Tous ces articles ont été puisés dans la « GAZETTE DE CHARLEROI » et le « JOURNAL DE CHARLEROI ».
26 janvier 1943
SEANCE SCOLAIRE
Samedi, les enfants des écoles du Centre assistèrent à une curieuse séance de prestidigitation donnée par le célèbre « William TRUC ».
Toute la galerie prit grand plaisir à le voir exécuter ses tours sur la scène du couvent. Les grandes personnes présentes éprouvaient un malin plaisir à être les complices de l’artiste et riaient en voyant l’émerveillement des jeunes. C’était très beau. On voudrait revoir cet artiste qui fut follement applaudi.
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29 janvier 1943
CARNAVAL
Le 9 février prochain, nous célébrerons l’anniversaire de l’ouverture du défunt carnaval d’Acoz. En réalité, celui-ci ne présentait aucun caractère folklorique. Il consistait tout simplement en visites et farces toutes personnelles, sous le couvert du masque, qui se prolongeraient assez tard. Cependant, le jour du mardi gras était toujours favorablement accueilli, surtout par la jeunesse qui faisait un extra. Le peuple s’amusait fermé. Les « masqués » étaient reçus à bras ouverts dans les foyers où on leur donnait des œufs, du lard pour la « fricassée » monstre du soir, qui se faisait dans un cabaret où l’on convertissait en chopes et en « gouttes » l’argent reçu.
PROBITÉ
Le jeune Fernand HANQUART, fils de Georges, demeurant rue des Ecoles, a trouvé récemment un porte-monnaie contenant une certaine somme d’argent. Il s’empressa de confier sa trouvaille à l’administration communale afin qu’elle en recherche le propriétaire.
Nous félicitons de tout cœur ce brave gamin pour son bel acte de probité, ses parents pour l’avoir si bien élevé et son instituteur de l’avoir si bien éduqué. Donc, bravo Fernand ! A l’heure actuelle un geste tel que le vôtre console beaucoup.
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3 mars 1943
PLANTEZ DES ARBRES FRUITIERS
C’est le meilleur placement pour l’avenir. Devis sur demande : F. DEMET, jardinier, Acoz-Centre.
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13 mars 1943
LA SAINT-GREGOIRE
Vendredi, les petits écoliers d’Acoz ont fêté saint Grégoire, leur patron. Certes ils n’ont plus enfermé leur magister dans la classe en sollicitant un congé. Naguère ils le faisaient et ne relâchaient leur maître que lorsqu’il avait cédé, de bonne grâce d’ailleurs, à leur caprice.
Mais ils ont fait le tour du village en quêtant des victuailles bien rares aujourd’hui. Ils reçurent surtout de l’argent. Ils chantaient leur complainte habituelle. Leur tournée finie, ils se regroupèrent pour partager leur butin.
Mais étant donné la situation présente, ils furent raisonnables. Autrefois, si l’obole était trop maigre à leur gré, ils lançaient en chœur cette apostrophe : « Pourris les oignons !… », car un vieux dicton prétend qu’il faut semer les oignons à la Saint-Grégoire, même dans la boue.
C’est une bien curieuse coutume que cette fête enfantine.
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22 mars 1943
ACCIDENT DE TRAVAIL
Fernand MATHIEU, paysagiste amateur, premier fifre des Marches de l’Entre-Sambre-et-Meuse et ouvrier d’usine, s’est blessé gravement à la main gauche au cours de son travail. Il sera réduit à l’inaction forcée un certain temps.
ACCIDENT DE ROULAGE
Le cheval d’un brave vieux qui transporte des terres plastiques pour les poteries, ayant glissé sur de l’asphalte de la route, est tombé et s’est brisé une jambe. Le vétérinaire mandé d’urgence ordonna l’abattage de la bête, à la grande tristesse de son vieux compagnon.
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23 mars 1943
ACCIDENT DE JEU
Le jeune Albert TOUSSAINT s’est blessé à la figure en tombant dans la cour de l’école communale du Centre.
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27 mars 1943
LES PRAIRIES
Le pourcentage maximum de prairie autorisé par rapport à l’étendue des cultures est de 66 %.
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29 mars 1943
COLLECTE
La collecte organisée du dimanche 14 mars en l’église Saint-Martin a rapporté la coquette somme de 1.908 francs. Cette somme sera répartie entre les familles de nos prisonniers de guerre. Merci et félicitations aux généreux donateurs.
