Acoz et Lausprelle dans la presse régionale de 1900 à 1905

24.1.1900

TIRAGE AU SORT DES MILICIENS

ACOZ : BOLLE 187, BOSHOUWERS 178, CHERMANNE 181, DECAMPS 270, HENOQ 183, MARIT 95, RIGAUX E.183, RIGAUX F. 227, SAINTHUILE 271, THONE 260.

23.5.1900

UN MEETING MOUVEMENTÉ

Un véritable traquenard avait été tendu à Acoz-Village pour la réception des propagandistes socialistes DETRAIN, BAILY et SERVAIS. Il était environ 5 heures de relevée quand le citoyen DETRAIN commença à parler en plein air sur la place communale, près de l’église. Aussitôt un individu qui, d’après ce qu’on nous rapporte, n’était autre que le garde d’écurie de Monsieur PIRMEZ, donna le signal du vacarme et aussitôt on se mit à battre plusieurs tambours, tandis que le varlet disait aux orateurs : « Vous ne parlerez pas, c’est défendu ! ».

Pour éviter une bagarre et après beaucoup d’efforts, nos amis se rendirent dans un café des environs pour y continuer le meeting. Mais là, afin sans doute de bien affirmer la volonté de son maître, le meneur du boucan intima l’ordre au cabaretier d’interdire aux socialistes de parler !

Cette manœuvre ne réussit pas et le meeting put avoir lieu, pendant que le provocateur du désordre allait chercher du renfort,  à l’aide duquel il escorta nos propagandistes, en renouvelant ses cris et injures.

Les habitants étaient indignés de ces odieuses manœuvres et plusieurs marquèrent leur indignation en demandant aux socialistes de revenir. Ce que ceux-ci feront jeudi prochain, malgré tous les valets de Monsieur PIRMEZ.

4.6.1900

SOCIETE MUTUALISTE

La reconnaissance légale est accordée à la société mutualiste « La Prévoyance de Saint-Martin », établie à Lausprelle, commune d’Acoz.

20.9.1900

PRIME OCTROYEE

Une prime a été octroyée à M. LORY, instituteur à Acoz, pour une calotte de miel.

24.2.1901

TERRIBLE ACCIDENT A ACOZ

Hier matin, un terrible accident s’est produit à la gare d’Acoz. Un nommé Albert PIERRAUT, d’Hanzinelle, garde excentrique, était allé mouvoir un excentrique situé à l’écart, près des laminoirs.

Quelques temps après, ses compagnons, ne le voyant pas revenir, coururent à l’endroit où il s’était rendu et trouvèrent son cadavre coupé en deux.

Le malheureux aura sans doute glissé au moment du passage du train qu’il aiguillait. Il laisse une veuve et un orphelin.

4.5.1901

RENCONTRE D’UN TRAIN ET D’UN CAMION DU BRASSEUR

Vendredi matin  vers 6 heures, un camion de la Brasserie d’Acoz attelé de trois chevaux traversait le passage à niveau du Chemin de Fer de l’Etat au lieu-dit « La Brockmann » à Bouffioulx. Les deux camionneurs étaient assis sur le siège de la voiture et celle-ci allait au pas. Le passage à niveau se trouvant à l’entrée d’une forte courbe, les conducteurs ne purent voir le train de voyageurs allant de Châtelineau à Givet. Celui-ci prit la voiture en écharpe vers le milieu ; camion et tonneaux furent complètement détruits, les chevaux furent blessés et apeurés. Quant aux domestiques, ils reçurent des contusions qui, pour le moment, ne présentent aucune gravité. L’accident est dû à la négligence de l’Etat Belge, les barrières étant ouvertes au passage du train. Il est à remarquer que le personnel du chemin de fer a établi dernièrement des nouvelles barrières qui ne laissent plus qu’un passage exigu et dangereux et qu’il est absolument nécessaire de modifier.

22.6.1901

VOLEUR D’EGLISE

La gendarmerie de Châtelet a arrêté hier matin pour le conduire à la prison de Charleroi un certain Célestin DRIEN, âgé de 35 ans, de Falisolle, qui avait été surpris à l’église d’Acoz à dévaliser les troncs de saint Frégo.

20.8.1901

ACOZ – LE TELEPHONE

Une bonne nouvelle pour les habitants des communes d’Acoz, Joncret, Bouffioulx, Gerpinnes et Gougnies : Monsieur le Ministre des Chemins de Fer vient d’approuver la création d’un réseau téléphonique à Acoz qui sera relié au réseau de Charleroi.

14.2.1902

TERRIBLE ACCIDENT

Mercredi, dans la journée, un machiniste des usines d’Acoz, le nommé J. LIBOIS, a été tué par la chute d’un contrepoids d’une vingtaine de kilos, et qui lui est tombé sur la tête.

L’accident est arrivé par suite du bris d’un boulon qui retenait le contrepoids à une glissière.

Le malheureux LIBOIS était marié et père de deux enfants.

23.4.1902

ACOZ

Soirée musicale et dramatique donnée par la Société des Fanfares. Au programme : « L’fîe du Champette » et « Yun qu’a du Toupet » de Clément DEFOREIT.

17.7.1902

ACOZ – FEMME BRULEE

Mercredi vers 11 heures du soir, comme finissait la retraite aux flambeaux qui clôture les fêtes, un incident a surgi qui a jeté profonde émotion. La femme Alice MINEUR vit la flamme d’une bougie communiquer le feu à ses vêtements. Elle fut immédiatement entourée de flammes mais heureusement on parvint à la dégager.

Ses vêtements ont été réduits en cendres et la malheureuse est grièvement brûlée à la figure.

6.11.1902

ENCORE DES FUNERAILLES TROUBLEES

Une personne digne de foi communique le fait suivant :

Lundi dernier avaient lieu à Acoz les funérailles de Gustave BOLLE, garde-convoi aux chemins de fer de l’Etat. La messe d’enterrement avait été commandée pour 9 heures ; ce n’est qu’après bien des supplications de la part des parents du défunt que Monsieur le Curé consentit à attendre les délégations du chemin de fer arrivant par le train de 9 heures 20, pour commencer l’office.

Cette cérémonie terminée, des collègues du défunt se disposèrent à prendre la tête du cortège funèbre avec le drap mortuaire. C’est alors que Monsieur le Curé d’Acoz, sortant de la sacristie, arriva d’un air furibond et s’écria avec force : « Je défends de prendre le drap. »

Il est à noter que ce poêle(1) est un cadeau de feu Monsieur Fernand PIRMEZ à la jeunesse d’Acoz.

Revenant à la charge et frappant des deux mains sur le cercueil, le curé répéta : « Encore une fois, je vous le défends, sinon je n’irai pas au cimetière. »

Malgré l’intervention de Monsieur et Madame Maurice PIRMEZ, le prêtre ne crut pas devoir changer de résolution, troublant seul par ses cris et gestes le silence du saint lieu.

Dans une bousculade qui amena la chute du prie-Dieu, assistants et curé se disputèrent le drap mortuaire. Monsieur et Madame PIRMEZ, indignés de ce qui se passait, quittèrent immédiatement l’église.

Force resta néanmoins au bon pasteur qui ainsi accompagna le cercueil au champ de repos.

Ces faits font l’objet de toutes les conversations à Acoz.

(1) Drap mortuaire

17.12.1902

GRAVE AFFAIRE DE MŒURS

Une instruction est ouverte à propos du viol d’une fillette de quatre ans par un gamin habitant Acoz.

3.6.1903

ACTE DE BANDITISME

On est sur la trace de l’auteur de banditisme commis vendredi à Acoz chez Madame LAMBERT. Un mandat d’arrêt a été lancé hier dans le Centre où habite l’individu.

4.6.1903

UN AUDACIEUX VOL

En l’absence de Monsieur Jh RADEAU, des voleurs ont pénétré dans sa demeure et y ont enlevé 6 obligations d’Anvers 1887, 2 obligations de Liège 1897, 4 de Bruxelles 1886.

Les numéros des titres ont été transmis aux diverses polices et aux agents de change.

17.6.1903

DECORATION CIVIQUE

La Croix Civique de Seconde Classe est accordée à M. L. FAYT, échevin de la commune.

19.6.1903

DONATION A LA FABRIQUE D’EGLISE

Le « Moniteur » publie un arrêté royal autorisant la fabrique de l’église Saint-Martin, à Acoz, à accepter la libéralité de Mademoiselle Maria de DORLODOT, sans profession, demeurant à Suarlée, agissant en son nom et comme se portant fort pour MM. Henri de DORLODOT, chanoine, professeur à l’université de Louvain, Sylvain de DORLODOT, conseiller provincial, demeurant à Floriffoux, et Joseph de DORLODOT, sans profession, demeurant à Floreffe, portant donation à la fabrique de l’église Saint-Martin, à Acoz, d’un capital de 11.120 francs en fonds publics belges 212 p.c., à charge de la dite fabrique de faire célébrer annuellement et à perpétuité deux obits chantés et quarante messes basses aux époques et aux intentions indiquées dans l’acte, et d’employer chaque année une somme de 28 francs à faire recommander au prône de l’église précitée, suivant les usages établis dans la paroisse, les âmes des personnes désignées.

22.6.1903

TRIBUNAL CORRECTIONNEL DE CHARLEROI

Audience du 25 février – Rébellion

Les nommés VANGODSTSNOVEN Désiré, VANGODSTSNOVEN Alphonse, M. VICTOR, LOUIS R., Y. FRANCOIS, ACHILLE F., EDOUARD  N., LEON V. et CHRISTOPHE Jules, sont poursuivis pour, se trouvant à Acoz le 28 juillet 1902, avoir attaqué les gendarmes MATHY et BILY.

