9.4.1949
RETOUR DES CENDRES D’UN BRAVE
Un garçon sympathiquement connu dans le coquet et vivant hameau de Lausprelle, tel était Léon MOTTIAT.
On se souvient là-bas avec quel délice il montait sur les planches sous l’égide du cercle dramatique « Le Progrès » dans les années qui suivirent l’autre guerre, sans la moindre ostentation, uniquement par amour du théâtre.
Tous ses actes, il les posait d’ailleurs en toute simplicité car il était d’une nature délicieusement simple.
C’est de cette manière qu’il accomplit son temps de service à l’artillerie montée. Et en toute conscience, par devoir.
C’est de cette manière qu’il accomplit tout son devoir de légionnaire, en Afrique. Car, après avoir rempli ses obligations envers son pays, Léon MOTTIAT s’engagea à la Légion Etrangère dont la rude discipline l’attirait. Vint alors la guerre. Fait prisonnier, il travaillait dans une forêt d’Allemagne lorsque, surpris par la chute d’un arbre, la mort le frappa.

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10.4.1949
LA MARCHE – HOMMAGE AU REGRETTÉ EMILE LECLERCQ
Nous sommes heureux d’apprendre qu’une poignée de fervents de la Marche ont décidé de former une Compagnie pour la Pentecôte.
Ainsi donc, la noble tradition se perpétue. Pour ne pas contrarier la constitution du corps d’office, nous tairons momentanément les noms. Nous dirons simplement que certains furent les subalternes de notre regretté et inégalable major Emile LECLERCQ, tué en exode en 1940, le mercredi de la Pentecôte.

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14.4.1949
LES OFFICIERS POUR LA PENTECOTE
Cette fois, nous pouvons révéler le « secret » que nous avons gardé à l’égard du corps d’office de la Compagnie de Marcheurs de la Sainte-Rolende, dont nous connaissons maintenant l’essentiel :
Sergent-sapeur : Georges GUILLAUME ; tambour-major : Fernand TAMINE ; major : Henri CHARLIER ; officier : Fernand HANQUART.
Seul, le poste d’adjudant-major est encore vacant, mais, d’ici peu, il aura un titulaire.
Mais le principal est acquis, c’est ce qui importe, nous aurons une Compagnie de Marcheurs à la Pentecôte qui se révélera l’égale de celles du passé.

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15.4.1949
LES « CONCOURS DE COQS » ET LEUR CHAMPION
Depuis l’an dernier, les « concours de coqs » ont été remis à l’honneur à Acoz où ils jouissaient déjà d’une grande vogue il y a une vingtaine d’années, à telle enseigne que les « Coquis » avaient fondé un groupe carnavalesque qui remporta pas mal de succès et que les joueurs de la « demi-dure » gagnants du championnat fédéral d’Entre-Sambre-et-Meuse se dénommaient « Coquis ». Le mot « Coquis » est passé dans le langage populaire pour désigner les Acoziens.
C’est le cafetier Georges HANQUART qui a réussi à remettre sur pied ces tournois chantants.
On sait comment fonctionne ce « conservatoire » pittoresque ; l’amateur doit parier sur son coq « contre la montre ». Tous les amateurs doivent dire d’avance le nombre de cocoricos que leur coq lancera en un temps invariable et réglementaire. Plaisir champêtre… Emotions saines… Joies de la meilleure qualité…
Le championnat est maintenant terminé à cause de la reprise des concours colombophiles. Et déjà on pense à la prochaine saison.
Le bilan étant fait, c’est notre camarade Fernand POULEUR qui a remporté la palme. Il est l’incontestable champion de la saison. Et notez bien que ce titre n’est pas banal du tout quand on imagine la somme de psychologie animale qu’il lui a fallu posséder pour étudier ses coqs plusieurs jours avant le concours et supputer d’après la forme de chacun d’eux, le nombre de cocoricos qu’ils allaient lancer dans le temps déterminé.
C’est un beau succès qui en vaut d’autres plus pompeusement encensés.