DES ORANGES !…
Les élèves des écoles viennent de recevoir chacun la moitié d’une grosse orange. Ces fruits d’or sentant bon l’Espagne déclenchèrent la joie dans le monde de nos jeunes potaches qui se délectèrent de leur jus exquis. Dommage que de telles distributions ne soient pas faites plus souvent.
JOURNEE DU PRISONNIER DE GUERRE
Dimanche, les offices religieux célébrés en l’église Saint-Martin du Centre furent dédiés aux prisonniers de guerre. Un prêtre, ex-prisonnier de guerre, démontra en un langage clair, châtié et persuasif que les prisonniers, en raison de leur état, doivent tenir la plus grande place dans nos cœurs. Depuis bientôt trois longues années, ils souffrent pour nous tous. Il promulgua que les prières et les offrandes doivent leur être dédiées tout d’abord car ils sont les plus grands « souffreteux moraux ». Les paroles portèrent et la collecte fut fructueuse.
BONNE COLLECTE DE LA SAINT-GRÉGOIRE
Les gamins ont récolté chacun, lors de la Saint-Grégoire, 24 francs et une tartine et demie ou 19 francs et un œuf.
C’est que les gens furent « larges » envers les jeunes gamins qui collectaient selon le rite habituel. Au château, ils reçurent un beau billet de 50 francs. Ils en garderont un bon souvenir.
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31 mars 1943
LA SAINT-GRÉGOIRE
Fidèles à la tradition, les gamins des écoles communales ont fêté, selon le rite consacré, leur saint patron, saint Grégoire.
Naguère ils enfermèrent leur maître dans la classe et menaçaient de le laisser là et d’emporter les clefs s’il ne leur accordait pas le congé demandé. Le maître protestait, les enfants criaient plus fort et se faisaient plus menaçants, jusqu’à ce que l’instituteur – s’y prêtant de bonne grâce – eut prononcé le « oui » de rigueur.
Ce rite est maintenant perdu, mais les gamins collectèrent encore en chantant : « Saint-Grégoire c’est aujourd’hui, c’est pourquoi nous sommes ici, c’est pour boire de la bonne bière, pour avaler toutes poussières. Marie-Claire, mèmère, donnez-nous vos p’tits restants. Nous prierons Jésus-Christ pou qu’vos pouyes pennuchent toudi, pou qu’vos vatches donnuchent toudi. Amen ! Amen ! enne bonne tcherraye di farène ».
Avant la guerre on leur donnait des œufs, de la farine, du lard, etc… Aujourd’hui c’est surtout de l’argent qu’ils reçurent.
Qu’importe puisque la coutume est consacrée. Mais si, par hasard, quelque grincheux a refusé son obole, les enfants lui ont lancé l’anathème de circonstance : « Ail pourris oignons », puis ont détalé prestement par crainte de représailles.
Selon la coutume on a semé les oignons car un proverbe déclare : « A l’Saint-Grégoire, c’est l’d’jou qu’on sème les oignons, min.me dins les brous ».
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12 avril 1943
VOL
Dans la nuit du 6 au 7, des voleurs se sont introduits dans la ferme de M. MULKENS, au hameau de Lausprelle, et y ont emporté la somme de 500 francs, de la viande dans le saloir et divers autres produits comestibles.
28 mai 1943
VOL ET ABATTAGE D’UNE VACHE
Pendant la nuit de mercredi à jeudi, des voleurs se sont emparés d’une vache qui se trouvait dans une prairie située à proximité du cimetière. Ils l’on ensuite abattue et dépecée dans une sablonnière voisine. Le préjudicié, M. Théophile ADAMS, fermier, domicilié à Acoz-Lausprelle, a déposé plainte à la gendarmerie de Gerpinnes.
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5 juin 1943
LA PELOTE A LAUSPRELLE
Sur les hauteurs du hameau de Lausprelle, une poignée de dévoués ont mis sur pied une série de concours et luttes au jeu de balle pelote qui a enfin acquis droit de cité en ce lieu où il y a quelques années encore, on faisait fi de ce sport passionnant. Il est à espérer que les adversaires du quintette local escaladeront nombreux la butte lausprelloise et qu’ils feront ensemble de l’excellente besogne et de la bonne propagande.
Nous pouvons dire que l’on envisage la formation d’une « partie » de promotion pour la saison prochaine. Il y a un trio de fameux joueurs là-bas. Il faut que cette idée se réalise et pour cela il importe que l’on y travaille sérieusement dès maintenant.
Lausprelle est un bon coin pour le jeu de balle ! Allons-y donc avec cœur !