Le premier est condamné à 2 mois de prison, le second à 1 mois, CHRISTOPHE à 2 mois, M.R., Y.F. à 1 mois conditionnellement, N. et V. à 2 mois avec sursis.

28.6.1903

ACTE DE BANDITISME

Le long de la route de Châtelet-Gerpinnes, à 200 mètres de la gare d’Acoz, habitent Madame veuve MASSART et sa fille Rosalie, âgée de 22 ans, mariée à Isidore LAMBERT, piocheur au chemin de fer.

Vendredi vers 4 heures, pendant que son mari se trouvait au travail et sa mère sortie pour des courses, Madame Rosalie LAMBERT sommeillait sur une chaise tenant son enfant âgé de 22 mois sur les genoux.

Tout à coup elle se réveilla et aperçut un homme devant elle qui lui porta des coups de poing à la tête et l’assomma.

L’escarpe la ligota à l’aide d’une corde, lui mit un bâillon sur la bouche et lui passant la corde au cou la tira dans la cave. A l’aide d’un cordon d’un tablier l’individu serra le cou de l’enfant qu’il déposa près de la mère.

A 5 heures 30, Madame veuve MASSART rentra et trouva sa fille et l’enfant inanimés. Elle appela au secours. Les voisins accoururent et prodiguèrent leurs soins. Après une demi-heure d’efforts, Madame LAMBERT et son enfant reprirent connaissance.

On s’aperçut alors que l’individu était monté à l’étage, avait fouillé tous les meubles et enlevé une somme de 204 francs qui se trouvait dans le tiroir d’un meuble.

La gendarmerie de Gerpinnes a ouvert une enquête. On est sur la trace du coupable.

8.1.1904

AVIS RELATIF A L’ENSEIGNEMENT – ACOZ (HAINAUT)

Centre, école mixte –  Instituteur – Traitement : 1.200 francs + logement et jardin + indemnité de 150 francs pour cours d’adultes. Eventuellement, section de Lausprelle, école mixte – Instituteur : même traitement et mêmes avantages.

Demander à l’administration communale avant le 10 janvier.

8.1.1904

CHEMIN DE FER DE MONTIGNY-SUR-SAMBRE A ACOZ

L’Etat a commencé l’emprise des terrains nécessaires à l’établissement du chemin de fer de Montigny-sur-Sambre à Acoz. Il y a longtemps qu’il était question de la construction de cette ligne ; elle fit un moment partie du réseau de la Compagnie des Bassins Houillers du Hainaut, mais son tracé offrait tant de difficultés qu’elle fut abandonnée. Elle partait de la gare de formation de Couillet-Montigny ; un pont était jeté sur la Sambre et la ligne allait de là pour se diriger vers Acoz en traversant Boubier et Bouffioulx.

Il y aura une grande station dans cette dernière localité dans le but de faciliter le service de la gare de Châtelineau, toujours très encombrée.

Acoz recevra les transports de la ligne du Luxembourg qui seront expédiés par Montigny à Charleroi et Marchienne. De cette façon Châtelineau perdra une partie de l’important trafic qui lui vient de la ligne du Luxembourg. Il suffit de jeter un coup d’œil sur le tracé de la nouvelle ligne pour se rendre compte de la dépense qu’elle occasionnera, mais d’autre part elle rendra au chemin de fer des services incalculables, qui compenseront largement ce qu’elle aura coûté.

3.3.1904

L’ART DE GUERIR

Décidément, si l’on meurt encore dans l’arrondissement de Charleroi, ce n’est pas faute de médecins et de pharmaciens. Nous ne comptons pas les dentistes, les droguistes, les sages-femmes et les vétérinaires ; cela nous mènerait trop loin.

… Acoz : 1 médecin, 1 pharmacien …

30.5.1904

PENSIONS

Par arrêtés royaux des 2 décembre 1903 et 5 mars 1904, les pensions suivantes sont accordées à : …  Monsieur LORY (L.L.), ancien instituteur communal à Acoz, 1.597 francs.

4.6.1904

11.4.1904

14.6.1904

MANIFESTATION PIRMEZ

De notre correspondant de Charleroi :

Dimanche a eu lieu à Acoz, la manifestation en l’honneur de M. Maurice PIRMEZ, nouveau député. Quatre mille personnes figuraient dans le cortège qui s’est formé à la gare ; vingt-six sociétés étaient présentes, groupées autour de nombreux drapeaux et cartels. Malheureusement la pluie est tombée sans discontinuer. On remarque de nombreux groupes de la Jeune Garde Catholique, des députations des cercles industriels de Charleroi, des cercles catholiques du Bassin, des sociétés mutuellistes de Charleroi, Châtelet, Couillet, Gilly, Montigny, Marchienne, etc.

Toute la population des environs prend part à la fête.

De nombreux discours ont été prononcés dans la cour du château. Les cris de «  VIVE PIRMEZ ! » ont retenti sans discontinuer.

31.8.1904

Le sieur Oscar NIHOUL, domicilié à Acoz, prévient le public qu’ayant quitté Acoz pour se rendre à Marchienne-au-Pont où il travaille et habite, il ne reconnaîtra pas les dettes que son épouse Elisa YERNAUX, a pu ou pourrait contracter.

6.11.1904

EXTRAIT

D’un exploit des 2 et 3 novembre 1904, de l’huissier SUAIN, de Charleroi, il appert que la dame Augustine BOREUX et son époux Désiré HENRY, taillandier, ayant comme dernière résidence connue Grenelle-lez-Paris ; 2° Mathilde BOREUX, ménagère, et son époux Achille MARTIN, coupeur d’habits, sans résidence connue, ont été sommés de prendre communication en l’étude du notaire BAYET, de Gerpinnes, du cahier des charges dressé pour arriver à la vente publique de la nue-propriété de certains immeubles leur appartenant par indivis et situés à Acoz et à Ave et Auffe et de se trouver le lundi 21 novembre 1904, à 2 heures l’après-midi, chez Philippe CHAPEAUX, à Acoz, et à toutes les autres séances d’adjudications pour assister à la dite vente.

                                               Extrait conforme, Léandre SUAIN.

6.11.1904

LE MAUVAIS ŒIL

Le triomphe de Monsieur PIRMEZ a été l’occasion de plusieurs incidents macabres.

D’abord, lundi plusieurs habitants de la commune ont été blessés en tirant des cambres en l’honneur du nouvel élu.

Ensuite hier mardi, son arrivée à Acoz a été attristée par un singulier cas de mort subite. Le nouveau député avait pris, à Châtelineau, le train de 11 heures 10 pour Acoz où l’attendaient des manifestants, une musique et un échevin, Monsieur Firmin MENGEOT, porteur d’un bouquet et qui devait prononcer un discours. Le pauvre homme n’a pas eu le temps d’en tirer le premier mot. Il est tombé raide mort aux pieds du nouvel élu. Néanmoins, dit le « Pays Wallon » qui rapporte le fait, un nombreux cortège conduisit Monsieur PIRMEZ jusqu’à sa demeure. Le sympathique nouveau député de Charleroi remercia chaleureusement pour les marques de sympathie dont il était l’objet. Il invita les manifestants à cesser toute manifestation, déplorant la mort de Monsieur MENGEOT, et il engagea vivement tout le monde à prier pour le repos de son âme. Monsieur MENGEOT avait 60 ans.

9.12.1904

DECORATIONS CIVIQUES

Par arrêté royal, la décoration civique est décernée, en récompense de services rendus à l’occasion de maladies épidémiques. La Croix de 2e Classe a été décernée à Ed. LAURENT, docteur en médecine à Acoz.

13.2.1905

ACOZ – TIRAGE AU SORT

BESOMBES 160 – CREPIN 205 – HOUIOUX 186 – LEGENDRE 176 – MATHIEUX 239 – MEUNIER 226 – POULEUR 245 – ROUVROY 170 – SAINTHUILE 184 – STAQUET 96 – WATRICE 153.

29.3.1905

VOL A ACOZ

L’avant-dernière nuit, des voleurs, après avoir fracturé la fenêtre du magasin de chaussures de Madame MENGEOT, à Acoz, se sont emparés d’une trentaine de paires de chaussures.

22.4.1905

LES PETITES FAVEURS

Nos lecteurs auront pu voir dans notre dernier numéro, les modifications introduites dans le service des trains de voyageurs à dater des 1er mai et 1er juin prochains. Ils auront remarqué qu’un nouveau train, – aller et retour -, desservira la ligne de Châtelet-Châtelineau à Acoz. Les voyageurs habitués de cette ligne s’en féliciteront. Le nouveau train n’est donc pas créé pour leur faire plaisir ? Il est mis en marche uniquement pour donner toutes ses aises au député clérical, Monsieur PIRMEZ. Monsieur le Ministre des chemins de fer n’a rien à  refuser au châtelain d’Acoz, même un train pour son usage presque exclusivement personnel.

Pendant ce temps-là, on réclame vainement la mise en marche de nouveaux trains sur certaines lignes beaucoup plus importantes. Ils rendraient de grands services à de nombreux voyageurs, et donneraient un supplément d’activité aux affaires. Mais le gouvernement s’en fiche !

2.7.1905

CHRONIQUE JUDICIAIRE – TRIBUNAL CORRECTIONNEL DE CHARLEROI

AUDIENCE DU 1er JUILLET

Dangereux individus

En avril dernier, Emile RAINCHON de Charleroi et Pierre DELEUW de Marcinelle, commettaient à Acoz, un vol au préjudice de M. ABSIL, avec une audace peu commune. Ils étaient entrés dans la maison, en plein jour, à 10 heures du matin, en ouvrant la porte à l’aide de fausses clefs. Madame BELGEONNE avait vu les individus et savait sa fille, Mme ABSIL, absente, elle voulut voir ce que venaient faire ces singuliers visiteurs. Elle tenta vainement de pénétrer dans l’habitation : la porte était solidement calée. A la fin, elle parvint cependant à y entrer, se voyant dérangés, les escarpes s’enfuirent en emportant 1.200 francs en valeurs et en argent. Ils escaladèrent la clôture du parc de Monsieur de DORLODOT et allèrent cacher les valeurs dérobées et les outils de cambrioleurs qu’ils possédaient.