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5.5.1949
LA DUCASSE DU « MARTIA »
Lorsque fut inaugurée la première gare du chemin de fer au lieu-dit « Martia » une ducasse fut instaurée et connut une jolie vogue.
Cependant, le temps passa et l’autre guerre vint. Après celle-ci, on essaya de restaurer ces réjouissances mais ce fut sans succès parce que tout d’abord, en avril on n’a guère de bon temps. L’an dernier cependant, quelques dévoués voulurent la faire revivre malgré tout mais ils ne réussirent que partiellement. L’habitude de cette ducasse est passée, le temps ne s’y prête guère et le budget est trop faible pour organiser quelque chose qui puisse attirer le public. Alors, une nouvelle fois on l’a laissé tomber.
La mode des ducasses passe à Acoz si l’on ne fait quelque chose de très bien, ce qui n’est pas facile.
Voir mon ouvrage « ACOZ de A à Z », tome 3, TOPONYMIE, pp. 38-69.

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5.5.1949
ESPOIR EN LA RÉNOVATION DU JEU DE BALLE A ACOZ
Malgré notre « foi », nous étions loin de penser que nos deux articles qui, dans le cadre du sport à Acoz, traitaient surtout des possibilités de rénovation du jeu de balle, auraient eu un tel succès.
Or, figurez-vous que samedi soir, dans les hauts lieux du sport acozien et dans les cabarets, on en parlait sérieusement, de cette rénovation du jeu de balle, en supputant les chances possibles de la réaliser. Du coup, tout les monde était pris par la nostalgie du cher jeu de balle qui procura, naguère, tant de belles heures aux Acoziens, et que de possibles mécènes se découvrirent tandis que d’autres faisaient de pressantes avances.
Comme nous le proposions, on envisage la division II qui est d’ailleurs le point de départ de la nouvelle hiérarchie à la pelote. Il ne serait d’ailleurs pas difficile de réunir les effectifs plus les réserves nécessaires à la formation d’une telle équipe qui, conduite par Fernand HANQUART, notre jeune vedette, connaîtrait le succès. Toujours est-il qu’à l’heure actuelle, le seul problème à résoudre est le déclassement du joueur HANQUART, actuellement en division I.
Nous croyons cependant que la fédération ne s’y opposerait pas, vu qu’il s’agit de raviver un centre ballant important, qui serait du coup une nouvelle porte ouverte vers la Thudinie, cette région qui voudrait tant retrouver son cher jeu de balle, et qui n’ose pas passer à la pelote. L’exemple d’Acoz serait un précieux stimulant pour elle.
Ensemble, Acoz et Nalinnes, Gozée et Jamioulx ramèneraient bientôt la Thudinie au jeu de balle et à la pelote, ce qui est mieux. Et quand on a la Thudinie avec soi !… On l’a bien vu lors de la splendeur de la demi-dure.

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7.5.1949
A LA GARE
Il semble que la S.N.C.F.B. soit décidée à refaire une beauté à notre gare.
En prévision des réparations qui seront exécutées aux plafonds, on s’occupe de la remise en état des corniches qui laissaient filtrer les eaux.
Il serait intéressant aussi que les murs soient repeints dans la salle d’attente comme dans le bureau, car ils en ont besoin. En retour, nous demanderons au public de respecter la peinture afin que la gare conserve son coquet aspect.

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11.5.1949
ACOZ – NOS VICTIMES DE LA GUERRE
Notre village a payé un lourd tribut à la guerre atroce. Sept de ses authentiques enfants furent dévorés par cette grande « mangeuse d’hommes ».
Emile LECLERCQ, major des « Marcheurs Militaires » d’Acoz, tué par l’aviation allemande qui harcelait les civils.
Les Barons Hermann et Maurice PIRMEZ, morts dans un camp nazi, où les avait conduits leur fidélité à la Patrie.
Joseph POULAIN, ex-chef de partie du jeu de balle d’Acoz, qui résidait à la guerre à Villers-Poterie, décapité à la hache dans un camp de concentration pour avoir aidé un parachutiste.
Baudry POULAIN, son fils, travailleur obligatoire, mort en déportation.