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25 juin 1943
RETRAITE
Madame Aline PHILIPPE, épouse d’Octave POULEUR, qui depuis une quarantaine d’années occupait le poste de sous-perceptrice du bureau des Postes d’Acoz, vient de prendre une retraite après une longue carrière au service de l’administration et de la communauté.
Nous lui souhaitons une heureuse retraite.

FANCY-FAIR
Nous apprenons qu’en juillet prochain une grande fancy-fair sera organisée dans les dépendances du château d’Acoz. On s’occupe actuellement de la mettre au point.
Nous y reviendrons prochainement.
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3 juillet 1943
ŒUVRE NATIONALE DU SERVICE SOCIAL AUX FAMILLES DE MILITAIRES
Château d’Acoz
Dimanche 4 juillet 1943 à 11 heures, grande fête champêtre au profit des enfants de prisonniers et des fillettes débiles du « Foyer Princesse Joséphine Charlotte » de Couillet : corso fleuri, fête nautique, tournois, bridge, jeux, intermèdes de chants.
Théâtre de verdure, à 15 heures, « Les Céns d’el Ville », comédie gaie en 3 actes par la Société Royale Cercle et Théâtre Wallon de Charleroi. Théâtre de marionnettes, orchestre, grande tombola… Entrée 5 francs ; 2 francs pour les enfants.
Autorisé par arrêté du Chef du Département Intérieur et de la Santé Publique en date du 15 juin 1943. N. 5680.
TRAINS : vers Acoz : Charleroi 14 heures 35, Châtelineau 14 heures 55, Acoz 15 heures 11. Florennes 13 heures 40. – Retour d’Acoz : vers Charleroi : Acoz 20 heures 46, Châtelineau 21 heures 03, Charleroi 21 heures 25. Vers Florennes : Acoz 19 heures 40.
DEMAIN 4 JUILLET, L’« HIPPOCAMPE CLUB » SERA A ACOZ
C’est donc demain que, à l’occasion de la grande réunion de charité mise sur pied au château d’Acoz au profit des enfants des prisonniers et des fillettes débiles, l’« Hippocampe Club » évoluera dans la piscine privée du Baron PIRMEZ.
Et si le temps reste propice, il est à présumer que des milliers de personnes se donneront comme but cette magnifique promenade de charité.
Au programme, une variété de courses mais aussi des numéros de toutes sortes qui contenteront les plus difficiles. Tout ce programme encadré de réjouissances de toutes sortes : corso fleuri, etc…
Début de la réunion nautique à 15 heures. Pour rappel, un départ en train spécial aura lieu pour tout le monde. Départ de la gare de Charleroi-Sud à 14 heures 30.
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16 juillet 1943
ARRESTATIONS
La gendarmerie de Gerpinnes a arrêté à Acoz le nommé Alphonse STIL, domicilié rue de Gerpinnes, et le nommé Vincent JORIS, demeurant rue de l’Eglise à Acoz.
Le premier a volé et tué une brebis sur le territoire de Stave. Quant au second, il est accusé de recel.
Ils sont poursuivis également pour maraudage à Gerpinnes et environs.
Ils ont été mis à la disposition du Procureur du Roi de Dinant.
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5 octobre 1943
UN CINQUANTENAIRE
Jeudi dernier, l’étranger de passage de matin dans le village s’est demandé ce qui pouvait bien s’y passer en voyant tous ces gens endimanchés et animés se presser vers l’église Saint-Martin et les enfants joyeux s’y rendre sous la conduite de leurs maîtres et maîtresses. Il devait y avoir quelque chose d’extraordinaire, mais quoi ? Les conversations eurent tôt fait de le fixer. On chantait une grand-messe solennelle d’actions de grâce pour célébrer le cinquantième anniversaire de la venue au Couvent des Sœurs de la Providence, à Acoz, de la Révérende Sœur Supérieure, Sœur Irma, ainsi que l’appellent familièrement les bonnes gens du village qui lui vouent d’ailleurs un véritable culte de l’amitié. Sœur Irma est, en effet, tant pour le poste qu’elle occupe qu’en raison de sa grande affabilité, une des figures les plus nobles et les plus populaires de la localité.