Heureusement, le garde Camille LORENT les arrête bientôt.

Les deux voleurs avaient certainement prémédité leur coup : depuis plusieurs jours, on les avait vus rôdant à Acoz, autour de la maison ABSIL. DELEUW y avait même pénétré sous prétexte d’acheter un cheval.

Ce sont deux redoutables mauvais sujets. On les soupçonne des vols commis le 2 avril à Thuin et à Biesme-sous-Thuin ; mais l’accusation a dû abandonner cette prévention, faute de preuves suffisantes. Ils sont accusés de vol, de vagabondage spécial, de port d’armes prohibées, et RAINCHON, de rupture de ban de jurisprudence.

RAINCHON a été condamné à 3 ans et 4 mois de prison, et DELEUW à 3 ans et 3 mois.

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© Alain GUILLAUME – 10 août 2025.

Acoz et Lausprelle dans la presse régionale en 1945

Tous ces articles ont été puisés dans la « GAZETTE DE CHARLEROI » et le « JOURNAL DE CHARLEROI ».

 

9 janvier 1945

CONSEIL DE GUERRE

Samedi 13 janvier 1945 : Eugène WAUTELET, rue Charnoy à Acoz, pour recel d’essence américaine.

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27 avril 1945

PINCÉ EN FLAGRANT DÉLIT

Roger GENOT, rue Pré Barré 1 à Joncret, travaillant au dépôt américain d’Acoz, a été surpris par la police militaire alors qu’il était en train de voler des marchandises. Il a été mis à la disposition de M. l’Auditeur Militaire.

Précisions

Suite à la libération de septembre 1944, le site des anciennes usines de Moncheret est occupé  par l’armée américaine qui y installe un dépôt de ravitaillement. Capturés après les débarquements de Normandie (juin 1944) et de Provence (août 1944) et lors de l’avancée des Alliés sur le continent européen, des prisonniers de guerre allemands, jeunes pour la plupart, y sont occupés. A la fin du conflit, certains ne sont pas rentrés en Allemagne et sont restés dans la région où ils ont trouvé de l’emploi et fondé une famille. De même, certains civils des alentours d’Acoz ont également travaillé pour les Américains.

Lucien SAINTHUILE m’avait raconté que l’armée américaine était dotée de gros camions de marque GMC et BEDFORD pour le transport des marchandises de ravitaillement. Ils étaient conduits par des soldats noirs qui roulaient fond de train à travers les rues du village.

Joseph VANDENBOSCH avait racheté un de ces camions. En 1955, en descendant la rue du Madjuster (actuellement rue du Centre), les freins ont lâché, l’engin a traversé l’actuelle rue de Moncheret pour terminer sa course contre le bac en pierre posé sur le trottoir de mon actuelle habitation (n° 24). Une pompe était fixée à la façade. On y distingue toujours la pierre dans laquelle était scellée cette pompe.

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28 avril 1945

NECROLOGIE

Funérailles officielles d’un héros de la résistance

Les funérailles officielles d’Albert QUINET, né à Acoz le 1er juillet 1901 et fusillé par les Allemands le 29 mai 1944, inhumé au charnier de Jumet, auront lieu le samedi 28 courant, à 10 heures, à l’église Saint-Antoine de Charleroi Ville-Basse.

Les membres des groupements de résistance du bassin de Charleroi sont priés d’assister nombreux à l’enterrement d’un camarade de combat.

Réunion à la mortuaire : Maison NICETTE, place Albert 1er 21, Charleroi, à 9 heures 30.

Cet avis tient lieu de faire-part.

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23 mai 1945

Nous apprenons la mort de Monsieur le Baron Hermann PIRMEZ, décédé au camp de Dachau (Allemagne). Une messe a été chantée pour le repos de son âme le mardi 22 courant à 9 heures, en l’église Saint-Martin, à Acoz.

Ce présent avis tient lieu de faire-part.

Château d’Acoz.

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17 juin 1945

SOUVENIRS DE 1940

Le Baron de DORLODOT nous adresse une nouvelle lettre :

Acoz, le 14 juin 1945

Monsieur le Directeur,

J’apprécie, croyez-le bien, la courtoisie de vos commentaires. Mais que vous êtes mal informé à mon sujet ! Et comme vous devriez lire les Annales Parlementaires… Je suis donc obligé, une fois de plus, de vous demander de faire paraître, dans votre journal, une rectification à la place occupée par votre réponse.

Et tout d’abord, si je n’ai usé du terme « suspect » à l’adresse de « Voilà », c’est par déférence pour « La Dernière Heure », puisqu’elle croit pouvoir se réclamer de cette publication pour attaquer un parlementaire.

Ceci dit, et à l’opposé de ce que vous pensez, je n’éprouve aucune « horreur » pour la démocratie. Je suis au contraire si attaché au parlementarisme que j’ai souvent déploré son mauvais fonctionnement. C’est ainsi que j’ai pu dire, notamment au Sénat, le 17 juillet 1936 : « que de tous les moyens inventés à ce jour pour gouverner les peuples, le régime parlementaire pourrait bien être le moins mauvais. Je regretterais sa disparition, ajoutai-je, car à mon sens le plus honorable des modes de gouvernement et ce serait, en même temps, le moins mauvais, si chacun prenait sa tâche au sérieux ».

J’en viens pour terminer à ce que vous écrivez au sujet de la publicité de « La Dernière Heure », que j’apprécie à sa juste valeur. Vous me soupçonnez, à tort, de vouloir l’utiliser gratuitement, car… j’en n’ai pas besoin. En effet, par suite de la pénurie de papier, qui limite le tirage de mes livres, les quatre premières éditions ont été épuisées, chez l’éditeur, dès leur sortie de presse. Il est permis de penser qu’il en sera de même pour le prochain volume, qui traitera de Limoges et de la capitulation. Toute réclame est donc superflue… même dans « La Dernière Heure ».

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Directeur, l’expression de mes sentiments distingués.

                                               (signé) Baron René de DORLODOT.

Nous nous félicitons d’avoir provoqué cette déclaration d’attachement au parlementarisme.

Nous espérons qu’il durera toujours et que nous verrons, le cas échéant, Monsieur de DORLODOT, se signaler comme adversaire de l’absolutisme.

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21 juillet 1945

AVIS INDIVIDUEL

Je soussigné DUBOIS Gilbert, rue des Ecoles 188 à Acoz, prisonnier politique rentré le 6 mai, ne reconnaîtrai pas les dettes que ma femme PIRLET Marguerite a pu ou pourrait contracter. Celle-ci ayant quitté le domicile conjugal le 22 mai 1945.

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27 juillet 1945

ACOZ-LAUSPRELLE : UN ÉVÉNEMENT BALLANT

Nous ne doutons point que ce sera un grand événement sportif ce grand concours de jeu de balle au tamis qui, dimanche prochain 29 juillet à Lausprelle, à l’occasion de la ducasse, opposera Biesme et Hanzinne nouvellement reconstituées avec des jeunes qui promettent encadrant des chevronnés excellents de la Ligue de l’Amateurisme, à notre jeune équipe dans laquelle nous retrouverons  Jules NICOLAS, champion de 1ère catégorie B de 1941 et Fernand ADAM de la fameuse équipe de « Mouchets » des environs de 1930, épaulés par un « trio » qui s’est fait du bras et de la main à la pelote… et qui prend actuellement le tamis et le gant de corne.

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14 août 1945

UN COSTUME COMPLET ET DES CHAUSSURES

Le service d’intendance de l’armée va se charger de distribuer à chaque prisonnier de guerre non de carrière, y compris les officiers de réserve, le tissu et les accessoires nécessaires à la confection d’un costume civil et une paire de souliers. Il importe que les intéressés fassent connaître de toute urgence la pointure des souliers qui leur conviennent en mentionnant leurs nom, prénom et adresse exacte. Le bureau de comptabilité militaire établi au 51 rue de l’Usine à Couillet est chargé de recueillir les renseignements des prisonniers habitant les localités de la région.

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27 août 1945

AVIS AUX FORAINS

Les forains désireux d’obtenir un emplacement pour les Fêtes de la Victoire des 15, 16, 17 et 19 septembre sont priés de faire parvenir leur demande au plus tôt au comité organisateur, rue de Villers 107 à Acoz.

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6 septembre 1945

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15 septembre 1945

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23 septembre 1945

ACCIDENT DANS LA COTE D’ACOZ

Dans la côte d’Acoz, entre Acoz et Gerpinnes, un camion de la firme GAROT-DELIRE de Châtelet est entré en collision avec un tombereau de betteraves. Le convoyeur de ce tombereau, Monsieur Georges BERGER, d’Acoz, assez grièvement blessé aux jambes, a été transporté à l’hôpital de Gilly.

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23 novembre 1945

CONSEIL DE GUERRE DE CHARLEROI

Adolphe PETINIOT, 21 ans, rue des Dames 52 à Acoz-Lausprelle, SS Wallonie, est condamné à la détention perpétuelle.

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8 décembre 1945

ACOZ – NOS ROUTES

Par ces temps de gel et de neige, les routes glissantes sont un danger pour la circulation. Pendant l’occupation, le service communal intéressé avait à sa disposition de la fine cendrée pour remédier à cet état de choses. A présent, l’administration communale se désintéresse complètement de la sécurité du public.

ACOZ-LAUSPRELLE – ON ATTEND

La population est étonnée que les services compétents n’aient pas encore, depuis le 4 octobre, fait le nécessaire pour la distribution des pommes de terre. Est-ce la répétition de l’année écoulée ? La population souhaite un peu plus de conscience et de célérité de la part des responsables, dans l’exercice de leurs fonctions.