Hector POULEUR, combattant de Liège en 1914, blessé et emprisonné en Allemagne, assassiné en 1944, par représailles, par des séides de l’ennemi, qui connaissaient son activité patriotique durant cette guerre.
Léon MOTTIAT, soldat du 2e Etranger, héros d’Afrique, où 8 ans auparavant il avait combattu héroïquement contre des indigènes à la solde des ennemis de la France, dont ils auraient voulu affaiblir la position en Afrique, en prévision d’une guerre future… qui se déclencha le 10 mai 1940 et durant laquelle MOTTIAT lutta courageusement encore, en vrai légionnaire. Son nom mérite bien d’être gravé, lui aussi, dans la pierre de notre futur monument.
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1.6.1949
VIEUX MOULIN A EAU DISPARU
Ceux qui n’ont pas connu le vieil Acoz sont bien loin de se douter du charme poétique qu’il dégageait. C’est ce que nous allons essayer de vous dépeindre en quelques courtes chroniques.
Au fond de notre vallon ondule notre gaie rivière. Les méandres festonnent les prairies, longeant le parc opulent du vieux castel féodal et le versant abrupt du bois d’Acoz. La rivière murmure des idylles et riposte au frisson des arbres.
Naguère, arrivée au « Martia » elle se laissait entraîner entre les « parcis » enserrées dans un bief artificiel ; ses eaux contenues, pressées, reprenaient énergie, s’engouffraient bientôt dans un tuyau et tout à coup s’échappaient en larmes sur les dents d’une roue qui se mettait à tourner.
De temps mémorial, le vieux moulin tournait ! Connu de dix lieues à la ronde, le meunier « le commandant » gagnait gros. Les chariots des « cinses » y affluaient après le battage. La charrette poudrée de blanc sillonnait les routes de la région. Recevant la denrée, livrant la marchandise, à travailler tout le jour, à veiller la nuit, il s’enrichissait. Les riches fermiers eux-mêmes montraient de la déférence pour ce laborieux qui « accoudissait » son pécule à vue d’œil.
Le chemin de fer respecta même son bief pour qu’il puisse encore moudre son grain, ce vieux moulin qui faisait du si bon travail et figurait… sur les cartes de notre Etat-Major.
Vint l’autre guerre, la roue du moulin lent et séculaire s’immobilisa. Meurtri par la guerre, il tomba en ruine. La tristesse d’un cimetière y régnait. Seule sa grange était toujours debout, gardée par les hiboux que chassèrent enfin les démolisseurs.
Sur l’emplacement du moulin défunt, il y a un jardin et une prairie, et tout contre la route, un ballodrome désespérément désert, qui a connu le sort du moulin après avoir connu, lui aussi, la prospérité. Ainsi va la vie. Ainsi disparaît lentement le vieil Acoz, avec tous ses charmes.

Je réagis à cet article suite à une grossière erreur que j’ai décelée. Le moulin, dit « moulin de la vieille forge », appelé aussi «MOULIN BOLLE » (du nom de son propriétaire), a été exproprié par la S.N.C.F.B. en 1913 en vue d’installer une nouvelle ligne de chemin de fer Acoz – Couillet qui ne verra jamais le jour. Le site du moulin fut rasé en 1919 et fit place à une multitude de petits jardins loués aux habitants du quartier. Quant au ballodrome, il fut installé sur le site par la nouvelle administration communale de l’entité Gerpinnes vers 1977-78.

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3.6.1949
ACOZ – A LA STATION
Franchement il y a du bon à la station. Figurez-vous qu’on réfectionne les toitures et dans toutes les conditions. Les ardoisiers sont en plein travail. La toiture des salles d’attente et annexe est déjà réparée, de même que celle du magasin qui a reçu, elle, une toute nouvelle couverture de tuiles. Les ardoisiers sont maintenant sur le toit des bureaux et de l’habitation du chef de station. Très bien, très bien !
Il restera maintenant à repeindre l’intérieur et aussi l’extérieur des portes et fenêtres. Ainsi, tout sera parfait et tout le monde sera content.
Elle vaut bien ça, notre bonne vieille gare dont les années de bons et loyaux services ne se comptent plus.