Songez un peu, depuis cinquante ans Sœur Supérieure se dévoue corps et âme à la formation intellectuelle et morale de la jeunesse féminine d’Acoz. Trois générations sont passées par ses mains habiles, auxquelles elle a inculqué la science, trois générations auxquelles elle a appris la persévérante activité, la volonté énergique, la modestie des prétentions et l’esprit de discipline, donnant elle-même l’exemple, tous ses actes étant inspirés de ces qualités maîtresses. Malgré ses 74 ans, elle n’a point fléchi. Bien qu’en principe, elle ne professe plus, Sœur Supérieure, directrice du Couvent, met encore très souvent la main à la pâte avec sa grande autorité. Rien ne lui échappe, d’ailleurs. Sa sage politique de la main de fer dans un gant de velours lui a valu de bien grandes satisfactions car elle en a tiré d’excellents résultats. Malgré cela elle est le bon ange de ses élèves. Toutes les anciennes lui conservent une grande amitié et un profond respect, bien que les hasards de la vie soient parfois bizarres. Il est vrai qu’elle a toujours affiché une saine compréhension de cette vie pleine d’embûches mais sur laquelle plane la grande, l’incomparable bonté du Christ sauveur…
Sœur Supérieure a aussi réussi à faire de son modeste couvent une bonne école grâce à son inlassable activité et sa haute compétence.
Là ne se borne pas son activité, elle dirige la Chorale Sainte-Cécile qui rehausse les offices et organise depuis une quinzaine d’années des soirées récréatives hivernales. En ces occasions, Sœur Supérieure montre sa parfaite compréhension de la jeunesse avec laquelle elle rit de bon cœur.
Elle est toujours alerte, Sœur Supérieure. Elle ne paraît pas avoir changé sous le poids des ans et Dieu sait pourtant si elle a travaillé dur, physiquement et moralement. Son secret de jouvence c’est sa volonté toujours triomphante. Au creuset du labeur, son âme s’est fortifiée encore sans perdre de sérénité, sa blancheur… C’est cette sérénité que reflètent ses yeux purs et bons dans sa figure calme et belle sous sa coiffe noire couvrant son serre-tête blanc.
Ce jeudi donc, après l’office religieux impressionnant, une cérémonie intime se déroula au couvent, au cours de laquelle la bonne Sœur Supérieure reçut les hommages parlés et chantés de ses élèves grandes et petites. Elle en fut particulièrement émue, tellement émue que ses remerciements furent entrecoupés de sanglots. Puis on se sépara…
(Voir « ACOZ de A à Z », tome 1, pages 46-51)

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8 octobre 1943
VOL DE 700 KILOS DE FROMENT
Pendant la nuit de mercredi à jeudi, des inconnus se sont introduits, par’effraction, dans les magasins de Vital BELGEONNE, distributeur agréé de froment, demeurant au hameau de Lausprelle.
Ils ont volé environ 700 kilos de froment et plusieurs lapins, ce qui laisse supposer qu’ils avaient un camion à leur disposition.
La brigade de gendarmerie de Gerpinnes a ouvert une enquête.
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14 octobre 1943
UN OUVIER D’USINE BLESSÉ MORTELLEMENT
Un grave accident qui a coûté la vie à un brave ouvrier d’usine s’est produit hier matin, vers 8 heures 30, sur les chantiers des établissements DESMAELE, fers et métaux, situés rue de la Boulonnerie à Marchienne.
Joseph POMAT, manœuvre, âgé de 62 ans, et domicilié à Acoz, était occupé à charger un wagon en compagnie d’un camarade, sur les chantiers précités. Il suivait des yeux, notamment, la trajectoire d’une tôle qu’une grue venait de soulever. Au moment où cette feuille de métal, suspendue, descendait dans le wagon, une secousse se produisit dans les câbles d’élévation, de sorte que la pièce se mit à balancer. M. POMAT ne fut malheureusement pas assez rapide pour éviter la masse de fer. Celle-ci, en effet, lui coinça la tête entre la paroi du wagon et son poids. Grièvement blessé, l’ouvrier s’affala. On se précipita à son secours et un médecin, M. HUSTIN, de Marchienne, fut mandé d’urgence.
Quand le docteur arriva un quart d’heure après, Joseph POMAT avait cessé de vivre. Il ne put que constater le décès, dû à une fracture du crâne.
La police de Marchienne a procédé aux constatations d’usage.
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18 octobre 1943
UN MUSICIEN DE VALEUR
Acoz est sans musique. Cela se comprend, l’époque n’étant pas propice aux éclats de fanfares.
Nos musiciens ont donc remisé leurs instruments… et on ne fait plus de jeunes musiciens, ce qui est regrettable… On devrait penser à l’avenir de notre Fanfare Royale tant de fois remarquée par la qualité de ses réalisations musicales, au cours de sa longue expérience.