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12 décembre 1945

ECLAIRAGE PUBLIC

Notre commune est une des dernières si pas la dernière de la région où l’éclairage public n’est pas encore rétabli. Ceux qui dirigent la commune et qui se croient seuls compétents et indispensables ne pourraient-ils pas s’en occuper ?

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15 décembre 1945

MONSIEUR LE BARON N’EST PAS CONTENT

Monsieur le Baron de DORLODOT n’est pas content : mais là, pas content du tout, du tout, du tout ! Na.

 Et il ne l’envoie pas dire à « La Cité Nouvelle », qui ne s’en porte pas plus mal pour cela.

Mais de quoi s’agit-il ?

Le 9 octobre, le journal bruxellois annonçait que le Baron de DORLODOT était menacé de suspension, pour sa conduite sous l’occupation, et l’article portait ce titre : « Le Baron de DORLODOT, bourgmestre discutable ».

« Ce titre est inadmissible » écrit Monsieur le Baron, « car jusqu’à présent, à ma connaissance, je n’ai pas été discuté comme bourgmestre, que par vous et par les Allemands dont une ordonnance m’a empêché, pendant plus d’un an, d’exercer les fonctions que je tiens depuis bientôt 25 ans sans aucune interruption de Droit ».

« Ouais ! » répond « La Cité Nouvelle ». « Ne jouons pas sur les mots : c’est au titre de conseiller communal d’Acoz – et non au titre de bourgmestre – que la province de Hainaut a ouvert une information contre Monsieur de DORLODOT ».

Quant à parler de fonctions ininterrompues de Droit, c’est une explication  plus qu’alambiquée, car si c’est à sa fonction de bourgmestre qu’il fait allusion, Monsieur de DORLODOT ferait bien de se relire lui-même. Il n’est, en effet, qu’un esprit comme le sien pour arriver à expliquer aux gens qui veulent bien le croire, qu’il est possible à un homme, fût-il baron, d’être bourgmestre sans l’être ou de ne l’être pas, tout en l’étant. Il faut croire que Monsieur ROMSÉE lui-même n’était point parvenu à comprendre puisqu’il a cru devoir, dans le temps même où il cassait certains bourgmestres pour que chacun se rappelle, réinvestir Monsieur de DORLODOT dans des prérogatives mayorales.

Pendant des semaines dans « Le Rappel » Monsieur de DORLODOT a brassé du vent. Jamais on ne vit patriote faire autant de bruit que celui-ci pour démontrer qu’il fut un patriote.

C’est peut-être pour cela et pour d’autres raisons encore que Monsieur de DORLODOT, qui se proclame indiscutable, est, dans sa propre commune, si passionnément discuté : car pour un bourgmestre indiscutable, il n’en est certainement pas, en Belgique, de plus discuté.

Allez donc faire un petit tour à Acoz et vous nous en direz des nouvelles. Et si vous voulez un tuyau pour mettre les gens en veine de confidences, demandez que l’on commence par vous conter l’histoire du lot mirifique offert par le baron pour la tombola des prisonniers de guerre. Le gagnant n’a jamais été prendre livraison de ses dix kilos de rutabagas !

                                                                       RIPATEAU

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© Alain GUILLAUME – 31 mai 2025.

La fermeture des usines de Moncheret

Le site métallurgique des usines de Moncheret était un fameux nid d’emplois qui a fait vivre des centaines de familles de la région.

Vers 1972, des rumeurs de fermeture se profilent et la réaction des responsables syndicaux ne se fait pas attendre.

J’ai retrouvé trace d’un premier courrier envoyé au président de la commission paritaire, en date du 5 mars 1973.

Monsieur le Président,

Les travailleurs de Moncheret, vivement émus par l’annonce de la fermeture de leur division, qui, à leur sens, est encore viable pour de nombreuses années, moyennant certains investissements, exigent de la part des responsables une révision de leur plan triangulaire, en tenant compte de la situation particulière de la région sud-est de Charleroi.

Moncheret a toujours été rentable mais exploité depuis 1938 jusqu’en 1966 par la société AMS (Aciéries et Minières de la Sambre) qui n’a fait aucun investissement, repris par la suite par la TMM (Thy-Monceau-Marcinelle) qui a fait travailler à plein rendement avec la même politique de non investissement. Malgré cela nous avons reçu, de 1966 à novembre 1972, des félicitations et marques de satisfaction sur la marche de Moncheret.

C’est pour ces raisons que nous ne pouvons admettre la position de la nouvelle société triangle qui en l’espace de trois mois veut nous faire croire que nous ne sommes plus viables.

                                                                       Les travailleurs de Moncheret

 

Situation géographique et économique de Moncheret et de son personnel

Le personnel occupé vient principalement de deux zones : celle de Bouffioulx à Mettet et environs ; celle de Bouffioulx à Florennes et environs.

Sur 653 personnes (30 employés et 623 ouvriers), les deux zones fournissent 470 employés et ouvriers. Il reste donc 183 membres du personnel qui viennent des communes de Châtelet, Châtelineau, Pont-de-Loup, Aiseau, Presles, etc.

Cette région a perdu grand nombre d’emplois au cours de ces dernières années ; Bouffioulx, par exemple, a perdu MAXIMA « La Biesme », des fonderies, des poteries, des carrières. Pour le reste des deux zones, sont disparues : carrières, sablières, marbrerie, scierie et combien d’autres exploitations familiales, sans oublier les petites exploitations agricoles.

La production de Moncheret

Elle est de plus ou moins 15.000 tonnes par mois en petits produits, fers marchands et spéciaux très élaborés qui, bien souvent, ne sont au départ que des billettes inutilisables sur des trains modernes. Les deux trains sont mécanisés de façon à travailler (suivant les produits) soit à la main, soit avec mécanisation, dans des temps de montage très courts.

Il faut aussi ajouter à cela les possibilités de parachèvement tels que découpage, perçage, épointage, mise en couleur, goudronnage, dressage, bottelage, etc.

                                 L’équipe FGTB-CMB de Moncheret – Mai 1973.

Un grand nombre de personnel qualifié gravitait autour des laminoirs, ce qui permettait à ces derniers d’être munis d’un bon outil de travail primordial pour sortir des profilés spéciaux et de très bonne qualité. Plusieurs écoles industrielles dont les plus réputées étaient « Les Aumôniers du Travail » et « L’Université du Travail » de Charleroi fournissaient de la main d’œuvre hautement performante. De plus, des cours du soir y étaient prodigués aux personnes qui désiraient se perfectionner dans un métier bien défini : ingénieur industriel, dessinateur industriel, électricien, bobineur, ajusteur, modeleur, menuisier…

 

« LE JOURNAL DE CHARLEROI » du 26 mars 1975

Adieu MONCHERET

C’est donc une longue histoire industrielle qui prendra fin puisque l’usine de Moncheret est très ancienne.

Elle se nommait jadis « Forges et Hauts-Founeaux de DORLODOT-HOUYOUX » sur le Ruisseau d’Hanzinne. Cette usine était anciennement une platinerie : elle est citée en 1704 et appartenait en 1810 à N.-J. LORENT & Cie. Par arrêté du 25 septembre 1829, le baron DECARTIER d’YVES fut autorisé à transformer cette platinerie en un haut-fourneau à fondre, au moyen du charbon de bois ou du coke, selon les qualités de fonte qui seraient demandées.

Le 16 mai 1855, Eugène-François de DORLODOT-HOUYOUX obtient la permission de construire un haut-fourneau au coke sur l’emplacement d’une foulerie que lui avait cédée le sieur G. BAILLY. Un arrêté du 27 février 1837 a autorisé l’ajout d’une affinerie à l’anglaise près de son haut-fourneau. Un troisième haut-fourneau a été autorisé le  12 novembre 1851.

On le voit, tout cela ne date pas d’hier et on lit dans « Souvenirs » du baron de DORLODOT publié en 1947 que les Forges d’Acoz, qui appartenaient également à sa famille, constituaient en 1869 une des plus fortes industries du pays. Les laminoirs occupaient à cette époque 1.295 ouvriers et produisaient 51.850 tonnes, tandis que pour cette branche, COCKERILL n’avait que 993 ouvriers pour une production de 29.475 tonnes.

En 1753, on comptait à Acoz : un haut-fourneau appartenant au comte de QUIEVRAIN, seigneur de Quiévrain ; une forge à deux affineries à M. PUISSANT de Marchienne.

La forge dite de Saint-Eloy a été autorisée le 25 avril 1761 ; le propriétaire alors était Joseph PUISSANT. En 1806, Gauthier PUISSANT changea cette forge en platinerie à cause de « circonstances désavantageuses ». Vers 1812, il y établit un laminoir en place de marteau. En 1826, Pierre-Joseph HOUYOUX, de Bousval, propriétaire de cette usine, y établit un laminoir pour étirer le fer en barres. Un arrêté royal du 18 août 1828 autorisa le propriétaire à remplacer le laminoir à tôles par plusieurs autres laminoirs propres à étirer le fer en tôles, en verges et en barres et à ajouter à cet établissement un cylindre dégrossisseur et 6 fours à réverbère pour fondre, affiner et chauffer le fer au moyen de la houille.

Un arrêté du 14 novembre 1829 autorisa P.-J. HOUYOUX et son gendre Eugène-François de DORLODOT à ajouter à cette usine un haut fourneau à fondre le minerai de fer et un fourneau de finerie  pour convertir la fonte en métal. Des arrêtés du 16 mai 1835, du 28 juin 1837 et du 30 décembre 1840 ont autorisé des modifications ou prononcé la maintenue.