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3.6.1949
LES ORIGINES ET LES ANTÉCÉDENTS DES COMPAGNIES DE MARCHEURS
On s’est déjà bien demandé comment il se fait que les Acoziens sont tellement « Marcheurs ».
Ils réussissent à former, chaque année, une Compagnie pour la Pentecôte et souvent deux pour la Saint-Roch.
Cet amour de la Marche, ils l’ont hérité de leurs ancêtres qui étaient des Marcheurs invétérés. Toujours est-il qu’en l’espace de cent ans, Acoz a donné une vogue immense à cette coutume folklorique, non seulement chez lui mais aussi dans toute la région grâce aux magnifiques Compagnies qu’il aligna et qui, durant plus de soixante années, remportèrent le pompon à la Pentecôte.
Acoz, c’était la Compagnie admirée sous tous ses aspects.
Il est bon que les jeunes le sachent afin qu’elle se fasse un point d’honneur d’assurer la pérennité à cette grande renommée acquise aussi à la Saint-Roch.
Nous reviendrons en temps opportun à cette « Marche », nous limitant aujourd’hui à celle de la Pentecôte qui donna le jour à cette tradition.
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25.6.1049
ACOZ – MÉTALLOS A L’HONNEUR
Lors d’une réunion au cours de laquelle les camarades GAILLY, Y. LAMBERT et VAN WALLEGHEM développèrent le programme du P.S.B. sur les plans national et provincial, il faut procéder à la remise des brevets de fidélité à la section syndicale des métallurgistes aux ouvriers du fer, dont les noms suivants :
Octave RIDELLE, Fernand MATHIEU, Nicolas SIRET, Léopold MOUFFE, Clément BOSSUROY, Emile TAMINES, Jules TAMINES, Léon HOUYOUX, Victor DELPIRE, Amour GÉRARD, Léon HENOCQ, Victor HOUYOUX, Augustin MATHIEU, Léon GÉRARD, Edgard JOREZ, Emile COPPÉE, Alexis GILLAIN, Pierre SANDERMANS, Georges HUBAUX, D. VAN HEDEGHEM, Léon MANSART, Victor GIGOT, Hubert CAUSSIN, Georges COPPÉE, Isaac VANEUKEM, Joseph BAUDENNE, Désiré PIRAUX, Fernand POULEUR, Georges HANQUART, Edmond BURTON, Georges TENRET, Camille JAVAUX, Jules DUBOIS, René CATTELAIN, Gaston COLLICHE, Primo CESARATTO, Fernand SCIEUR, Emile SAINTHUILE, Fernand SAINTHUILE.
Que voilà donc un lot de sympathiques et valeureux travailleurs qui ont de 20 à 30 ans d’affiliation au syndicat. Cette fidélité méritait bien une récompense, à l’occasion du 30e anniversaire de la section d’Acoz. Il va de soit que cette commémoration fut une nouvelle occasion d’évoquer longuement le souvenir du regretté Hector POULEUR qui fut le pionnier et l’animateur de cette section, de ce cher Hector dont l’ombre se profilait sur l’assemblée. Une minute de silence fut d’ailleurs pour lui et tous les membres de la section décédés.
Disons encore que la séance était présidée par le camarde Amour GÉRARD, entouré des Fernand POULEUR, Maurice COLLICHE, Camille JAVAUX, Fernand BORBOUSE, Emile COPPÉE et Edgard JOREZ, tous hardis militants.
Et en terminant, félicitons les diplômés, de tout cœur.
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5.10.1949
UN COUREUR CYCLISTE QUI A LA GUIGNE
Achille BERTRAND, d’Acoz, a été longtemps poursuivi par la guigne, ses résultats ne sont cependant pas à dédaigner et la saison prochaine il espère confirmer les espoirs que ses supporters ont placés en lui.
Il va suivre cependant la saison hivernale les cours de culture physique afin de raffermir ses muscles et d’être fin prêt dès l’ouverture de la saison 1950.