Nous croyons qu’il serait possible de former un bon contingent de jeunes musiciens. M. Jules BRASSEUR, directeur de la fanfare, pourrait reprendre ses cours par lesquels il instruirait et éduquerait ceux qui doivent constituer l’avenir de notre société. L’art musical ne doit pas sombrer. Naturellement c’est le comité dirigeant qui doit prendre position en cette affaire, c’est-à-dire de juger de l’opportunité ou de la non-opportunité de reprendre ces cours et de se rendre compte si le recrutement est possible.
Aujourd’hui, M. BRASSEUR est en chômage… musical. Nous espérons qu’il pourra reprendre bientôt la baguette.
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27 octobre 1943
ATTAQUÉS A COUPS DE BARRE DE FER, DES BANDITS PRENNENT LA FUITE
Alors qu’il se trouvait chez lui dans la soirée de mardi, M. Auguste WILLIAME, cultivateur, domicilié au hameau de Lausprelle, eut son attention attirée vers 21 heures, par des bruits suspects provenant de la grange de la ferme.
Afin de savoir ce qui se passait là, M. WILLIAME quitta son habitation et se dirigea vers le hangar.
Ce fut pour se trouver nez à nez avec 6 individus masqués et armés qui avaient fracturé la porte. Ne perdant pas son sang-froid, le fermier se saisit d’une barre de fer servant à fermer cette porte, se précipita vers le groupe et envoya un solide coup de son arme improvisée dans le ventre de l’un des malandrins.
Celui-ci fut atteint, s’affaissa sur le sol, perdant son masque, sa fausse moustache et son revolver.
WILLIAME n’eut toutefois pas le dessus. Un autre bandit se glissa derrière lui et lui porta un coup de crosse de revolver à la tête. Le fermier fut assommé.
Quand il reprit ses sens, tous les bandits avaient disparu sans rien emporter.
La gendarmerie de Gerpinnes a ouvert une enquête.
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25 novembre 1943
POUR LES PRISONNIERS
Nous sommes entrés dans « la Quinzaine du Prisonnier » qui a débuté par deux messes au cours desquelles des collectes furent faites au profit de ceux de chez nous qui sont encore dans les oflags et les stalags. De plus, dans les écoles, les maîtres et les maîtresses recueillent des mains de leurs élèves tous les dons en espèces et en nature en vue de la confection de colis qui seront envoyés là-bas.
Jusqu’ici, nous dit-on, la recette est bonne. Il est à espérer qu’elle ira croissant, aucun Acozien ne voulant faillir à son devoir.
LA SAINTE-CÉCILE
Nos musiciens de la Fanfare Royale ont-ils pensé à leur vénérée patronne, sainte Cécile ? Nous le croyons car ils ne sont pas oublieux.
Naturellement notre fanfare qui, forcément, s’est tue, autrefois vibrante, a délaissé momentanément la messe, et les animateurs gardent dans leur cœur un peu de nostalgie des fêtes populaires et des démonstrations vibrantes et solennelles.
Et ce traditionnel banquet ! Ah ! Ces réjouissances gastronomiques empreintes de joie, de cordialité, de bonne humeur, présidées par les « grosses légumes ». Et l’animation allait crescendo. Les hostilités pantagruéliques se clôturaient très tard et l’on faisait « ribote » jusqu’à l’heure où les « gens vertueux aiment à voir lever l’aurore ».
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18 décembre 1943
LA SOLIDARITÉ
Nous avons reçu, cette semaine, d’un lecteur anonyme : 100 francs ; d’une lectrice anonyme de Rance « afin que sainte Aldegonde me protège » : 100 francs, 6 points de textile, des tickets de fil et de bas ; d’une lectrice d’Auvelais, épouse d’un prisonnier : 100 francs (cas n. 32 et 33) ; de A/B. « pour que F.I. surmonte tous les obstacles et obtiennent gain de cause » : 50 francs (cas n. 34) : de Madame Georges DEMARTHE, à Acoz « pour que mon fils et mon petit-fils reviennent en bonne santé » : 50 francs (cas n. 32) ; d’un anonyme de Gilly : 50 francs…
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23 décembre 1943
A VENDRE
1 camion bâché pour un cheval, 1 turbine « Mélotte », 1 barate, 1 brabant, 1 hache betteraves.
Contactez René BOES, rue Dessus-du-Bois, 20, à Acoz.
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© Alain GUILLAUME – 7 janvier 2025.