Cette usine, disait un ingénieur en 1840, jointe à celle de Bouffioulx, appartenant au même propriétaire, forme l’établissement sidérurgique le plus considérable de tous ceux possédés dans le 2e district par un particulier.

Le laminoir a été construit en plusieurs étapes. L’usine avait été montée, dans le principe, pour marcher au moyen de l’eau et c’est seulement plus tard qu’on a successivement soumis le train ébaucheur à une machine à vapeur et ajouté les trains à rails et à petits fers.

Une longue histoire qui s’achève donc, c’était inévitable. Mais selon le président de la délégation syndicale, Gustave COLLYNS, on aurait dû le faire moins brutalement.

La meilleure formule, dans l’absolu, aurait été d’attendre la mise en service de la nouvelle unité de production actuellement en construction, sous le nom de CARLAM, dans le port de la Praye à Châtelineau.

Nous avons déjà largement évoqué dans le passé ce que sera ce train à larges bandes ultra-moderne, capable de produire de l’acier inoxydable et de l’acier à grains orientés. Normalement, elle aurait dû produire ses premières tonnes d’acier en 1976.

La situation économique étant ce qu’elle est malheureusement, on pourrait les attendre jusqu’en 1978, et il semble que c’était beaucoup demander au patronat que de maintenir Moncheret en vie jusqu’à ce moment.

L’exploitation était en effet devenue largement déficitaire.

On n’attendra donc pas CARLAM pour reclasser, aussi bien que possible, les ouvriers de Moncheret, mais cela n’ira pas sans mal…

Le conseil d’entreprise de Moncheret a accepté la proposition syndicale tendant à étaler les opérations de déplacement des travailleurs en 3 phases : le 30 avril, le 15 mai et le 30 mai 1975. On est arrivé à ce qu’on accorde la prépension à tous les travailleurs de 60 ans et plus, les autres étant reclassés dans les usines du groupe de la région. Ils seront 135  dans ce cas qui ont été compléter des équipes à Monceau et Marcinelle.

De plus jeunes ouvriers ont quitté la sidérurgie pour des emplois dans les administrations, intercommunales, services des travaux des communes de la région, certains même ont été engagés dans les services de polices communales ; pour d’autres, la solution fut de se lancer dans des activités d’indépendants.

Nombreux courriers…

La réaction du personnel

Souvenirs

  • En 1962, la diffusion de la série télévisée britannique « le Saint », en raison des initiales de sa vedette Simon TEMPLAR, allait susciter un véritable engouement dans les foyers. On rencontrait le logo dans les étals des marchés, aux pare-brise des voitures, bref, un peu partout. L’atelier d’ajustage de Moncheret s’est lancé dans la fabrication (on va dire « non officielle ») et rares sont les foyers qui ne possédaient pas la petite figurine.

  • En haute conjoncture, les équipes de lamineurs étaient très productives et recevaient des primes de productivité. Une rivalité allait naître entre les contremaîtres. Ce fut le cas entre Wilhem BERTULOT, surnommé « Barabas », et son fils Willy, dit « L’Agace ». Lorsque Wilhem était satisfait des performances de son équipe et avait donc battu celle de son fils, en reconnaissance il offrait chocolat et… cigares.

                                          

  • les années 65-70, de nombreux sidérurgistes se retrouvaient le dimanche matin au café « Au Voltigeur» à Acoz, tenu par Fernand et Andrée HANQUART. Le commerce tournait à plein rendement avec de-ci, de-là, des conversations qui convergeaient toujours autour de Moncheret. J’entends encore « billettes », « tonnage », « pause de nuit », « cylindre »… Jeune typographe à l’époque,  je n’avais pas beaucoup de conversation !
  • Les transports publics des ouvriers à Moncheret étaient très bien organisés et gérés par les autobus « LARDINOIS » de Villers-Poterie. Dès 5 heures 30 jusqu’à 22 heures 30, ceux-ci transportaient les ouvriers sur trois grands axes : Châtelineau, Florennes et Mettet.
  • Certains ouvriers étaient affublés d’un surnom. Deux anciens, Michel DEGRAUX et Gustave PIRMEZ, se souviennent : « Barabas, L’Agace, Cigarette, Fil de Fer, Gros Stomac, El Carrè, El Gros Bil, El Caty, Aimable, Laplume, El Flamint, Cougnet, El Baudet, Lacane, El Coréen, Toufoume, Bobet, El Betchet, El Chimot, El Grand Bert…… » (liste non exhaustive).
  • On refroidissait les lignes des laminoirs au moyen de l’eau pompée dans le « Ruisseau d’Hanzinne ». L’eau tiédie était rejetée au lieu-dit « El Tchôt’ Euw », (l’Eau Chaude), fréquenté et apprécié par la jeunesse de Chamborgneau et de Bouffioulx.                                                          

 

 L’album souvenirs…

Ce dossier a été conçu grâce aux archives de Gustave COLLYNS, délégué principal des usines de Moncheret. Je remercie vivement sa fille Noëlla de m’avoir permis l’accès à ces témoins du passé.

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© Alain GUILLAUME – 14 avril 2025.

Acoz et Lausprelle dans la presse régionale en 1944

Tous ces articles ont été puisés dans la « GAZETTE DE CHARLEROI » et le « JOURNAL DE CHARLEROI ».

 

25 janvier 1944

SÉANCE DE CHANSONS

Les deux chanteuses et les trois diseuses qui se produisirent récemment lors d’une séance consacrée à l’entraide aux familles de prisonniers réussirent à créer un moment l’ambiance du cabaret, de ce bon vieux cabaret que la plupart de nos concitoyens ignorent malheureusement.

Ceci dit, il convient que nous félicitions Mesdemoiselles Madeleine DESSINIUS et Juliette LEFÈVRE de leurs bonnes interprétations en solo de « Tchip Tchip », « Tout Passe », « Pierrette », « Le Cœur de ma Mie », etc… et leur accompagnateur Monsieur Jean HOSPEL.

Nos félicitations également à Mesdemoiselles Suzanne DESSINIUS, Irène HISTACE et Anne-Marie PATIGNY qui nous détaillèrent à ravir quelques poésies d’une certaine importance.

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2 février 1944

PETITE BALLE AU TAMIS

Enfin, ce que nous avons toujours préconisé se réalise, c’est-à-dire l’union dans le jeu de pelote des deux localités sœurs de Bouffioulx et Acoz. Certes, cette union n’existe pas sur le papier entre les deux sociétés puisque celle d’Acoz n’existe plus, mais cette union se réalisera de par l’introduction dans l’équipe de division 1 des « Potits » de trois joueurs acoziens qui entraîneront à leur suite les amateurs de leur localité.

Les Roger POULEUR, Léon DEGRAUX et Jean RIDELLE sont trois jeunes éléments pleins de talents qui, sous la conduite du dévoué et compétent M. Fernand BRUYR président et du conseiller bénévole M. Hector POULEUR, réaliseront de belles choses. Les deux autres éléments sont bien doués également. Nous dirons prochainement leurs noms. On est donc en droit d’espérer un bon comportement de cette juvénile équipe… qui, nous dit-on, sera bientôt dotée d’un beau ballodrome.

Il est à souhaiter enfin que le ballodrome d’Acoz accueille une bonne fois ou deux l’équipe des « Potits » qui nous touche de si près.

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5 février 1944

UNE SÉRIE DE VOLS A ACOZ

Pendant la nuit du 2 au 3, des voleurs ont opéré à l’aide de fausses clefs dans diverses remises d’habitations d’Acoz.

Chez M. Dominique VANHEDDEGEN, 87, rue de Villers, ils ont pris un vélo ; chez M. Paulin DELESPINETTE, 117, même rue, quatre poules, un coq et quatre lapins ; chez M. Clément VAN ONDY, 108, même rue, deux lapins.

La gendarmerie de Gerpinnes a ouvert une enquête.

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11 février 1944

UN DEUIL AU F.C. ACOZ

Albert GIGOT est mort ! Telle est la triste nouvelle qui se répandit comme une traînée de poudre dans la localité. Bien que sérieusement malade depuis un certain temps déjà, rien ne faisait prévoir une fin aussi rapide de l’ex-capitaine du F.C. Acoz. Nous disons ex-capitaine, c’est une façon de parler, car s’il avait cédé sa place, c’est en raison du mal qui le minait ; il en était toujours le capitaine spirituel.

Ainsi donc, la fatalité implacable et maudite veut que de vieux parents soient frappés dans leurs affections les plus chères et à jamais privés de celui qui aurait encore pu être leur soutien. La solidarité heureusement n’est pas un vain mot. A côté des premiers beaux gestes, nous ne doutons pas que d’autres témoignages ne manqueront pas de se manifester, si ce n’est déjà fait.

Tous les amateurs, tous les joueurs de football et de pelote garderont un bon souvenir d’Albert GIGOT. C’était un excellent garçon, au coeur bon et sincère.

A ses vieux parents, à ses frères et sœurs, à sa famille que sa mort afflige, nous présentons l’expression émue de nos vives condoléances. Au Football Club Acoz, nous exprimons également notre sympathie, à l’occasion du deuil qui le frappe.

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18 février 1944

TENTATIVE DE MEURTRE A ACOZ

La nuit de mercredi à jeudi, Daniel VOLTAN, ouvrier d’usine, âgé d’une cinquantaine d’années, et domicilié rue de Gerpinnes à Acoz, dormait avec son fils Félicien, dit « Marcel », âgé de 21 ans.

Vers 1 heure du matin, celui-ci entendit son père crier. Il se leva précipitamment, descendit et alla se cacher dans le w.c. du voisin.

Vers 5 heures, il se risqua dans la maison, remonta dans la chambre et découvrit son père baignant dans une mare de sang.

Daniel VOLTAN était blessé à la tête.

Un médecin fut mandé d’urgence. Il constata que le malheureux était atteint d’une fracture du crâne, fracture provoquée par un objet contandant.