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5.10.1049
TOUT EST BIEN QUI FINIT BIEN
La musique, on le sait, fut à deux doigts de sa dissolution parce que le chef « en avait marre » de s’esquinter pendant que les musiciens prenaient à la légère les répétitions. Il en résulta une sévère explication dont l’issue fâcheuse ne paraissait pas faire de doute. On avait même dit que le jour de la ducasse de la rue des Ecoles, la musique donnait son dernier concert. Chacun en avait le cœur gros.
Fort heureusement, il y eut plus de peur que de mal, le bon sens ayant finalement triomphé.
La réconciliation est faite. Il s’agit maintenant de ne plus retomber dans les errements de ces derniers mois. Il faut que chacun y mette du sien et comprenne que sans le concours de tous, même s’il faut parfois se faire violence à soi-même, il est impossible de faire de la bonne musique et de maintenir en activité la société. Les jeunes, nous n’en doutons pas, vont faire tout ce qu’il faut, de grand cœur, avec joie. Seul, le premier effort coûte. Aux anciens de les éclairer, de les raisonner, de les prendre par la main, quoi ! Et ainsi, désormais tout ira bien dans notre vieille et méritante société des « Fanfares Royales ».
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7.10.1949
NOTRE PREMIER SOLDAT MORT AU CHAMP D’HONNEUR EN 1914
Ceux d’entre nous qui ont quarante-cinq ans au moins se souviennent de ce soldat coiffé d’un petit bonnet rond, rouge à sa base et gros-bleu, et vêtu de la tunique de drap bleu, agrémentée du col rouge et d’une pincée de mousse rouge à la naissance des pattes d’épaules, qui se promenait à cheval durant ses permissions et que son père reconduisait à la gare lors de ses retours à la caserne.
Fils unique et choyé, ce garçon-là était sous les armes lorsque se déclencha la catastrophe de 1914, dont il devait être un des premiers combattants et, hélas, une des premières victimes, sur les rives de l’héroïque Yser, où l’avait amené la retraite stratégique après la chute de Liège et le passage de la Meuse.
De Liège aux Flandres, Jean BOLLE avait fait tout son devoir. Il le faisait encore sur l’Yser et il l’aurait fait jusqu’à la victoire – ses camarades rescapés l’ont dit – mais le destin en avait décidé autrement. En octobre 1914, à Pervyse, il tombait au champ d’honneur, au combat, sous un bombardement allemand qui tuait ainsi notre premier combattant de cette guerre-là, tandis qu’Hector POULEUR, grièvement blessé à Liège, était déjà prisonnier en Allemagne.
En ce mois d’octobre 1949, qui marque ce 35e anniversaire, nous vous demandons de vous souvenir de Jean BOLLE, le premier de nos soldats morts pour la Patrie durant la première guerre et aussi notre chasseur à pied vert et jaune Hector POULEUR, qui, à ce moment-là, geignait déjà outre-Rhin, dans l’attente de la libération, sans se douter qu’une autre guerre l’immolerait à son tour sur l’autel de la Patrie, 30 ans après.
Je vous invite à consulter mon ouvrage « ACOZ de A à Z », tome 4, pages 208-221, où j’ai retranscrit l’exposé de Bernard ALEXANDRE qui a rendu hommage à Jean BOLLE, lors de la visite au cimetière d’Acoz le 8 novembre 2018.

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7.11.1949
VOL D’UN VESTON
Vendredi, un ouvrier qui était occupé à mettre du ballast sur la grand-route de Gerpinnes à Acoz a constaté que son veston qu’il avait accroché à un piquet de clôture avait disparu. Le veston volé ne contenait heureusement pas d’argent.
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11.11.1949
ECHENILLAGE
L’administration communale informe les intéressés que tout propriétaire, fermier, locataire, ou autre occupant, doit écheniller ou faire écheniller à partir de ce jour, jusqu’au 15.2.1950, les arbustes, haies ou buissons, sur les terrains qu’ils possèdent ou cultivent et de faire brûler sur le champs, les bourses ou toiles constituant les nids de chenilles.
A défaut, il sera procédé d’office, aux frais des contrevenants, par l’administration communale.
