Visite princière au château d’Acoz

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Septembre 1999 : la nouvelle tombe, le Prince PHILIPPE annonce ses fiançailles avec Mademoiselle Mathilde d’UDEKEM d’ACOZ. A l’école Notre-Dame de la Providence à Acoz, c’est l’effervescence dans les classes et particulièrement en 5ème et 6ème années. Les élèves sont ravis de l’évènement mais aussi curieux de savoir qui est cette future princesse qui porte le nom de notre village. Aussitôt, les recherches commencent. Toute l’école vient de trouver un nouveau centre d’intérêt pour les apprentissages. Au degré supérieur, les élèves apportent les articles de journaux, interrogent des historiens locaux, consultent des documents prêtés et bien sûr se rendent au château d’Acoz puisqu’ils viennent d’apprendre que les ancêtres de Mathilde en ont été les propriétaires. Ils sont reçus par Mademoiselle Marie-Louise PIRMEZ, propriétaire à cette époque. C’est ainsi que l’on découvre les origines de la future princesse. Le château a appartenu à la famille de MAROTTE en 1573, à la famille de QUIEVRAIN en 1727, dont le dernier comte décède sans héritier. C’est donc une nièce, Catherine d’UDEKEM qui en hérite. A cette époque, Acoz et Villers-Poterie forment une même seigneurie. Au décès de Catherine, Jacques d’UDEKEM, son neveu, hérite de la seigneurie et revend ensuite la propriété d’Acoz en 1858 à Irénée DRION, veuve de Benjamin PIRMEZ et mère d’Octave PIRMEZ. C’est en 1886 que l’origine « d’ACOZ » est ajouté au nom d’UDEKEM par arrêté royal du roi Léopold II. Par nos recherches, nous découvrons aussi que les armoiries de la famille d’UDEKEM sont les mêmes que celles de la commune de Villers-Poterie. Cette commune ne possédant pas de sceau scabinal avait demandé que lui soient concédées les armoiries de ses derniers seigneurs féodaux, en l’occurrence Jacques d’UDEKEM. Cette concession fut officialisée par le Baron d’UDEKEM d’ACOZ le 15 décembre 1959. Aux élèves enthousiastes de découvrir ces informations historiques, je propose d’écrire au Prince PHILIPPE pour le féliciter. Ils sont aussitôt emballés et préparent donc individuellement une lettre et doivent se renseigner pour connaitre la manière de s’adresser à un prince !Et c’est ainsi que tout commence ! En classe, nous rassemblons les idées de chacun et rédigeons une lettre commune. Un tirage au sort désigne l’élève qui l’écrira. On l’envoie le 4 octobre 1999. Et sans tarder, le 13 octobre nous recevons une réponse.Encore un moment d’émotion lorsque les élèves découvrent l’enveloppe portant l’entête et le cachet « Palais de Bruxelles », et sur la lettre « Maison du Prince Philippe ». Le contenu les réjouit puisque le Conseiller du Prince leur annonce qu’une visite est possible mais pas avant leur mariage. Quelques mois plus tard, en janvier 2000, le rêve des élèves se réalise. Ils m’apprennent que Mademoiselle PIRMEZ a reçu la visite d’une délégation de la Cour lui annonçant que les Princes ont l’intention de venir au château et rencontrer les élèves qui les ont invités. Un peu méfiante et étonnée, je leur dis : « Vous êtes certains ? Je n’ai rien entendu dire ! » Mais ils insistent ! Et dans l’après-midi, j’en ai la confirmation quand un journaliste me téléphone et m’interroge sur notre démarche. Il demande à nous rencontrer à l’école. Tout se précipite car la visite officielle est programmée pour le 9 février 2000. Dans les jours qui suivent, plusieurs journalistes des quotidiens locaux, de la RTBF, de RTL, de TELESAMBRE viennent nous interviewer et prendre des photos.Chaque jour, nous faisons la Une des journaux. C’est un peu magique et surréaliste pour les enfants. Progressivement, le déroulement de la visite princière se dessine.Dans le cadre de leur entrée dans le Hainaut, les princes termineront leur journée par un passage au château d’Acoz. Bien vite, ce qui s’annonçait au départ comme une visite privée devient une visite officielle mais en privilégiant les enfants. On connaissait déjà l’empathie de la Princesse MATHILDE pour les jeunes. Une visite princière demande une préparation minutieuse et un respect du protocole. Je suis donc conviée à une réunion préparatoire rassemblant