Transporté à l’hôpital Sainte-Thérèse à Montignies-sur-Sambre, il a été admis en traitement.

La gendarmerie de Gerpinnes et la police judiciaire de Charleroi enquêtent au sujet de cette affaire assez abracadabrante.

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29 mars 1944

GRAND CROCHET A ACOZ-LAUSPRELLE

Ce dimanche 2 avril, à 17 heures, aura lieu dans la salle de M. Léon MORIAMÉ, grand-place, un grand crochet pour amateurs, avec le concours de vedettes de la chanson. Il y aura de nombreux intermèdes et les spectateurs auront le plaisir d’entendre les derniers succès du jour. C’est un spectacle de bonne humeur.

Pour le crochet, les concurrents peuvent s’inscrire chez M. MORIAMÉ.

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25 avril 1944

UN ACTEUR N° 1

Il nous est toujours agréable de dénicher dans l’un ou l’autre coin de chez nous, un bon acteur de théâtre, car on n’en fait pas beaucoup, pour la raison qu’on n’a jamais cultivé l’art théâtral. Ceux qui sont arrivés n’en ont que plus de mérite puisqu’ils ont dû travailler d’eux-mêmes et prendre des leçons ailleurs. Tel est le cas de Léon MORIAMÉ, qui perche sur la Butte de Lausprelle.

Son histoire est simple. Attiré par le théâtre, il s’affilia au cercle « Le Progrès » dont le renom s’est solidement établi au cours de ses 35 ans d’âge. Léon MORIAMÉ y monta donc sur les planches, et comme il avait une bonne instruction et beaucoup de goût, il se hissa rapidement au-dessus du commun des jeunes acteurs. Son application tenace, les cours de théâtre qu’il suivit… et aussi l’autorité et la compétence de M. Maurice HISTACE, ce vétéran dont nous vous entretiendrons un de ces prochains jours, eurent tôt fait de le sacrer vedette-amateur.

Son premier grand mérite est de se mettre avec beaucoup d’adresse dans la peau de ses personnages. Son jeu est spontané, varié, humain. Son visage reflète toujours avec exactitude les sentiments dont les auteurs animent les personnages, qu’ils soient comiques ou dramatiques. Il se plie avec une rare souplesse à toutes les exigences de l’interprétation. Tout est au point dans la technique et dans le style. Pourtant il est difficile – beaucoup plus difficile qu’on ne pense – d’incarner un personnage qui ne cherche pas, qui ne veut pas chercher à paraître exceptionnel. Pour réussir, il faut une dose de tact peu commune, un sens d’observation très développé, une force d’adaptation extrêmement subtile.

Son calme naturel lui est aussi d’un précieux appoint. Et il ne faut pas croire que Léon MORIAMÉ se confine dans l’exécution de pièces ordinaires. Il lui faut toujours du relevé en français comme en wallon. Car il est à l’aise dans les deux genres et ceci n’est pas son moindre mérite. C’est très bien à lui de mener de front les théâtres français et wallon, ce dernier ne disposant pas de beaucoup de bons acteurs. Aussi renseignons-nous Léon MORIAMÉ à ceux qui se sont attelés à la noble tâche d’assurer l’existence du théâtre patoisant et de le hisser toujours plus haut.

Et en terminant disons que la carrière de Léon MORIAMÉ se déroule dans une atmosphère de lumière, de ferveur et de fidélité.

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14 juillet 1944

VOL ET ABATTAGE D’UNE BREBIS

Mercredi après-midi, vers 14 heures 30, Madame Joseph GAUTHIER, fermière, domiciliée à Acoz, a constaté que des inconnus avaient volé et abattu sur place une brebis lui appartenant.

Celle-ci se trouvait en pâture au lieu-dit « Fonds Charnoy », à Acoz.

Madame GAUTHIER a déposé plainte à la gendarmerie de Gerpinnes qui enquête.

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17 juillet 1944

ARRESTATION DE L’AUTEUR DU VOL ET DE L’ABATTAGE D’UNE BREBIS

Nous avons relaté, vendredi, qu’une brebis avait été volée et abattue au préjudice de Madame Oliva MORIAMÉ, fermière à Acoz.

Nous apprenons aujourd’hui que l’enquête menée à ce propos par la brigade de gendarmerie de Gerpinnes vient d’aboutir à l’arrestation de l’auteur de ce méfait.

Il s’agit de Roger FERY, domicilié rue de l’Eglise à Bouffioulx. L’individu a été mis à la disposition du Parquet de Charleroi, vendredi matin.

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26 juillet 1944

DOUBLE ASSASSINAT A ACOZ-LAUSPRELLE

Lundi 24 juillet vers 17 heures 15, quatre inconnus armés de revolvers pénétrèrent au numéro 110 de la rue de Villers à Acoz-Lausprelle, habité par M. DESCARTES Adelin-Constant, né à Couillet le 6 juin 1891, et son épouse LORENT Louise-Marie-Ghislaine, née à Acoz le 6 février 1893.

Sans mot dire, ils tirèrent sur le propriétaire qui fut tué net. La femme put appeler au secours avant d’être abattue à son tour.

Les quatre hommes ont pu s’enfuir avant l’arrivée des voisins accourus pour porter secours aux victimes. Le crime n’a pas eu le vol comme mobile.

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1er août 1944

ASSASSINAT D’UN ÉCHEVIN D’ACOZ DANS LE BOIS DE LA FERREE A NALINNES

Vendredi 28 juillet vers 18 heures 15, trois bandits arrivés en voiture pénétrèrent chez M. Hector POULEUR, échevin d’Acoz, 60, rue de Gerpinnes à Acoz. Ils l’obligèrent à les suivre dans leur automobile qui partit en flèche vers le bois de la Ferrée à Nalinnes.

Vers 19 heures, le corps du précité était retrouvé dans le bois par les gendarmes de Charleroi alertés par les voisins qui avaient entendu des détonations. La victime fut tuée d’une balle au front ainsi que le prouve les premiers résultats de l’enquête.

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11 août 1944

VAINE TENTATIVE DE VOL A MAIN ARMÉE DANS UNE FERME

Au cours de la nuit, dix individus qui tentaient de s’introduire dans une écurie de la ferme Théophile ADAMS d’Acoz Lausprelle ont été dérangés par les propriétaires éveillés et postés à une fenêtre de l’étage de la maison.

Les voleurs se sont enfuis sans rien emporter, en tirant des coups de feu dans la direction de la fenêtre.

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27 octobre 1944

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11 novembre 1944

VOL

On a volé 2 brebis et 11 poules chez Emerance DEMIERBE, rue de Lausprelle, 17.

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12 décembre 1944

GESTE ÉMOUVANT

Dimanche 3 décembre, une importante délégation du G.R.F.N.C. avec drapeaux, conduite par M. DUQUENNE, a rendu un suprême hommage à la mémoire de son camarade Hector POULEUR, lâchement assassiné par les rexistes, le 28 juillet dernier.

Reçue à l’entrée du village par la section locale, la délégation s’achemina vers le cimetière, où l’attendait deux échevins.

(Voir « ACOZ de A à Z », tome 3, pages 306-309).

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© Alain GUILLAUME – 15 février 2025.

Acoz et Lausprelle dans la presse régionale en 1943

 Tous ces articles ont été puisés dans la « GAZETTE DE CHARLEROI » et le  « JOURNAL DE CHARLEROI ».

26 janvier 1943

SEANCE SCOLAIRE

Samedi, les enfants des écoles du Centre assistèrent à une curieuse séance de prestidigitation donnée par le célèbre « William TRUC ».

Toute la galerie prit grand plaisir à le voir exécuter ses tours sur la scène du couvent. Les grandes personnes présentes éprouvaient un malin plaisir à être les complices de l’artiste et riaient en voyant l’émerveillement des jeunes. C’était très beau. On voudrait revoir cet artiste qui fut follement applaudi.

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29 janvier 1943

CARNAVAL

Le 9 février prochain, nous célébrerons l’anniversaire de l’ouverture du défunt carnaval d’Acoz. En réalité, celui-ci ne présentait aucun caractère folklorique. Il consistait tout simplement en visites et farces toutes personnelles, sous le couvert du masque, qui se prolongeraient assez tard. Cependant, le jour du mardi gras était toujours favorablement accueilli, surtout par la jeunesse qui faisait un extra. Le peuple s’amusait fermé. Les « masqués » étaient reçus à bras ouverts dans les foyers où on leur donnait des œufs, du lard pour la « fricassée » monstre du soir, qui se faisait dans un cabaret où l’on convertissait en chopes et en « gouttes » l’argent reçu.

PROBITÉ

Le jeune Fernand HANQUART, fils de Georges, demeurant rue des Ecoles, a trouvé récemment un porte-monnaie contenant une certaine somme d’argent. Il s’empressa de confier sa trouvaille à l’administration communale afin qu’elle en recherche le propriétaire.

Nous félicitons de tout cœur ce brave gamin pour son bel acte de probité, ses parents pour l’avoir si bien élevé et son instituteur de l’avoir si bien éduqué. Donc, bravo Fernand ! A l’heure actuelle un geste tel que le vôtre console beaucoup.

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3 mars 1943

PLANTEZ DES ARBRES FRUITIERS

C’est le meilleur placement pour l’avenir. Devis sur demande : F. DEMET, jardinier, Acoz-Centre.

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13 mars 1943

LA SAINT-GREGOIRE

Vendredi, les petits écoliers d’Acoz ont fêté saint Grégoire, leur patron. Certes ils  n’ont plus enfermé leur magister dans la classe en sollicitant un congé. Naguère ils le faisaient et ne relâchaient leur maître que lorsqu’il avait cédé, de bonne grâce d’ailleurs, à leur caprice.