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15.11.1949
NOCES D’OR A ACOZ
De braves couples, de figures aimées auxquelles nous sommes habitués, des figures que nous voyons depuis toujours parmi nous, de braves couples toujours droits comme nos grands arbres séculaires, de braves couples restés unis malgré les duretés de leur existence laborieuse – modèles pour notre génération si vite lassée – ont célébré ce dimanche leurs noces d’or, au milieu de la chaude sympathie de notre population.
Ils les fêtèrent en l’église Saint-Martin durant la messe solennelle célébrée en leur intention, à la maison communale où le conseil au complet de ses effectifs les reçut, les félicita et leur offrit le traditionnel cadeau et après, au sein de leur famille – ambiance idéale pour une telle commémoration et pour juger du beau travail accompli à deux, en s’épaulant l’un l’autre pour triompher des mille et une difficultés qu’ils rencontrèrent sur leur longue route. C’est en somme ce que rappelèrent, à l’église, M. le Chanoine PAYEN, et à la maison communale, le bourgmestre au cours de la réception toute amicale… tandis qu’arrivait la musique dont les flonflons 1900 évoquaient aux jubilaires leur lointaine jeunesse, à ces braves couples qui, après « la Brabançonne » jouée en leur honneur, esquissèrent avec une étonnante facilité les génuflexions du « Spirou » et les trémoussements d’une endiablée « Samba » brésilienne.
Après les manifestations d’amitié et les félicitations du public, une à une les autos s’ébranlèrent et on les dispersa, les jubilaires emportant l’agréable impression des marques de cordialité leur témoignées spontanément par leurs concitoyens.
La fête officielle étant terminée, qu’il nous soit permis de réitérer à nos heureux jubilaires :
GILOT Alexandre et BOLLE Philomène qui ont 70 ans de mariage ;
PECTOR Octave et LORENT Mathilde qui comptent 61 ans de mariage ;
Pour 50 ans de mariage : DAUBRESSE Léon et MATHIEU Marie, LORENT François et SERVAIS Ida, CHAPEAU Léon et DUPANLOUP Alice, HOUYOUX Victor et POULEUR Alina, VANDEMAELE Alfred et MARLET Alice, DEMARTE J. et HODY Zoé, HISTACE Auguste et JALLAY Laure, BOSSUROY Clément et OVANDO Clémence, MEURICE Walter et DETHIER Alice, GILLES Jules et PHILIPPE Joséphine, HOSPEL Félix et LEBON Hortense, TENRET Edmond et MARCIL Maria. Les félicitations sincères de toute notre population, de leur présenter celles bien cordiales aussi du « Journal » et de leur adresser ses vœux les plus ardents.
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15.11.1949
A ACOZ
Face au mémorial aux morts de 14-18, Jean BOLLE, Théophile LEGENDRE, Léonard SANDERMANS, Emile VAN ESPEN et Adolphe MARTIN, érigé sur la place de Lausprelle où en l’église Saint-Léon la messe avait été chantée comme d’habitude en ce 11 novembre, et devant la tombe d’Hector POULEUR, soldat ex-prisonnier de l’autre guerre, tué par les rexistes fin juin 1944, nos rescapés des deux guerres ont partagé cette minute où les survivants communient avec les défunts.


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30.12.1949
HÉROS DE 14-18
Notre concitoyen René BOËS, ancien soldat de 14-18 au 2e Régiment de 14-18, brisa sa santé en refusant son évacuation après un coup de gaz pour ne pas abandonner ses camardes ni déforcer sa petite position avancée dans l’imminence d’une attaque allemande. Le fait est reconnu, écrit, certifié.
Mais le mal avait commencé son œuvre destructrice qui allait intensifier au fil des années au point qu’il vient d’être reconnu grand invalide après avoir reçu la médaille de Léopold II avec glaives. Ce héros devait être connu, n’est-ce pas ; il le mérite bien.
A lui notre reconnaissance émue.
Je sous invite à consulter l’ouvrage « ACOZ ET LA GUERRE 1914-1918 » de Geneviève LUSIAUX et Guy ANTOINE, page 103.