le Collège communal, le chef de la police locale, des enseignants et le chef du protocole. Le déroulement de la visite est alors précisé.Seuls, les élèves des écoles d’Acoz feront la haie dans la cour intérieure du château ainsi que les musiciens de la Fanfare Royale d’Acoz. Tout de suite, l’idée nous vient d’expliquer la signification du blason de la famille d’UDEKEM d’ACOZ, devenu les armoiries de Villers-Poterie. Je me lance dans un cours d’héraldique inconnu des enfants. Pour m’aider et mieux faire comprendre aux élèves un vocabulaire assez particulier, je reçois en prêt de Madame Nicole CLEMENT le « blason » de Villers-Poterie. Nous allons aussi observer le petit monument de la place de l’église, élevé à la mémoire de la famille d’UDEKEM d’ACOZ ; son architecture convient tout à fait pour illustrer un cours de géométrie et de mesures ! » C’était en 1980, dans le cadre du 150ème anniversaire de l’indépendance de la Belgique que la famille d’UDEKEM d’ACOZ, avec l’appui du cercle local de recherches historiques, avait émis le souhait de perpétuer le nom d’Acoz suite à la fusion des communes. Ils ont donc fait ériger un monument très simple : une colonne en pierre de taille surmontée d’un lion en pierre blanche tenant entre ses griffes un écu barré du nom « ACOZ ». L’inauguration officielle a eu lieu le 25 octobre 1980 en présence des autorités communales, de groupements locaux, d’une dizaine de membres de la famille et bon nombre de villageois. » Les élèves de 6ème année s’appliquent à fabriquer, à l’échelle, le monument en papier bristol afin de l’offrir aux princes. Un reportage-photos du village consigné dans un album sera le deuxième cadeau. Et pendant que les élèves de 5ème et 6ème s’activent à la préparation de leurs textes, maquettes, album-photos, ceux des autres classes maternelles et primaires s’affairent à peindre une grande frise, à fabriquer des couronnes et à peindre des drapeaux aux couleurs « noir, jaune, rouge ». Le jour « J » approche ! L’impatience grandit ! Rendez-vous est donné à l’école pour partir en cortège au château. Déjà la foule s’amasse à l’entrée et le long des pelouses. Notre classe fait la haie devant le porche accompagnée d’une élève de maternelle qui offrira un bouquet de fleurs à la princesse MATHILDE. Il est 17 heures, les Princes pénètrent dans le parc du château sous les acclamations du public. C’est un grand moment d’émotion pour les enfants qui accueillent PHILIPPE et MATHILDE et les escortent jusqu’à la porte d’entrée, tandis que les plus jeunes agitent leurs petits drapeaux et que la fanfare locale entonne « Sambre et Meuse ». Les Princes s’arrêtent çà et là devant des petites mains tendues… On gravit les marches du perron et nous voilà dans le grand hall devant PHILIPPE et MATHILDE. Le coeur battant, les élèves (désignés par tirage au sort) commencent leur présentation : Olivier CAWET et Fauve VERSTOKEN expliquent le texte héraldique décrivant le blason, Sophie DECAMP se concentre sur la devise de la famille « bello et jure senesco », Audrey EVRARD explique pourquoi le blason est devenu celui de Villers-Poterie. Les deux cadeaux sont offerts : la maquette du monument et l’album-photos.Les Princes remercient les enfants et le Prince PHILIPPE leur dit : « Vous avez bien appris votre texte, je vous félicite ». Ils ne s’attardent pas au château et repartent acclamés par la foule encore présente.

C’est un jour magique que l’on n’est pas prêt d’oublier, une aventure et un souvenir hors du commun ! 

Anne-Marie HOTTAT-DEGUELLE – février 2018.

 

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Un commentaire sur « Visite princière au château d’Acoz »

  1. Luc ELOY a écrit :
    Concernant le monument d’Udekem d’Acoz :
    Cette stèle a été réalisée par Mr Chauveau, tailleur de pierres à Ecaussines. Elle a été inaugurée le 25 Octobre 1980.
    Ce monument a été offert par l’association de noblesse « d’Udekem d’Acoz » pour le 150 ème anniversaire de l’Indépendance nationale.
    Il s’agit d’une réalisation du Cercle de Recherches Historiques locales de l’époque lors de l’exposition « Acoz : Hier et Jadis ».

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