Mais ils ont fait le tour du village en quêtant des victuailles bien rares aujourd’hui. Ils reçurent surtout de l’argent. Ils chantaient leur complainte habituelle. Leur tournée finie, ils se regroupèrent pour partager leur butin.

Mais étant donné la situation présente, ils furent raisonnables. Autrefois, si l’obole était trop maigre à leur gré, ils lançaient en chœur cette apostrophe : «  Pourris les oignons !… », car un vieux dicton prétend qu’il faut semer les oignons à la Saint-Grégoire, même dans la boue.

C’est une bien curieuse coutume que cette fête enfantine.

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22 mars 1943

ACCIDENT DE TRAVAIL

Fernand MATHIEU, paysagiste amateur, premier fifre des Marches de l’Entre-Sambre-et-Meuse et ouvrier d’usine, s’est blessé gravement à la main gauche au cours de son travail. Il sera réduit à l’inaction forcée un certain temps.

ACCIDENT DE ROULAGE

Le cheval d’un brave vieux qui transporte des terres plastiques pour les poteries, ayant glissé sur de l’asphalte de la route, est tombé et s’est brisé une jambe. Le vétérinaire mandé d’urgence ordonna l’abattage de la bête, à la grande tristesse de son vieux compagnon.

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23 mars 1943

ACCIDENT DE JEU

Le jeune Albert TOUSSAINT s’est blessé à la figure en tombant dans la cour de l’école communale du Centre.

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27 mars 1943

LES PRAIRIES

Le pourcentage maximum de prairie autorisé par rapport à l’étendue des cultures est de 66 %.

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29 mars 1943

COLLECTE

La collecte organisée du dimanche 14 mars en l’église Saint-Martin a rapporté la coquette somme de 1.908 francs. Cette somme sera répartie entre les familles de nos prisonniers de guerre. Merci et félicitations aux généreux donateurs.

DES ORANGES !…

Les élèves des écoles viennent de recevoir chacun la moitié d’une grosse orange. Ces fruits d’or sentant bon l’Espagne déclenchèrent la joie dans le monde de nos jeunes potaches qui se délectèrent de leur jus exquis. Dommage que de telles distributions ne soient pas faites plus souvent.

JOURNEE DU PRISONNIER DE GUERRE

Dimanche, les offices religieux célébrés en l’église Saint-Martin du Centre furent dédiés aux prisonniers de guerre. Un prêtre, ex-prisonnier de guerre, démontra en un langage clair, châtié et persuasif que les prisonniers, en raison de leur état, doivent tenir la plus grande place dans nos cœurs. Depuis bientôt trois longues années, ils souffrent pour nous tous. Il promulgua que les prières et les offrandes doivent leur être dédiées tout d’abord car ils sont les plus grands « souffreteux moraux ». Les paroles portèrent et la collecte fut fructueuse.

BONNE COLLECTE DE LA SAINT-GRÉGOIRE

Les gamins ont récolté chacun, lors de la Saint-Grégoire, 24 francs et une tartine et demie ou 19 francs et un œuf.

C’est que les gens furent « larges » envers les jeunes gamins qui collectaient selon le rite habituel. Au château, ils reçurent un beau billet de 50 francs. Ils en garderont un bon souvenir.

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31 mars 1943

LA SAINT-GRÉGOIRE

Fidèles à la tradition, les gamins des écoles communales ont fêté, selon le rite consacré, leur saint patron, saint Grégoire.

Naguère ils enfermèrent leur maître dans la classe et menaçaient de le laisser là et d’emporter les clefs s’il ne leur accordait pas le congé demandé. Le maître protestait, les enfants criaient plus fort et se faisaient plus menaçants, jusqu’à ce que l’instituteur – s’y prêtant de bonne grâce – eut prononcé le « oui » de rigueur.

Ce rite est maintenant perdu, mais les gamins collectèrent encore en chantant : « Saint-Grégoire c’est aujourd’hui, c’est pourquoi nous sommes ici, c’est pour boire de la bonne bière, pour avaler toutes poussières. Marie-Claire, mèmère, donnez-nous vos p’tits restants. Nous prierons Jésus-Christ pou qu’vos pouyes pennuchent toudi, pou qu’vos vatches donnuchent toudi. Amen ! Amen ! enne bonne tcherraye di farène ».

Avant la guerre on leur donnait des œufs, de la farine, du lard, etc… Aujourd’hui c’est surtout de l’argent qu’ils reçurent.

Qu’importe puisque la coutume est consacrée. Mais si, par hasard, quelque grincheux a refusé son obole, les enfants lui ont lancé l’anathème de circonstance : « Ail pourris oignons », puis ont détalé prestement par crainte de représailles.

Selon la coutume on a semé les oignons car un proverbe déclare : « A l’Saint-Grégoire, c’est l’d’jou qu’on sème les oignons, min.me dins les brous ».

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12 avril 1943

VOL

Dans la nuit du 6 au 7, des voleurs se sont introduits dans la ferme de M. MULKENS, au hameau de Lausprelle, et y ont emporté la somme de 500 francs, de la viande dans le saloir et divers autres produits comestibles.

28 mai 1943

VOL ET ABATTAGE D’UNE VACHE

Pendant la nuit de mercredi à jeudi, des voleurs se sont emparés d’une vache qui se trouvait dans une prairie située à proximité du cimetière. Ils l’on ensuite abattue et dépecée dans une sablonnière voisine. Le préjudicié, M. Théophile ADAMS, fermier, domicilié à Acoz-Lausprelle, a déposé plainte à la gendarmerie de Gerpinnes.

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5 juin 1943

LA PELOTE A LAUSPRELLE

Sur les hauteurs du hameau de Lausprelle, une poignée de dévoués ont mis sur pied une série de concours et luttes au jeu de balle pelote qui a enfin acquis droit de cité en ce lieu où il y a quelques années encore, on faisait fi de ce sport passionnant. Il est à espérer que les adversaires du quintette local escaladeront nombreux la butte lausprelloise et qu’ils feront ensemble de l’excellente besogne et de la bonne propagande.

Nous pouvons dire que l’on envisage la formation d’une « partie » de promotion pour la saison prochaine. Il y a un trio de fameux joueurs là-bas. Il faut que cette idée se réalise et pour cela il importe que l’on y travaille sérieusement dès maintenant.

Lausprelle est un bon coin pour le jeu  de balle ! Allons-y donc avec cœur !

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25 juin 1943

RETRAITE

Madame Aline PHILIPPE, épouse d’Octave POULEUR, qui depuis une quarantaine d’années occupait le poste de sous-perceptrice du bureau des Postes d’Acoz, vient de prendre une retraite après une longue carrière au service de l’administration et de la communauté.

Nous lui souhaitons une heureuse retraite.

Aline PHILIPPE 640

FANCY-FAIR

Nous apprenons qu’en juillet prochain une grande fancy-fair sera organisée dans les dépendances du château d’Acoz. On s’occupe actuellement de la mettre au point.

Nous y reviendrons prochainement.

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3 juillet 1943

ŒUVRE NATIONALE DU SERVICE SOCIAL AUX FAMILLES DE MILITAIRES

Château d’Acoz

Dimanche 4 juillet 1943 à 11 heures, grande fête champêtre au profit des enfants de prisonniers et des fillettes débiles du « Foyer Princesse Joséphine Charlotte » de Couillet : corso fleuri, fête nautique, tournois, bridge, jeux, intermèdes de chants.

Théâtre de verdure, à 15 heures, « Les Céns d’el Ville », comédie gaie en 3 actes par la Société Royale Cercle et Théâtre Wallon de Charleroi. Théâtre de marionnettes, orchestre, grande tombola… Entrée 5 francs ; 2 francs pour les enfants.

Autorisé par arrêté du Chef du Département Intérieur et de la Santé Publique en date du 15 juin 1943. N. 5680.

TRAINS : vers Acoz : Charleroi 14 heures 35, Châtelineau 14 heures 55, Acoz 15 heures 11. Florennes 13 heures 40. – Retour d’Acoz : vers Charleroi : Acoz 20 heures 46, Châtelineau 21 heures 03, Charleroi 21 heures 25. Vers Florennes : Acoz 19 heures 40.

DEMAIN 4 JUILLET, L’« HIPPOCAMPE CLUB » SERA A ACOZ

C’est donc demain que, à l’occasion de la grande réunion de charité mise sur pied au château d’Acoz au profit des enfants des prisonniers et des fillettes débiles, l’« Hippocampe Club » évoluera dans la piscine privée du Baron PIRMEZ.

Et si le temps reste propice, il est à présumer que des milliers de personnes se donneront comme but cette magnifique promenade de charité.

Au programme, une variété de courses mais aussi des numéros de toutes sortes qui contenteront les plus difficiles. Tout ce programme encadré de réjouissances de toutes sortes : corso fleuri, etc…

Début de la réunion nautique à 15 heures. Pour rappel, un départ en train spécial aura lieu pour tout le monde. Départ de la gare de Charleroi-Sud à 14 heures 30.

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16 juillet 1943

ARRESTATIONS

La gendarmerie de Gerpinnes a arrêté à Acoz le nommé Alphonse STIL, domicilié rue de Gerpinnes, et le nommé Vincent JORIS, demeurant rue de l’Eglise à Acoz.

Le premier a volé et tué une brebis sur le territoire de Stave. Quant au second, il est accusé de recel.

Ils sont poursuivis également pour maraudage à Gerpinnes et environs.

Ils ont été mis à la disposition du Procureur du Roi de Dinant.

