, plus de trace de cette activité dans les souvenirs des plus âgés. Rien à espérer du côté des archives communales brûlées dans l’incendie de 1914…

Si vos recherches vous ont fourni assez d’informations sur cette société, vous nous serez très agréables de nous les communiquer car nous pensons que ces sociétés sont issues d’une même idéologie… ».

Un courrier émanant d’Arthur CAUDRON de Mons (Jemappes) a retenu toute l’attention de notre historien local :

« C’est avec grand plaisir que je vous transmets les éléments que j’ai recueillis :

Sociétés Royales des Anciens Militaires

Je crois que c’est au cours des dix dernières années du règne de Léopold II que la plupart des cercles ont été créés.

Je ne vous apprendrai rien de notre ancien roi, tout comme son père, le fondateur de notre dynastie, était inquiet de la tournure des événements internationaux (visées annexionnistes de Napoléon III, entrevue dramatique en janvier 1904 avec GUILLAUME II, sans oublier les troubles sociaux exacerbés avec la naissance du P.O.B. et de la D.C.).

Mais notre souverain se heurta à l’aveuglement d’une partie de la majorité parlementaire et à l’antimilitarisme de la « vieille droite », renforcé après la débâcle française à Sedan (G.H. DUMONT, « Histoire de Belgique » pp. 421 et suivantes).

Ne serait-ce pas la cause profonde de la création, par volontaires interposés, de « fraternelles » afin de contrebalancer l’esprit défaitiste de politiciens naïfs ?

N’oublions pas que le principe du service militaire personnel (un fils par famille) adopté par la Chambre par 100 voix contre 68, fit contresigné in extremis par Léopold II le 15 décembre 1909, c’est-à-dire 3 jours avant sa mort (op. cit. 441). »

Le 12 août 1980.

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Ce drapeau avait « quitté » notre village après bien des péripéties. J’en avais retrouvé la trace et Thierry FRIPPIAT, l’actuel président du Cercle d’Histoire et de Généalogie de Gerpinnes, l’a récupéré. Dans un très bon état de conservation, il « repose » aux bons soins du Cercle d’Histoire.

Un grand merci à Thierry.

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© Alain GUILLAUME – 19 septembre 2023.