Octave PIRMEZ et la Tour Octavienne

(Notes de feu Joseph ELOY, écrites vers 1980).

Joseph ELOY était une figure marquante de notre village.

Sous-percepteur des Postes au bureau d’Acoz, il s’était lancé dans la politique locale d’abord comme conseiller communal pour ensuite devenir échevin des travaux de 1971 à 1976.

Il était aussi conseiller à la Fabrique d’Eglise de la paroisse Saint-Martin.

Vers 1965, il avait fondé le C.R.H.A. (Cercle de Recherche Historique d’Acoz) avec Marcel MEUNIER et Jacques FRANCOIS. A eux trois, ils ont recueilli de nombreux documents, photos anciennes et archives d’une grande valeur pour notre patrimoine..

Le 25 octobre 1980, lors de l’inauguration de la stèle de la famille d’Udekem d’Acoz, le cercle historique avait organisé une exposition au château d’Acoz où l’on a pu se rendre compte du précieux travail que ces trois personnes avaient réalisé.

Malheureusement, à leur mort, toute cette richesse locale a «  disparu »… quelques documents furent « sauvés » par le Centre Culturel de Gerpinnes.

                                                                                               Alain GUILLAUME.

 

…Qui n’a pas entendu parler d’Octave Pirmez, cet écrivain de talent qui a marqué son époque d’une empreinte profonde ?

Il était né à Châtelet en 1832. Domicilié au château d’Acoz, il y décédera le 1er mai 1883, des suites d’un refroidissement.

Il se retirait volontiers dans une tour située à l’écart, dans un milieu sylvestre, qu’il fit construire en bordure de l’ancien chemin qui conduisait à Villers-Poterie. L’endroit était propice au recueillement et à l’inspiration.

Cette tour fut dénommée par la suite « la Tour Octavienne ».

Il ne s’agit pas d’une tour ayant un quelconque intérêt militaire. C’est avant tout un ermitage vertical, du type moyenâgeux car Octave PIRMEZ était un romantique. Le style est gothique mais avec des meurtrières… ogivales ! Elle possède un porche Louis XVI dans le détail mais de proportions… romanes ! Il n’y a donc rien de valable ni par ancienneté ni par unité de style d’époque.

En fait, cette tour pourrait très bien se situer entre le « pigeonnier » du XVIIIe et le donjon de guerre du XIIe.

Actuellement, ce bâtiment est tombé dans un état de décrépitude et d’abandon, et les descendants du poète se désintéressent totalement de son maintien ou de sa restauration. Nous sommes loin de l’engouement qui marqua les festivités du centenaire de la naissance de l’écrivain, cérémonies qui furent honorées de la visite de Sa Majesté le Roi Albert 1er.

Mais revenons au poète. Il a écrit, entre autres, « Les Feuillées », « Heures de Solitude », « Pensées et Maximes », « Rémo, Souvenirs d’un Frère ». Il excellait aussi dans le dessin et le croquis mais ceux-ci sont demeurés inédits jusqu’à ce jour

Un autre trait de la personnalité d’Octave PIRMEZ était l’indépendance. Celui que l’on a appelé « le Solitaire d’Acoz » était demeuré célibataire mais on lui a connu des maîtresses. Il en a entretenu jusqu’à trois en même temps. D’un heureux caractère, il aimait les facéties. Ce pince-sans-rire ne se privait nullement de faire des blagues, même aux dépens de ses maîtresses. N’avait-il pas imaginé un beau jour d’offrir une toilette identique à chacune d’elles et de les inviter toutes trois à un seul et même rendez-vous à la sortie de la grand-messe du dimanche célébrée en l’église d’Acoz. Lui seul, bien entendu, était absent, bien dissimulé à peu de distance de là pour observer ce qui allait se passer. Décrire la scène serait inutile, on peut facilement imaginer l’embarras des donzelles, sans parler des habitants d’Acoz qui s’en firent des gorges chaudes pendant longtemps…

(Voir l’ouvrage « ACOZ de A à Z » – Alain GUILLAUME –  tome 1 – pp. 210 à 213).

 

Alain GUILLAUME – Juin 2018.

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