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5 octobre 1943

UN CINQUANTENAIRE

Jeudi dernier, l’étranger de passage de matin dans le village s’est demandé ce qui pouvait bien s’y passer en voyant tous ces gens endimanchés et animés se presser vers l’église Saint-Martin et les enfants joyeux s’y rendre sous la conduite de leurs maîtres et maîtresses. Il devait y avoir quelque chose d’extraordinaire, mais quoi ? Les conversations eurent tôt fait de le fixer. On chantait une grand-messe solennelle d’actions de grâce pour célébrer le cinquantième anniversaire de la venue au Couvent des Sœurs de la Providence, à Acoz, de la Révérende Sœur Supérieure, Sœur Irma, ainsi que l’appellent familièrement les bonnes gens du village qui lui vouent d’ailleurs un véritable culte de l’amitié. Sœur Irma est, en effet, tant pour le poste qu’elle occupe qu’en raison de sa grande affabilité, une des figures les plus nobles et les plus populaires de la localité.

Songez un peu, depuis cinquante ans Sœur Supérieure se dévoue corps et âme à la formation intellectuelle et morale de la jeunesse féminine d’Acoz. Trois générations sont passées par ses mains habiles, auxquelles elle a inculqué la science, trois générations auxquelles elle a appris la persévérante activité, la volonté énergique, la modestie des prétentions et l’esprit de discipline, donnant elle-même l’exemple, tous ses actes étant inspirés de ces qualités maîtresses. Malgré ses 74 ans, elle n’a point fléchi. Bien qu’en principe, elle ne professe plus, Sœur Supérieure, directrice du Couvent, met encore très souvent la main à la pâte avec sa grande autorité. Rien ne lui échappe, d’ailleurs. Sa sage politique de la main de fer dans un gant de velours lui a valu de bien grandes satisfactions car elle en a tiré d’excellents résultats. Malgré cela elle est le bon ange de ses élèves. Toutes les anciennes lui conservent une grande amitié et un profond respect, bien que les hasards de la vie soient parfois bizarres. Il est vrai qu’elle a toujours affiché une saine compréhension de cette vie pleine d’embûches mais sur laquelle plane la grande, l’incomparable bonté du Christ sauveur…

Sœur Supérieure a aussi réussi à faire de son modeste couvent une bonne école grâce à son inlassable activité et sa haute compétence.

Là ne se borne pas son activité, elle dirige la Chorale Sainte-Cécile qui rehausse les offices et organise depuis une quinzaine d’années des soirées récréatives hivernales. En ces occasions, Sœur Supérieure montre sa parfaite compréhension de la jeunesse avec laquelle elle rit de bon cœur.

Elle est toujours alerte, Sœur Supérieure. Elle ne paraît pas avoir changé sous le poids des ans et Dieu sait pourtant si elle a travaillé dur, physiquement et moralement. Son secret de jouvence c’est sa volonté toujours triomphante. Au creuset du labeur, son âme s’est fortifiée encore sans perdre de sérénité, sa blancheur… C’est cette sérénité que reflètent ses yeux purs et bons dans sa figure calme et belle sous sa coiffe noire couvrant son serre-tête blanc.

Ce jeudi donc, après l’office religieux impressionnant, une cérémonie intime se déroula au couvent, au cours de laquelle la bonne Sœur Supérieure reçut les hommages parlés et chantés de ses élèves grandes et petites. Elle en fut particulièrement émue, tellement émue que ses remerciements furent entrecoupés de sanglots. Puis on se sépara…

(Voir « ACOZ de A à Z », tome 1, pages 46-51)

SOEUR IRMA

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8 octobre 1943

VOL DE 700 KILOS DE FROMENT

Pendant la nuit de mercredi à jeudi, des inconnus se sont introduits, par’effraction, dans les magasins de Vital BELGEONNE, distributeur agréé de froment, demeurant au hameau de Lausprelle.

Ils ont volé environ 700 kilos de froment et plusieurs lapins, ce qui laisse supposer qu’ils avaient un camion à leur disposition.

La brigade de gendarmerie de Gerpinnes a ouvert une enquête.

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14 octobre 1943

UN OUVIER D’USINE BLESSÉ MORTELLEMENT

Un grave accident qui a coûté la vie à un brave ouvrier d’usine s’est produit hier matin, vers 8 heures 30, sur les chantiers des établissements DESMAELE, fers et métaux, situés rue de la Boulonnerie à Marchienne.

Joseph POMAT, manœuvre, âgé de 62 ans, et domicilié à Acoz, était occupé à charger un wagon en compagnie d’un camarade, sur les chantiers précités. Il suivait des yeux, notamment, la trajectoire d’une tôle qu’une grue venait de soulever. Au moment où cette feuille de métal, suspendue, descendait dans le wagon, une secousse se produisit dans les câbles d’élévation, de sorte que la pièce se mit à balancer. M. POMAT ne fut malheureusement pas assez rapide pour éviter la masse de fer. Celle-ci, en effet, lui coinça la tête entre la paroi du wagon et son poids. Grièvement blessé, l’ouvrier s’affala. On se précipita à son secours et un médecin, M. HUSTIN, de Marchienne, fut mandé d’urgence.

Quand le docteur arriva un quart d’heure après, Joseph POMAT avait cessé de vivre. Il ne put que constater le décès, dû à une fracture du crâne.

La police de Marchienne a procédé aux constatations d’usage.

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18 octobre 1943

UN MUSICIEN DE VALEUR

Acoz est sans musique. Cela se comprend, l’époque n’étant pas propice aux éclats de fanfares.

Nos musiciens ont donc remisé leurs instruments… et on ne fait plus de jeunes musiciens, ce qui est regrettable… On devrait penser à l’avenir de notre Fanfare Royale tant de fois remarquée par la qualité de ses réalisations musicales, au cours de sa longue expérience.

Nous croyons qu’il serait possible de former un bon contingent de jeunes musiciens. M. Jules BRASSEUR, directeur de la fanfare, pourrait reprendre ses cours par lesquels il instruirait et éduquerait ceux qui doivent constituer l’avenir de notre société. L’art musical ne doit pas sombrer. Naturellement c’est le comité dirigeant qui doit prendre position en cette affaire, c’est-à-dire de juger de l’opportunité ou de la non-opportunité de reprendre ces cours et de se rendre compte si le recrutement est possible.

Aujourd’hui, M. BRASSEUR est en chômage… musical. Nous espérons qu’il pourra reprendre bientôt la baguette.

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27 octobre 1943

ATTAQUÉS A COUPS DE BARRE DE FER, DES BANDITS PRENNENT LA FUITE

Alors qu’il se trouvait chez lui dans la soirée de mardi, M. Auguste WILLIAME, cultivateur, domicilié au hameau de Lausprelle, eut son attention attirée vers 21 heures, par des bruits suspects provenant de la grange de la ferme.

Afin de savoir ce qui se passait là, M. WILLIAME quitta son habitation et se dirigea vers le hangar.

Ce fut pour se trouver nez à nez avec 6 individus masqués et armés qui avaient fracturé la porte. Ne perdant pas son sang-froid, le fermier se saisit d’une barre de fer servant à fermer cette porte, se précipita vers le groupe et envoya un solide coup de son arme improvisée dans le ventre de l’un des malandrins.

Celui-ci fut atteint, s’affaissa sur le sol, perdant son masque, sa fausse moustache et son revolver.

WILLIAME n’eut toutefois pas le dessus. Un autre bandit se glissa derrière lui et lui porta un coup de crosse de revolver à la tête. Le fermier fut assommé.

Quand il reprit ses sens, tous les bandits avaient disparu sans rien emporter.

La gendarmerie de Gerpinnes a ouvert une enquête.

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25 novembre 1943

POUR LES PRISONNIERS

Nous sommes entrés dans « la Quinzaine du Prisonnier » qui a débuté par deux messes au cours desquelles des collectes furent faites au profit de ceux de chez nous qui sont encore dans les oflags et les stalags. De plus, dans les écoles, les maîtres et les maîtresses recueillent des mains de leurs élèves tous les dons en espèces et en nature en vue de la confection de colis qui seront envoyés là-bas.

Jusqu’ici, nous dit-on, la recette est bonne. Il est à espérer qu’elle ira croissant, aucun Acozien ne voulant faillir à son devoir.

LA SAINTE-CÉCILE

Nos musiciens de la Fanfare Royale ont-ils pensé à leur vénérée patronne, sainte Cécile ? Nous le croyons car ils ne sont pas oublieux.

Naturellement notre fanfare qui, forcément, s’est tue, autrefois vibrante, a délaissé momentanément la messe, et les animateurs gardent dans leur cœur un peu de nostalgie des fêtes populaires et des démonstrations vibrantes et solennelles.

Et ce traditionnel banquet ! Ah ! Ces réjouissances gastronomiques empreintes de joie, de cordialité, de bonne humeur, présidées par les « grosses légumes ». Et l’animation allait crescendo. Les hostilités pantagruéliques se clôturaient très tard et l’on faisait « ribote » jusqu’à l’heure où les « gens vertueux aiment à voir lever l’aurore ».

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18 décembre 1943 

LA SOLIDARITÉ

Nous avons reçu, cette semaine, d’un lecteur anonyme : 100 francs ; d’une lectrice anonyme de Rance « afin que sainte Aldegonde me protège » : 100 francs, 6 points de textile, des tickets de fil et de bas ; d’une lectrice d’Auvelais, épouse d’un prisonnier : 100 francs (cas n. 32 et 33) ; de A/B. « pour que F.I. surmonte tous les obstacles et obtiennent gain de cause » : 50 francs (cas n. 34) : de Madame Georges DEMARTHE, à Acoz « pour que mon fils et mon petit-fils reviennent en bonne santé » : 50 francs (cas n. 32) ; d’un anonyme de Gilly : 50 francs…

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23 décembre 1943

A VENDRE

1 camion bâché pour un cheval, 1 turbine « Mélotte », 1 barate, 1 brabant, 1 hache betteraves.

Contactez René BOES, rue Dessus-du-Bois, 20, à Acoz.

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© Alain GUILLAUME – 7 janvier 2025.