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30.12.1949
LE THÉATRE A LAUSPRELLE
Par deux fois, deux soirées dramatiques particulièrement réussies ont été organisées au « SALON MEULEMANS » en présence d’un public chaque fois nombreux et charmé.
Ce fut tout d’abord la soirée des Combattants de 14-18 et 40-45, au profit de leur caisse d’entraide, et dont le plat de résistance était « Mémère », la bonne comédie en 3 actes de Louis NOËL.
Dans le rôle de Suzanne, J. MEULEMANS déploya une fois de plus les ressources de son talent assuré et déjà assuré. Elle était entourée avec bonheur par H. HANSSENS (Clémentine), Huguette DEVERSAIN (Riyette), Georges BERGER (Nestor), Arthur CHIF (André), Maurice DELWARTE (Manuel) et J. GHISLAIN (Rodolphe).
Franchement ce fut très réussi, tous les acteurs ayant donné le meilleur d’eux-mêmes pour faire de cette interprétation un petit chef-d’œuvre. Bravo à tous.
Il y eut aussi la comédie de Robert CARLIER, comédie dans laquelle les moments où l’on ne rit pas sont rares et qu’interprétèrent très bien A. et J. HANSSENS (Maria et Alice), Roger STAQUET (Gusse), Louis LAERMANS (Gaston) et Maurice DELWARTE (Jules).
Les intermèdes qui incombaient à J. HAGON et CHRÉTIEN et M. FENSIE plurent à tout le monde, de même que le bal qui clôtura la partie théâtrale.
Noël fut l’occasion d’une seconde soirée consacrée, celle-ci, à la comédie ; il y en eut trois. « Li P’tite Maman » fut bien enlevée par les Arthur CHIF (Charles DANESSE), Marcel HANUS (Zoé DANESSE), Guy MEULEMANS (Michel DANESSE), François VANDENDOOREN (Omer), Louis LAERMANS (Florent), D. HANSSENS (Louise), Huguette DEVERSAIN (Rosine), doués tous et toutes de talents certains. Puis J. GHISLAIN (Batiste), Maurice DELWARTE (Natole), Louis LAERMANS (Constant) et A. HANSSENS (Sofie) montrèrent dans « Natole vou’s’marier » de Joseph MODAVE, des talents sobres dont les effets portaient d’une fort jolie manière. Enfin, les Arthur DEVERSAIN (Colas), Maurice DELWARTE (Zéphirin), Arthur CHIF (Lucien), ? GHISLAIN (Batisse), Gisèle MEULEMANS (Céline), A. HANSSENS (Amandine) et J. GHISLAIN (facteur), firent une excellente composition des personnages mimés dans « Rin d’pu biesse qu’in d’jaloux » de Fernand VISSOUL.
Très bien partout. Très bien aussi pour les intermèdes interprétés par Mme Léopold CHRÉTIEN et Melle Palmyre VANDENDOOREN.
Et comme l’on pense bien, le bal de réveillon fut très bien achalandé.
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30.12.1949
LE JUBILÉ DU CERCLE HORTICOLE
Fondé le 20 décembre 1924, rien n’est changé dans l’esprit qui anime le comité dont la présidence est toujours occupée par Nestor RAVAUX, le dévoué président de la première heure. Le secrétariat et la trésorerie sont toujours en bonnes mains comme ils le furent au temps de MM. Emile MORIAMÉ (décédé), Xavier CHEVET, Edgard LECLERCQ et Calixte NOCENT. Les autres comitards n’ont absolument rien perdu de leur activité.
Après vingt-cinq années, le Cercle HORTICOLE et Avicole d’Acoz et Environs et son comité ne songent pas à capituler, loin s’en faut. Ils puisent au contraire dans ce bail fort honorable et dans le souvenir, des 15 années les plus plantureuses, l’énergie et « la foi » nécessaires à une nouvelle et rayonnante splendeur, et ils espèrent que par les mêmes souvenirs ceux qui sont partis reviendront bientôt et que les jeunes y viendront dans leur intérêt. Et tous ensemble, on fera un bon travail dans la bonne et chaude amitié.
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© Alain GUILLAUME – 9 décembre 2025.
